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Peur de rien (2015)
de Danielle Arbid
publié le mardi 9 février 2016

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma n° 369-370, décembre 2015

Sortie le mercredi 10 février 2016


 

Lina, 17 ans, arrive du Liban à Paris. Hébergée chez son oncle, qui lui fait des avances répétées et brutales, elle quitte le domicile en pleine nuit. Les journées se succèdent entre les démarches pour la carte de séjour, les cours à la fac, la recherche de petits boulots et les rencontres amicales et amoureuses.

Peur de rien, le quatrième long métrage de la cinéaste franco-libanaise Danielle Arbid, est une sorte d’éducation sentimentale qui s’avère, au fil du récit, riche et complexe.
Car en brossant le portrait de Lina, jeune et belle étrangère débarquée en France dans les années 90, le film confronte avec beaucoup d’adresse plusieurs sujets d’actualité emportés dans le tourbillon de l’initiation amoureuse : l’immigration, l’intégration, l’idéologie, la guerre et le souvenir de la famille restée au pays.


 

Le style de Danielle Arbid joue de tendresse et d’affectif, les sentiments se lisent sur les visages. Les rencontres amoureuses se font et se défont d’un simple regard, sans discours ni explication. Lina est belle, Danielle Arbid la filme dans sa complexité, ses contradictions, passant d’un garçon à l’autre, d’une classe sociale et d’une conviction politique à l’autre, sympathisant aussi bien avec les anarchistes qu’avec des royalistes.

Le récit fluide et poétique est entrecoupé de beaux moments d’errance et de plaisir de vivre dans la nuit de la ville. Son désir d’émancipation commence aussi à la fac où elle suit assidûment les cours d’histoire de l’art de Dominique Blanc, sublime éveilleuse d’esprit qui parvient à créer par ses discours malicieux et son talent, un véritable espace de liberté.


 


 

Le film de Danielle Arbid est habité, du début à la fin, par le sentiment d’indépendance : Lina se déplace d’un cœur à l’autre, avec une légèreté et une douceur qui semblent la délivrer chaque fois de l’expérience précédente, guidée par l’élan vital et la candeur. Par chance, elle tombe amoureuse du fils d’un avocat qui lui obtiendra sa carte de séjour.

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma n° 369-370, décembre 2015

Peur de rien. Réal : Danielle Arbid ; sc : D.A., Julie Peyr, Pierre Schoeller ; ph : Hélène Louvart ; mont : Mathilde Muyard. Int : Manal Issa, Damien Chapelle, Paul Hamy, Vincent Lacoste, Dominique Blanc (France, 2015, 120 mn).

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