Avalement de feu, manducation d’ampoule, transpercement de langue : ce sont les spécialités de Francis, un corpulent fakir vivant seul avec son petit garçon depuis que sa femme est partie, qui est aussi capable d’ingurgiter un nombre incalculable de verres d’alcool, mais là ce n’est plus du spectacle, c’est le chagrin.

My Magic doit son originalité à la conjonction de la crudité des séquences de fakirisme et de l’extrême sentimentalisme des relations familiales (que vient souligner la musique composée par le propre fils du réalisateur).

C’est également l’histoire d’un magicien dont les tours finissent par se retourner contre leur auteur, se muant en instruments de torture à même la chair de Francis qui s’en est allé négocier avec la mafia locale.

Le rôle principal est interprété par un magicien professionnel de Singapour, qui a visiblement fasciné Eric Khoo.
La plupart des numéros que nous voyons exécutés le sont donc comme en direct, et sans trucage. Tant et si bien qu’à la fin, lorsque l’enfant pleure devant la vision de ses parents ressuscités, ces larmes mêmes nous paraissent authentiques.

Patrick Saffar
Jeune Cinéma n°317-318, juillet 2008

My Magic. Réal : Eric Khoo ; sc : E.K. & Wong Kim Hoh ; ph : Adrian Tan ; mu : Christopher Khoo & Kevin Mathews ; Lionel Chok. Int : Francis Bosco, Jathisweran, Keng Yew Seet, Jason Lim, Grace Kalaiselvi, Sway Ah Ng, Preetha Damodaran (Singapour, 2008, 75 min).