Semaine télé du 13 au 19 mai 2017
Salut les câblés !
publié le vendredi 12 mai 2017

Samedi 13 mai 2017

20.40 : Minuit à Paris de Woody Allen (2011), OCS Max
Pas très inédit, mais il fait partie des quelques derniers films du Maître supportables. Paris y est joliment vu, même si les allers-retours passé-présent sont assez poussifs.

20.40 : Meurtre d’un bookmaker chinois de John Cassavetes (1976), OCS Géants
Peut-être le chef-d’œuvre de Cassavetes, celui où forme et fond se confondent parfaitement : une réalisation haletante, bousculée, accrochée à un Ben Gazzara dans son plus beau rôle. Comment transfigurer un scénario banal en une course à la mort pathétique.

20.40 : Trance de Danny Boyle (2013), OCS Choc
La mise en scène tape-à-l’œil de Boyle est parfois en situation, aussi il faut en profiter. Et c’est dix fois supérieur à son T2 Trainspotting récemment sorti et bien vite disparu.

20.45 : Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006), Émotion
À ce jour, le film le plus intéressant de la cinéaste - et ce n’est pas The Beguiled, remake mou du genou du film de Don Siegel, visible bientôt à Cannes, qui va changer notre position.

20.45 : Les Trois Mousquetaires de George Sidney (1948), Classic
Certes, les quatre bretteurs sont passés plusieurs fois. Mais un samedi soir sans beaucoup de concurrence, pourquoi résister ? Dès le premier duel, c’est dans la poche. Sidney a tout filmé en chorégraphe (on en retrouvera des plans dans Chantons sous la pluie) et, même après dix visions, c’est toujours un régal.

22.25 : Crimes et pouvoirs de Carl Franklin (2002), Premier
Astucieux film, sur les apparences. James Caviezel est-il le mari modèle de l’avocate Ashley Judd ou un criminel de guerre déguisé ? Réponse au bout de 105 minutes.

01.00 : Mon passé défendu de Robert Stevenson (1951), TCM
Mitchum est un peu gêné aux entournures dans sa toge de professeur d’université. Mais Ava Gardner l’aime follement et est prête à tout pour le faire divorcer. Un mélo ? Non, un film noir, intéressant par la récréation de La Nouvelle-Orléans et un Melvyn Douglas à contre-emploi.

Dimanche 14 mai 2017

20.40 : Blue Jasmine de Woody Allen (2013), OCS Max
La chaîne semble programmer un Allen chaque soir. Tant mieux lorsqu’il s’agit d’un Woody bon cru. Est-ce Cate Blanchett qui a redonné à l’auteur son punch, un peu oublié depuis quelques années ?

20.40 : Rollerball de Norman Jewison (1975), OCS Géants
La violence sportive dans toute son horreur. Ce qui semblait impensable en 1975 l’est beaucoup moiins aujourd’hui (et d’ailleurs le film est censé se passer en 2018…). Alors, dénonciation ou voyeurisme ?

20.45 : Ne te retourne pas de Marina De Van (2009), Émotion
Ce n’est pas un remake de Don’t Look Now de Roeg, mais un scénario original, aussi ambigu et décalé que ce qu’imagine la cinéaste d’habitude. Sophie Marceau et Monica Bellucci en double trouble - on n’est pas certain d’avoir tout bien saisi la première fois, on y retourne.

20.45 : Diva de Jean-Jacques Beineix (1981), Club
Sur quoi s’est fondé l’étonnant succès du premier film de Beineix ? L’esthétique "chic et choc" des décors et de la photo ? L’interprétation de Bohringer ? La mode des polars de Delacorta ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? À vérifier.

20.45 : Chinatown de Roman Polanski (1974), Classic
Note du 3 juin 2016 : "Bel exemple de l’habileté de Polanski à se glisser dans un genre qu’il n’a jamais fréquenté - l’épouvante avec Rosemary’s Baby, l’absurde avec What ?, le film en costumes avec Tess, etc. En trois plans, il recrée le Los Angeles des années 30 et retrouve la respiration du film noir. En plus, il est parfait en homme de main sadique qui coupe le nez de Nicholson."

22.30 : Combien tu m’aimes de Bertrand Blier (2005), Émotion
L’auteur se fait bien trop rare (aucune sortie depuis sept ans et Le Bruit des glaçons) pour qu’on ne saute pas sur l’occasion de revoir un de ses films, peu apprécié par la critique et le public, malgré ses acteurs - Monica Bellucci, Depardieu, Barnard Campan, Darroussin.

22.35 : Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan (2014), OCS City
Passé sur Club l’an dernier. On avait écrit alors que c’était un chef-d’œuvre que l’on revoyait sans peine. Malgré l’heure tardive, on peut s’y coller. Méfiance : on risque de ne pas pouvoir s’en arracher. Note du 19 septembre 2016 : "190 minutes éblouissantes, suspendues, entre cet incroyable paysage troglodytique et les interrogations incessantes des personnages. Il ne se passe rien, ou presque, le bilan d’une vie, la fin d’un amour, un questionnement sur l’art et la vie."

00.20 : Laura nuda de Nicolo Ferrari (1961), France 3
On s’avoue battu : Brion a déniché un film que nous n’avons pas vu, réalisé par un cinéaste dont nous ne connaissons rien. Excellente raison pour le regarder, d’autant qu’il y a Georgia Moll et Tomas Milian.

00.35 : Fini de rire de John Farrow (1951), TCM
Le titre français est stupide - His Kind of Woman en VO - Mitchum, en joueur bloqué au Mexique par une machination montée par Raymond Burr. Avec, en prime, Jane Russell, Vincent Price et (surtout) Charles McGraw. Exceptionnellement long (120 mn) pour un polar RKO, et c’est tant mieux.

Lundi 15 mai 2017

20.40 : Switch de Frédéric Schoendoerffer (2011), OCS Choc
Note du 25 novembre 2015 : "Bon scénario ou comment se méfier d’un échange d’appartement. Schoendoerffer, fils de, mais bien plus intéressant que son père, mène sa barque avec le sens du suspense qu’on a pu apprécier dans Agents secrets ou Braquo. Cantona nous réjouit toujours."

20.45 : Volver de Pedro Almodovar (2006), Émotion
Note du 10 avril 2016 : "Le roi de la movida ne nous transporte pas tout le temps, c’est une litote. Mais quand il cesse de vouloir jouer à tout prix sa partition d’énervé, il touche juste. Et parmi les cinq films qu’elle a tournés avec Pedro, c’est ici que Penélope Cruz atteint son sommet (bien aidée par Carmen Maura)."

20.45 : Attaque ! de Robert Aldrich (1956), Classic
Un des rares films d’Aldrich inédits depuis trois ans sur le câble. Un de ses plus impressionnants pourtant, éprouvante dénonciation des comportements guerriers. Jack Palance + Lee Marvin + Eddie Albert : trois gueules peu oubliables.

20.55 : Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-Eda (2013), Arte
De grande qualité, comme tous les films du cinéaste, un très léger cran au-dessous de Notre petite sœur et de Nobody Knows, mais à un tel niveau…

21.00 : Lost Songs, The Basement Tapes Continued de Sam Jones (2014), Sundance TV
On s’est promis de le recommander à chacun de ses passages. Déjà cinq fois ? Quand on aime, on ne compte pas. Elvis Costello et Rhiannon Giddens, sans modération.

22.40 : Étreintes brisées de Pedro Almodovar (2009), Émotion
Deux bons Almodovar le même soir, c’est fête. Est-ce pour saluer sa présidence du jury cannois, qui commence son exercice après-demain ? Tant mieux.

00.30 : Racket de John Cromwell (1951), TCM
Qui a fait quoi ? Le film est signé Cromwell, mais on sait que Mel Ferrer, Tay Garnett, Sherman Todd et Nicholas Ray - que des noms honorables - y ont participé. W.R. Burnett est au scénario, Mitchum et Ryan sur l’écran, sans oublier Lizabeth Scott, toujours fascinante, avec son regard et sa mèche.

00.50 : Within Our Gates d’Oscar Micheaux (1919), Arte
Une découverte réelle, aucun film de Micheaux n’ayant été distribué par chez nous ; cinéaste noir, travaillant avec des acteurs noirs pour le public noir. On peut voir un grand nombre de ses films dans un coffret de cinq Blu-ray (zone A, malheureusement), Pioneers of Afro-American Cinema, édité par la Library of Congress.

Mardi 16 mai 2017

20.40 : Opening Night de John Cassavetes (1978), OCS Géants
La raison pour laquelle ce chef-d’œuvre, un de plus pour Cassavetes, a mis quinze ans pour être présenté en France (malgré sa récompense à Berlin) n’a jamais été élucidée. Gena Rowlands à sa grande période et John à la réplique. On enchaînera avec profit sur Faces (23.00) si on ne l’a pas vu la semaine dernière.

20.45 : Tenue de soirée de Bertrand Blier (186), Club
Que se passe-t-il ? Deuxième film de BB cette semaine et pas des moindres (mais a-t-il jamais travaillé petit bras ?). Depardieu et Michel Blanc au bout du tunnel.

21.00 : Bienvenue chez toi, Roxy Carmichael de Jim Abrahams (1990), Sundance TV
Passé en décembre 2016, mais la soirée n’est pas très riche. On peut retrouver l’atmosphère des années 60 bien reconstitiuées par Abrahams, entre Top secret ! et Hot Shots (ah si les cinéastes français avaient la même patte pour récréer une société disparue…). Winona Ryder est un hérisson mal dans sa peau qui attend à Clyde (Ohio) le retour d’une fille de la cité, devenue une star des médias.

22.05 : L’Ange blessé d’Emir Balgazin (2016), Club
Inconnu, mais comment négliger un film kazhak ? On compte ceux qui nous parviennent sur les doigts de la main.

00.20 : Le Paradis des mauvais garçons de Josef von Sternberg (1952), TCM
Encore un Mitchum passé l’an dernier. Il est signé Sternberg, certes, mais fut commencé par Ray et c’est surtout un film d’Howard Hughes. La patine suffit-elle pour échapper à l’exotisme de pacotille et aux clichés du scénario. Pas sûr - mais il y a Gloria Grahame et William Bendix.

Mercredi 17 mai 2017

20.40 : Mission : Impossible, protocole fantôme de Brad Bird (2011), Paramount Channel
Le n° 4 de la série est-il meilleur que le n° 3 (2006) ou que le n° 5 (2015) ? On ne sait pas, les épisodes se mélangeant un peu dans le souvenir. Mais le n° 2 (John Woo, 2000) était déjà moins réussi que le n° 1 (1996, De Palma). Et de toutes façons, rien n’a égalé la fraîcheur et l’invention de la série TV originale, entre 1966 et 1973.

20.40 : La Part des anges de Ken Loach (2012), OCS City
Une comédie signée Ken Loach ? Eh oui, et fort agréable. Un peu alcoolisée, puisqu’elle est à la gloire des grands whiskies, à déguster sur place. Mais la touche de vraisemblance et de réalité sociale est toujours là.

20.45 : Quasimodo de William Dieterle (1939), Classic
On redécouvre régulièrement Dieterle, avant de l’oublier régulièrement pendant quelques anées. Il n’a certes pas travaillé que dans le génie, mais dans les soixante films que l’on connaît, s’il n’y a pas de chef-d’œuvre absolu, il n’y a pas beaucoup de déchets. Jeune Cinéma y reviendra un jour. En attendant, prière de savourer cette version de Notre-Dame de Paris, un des plus grands rôles de Charles Laughton, un des plus beaux décors jamais construits à Hollywood.

22.20 : Sweet Sixteen de Ken Loach (2002), OCS City
Retour à l’inspiration noire ; un des plus forts témoignages de Loach, depuis le début de ce dernier siècle, sur l’engrenage fatal. Martin Compson, dans son premier film (on l’a revu depuis chez Andrea Arnold ou Ursula Meier), est extraordinaire.

00.20 : Une minute avant l’heure H de Tay Garnett (1952), TCM
Encore un film rare, pas passé depuis le 30 juillet 2015. Après avoir traité la guerre mondiale à chaud (The Cross of Lorraine, 1944), Garnett aborde la guerre de Corée, également à chaud. Mitchum a pris du galon depuis G.I Joe, il est colonel. Avec, parmi la troupe, d’excellents seconds rôles, Charles McGraw, William Talman, Richard Egan, Arthur Franz. Du cousu main.

Jeudi 18 mai 2017

20.40 : Johnny Guitar de Nicholas Ray (1954), Paramount Channel
Soirée Nick Ray, puisqu’il est à l’affiche tardive de TCM. Sans vouloir déprécier la mythologie, on est plus touché aujourd’hui par la vision désabusée de l’Ouest des Indomptables (00.25) que par la flamboyance du saloon de Joan Crawford. Mais difficile d’échapper au film si l’on en revoit les premières minutes.

20.40 : Matchpoint de Woody Allen (2005), OCS Max
Le Woody du jour : c’est certainement le meilleur film qu’il ait réalisé durant les deux dernières décennies e(t qui ne passe pas souvent : dernière vision le 6 septembre 2015).

20.45 : La Charrette fantôme de Julien Duvivier (1939), Classic
On a longtemps déprécié ce film, sous prétexte qu’il n’était qu’un remake, moins réussi que l’original. Si la version de 1921 de Victor Sjöström est effectivement un grand film, celle de Duvivier est loin d’être indifférente : l’affrontement Fresnay-Jouvet fonctionne et Micheline Francey est bien touchante, sous son uniforme de l’Armée du Salut.

20.45 : Colors de Dennis Hopper (1988), TCM
On préfère Hopper en tant qu’acteur, mais ses réalisations sont intéressantes. Si Out of the Blue reste son film le plus surprenant, cette histoire de buddy movie, avec ses deux flics engagés dans une guerre des gangs à L.A. est solide - surtout grâce à ses deux interprètes, Sean Penn et Robert Duvall, impeccables.

22.45 : Pulsions de Brian De Palma (1980), TCM
Pour ceux qui ne l’ont pas vu le 5 mai 2017 (et il n’y a pas de concurrence à la même heure).

00.25 : Les Indomptables de Nicholas Ray (1952), TCM
Très beau film, un des plus mélancoliques de son auteur. Faux western, puisque l’action se passe chez les cow-boys de rodéo. Arthure Kennedy est aussi convaincant que Mitchum. Au scénario, Horace McCoy, Andrew Solt et Jerry Wald, la crème.

Vendredi 19 mai 2017

20.40 : Mazel Tov ou le mariage de Claude Berri (1968), OCS Géants
Comme on a noté tous les passages d’un film de Claude Berri, même pour ne pas en dire de bien, on ira jusqu’au bout. Toujours la veine autobiographique - sans l’apprécier beaucoup, Germinal et Uranus nous la firent regretter. Berri acteur, pourquoi pas, mais on avait alors surtout remarqué Prudence Harrington - qu’est-elle devenue ?

20.45 : La Tête haute d’Emmanuelle Bercot (2015), Premier
Catherine Deneuve semble un peu âgée pour être encore juge pour enfants, Sara Forestier charge un peu trop sa composition de mère irresponsable, mais Benoît Magimel est très bon et surtout, on découvre Rod Paradot, qui a bien mérité son César d’espoir masculin. Il est remarquable - et on le reverra bientôt, aussi crédible, dans Luna d’Elsa Diringer.

20.45 : Aliens 3 de David Fincher (1991), Frisson
Les programmateurs profitent de la sortie du n° 6 de la série pour revenir sur les numéros précédents. Bonne idée, puisque tous les épisodes sont réussis, car réalisés par des têtes d’affiche. Et Sigourney Weaver est encore là.

20.45 : Valley of Love de Guillaume Nicloux (2015), Club
Nicloux est un cinéaste doué, qui persiste à ne jamais s’imiter : aucun de ses films ne ressemble aux précédents. Il fallait oser réunir Depardieu et Huppert dans la vallée de la Mort pour les faire interpréter Depardieu et Huppert réunis dans la valllée de la Mort, à la recherche d’un fils disparu. Ils sont l’un et l’autre étonnants (Depardieu n’est donc pas fini) et le film restitue physiquement la chaleur, la fatigue, le désespoir.

20.45 : Les Incorruptibles de Brian De Palma (1987), TCM
De nouveau une soirée De Palma ; on ne va pas faire la fine bouche devant Sean Connery, Kevin Costner et Robert De Niro. C’est du grand cinéma. Mais on reste nostalgique de l’efficacité sans esbroufe de la série TV originelle, son noir & blanc, et ses décors fauchés.

22.45 : Mission : Impossible de Brian De Palma (1996), TCM
Comme pour la transposition sur grand écran des aventures d’Elliot Ness, De Palma se sort très bien de l’adaptation de celles de Jim Phelps et sa bande, même si Tom Cruise fait (déjà) du Tom Cruise et nous fait regretter Peter Graves (qui n’avait d’ailleurs tourné que 143 des 171 épisodes de la série TV).

00.35 : Un si doux visage d’Otto Premienger (1952), TCM
En cette seule année 1952, Mitchum a tourné avec Jane Russell, Ann Blyth, Susan Hayward et Jean Simmons. Celle-ci, la moins "forte" des quatre, se révèle la plus dangereuse, donc la plus intéressante, avec son angel face (titre original). C’est le dernier film "noir" de Preminger (et d’ailleurs plus une Série Blême qu’une Série Noire), admirable, autant que les précédents.

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