Semaine télé du 27 mai au 2 juin 2017
Salut les câblés !
publié le vendredi 26 mai 2017

Samedi 27 mai 2017

20.40 : Mildred Pierce de Todd Haynes (2011), OCS City
Première partie de la série en trois épisodes (copieux : 120 minutes chaque), adaptation plus fine et plus fidèle que celle de Curtiz du superbe roman de James Cain. Kate Winslet fait jeu égal avec Joan Crawford, Evan Rachel Wood est un peu moins convaicante qu’Ann Blyth dans la version de 1945. La qualité permet d’oublier la déception devant Wonderstruck, dernier film du cinéaste, passé à Cannes le 18 mai 2017.

20.40 : La Chambre bleue de Mathieu Amalric (2014), OCS Choc
Note du 4 décembre 2016 : "Amalric a joué le jeu, adaptant Simenon sans point de vue "auteuriste", comme on a vu bien des cinéastes le faire. Résultat : une réussite, restituant l’univers poisseux (même dans la province française) du romancier. L’intrigue policière est bien menée, mais ce sont les scènes d’amour dans la chambre du titre qui importent. Amalric est égal à lui-même, mais c’est Stéphanie Cléau la grande découverte."

20.45 : La Secrétaire de Steven Shainberg (2002), Émotion
Très étrange film, pas mal tordu, ambigu et porteur d’un malaise certain (on ne s’étonne pas que le film suivant du cinéaste, Fur, soit consacré à Diane Arbus). Maggie Gyllenhaal, sœur de Jake, est parfaite.

20.45 : Les Berkman se séparent de Noah Baumbach (2005), Club
Un des rares films de l’auteur a ne pas avoir encore été programmé sur le câble. Est-ce pour accompagner son The Meyerowitz Stories, présenté à Cannes la semaine dernière ? En tout cas, les qualités de scénariste et de dialoguiste, qui éclatent dans ce dernier film, sont déjà bien présentes.

20.45 : Les Quatre Plumes blanches de Zoltan Korda (1939), Classic
L’increvable roman d’A.E.W. Mason a été adapté sept fois à l’écran. Ici, c’est John Clemens qui incarne le lieutenant faussement accusé de lâcheté. On préfère la version de 1955 avec Anthony Steele, du même Korda (+ Terence Young), mais celle-ci est bien entraînante. Pour les collectionneurs de bourdes, notons que la notice wikipedia de ce film indique qu’il fut nommé pour la Palme d’or de Cannes 1939, celui qui n’a pas eu lieu.

21.55 : Tesis d’Alejandro Amenabar (1996), OCS Choc
Premier et remarquable film d’Amenabar, qui laissait prévoir la réussite des suivants. Les amateurs d’Erice et de Saura y retrouveront avec émotion Ana Torrent, vingt ans après ses débuts.

22.35 : Stanley et Livingstone de Henry King & Otto Brower (1939), Classic
Soirée africaine sur la chaîne, puisque l’on passe du Soudan au lac Tanganyika. Les tribulations de Spencer Tracy-Stanley sont moins guerrières que celles de John Clemens. Et la rencontre iconique avec Cedric Hardwicke-Dr. Livingstone-I-presume est bien là.

Dimanche 28 mai 2017

20.40 : Taxi Driver de Martin Scorsese (1975), OCS Géants
Soirée Palme d’or sur la chaîne, immédiatement après la remise de la millésimée 2017 à Cannes. Sans avoir jamais été fasciné par le film de Scorsese, on est contraint d’admettre qu’il garde, après quatre décennies, sa place dans la mythologie moderne.

20.45 : Les Bas-fonds de Frisco de Jules Dassin (1949), Classic
Sur un excellent scénario d’A.I. Bezzerides, d’après son roman (Le Marché aux voleurs, chez Gallimard), Dassin a réalisé son meilleur film américain, moins spectaculaire que Les Démons de la liberté, mais plus ambitieux. Premier film de Valentina Cortese aux USA.

20.45 : Trois enterrements de Tommy Lee Jones (2005), TCM
Pas passé depuis le 19 février 2016. On peur retrouver sans crainte le périple de TLJ, à travers Texas et Mexique, en direction du cimetière du village natal de son ami Melquiades Estrada.

22.15 : La Cité sans voiles de Jules Dassin (1948), Classic
Second film, ce soir, du réalisateur, plus fréquemment programmé que le précédent (en mars et décembre 2016).

22.30 : Sexe, mensonge et vidéo de Steven Soderbergh (1989), OCS Géants
La Palme remportée par le plus jeune réalisateur (ce que Xavier Dolan guignait, mais c’est raté). Soderbergh a réussi un itinéraire des plus intéressants, tournant (presque) comme il le désirait, changeant de registre avec la même maîtrise, jusqu’à son abandon du cinéma pour les séries télé. Revoir Andie MacDowell comme au temps de sa découverte, quel plaisir !

22.45 : Barton Fink d’Ethan & Joel Coen (1991), TCM
Curieusement, la seule Palme d’or des frères C. est le titre qui passe le moins souvent sur le câble. Récompense surprise, sauf pour les amateurs qui les suivaient à la trace depuis Sang pour sang, sept ans plus tôt, et surtout après l’extraordinaire Miller’s Crossing. Ici, déjà les deux John, Turturro et Goodman, complices fidèles ensuite.

22.45 : Le Locataire de Roman Polanski (1976), Paramount Channel
Ah, la belle époque où l’auteur nous surprenait à chaque nouveau film, explorant toutes les voies qui s’offraient, signant chaque fois une œuvre différente mais portant sa griffe. Réunir Isabelle Adjani et Melvyn Douglas, Shelley Winters et Rufus, Jo Van Fleet et Bernard Fresson, quelle idée incongrue ! Mais digne du scénario de Roland Topor.

00.20 : Il tenente Giorgio de Raffaello Matarazzo (1952), France 3
Toujours les découvertes de Patrick Brion. On ne connaît pas ce film de l’auteur de La Fumerie d’opium et du Navire des filles perdues, mais on peut le regarder en confiance.

Lundi 29 mai 2017

20.40 : Rio ligne 174 de Bruno Barreto (2008), OCS Choc
De Barreto, on ne connaît guère que Doña Flor et ses deux maris, qui ne date pas d’hier (1976). Ce film-ci est sorti fin juillet 2009, avec 9 copies, ce qui signifie que presque personne ne l’a vu. La misère des favelas de Rio, en 1993 (époque de la fiction), a-t-elle beaucoup évolué ? À vérifier.

20.45 : While We’re Young de Noah Baumbach (2014), Club
Le cinéaste new-yorkais tourne à vitesse V, puisque depuis ce film, il en a signé trois autres. Woody peut prendre doucement sa retraite, Noah arpente les mêmes territoires, avec une ardeur comparable à celle, ancienne, de son modèle.

20.45 : Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick (1957), Classic
Passé trois fois en 2016 et une dernière fois en janvier 2017, mais, bon, tout le monde ne l’a peut-être pas encore vu.

20.50 : Snow Therapy de Ruben Östlund (2014), Arte
En attendant la sortie (non prévue encore) de son dernier The Square, à Cannes la semaine dernière, il y a là de quoi apprécier le travail, toujours remarquable depuis The Guitar Mongoloid, son premier film (2004), du réalisateur suédois.

22.45 : Everything Will Be Fine de Wim Wenders (2015), Arte
Certes, les récents films de fiction de WW ne sont plus aussi épatants que ceux d’il y a quarante ans et plus. Quelque chose s’est perdu en cours de route, surtout depuis qu’il patronne des festivals de films religieux. Il n’empêche qu’il y a encore de beaux éclats, comme ici, grâce à Charlotte Gainsbourg et à Marie-Josée Croze.

22.50 : Né un 4 juillet d’Oliver Stone (1989), Paramount Channel
Il y a de tout dans la surabondante filmographie de Stone. C’est parfois plombant, mais parfois puissant, comme cette histoire de vétéran du Vietnam, ex-patriote convaincu, qui va changer de combat. Tom Cruise était encore un acteur intéressant.

23.40 : Synghe Sabour, pierre de patience d’Atiq Rahimi (2012), Club
Note du 20 décembre 2016 : "Décidément, tous les écrivains qui adaptent leurs romans ne produisent des horreurs, comme BHL, Houellebecq, Moïx ou Beigbeder. En filmant son prix Goncourt de 2008, Rahimi trouve la même juste tonalité que pour Terre et cendres, son premier film de 2004, également d’après un de ses romans. Golshifteh Farahani, veillant son mari comateux dans son village afghan traversé par les combats et découvrant accessoirement le plaisir physique, ç’aurait pu être peu défendable. Au contraire, c’est très fort, grâce à elle, certes, mais aussi grâce au regard du réalisateur."

Mardi 30 mai 2017

20.45 : Les Noces rebelles de Sam Mendes (2008), Émotion
Kate Winslet et Leonardo Di Caprio, mais cette fois-ci, sur la terre ferme. Fini le romantisme échevelé à la proue du navire, voici la simple histoire d’un couple normal dans un lotissement normal et de ce qu’il advint. On ne rêve plus, mais on y croit tout de même.

20.50 : La parole est au témoin de Jean Faurez (1962), Polar
Une rareté, redécouverte grâce à la chaîne il y a deux ans. Le film n’a pas connu de sortie nationale, mais quelques projections en province. Le sujet, hardi pour l’époque - un chauffeur de taxi algérien : un tel personnage a-t-il existé ailleurs dans le cinéma français du temps ? - explique peut-être la non-distribution du film.

22.30 : My Skinny Sister de Sanna Lenken (2015), Club
Petit film, coproduction suédo-allemande sur les douleurs adolescentes (et même pré-ado, car l’héroïne a 12 ans), l’impossible modèle sororal, les choses qui vous tourneboulent à cet âge. Petit, mais tout à fait réussi.

22.40 : Blancanieves de Pablo Berger (2012), OCS City
Pas passé depuis octobre 2015. Joli exercice de style en noir & blanc, muet en outre, ou comment les contes des frères Grimm peuvent être accomodés de toutes les manières - ici transposés dans l’Espagne d’avant Franco.

Mercredi 31 mai 2017

20.40 : La Femme au tableau de Simon Curtis (2015), OCS Max
Le titre original, Woman in Gold, est plus pertinent, puisque le film traite de la récupération (difficile) par Helen Mirren des peintures de Klimt que ses parents possédaient et que les nazis avaient déposé dans un musée autrichien. L’histoire est véridique. Pour les amateurs de seconds rôles, on y voit Charles Dance et Elizabeth McGovern - et même Moritz Bleibtreu dans le rôle de Klimt.

20.45 : Good Kill d’Andrew Niccol (2014), Frisson
Pas vu. Mais ce serait bien la première fois qu’un film de Niccol nous décevrait - même si, sur le papier, le sujet, les émois d’un militaire pilote de drones, semble redoutable. On fait confiance à l’inventivité du cinéaste.

20.45 : Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé (2009), Émotion
La rencontre (il y en aura d’autres) entre Vincent Lindon et le cinéaste, tout en douceur et retenue. Ou comment jeter un pont entre deux mondes culturellement opposés.

20.45 : Un jeune poète de Damien Manivel (2014), Club
Un premier film intéressant, plus par son ambition que par son résultat, un peu maladroit. Mais l’obstination du héros à trouver l’inspiration, dans le cimetière marin de Sète (celui où Brassens n’est pas enterré, mais Valéry, oui) est attachante. Manivel a depuis signé Le Parc, plus abouti.

22.25 : Alien : la résurrection de Jean-Pierre Jeunet (1997), Frisson
Ripley, que l’on avait vu disparaître dans un grand trou ardent à la fin de l’épisode 3, serrant "la créature" sur sa poitrine, revient ! Enfin, son clone, deux cents ans après. Mais la bête est toujours là.

Jeudi 1er juin 2017

20.40 : Les Aventures du capitaine Wyatt de Raoul Walsh (1951), Paramount Channel
Puisqu’il n’y a pas grand-chose d’inédit sur les bouquets Ciné+ et OCS, pourquoi ne pas reprendre une goulée de bon air au cœur des Everglades ? Ah, ce bon vieux cinoche, inépuisable.

20.40 : Adieu Berthe… de Bruno Podalydès (2012), OCS Max
On l’indique pour mémoire, car son auteur fait partie de ces réalisateurs sympathiques dont on voudrait aimer les films, originaux (sauf lorsqu’il adapte, et moyennement, Gaston Leroux), et ambitieux, mais auxquels il manque à chaque fois le je-ne-sais-quoi qui permet de décoller. Et comme on aime Denis, le frère, et Valérie Lemercier, on reste un peu sur sa faim.

20.45 : Battement de cœur d’Henri Decoin (1939), Classic
On peut dire que, dans les années 30, Danielle Darrieux n’a tourné aucun film sans intérêt, même signé par des cinéastes sans réputation, comme Joannon (Quelle drôle de gosse !) ou Boyer (Un mauvais garçon). Mais les sept qu’elle a tournés avec Decoin sont tous mémorables. En particulier celui-ci, l’avant-dernier, où, petite voleuse coincée entre Luguet et Dauphin, elle est fort touchante. Et Saturnin Fabre est génial en directeur d’une école spéciale pour tire-laine et vide-gousset.

22.20 : Liberté-Oléron de Bruno Podalydès (2000), OCS Max
Même commentaire que pour le film de 20.40, en remplaçant Lemercier par Guylaine Londez.

22.25 : Didier d’Alain Chabat (1997), Premier
Pas vu depuis la sortie, mais on a gardé un bon souvenir de cette comédie, à l’argument improbable (un chien transformé en homme) mais astucieusement développé par le réalisateur, qui n’a pas fait mieux depuis, entre Astérix et Marsupilami. Jean-Pierre Bacri est à son meilleur niveau.

Vendredi 2 juin 2017

Soirée maigre, carrément étique même, sur toutes les chaînes, sauf pour les amateurs de nanars navrants (Alien vs. Predator ou Cinquante nuances de Grey). On peut tout de même noter, outre Uzak (20.45, Club), déjà passé la semaine dernière :

20.45 : Le Roi de cœur de Philippe de Broca (1966), Classic
Un film qui tranche avec la série Broca-Belmondo, par ailleurs tout à fait entraînante. Cette histoire d’un soldat anglais, après la guerre de 14, qui découvre un village uniquement occupé par les patients d’un asile de fous (comme on disait alors) est un bijou, scénarisé par Daniel Boulanger. Le film fut un échec absolu, malgré les efforts de ses défenseurs, et disparut pendant plusieurs décennies. Redécouvert l’an dernier, il apparut pour ce qu’il était : un chef-d’œuvre. Alan Bates, Brasseur, Brialy, Serrault, Guiomar, Micheline Presle et Geneviève Bujold : qui dit mieux ?

21.00 : L’Homme aux yeux d’argent de Pierre Granier-Deferre (1985), Polar
Le film n’est pas entièrement convaincant, même si Trintignant et Souchon se donnent du mal. Mais il ne passe jamais, et pour une fois que la chaîne programme un titre français un peu haut-de-gamme…

22.25 : Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat (1987), OCS Géants
Le film a reçu la Palme cannoise en 1987, on se doit de le noter. Mais on peut dire que ni le roman de Bernanos ni son adaptation, malgré Depardieu et Bonnaire, ne nous ont fait grimper vers les sommets.

22.35 : Dancer in the Dark de Lars von Trier (2000), OCS City
Le film a reçu la Palme cannoise en 2000, on se doit de le noter. Mais on ne peut pas dire que les émois de la pauvre Björk et les affèteries de Catherine Deneuve nous aient fait à l’époque grimper vers les sommets.

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