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My Cousin Rachel (2017)
de Roger Michell
publié le mardi 25 juillet 2017

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 26 juillet 2017


 


Voici le septième film de l’éclectique réalisateur Roger Michell, toujours très à l’aise dans le changement de style et de ton, passant de Coup de foudre à Notting Hill en 1999, à Week-end royal en 2013 et Un week-end à Paris en 2014.

Il nous offre ici un très beau film en décors et costumes, à l’anglaise, au début du 19e siècle. S’inspirant du roman à succès (1951) de Daphné du Maurier, My Cousin Rachel reste fidèle à l’esprit de la romancière, remarquable alliance de passion, de suspense et de portraits d’une grande intensité de personnages plongés dans des relations souvent obsessionnelles. Ce n’est pas un hasard si elle a inspiré Hitchcock qui a adapté trois de ses œuvres, La Taverne de la Jamaïque, Rebecca et Les Oiseaux.


 

Le roman a déjà été adapté par Henry Koster pour la Fox dès 1952, avec Richard Burton et Olivia de Havilland.
Mais le film de Michell n’en est pas un remake et possède une force et une intensité personnelles. Cette nouvelle adaptation est une réussite, ne serait-ce que par l’interprétation des deux personnages principaux : Rachel Weisz dans le rôle de Rachel et Sam Claffin, dans le rôle de Phillip, à la beauté et à la présence étonnantes. Tous les élements qu’il fallait pour ce rôle, qui joue à la fois sur la force morale du jeune homme et sa faiblesse psychologique dès lors qu’il tombe amoureux de sa cousine.


 


 

Les autres rôles sont également remarquables et l’ensemble des acteurs contribue à donner le ton du film, entre mystère et poésie des paysages du Devon, surplombant la mer par de grandes falaises.

L’intrigue repose sur la description d’un milieu très aisé, dans l’Angleterre du début des années industrielles, à la fin du règne de la reine Victoria.
Roger Michell a tenu à préciser la période, car le roman était plutôt intemporel. Cette inscription dans une époque à la fois rigide et prête à se lâcher lui donne plus de force. Le personnage de Rachel est très riche, inquiétant, mystérieux, déplacé (puisqu’elle est d’origine italienne), sulfureux. Elle fait ici figure d’extraterrestre, de femme libre et belle tombée du ciel dans une société encore très formaliste. On ne saura jamais ce qui la meut vraiment.


 

Mise en scène maîtrisée, costumes parfaits (imaginés par Dinah Collins), photo sublime : le film, qui joue sur toutes les cordes des sentiments humains, est une réussite. Il joue entre les lignes, entretient la passion et le mensonge et nous plonge dans un univers entre réel et imaginaire.


 

"C’est du Jane Austen post-freudien, déclare le réalisateur. D’un côté, c’est un thriller en costumes ayant pour thèmes l’amour ou encore les propriétés terriennes ; mais de l’autre, on y aborde aussi la sexualité, l’émancipation et le statut social des femmes dans une société patriarcale."

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

My Cousin Rachel. Réal, sc : Roger Michell, d’après Daphné du Maurier ; ph : Mike Eley ; mont : Kristina Hetherington ; mu : Rael Jones. Int : Rachel Weisz, Sam Clafin, Holliday Grainger, Iain Glen, Poppy Lee Friar (Grande-Bretagne-Etats-Unis, 2017, 106 mn).

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