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Route sauvage (la) (2017)
de Andrew Haigh
publié le mardi 24 avril 2018

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 25 avril 2018


 


Andrew Haigh nous livre une adaptation du roman de l’écrivain Willy Vlautin.
Son héros, Charley Thompson, incarné par Charlie Plummer, est un adolescent attachant, au charme délicat, au regard paisible voilé d’une douceur triste, que la "route sauvage", à travers l’Ouest américain, va mener, après de multiples péripéties et drames, jusqu’à sa tante Margy, l’unique personne qui lui donna de l’affection lorsqu’il était enfant.

Entretemps, il trouve travail et amitiés au champ de courses de Portland Meadows, auprès de Del Montgomery (Steve Buscemi) qui lui apprend à diriger les chevaux. Le monde du cheval, des dresseurs, des courses et des parieurs est la nouvelle famille de Charley. Mais blessé par le mari de sa maîtresse, il fuit et prend la route avec Lean on Pete, son cheval.


 

Le film est un voyage initiatique vers l’âge adulte, semé de désillusions et d’épreuves. Andrew Haigh filme Charley dans des paysages immenses - mais, comme un parallèle entre désolation extérieure et désenchantement intérieur, plus l’espace est vaste, plus l’isolement de Charley est profond. Sa solitude est intense, éprouvante. Il fuit constamment les propositions de secours offertes, dans l’idée inconsciente de s’engloutir un peu plus encore dans la solitude.


 

Pour résister à la faim et à la peur, il marche et parle sans cesse, racontant son enfance et ses souvenirs, à Lean on Pete, son unique ami, qu’il va d’ailleurs perdre. Andrew Haigh le filme, silhouette longiligne marchant dans un territoire désertique et aride, clin d’œil nostalgique à l’image de l’idéalisme du cinéma américain des années 70.


 


 

Déjà dans 45 ans, son film précédent (avec Charlotte Rampling), Andrew Haigh avait pour préoccupation majeure la psychologie des personnages. Ici, il nous fait comprendre le mécanisme de la pensée qui pousse Charley à ne jamais renoncer, à vivre dans le défi constant, quitte à en perdre la raison ou la vie. Un film splendide.

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

La Route sauvage (Lean on Pete). Réal, sc : Andrew Haigh, d’après Cheyenne en automne de Willy Vlautin ; ph : Magnus Jonck ; mont : Jonathan Alberts ; mu : James Edward Barker. Int : Charlie Plummer, Chloë Sevigny, Steve Buscemi, Travis Fimmel Steve Zahn (Grande-Bretagne, 2017, 121 mn).



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