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Premières solitudes (2018)
de Claire Simon
publié le mercredi 14 novembre 2018

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

Sélection de la Berlinale 2018

Sortie le mercredi 14 novembre 2018


 


De nombreux films explorent la jeunesse des banlieues à travers rencontres et entretiens avec les élèves des lycées. Il y eut, en 2013, La Cour de Babel de Julie Bertuccelli, évoquant les blessures de l’exil d’enfants issus de l’émigration, puis, en 2016, Swagger, succès public de Olivier Babinet, montrant l’optimisme étonnant des adolescents.


 

Premières solitudes de Claire Simon se déroule au lycée Romain-Rolland d’Ivry et évolue entre ces deux pôles : réminiscences de souffrances et désirs d’autre chose. Après Récréations en 1998 et Le Concours en 2017, Claire Simon poursuit ses rencontres filmées avec la jeunesse.


 

Le dispositif est le même, les adolescents sont filmés dans la cour de leur lycée, entourés de leurs amis. Claire Simon en profite au passage pour capter de très beaux plans de la ville aperçus du haut du parapet, champs d’herbes et de fleurs, pans de murs colorés, ombre des arbres sur le sol et elle compose les portraits de jeunes filles et de garçons dans la lumière exquise du soleil.


 

À cette douceur des plans filmés, s’ajoute l’écoute particulière de Claire Simon.
Elle filme et enregistre, en toute confiance et bienveillance, la parole des adolescents qui s’interrogent mutuellement sur eux-mêmes et c’est peut-être justement à travers ce pari d’introspection collective que réside le secret du surgissement de l’inattendu. Devant la caméra se succèdent les imprévus : les larmes d’Hugo, la danse orientale d’Anaïs dans l’escalier du lycée, les conversations intimes sur l’amour et la confession de Clément à propos de celle qu’il aime pour la vie, comme de toutes les tristesses passagères et profondes de chacun.


 

Le film témoigne d’une génération d’enfants issus de parents divorcés, chacun souffrant à sa façon de l’absence ou de l’éloignement d’un père. Belle incursion auprès d’une adolescence, émouvante par son éloquence et sa sincérité et très consciente des erreurs à ne pas commettre lorsqu’ils seront parents eux-mêmes. Ce film-miroir dévoile, derrière les sourires, beaucoup d’inquiétudes face à l’avenir et parfois même une grande détresse.

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe


Premières solitudes. Réal, ph, mont : Claire Simon ; mont : Luc Forveille & Léa Masson ; mu : Cluc Cheval & Stromae (France, 2018, 100 mn). Documentaire.



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