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Diamantino (2018)
de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt
publié le mercredi 28 novembre 2018

par Titouan Laporte
Jeune Cinéma, n° 388-389, été 2018

Sélection de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2018

Sortie le mercredi 28 novembre 2018


 


Dans ce film, on découvre Diamantino, footballeur de renommée internationale et star nationale adulée, qui perdra son génie lors de la finale de la Coupe.

C’est un film à l’esthétique marquée par différentes ambiances très caractéristiques de la pop culture comme Kingsman (1), mais aussi Alice au pays des merveilles (2) ou encore Mission : Impossible. (3) Ces références se retrouvent partout, jusque dans l’affiche du film qui rappelle celle du dernier Star Wars - ultime référence à ce film, Diamantino est lui aussi "dans une galaxie lointaine, très lointaine".


 

Le film se laisse d’abord regarder, mais son enjeu se perd peu à peu au fil des minutes. Dans ses rebondissements, son héros se rapproche plus d’un Mr. Bean que d’un James Bond. Les différentes intrigues menées de front prêtent plus à sourire qu’à inspirer un message profond sur l’immigration ou la dénonciation du fascisme.


 

Les comédiens incarnent bien leurs personnages, chacun tourné en dérision, à la limite de la caricature. Mais cette caricature tend à se moquer des différentes références explicitées plutôt qu’à leur rendre hommage. Et, comme le film en est rempli, on passe alors plus de temps à constater le grossissement des traits des personnages qu’à regarder le film lui-même.


 

Entre un footballeur imaginant des chiens géants à poils longs courir avec lui sur le terrain et une enquête sur un détournement de fonds, sans oublier la manipulation génétique et la manipulation tout court de la part de ses sœurs, le choix des situations est très large.
Le rythme, rapide et efficace tout du long, devrait nous permettre de passer d’une intrigue à l’autre, mais le mélange des genres en vient à perdre le spectateur qui ne sait plus où donner de la tête.


 

On se retrouve comme Diamantino, à ne pas pouvoir saisir tout le sens de l’action qui se déroule autour de lui.

Titouan Laporte
Jeune Cinéma, n° 388-389, été 2018

1. Kingsman : The Secret Service de Matthew Vaughn (2015).

2. Il s’agit de Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) de Tim Burton (2010), suivi de Alice de l’autre côté du miroir (Alice Through the Looking Glass) de James Bobin (2016), qui sont les deux dernières versions cinématographiques de l’œuvre de Lewis Carroll : Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (Alice’s Adventures in Wonderland, 1865), suivi par De l’autre côté du miroir (Through the Looking-Glass and What Alice Found There, 1872).
La première version cinématographique de l’œuvre date de 1903 : Alice in Wonderland de Percy Stow & Cecil Hepworth (1903). Cf. Nos Alices, nos merveilles.

3. Mission : Impossible est d’abord une série télévisuelle créée par Bruce Geller (1966-1973). Puis un film de Brian De Palma (1996). Qui a engendré une suite cinématographique : Mission impossible 2 de John Woo (2000) ; Mission impossible 3 de J.J. Abrams (2006) ; Mission impossible : Protocole Fantôme de Brad Bird (2011) ; Mission impossible : Rogue Nation de Christopher McQuarrie (2015), et enfin, le dernier en date, Mission impossible : Fallout de Christopher McQuarrie (2018), tourné partiellement à Paris. Constante : le héros Ethan Hunt est joué par Tom Cruise.

Diamantino. Réal, sc , mont : Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt ; ph : Charles Ackley Anderson ; mont : Raphaëlle Martin-Holger ; mu : Ulysse & Adriana Holz. Int : Carlotto Cotta, Cleo Tavares, Anabela & Margarida Moreira, Carla Maciel (Portugal-France-Brésil, 2018, 92 mn).



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