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Semaine télé du 27 avril au 3 mai 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 27 avril 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

L’Amour et révolution de Yannis Youlountas (2018)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 27 avril 2019

 

20.35 : Alex of Venice de Chris Messina (2014-, Sundance TV
Pas vu, car jamais distribué après sa présentation au Festival de Deauville en 2014. Seul film réalisé par un acteur vu chez Woody Allen, Sam Mendes, Ben Afleck, etc., donc une découverte. Pour les amateurs de gondoles, déception, le titre renvoie à la Venice californienne.

22.50 : Le Come-back de Marc Lawrence (2007), Émotion
Seul titre inédit de la soirée sur Ciné+. Tout est déjà dans le titre : un chanteur has been tente un retour sur scène, aidée par une jeune parolière. Va-t-il réussir ? On ne révèlera rien. Mais comment Hugh Grant pourrait-il échouer, surtout cornaqué par Drew Barrymore ?

01.40 : La Maison de la Radio de Nicolas Philibert (2013), OCS City
Aucun film inédit sur OCS. Alors, on choisit le plus ancien (seul passage le 24 février 2015). Tout est dans le titre également. Mais c’est fait avec l’attention habituelle du réalisateur. Faute de l’avoir revu depuis sa sortie, on s’interroge : combien d’animateurs de 2013 font encore partie de la maison ?

 

Dimanche 28 avril 2019

 

20.50 : Le Fils du pendu de Frank Borzage (1949), Classic
Borzage étant un des réalisateurs américains dont la filmographie contient le plus de chefs-d’œuvre - au bas mot, une vingtaine, muets et parlants réunis -, et que ses apparitions sur le câble depuis cinq ans se comptent sur les doigts d’une main (quatre), il est un peu dommage de passer un des titres de son ultime période, fort correct mais sans génie. Alors que Ceux de la zone, L’Adieu aux armes, Comme les grands, Trois camarades ou The Mortal Storm, tous admirables, restent dans les placards (heureusement, ils sont presque tous disponibles en DVD).
Patrick Brion, au siècle dernier, avait parfois concocté des cycles Borzage, grâces lui soient rendues. Ce soir, les héros de Moonrise sont Dane Clark et Gail Russell, honnêtes acteurs de série B, on est loin de Cooper, March, Tracy ou Dietrich. Mais le film est rare, profitons-en.

22.35 : L’Affaire Roman J. de Dan Gilroy (2017), OCS Max
Deuxième film de Gilroy, après un Night Call intrigant (passé le 12 octobre 2016). C’est moins neuf côté sujet (un avocat gagné par la corruption), mais il y a Denzel Washington, alors.

23.45 : Sea Fog : les clandestins de Shim Sung-bo (2014), OCS Choc
Inconnu, mais les polars coréens sont une denrée sûre : on y trouve toujours quelque chose d’intéressant, et souvent plus.

00.45 : Mort d’un dealer de James Bridges (1984), TCM
Le seul film de Bridges que nous ne connaissons pas (avec son premier, The Baby Maker, lui aussi inédit). Pourquoi une sortie limitée à la VHS pour un film signé par l’auteur du Syndrome chinois et de Urban Cowboy ? Mystère. Un mystère que l’on tentera d’éclaircir ce soir.

 

Lundi 29 avril 2019

 

20.50 : Visages, villages d’Agnès Varda & JR (2017), Club
Le dernier "vrai" film de la cinéaste, son ultime Varda par Agnès (2019) étant plus un récapitulatif commenté. Étonnant par sa verdeur, le regard jeté sur le pays profond (grâce au dispositif inventé par le photographe JR), la sympathie qu’il éveille et sa beauté formelle : la séquence des femmes de dockers "occupant" les conteneurs est superbe.

22.20 : Prendre le large de Gaël Morel (2017), Club
Le sujet est assez neuf - une ouvrière soumise accepte d’être "délocalisée" au Maroc et découvre les joies de l’exploitation -, mais le film nous laisse un peu sur notre faim (à la différence d’un autre titre, réalisé la même année, Crash Test Aglaé, Éric Gravel, dans lequel India Hair, Julie Depardieu et Yolande Moreau partaient en Inde en voiture pour le même motif). Ici, Sandrine Bonnaire est fort juste, dans son inconscience laborieuse.

22.40 : Marlon Brando, un acteur nommé désir de Philippe Kohly (2014), Arte
On peut faire l’impasse sur le film (Sur les quais, Elia Kazan, 1954) qui précède ce documentaire. Doc pas vu, mais qui, malgré son titre ridiculement accrocheur, peut nous apporter des lumières sur l’acteur : 90 mn, c’est mieux que le format habituel de 52.

23.40 : Du rififi chez les hommes de Jules Dassin (1955), France 5
Aussi curieux que cela soit pour un film aussi justement célèbre, il s’agit de sa seule apparition sur une chaîne (câblée ou non) depuis cinq ans. Le terme, mis à la mode par le roman d’Auguste Le Breton, fit florès (suivirent Du rififi chez les femmes, Rififi à Tokyo), avant de disparaître. Le film, lui, échappe à son temps : il reste un des meilleurs polars de sa décennie (et des suivantes), avec son cambriolage entièrement silencieux de 20 minutes.

00.00 : Une femme douce de Sergei Loznitsa (2017), Club
Grand chelem ce soir pour la chaîne : trois films inédits, on en redemande. Si celui-ci durait 20 minutes de moins, ce serait un très grand film. Cette nouvelle adaptation de La Douce de Dostoievski (rien à voir visuellement avec celle de Bresson de 1969) est portée par une actrice remarquable, Vassilina Makovceva. Loznitsa est aussi à l’aise dans la fiction que dans le docu.

 

Mardi 30 avril 2019

 

20.35 : Strange Days de Kathryn Bigelow (1995), OCS Choc
Dix films en 37 ans, on ne peut pas dire que l’auteure nous submerge. C’est dommage, car, quel que soit le genre qu’elle aborde, elle réussit son coup, comme ici, dans son unique film de SF. Bien qu’ils aient divorcé en 1991, c’est James Cameron qui lui fournit son scénario. Le film fut un flop, il lui fallut cinq ans pour se remettre à flot.

20.50 : American Ultra de Nima Nourizadeh (2015), Premier
Inutile de chercher une quelconque vraisemblance dans un scénario foutraque, qui voit un cannabisomane découvrir qu’il est une taupe dormante de la CIA et agir en conséquence (on a renoncé à compter les morts). Jesse Eisenberg est crédible dans son rôle de fumeur de pétards, un peu moins en agent secret. Quant à Kristen Stewart, elle est comme elle est (presque) toujours.

20.50 : L’Attaque de la rivière Rouge de Rudolph Maté (1954), Classic
Maté (opérateur de la Jeanne d’Arc de Dreyer) a une carrière de réalisateur de série B attachant. Rien n’est jamais parfait, rien n’est jamais nul, et certains de ses titres déjà passés (Midi, gare centrale, Passion sous les tropiques) font partie des bons souvenirs des films de genre. Ce soir, Van Johnson et Joanne Dru (déjà dans La Rivière Rouge de Hawks, c’est un destin).

00.35 : Ne le dis à personne de Guillaume Canet (2006), Émotion
D’une soirée entièrement dédiée à Canet (la promotion de la suite des Petits Mouchoirs est galopante), avec des titres souvent programmés, retenons cet inédit (son deuxième film comme réalisateur), adapté de Harlan Coben. Il reste de vrais morceaux de polar, servis par une distribution qui réunit la quasi-totalité des acteurs français de ce début de siècle. Canet est une personne sympathique - on le retrouvera bientôt à Cannes dans La Belle Époque de Nicolas Bedos.

 

Mercredi 1er mai 2019

 

20.50 : Arènes sanglantes de Rouben Mamoulian (1941), Classic
Les années 30 virent le cinéaste accumuler les succès, des Carrefours de la ville (1931) au Signe de Zorro (1940). Changement de catégorie la décennie suivante, malgré cette bonne adaptation du roman de Blasco Ibañez, déjà traitée par Fred Niblo en 1921, avec Rudolph Valentino. Tyrone Power, ce soir, a du mal à lutter avec son fantôme, mais Rita Hayworth est éblouissante.

22.35 : Dogs de Bogdan Mirica (2016), OCS City
Un héritage qui se transforme en sac de nœuds, car le grand-père du bénéficiaire était le potentat de la mafia locale. Malgré son scénario digne de Risi et le prix Fipresci à Cannes 2016 (Un Certain Regard), le film n’a rassemblé que 12 000 spectateurs en salles. Il en mérite pourtant bien plus.

22.50 : Mamoulian Lost and Found d’André S. Labarthe (2016), Classic
Perdu : après La Belle de Moscou (1957), le cinéaste disparaît des radars. Trouvé : Hubert Knapp et Labarthe, l’équipe de l’émission TV Cinéastes de notre temps, de passage à Hollywood en 1965, vont le voir et l’enregistrent. Heureuse époque, où les réalisateurs accordaient des interviews non minutées.

23.45 : La Ch’tite Famille de Dany Boon (2018), OCS Max
Parfois, il est nécessaire de se refaire la vision, abimée par trop de bons films et qui donnent à penser. Le remède : un film de Dany Boon, qu’il soit signé par lui ou seulement interprété. Quand on descend aussi bas, on se sent ensuite bien moins exigeant et tout paraît préférable à cette régression gloussante.

 

Jeudi 2 mai 2019

 

20.40 : Oh Lucy ! d’Atsuko Hirayanagi (2017), OCS City
Développement d’un court présenté à Cannes en 2014 et qui en a conservé, en les augmentant, les qualités. C’est du cinéma japonais intimiste, tout en modulation, plus proche de Naomi Kawase que de Takashi Miike.

20.40 : Les amoureux sont seuls au monde d’Henri Decoin (1947), OCS Géants
Pas vraiment inédit, puisque programmé le 1er avril 2018. Mais c’était dans le cadre du Cinéma de minuit et même de minuit 30. Donc bonne occasion pour rattraper ce Decoin mal connu (car longtemps peu accessible, comme d’autres de cette époque, Les Amants du pont Saint-Jean ou La Fille du diable). Un Jouvet impérial, un dialogue tout en pointes de Jeanson (presque trop brillant, comme souvent), une première séquence anthologique.

20.50 : Je sais rien mais je dirai tout de Pierre Richard (1973), Famiz
Troisième film dirigé par l’acteur - il en a réalisé sept. Tous ont un point commun : on aimerait les aimer plus, tant Richard se donne du mal pour peaufiner le personnage comique imaginé dès Le Distrait (1970). Il y a de l’invention, un véritable sens du gag, une gestuelle bien au point (qu’il utilisera dans tous les autres films). Que manque-t-il ? La méchanceté qui fait les grands comiques - Chaplin, Keaton, Lloyd, les Marx, Laurelethardy, de Funès, dans leurs films, étaient des teigneux. Richard, comme Pierre Étaix, est trop plein de gentillesse, mais il a su créer un type qui perdure : ces trois dernières années, à plus de 80 ans, il a participé à neuf films.

 

Vendredi 3 mai 2019

 

20.50 : Les Saveurs du palais de Christian Vincent (2012), Émotion
Pour quelles raisons ce film n’a-t-il jamais été signalé, alors qu’il est déjà passé sur le câble (mais peut-être avant "Salut les câblés !"). Christian Vincent n’est pas un "auteur" labellisé, simplement un excellent artisan qui ne se la joue pas. Dans son numéro de cuisinière en chef de l’Élysée, en butte à la défiance de tous ses collègues mâles, Catherine Frot est, comme d’habitude, parfaite. Et les rapports tout de connivence qu’elle entretient avec son patron, locataire des lieux, fort gouleyants. On en arrive presque à supporter Jean d’Ormesson, archétype vibrionnant de l’homme de lettres pétri de suffisance.

20.50 : Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (1979), Classic
Annaud n’avait pas encore appris à jongler avec les millions pour réaliser des films de plus en plus spectaculaires. Il se tenait encore au ras du paysage, précisément ici un terrain de foot provincial qui lui donne l’occasion d’un jeu de massacre envers quelques notables, orchestré par Patrick Dewaere. Magouilles et saloperies diverses, le film est un petit régal, à mettre à côté de À mort l’arbitre de Mocky (1983). Jean Bouise est grandiose en patron-président de club prêt à tout. En compagnie d’une cohorte d’acteurs de second (et même de troisième) plan fort réjouissants - Le Person, Dalban, Donnadieu, Deschamps, Fortin, Dyrek, Frantz, et Darroussin dans son premier rôle.

22.10 : Art of Steal de Jonathan Sobol (2013), OCS Choc
À première vue, aucune sortie relevée pour ce film, pas plus que pour les deux autres de ce jeune cinéaste canadien. Il n’a pas fait dans le jeunisme : au générique, Kurt Russell, Kenneth Welsh, Terence Stamp + un gamin, Matt Dillon. On attend de voir.

22.15 : Jean Bouise, un héros très discret de Géraldine Boudot (2018), Classic
La soirée étant sous le signe de Bouise, ce documentaire est bienvenu, afin de rappeler ce que fut cet acteur, à la théâtrographie (il débuta avec Roger Planchon) aussi importante que la filmo, malgré ses 106 titres en trente ans. Un "grand second rôle", comme on dit, qui eut droit à un César dans cette catégorie pour Coup de tête (1980).



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