Semaine télé du 5 au 11 octobre 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 5 octobre 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

70 ans de la République populaire de Chine.
Pékin, septembre 2019 ©Anyck Béraud

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 5 octobre 2019

 

20.40 : Comment savoir de James L. Brooks (2010), OCS Max
Le titre n’est pas très accrocheur (celui de la VO non plus : How Do You Know). Mais l’auteur (également scénariste) n’est pas n’importe qui et, de ce qui pourrait n’être qu’une variation sur l’indécision - la sportive de haut niveau va-t-elle choisir pour sa reconversion un pro un peu épais ou un homme d’affaires un peu fatigué -, il fait un film tout à fait sympathique, à condition d’admettre au départ que Reese Witherspoon est une championne de softball.

22.25 : Nickelodeon de Peter Bogdanovich (1976), Classic
Un des deux seuls titres inédits de la soirée sur Ciné+ C’est du Bogdanovich tout pur, c’est-à-dire bien nostalgique de l’âge d’or (et encore bien plus loin ici, puisqu’il tente de récréer les années 10). C’est pensé et tourné soigneusement, ne manque pas une manivelle aux caméras d’époque. Ryan O’Neal et sa fille Tatum avaient fait un carton dans La Barbe à papa (1973), le cinéaste les a donc repris en espérant recommencer son coup. Mais 1915 a moins de charme que 1935. En prime, Burt Reynolds, et pour les amateurs, Stella Stevens.

23.10 : Sans pitié de Byun Sung-hyun (2017), Premier
Le second inédit de la soirée sur Ciné+. Bon exemple des polars coréens qui éclairent les "séances de minuit" cannoises. Brillant, efficace, balançant entre influences hollywoodiennes, Tarantino et Scorsese, et traditions nationales : à chaque fois, on est saisi. Difficile de remarquer un style particulier : Byun Sung-hyun, Na Hong-jin, Kim Jee-woon ou Jung Byung-jil, on aurait bien du mal à les différencier. Mais ça marche.

 

Dimanche 6 octobre 2019

 

20.40 : Soirée sans sur OCS. C’est ainsi.

20.45 : Wreckers de Dictynna Hood (2011), Sundance TV
Puisqu’aucun des deux bouquets ne s’intéresse aux spectateurs, pourquoi ne pas aller voir ce que propose Sundance ? On ne signale pas ses programmes assez souvent, mais comment faire lorsqu’il s’agit de films inconnus, comme pratiquement chaque soir ? Les chercheurs de noms nouveaux y ont recours régulièrement. Qui est Dictynna Hood ? Et les acteurs, Claire Foy ou Shaun Evans ? Heureusement qu’il y a Benedict Cumberbatch.

20.50 : Soirée sans sur Ciné+, avec uniquement des reprises passées récemment. Rien de déshonorant, la preuve : La Soif du mal de Orson Welles (1958), sur Classic, pas passé depuis le 26 mars 2018. Mais côté découverte, y a pénurie.

20.50 : Soirée Oliver Stone sur TCM
On a cessé de compter le nombre de passages de Wall Street (1987) sur les diverses chaînes. Notons que TCM l’indique comme "1ère diffusion", sans doute pour faire sourire l’abonné. En deuxième partie, à 22.5, Wall Street : l’argent ne dort jamais (2010) (également classé en "1ère diffusion"), mise à jour des mécanismes d’arnaque financière exposées 23 ans plus tôt.

 

Lundi 7 octobre 2019

 

20.40 : Gilda de Charles Vidor (1946), OCS Géants
Archétypal et déjà passé (mais pas depuis décembre 2016). On le signale pour le plaisir de reproduire de nouveau l’appréciation d’Alexandre Astruc, dans L’Écran français (n° 101, 3 juin 1947) : "Gilda se refuse à l’analyse. Par quelque bout que l’on entreprenne le calcul, on aboutit à zéro."

20.50 : La Villa de Robert Guédiguian (2017), Club
Le film a bénéficié d’un accueil critique (et public : plus de 500 000 entrées) étonnant. Il manifeste pourtant les limites du système Guédiguian : on prend les mêmes acteurs, on essaie de leur donner une identité neuve et des situations pas encore représentées. Pourquoi pas ? Mais il faut beaucoup d’innocence pour croire qu’Ariane Ascaride est une star internationale, à qui Robinson Stévenin, pêcheur qui récite du Claudel en réparant ses filets, voue un culte, que Darroussin et Demoustier forment un couple crédible, etc. Une belle idée : insérer des extraits de Ki lo sa ? (1985), avec la chanson de Dylan, I Want You. Sauf qu’elle ne fait que regretter un temps où l’auteur avait la grâce. Mais Gloria Mundi (sortie en novembre 2019) inverse la vapeur : les mêmes acteurs réussissent à faire passer l’émotion. Rien n’est perdu.

22.45 : Babycall de Pal Sletaune (2011), OCS Choc
On avait perdu trace de Sletaune depuis son remarquable Junk Mail, révélation de la Semaine de la Critique à Cannes 1997. Quinze ans après, le cinéaste norvégien n’a rien perdu de sa capacité à créer la tension. Naomi Rapace, tout juste sortie de Millenium, est parfaite en mère de famille lambda, terrorisée par les bruits de son immeuble et les crimes qu’ils laissent imaginer.

23.25 : Mollenard de Robert Siodmak (1938), France 5
Le Cinéma de minuit de Brion devient le cinéma de 23.30, tant mieux. Ce soir, l’avant-dernier film de Siodmak, il quittera la France après Pièges (1939), craignant à juste raison l’arrivée des nazis. Grand film, peut-être son plus fort de la décennie. Il faut dire que le roman d’O.-P. Gilbert et sa galerie de personnages était propice à l’inspirer. La confrontation entre Harry Baur, commandant de navire faisant trembler tout son monde, et Gabrielle Dorziat, sa terrifiante épouse qui le tient à sa merci lorsqu’il devient impotent, est anthologique.

 

Mardi 8 octobre 2019

 

20.40 : Inspecteur Lavardin de Claude Chabrol (1985), OCS Géants
Encore une soirée parfaitement plate sur OCS : des séries, peut-être bonnes mais il aurait fallu les suivre, et des rediffusions. Parmi celles-ci, les plus lointaines peuvent mériter une pause, même si programmer d’abord le second titre de la saga Lavardin peut paraître bizarre. Poulet au vinaigre (1984) passe à 22.20. Dans les deux films, un défilé de fantômes : Poiret, Brialy, Bernadette et Pauline Lafont, Stéphane Audran. Heureusement, restent Bouquet, Bideau, Caroline Cellier et Lucas Belvaux.

20.50 : Quand l’inspecteur s’emmêle de Blake Edwards (1964), Famiz
Apparemment inédit sur le câble - curieux, alors que l’on est abreuvé de suites et de remakes assez éprouvants. C’est le deuxième épisode, tourné dans la foulée du succès inattendu de La Panthère rose, et assurément le meilleur de la série. Elke Sommer a remplacé Claudia Cardinale et George Sanders David Niven, mais le fidèle Kato (Burt Kwouk) est toujours là.

22.20 : La Volante de Christophe Ali & Nicolas Bonilauri (2015), OCS Choc
Cf. note du 22 novembre 2016.

 

Mercredi 9 octobre 2019

 

20.40 : Sauver ou périr de Frédéric Tellier (2018), OCS Max
Grandeurs et dangers d’une vie de sapeur-pompier. Une fois posée la situation (Pierre Niney est défiguré lors d’un incendie), on regarde sans grande passion. Mais c’est toujours intéressant de les voir en action dans cette chorégraphie brûlante. Avec Vincent Rottiers et Anaïs Demoustier, dont c’est décidément la semaine : Guédiguian, Tellier et aujourd’hui Isabelle Czajka (D’amour et d’eau fraîche, 2010, 22.25, OCS City).

20.40 : Companeros de Sergio Corbucci (1971), OCS Géants
Un Corbucci inédit, ça ne se rate pas. Même si, à cette date, le western italien n’est plus ce qu’il a été - les slashers et les films de zombies vont arriver -, retrouver Franco Nero et Tomas Milian (et Jack Palance, qui se partageait entre USA et Italie, tournant tout et n’importe quoi avec la même absence d’états d’âme).

20.50 : Le Brio d’Yvan Attal (2017), Premier
Comme le réalisateur pouvait difficilement faire pire que son précédent Ils sont partout
(2016), on a pu regarder le film avec une certaine attention, parce que Daniel Auteuil est un acteur qui assure et Camélia Jordana une actrice prometteuse (elle l’a montré récemment dans Curiosa de Lou Jeunet (2019). Attal tente de tracer un sillon personnel, mais ça ne fonctionne pas toujours, comme on le verra bientôt avec Mon chien Stupide, adapté de John Fante.

20.50 : A Bittersweet Life de Kim Jee-woon (2005), Club
Les cinéastes coréens talentueux sont vite récupérés par Hollywood, mais la greffe ne prend pas toujours, cf. Le Dernier Rempart, tourné par Kim en 2013. Il est vrai que Schwarzenegger est plus difficile à manier que ses acteurs coréens habituels. Le film de ce soir vient après Deux sœurs (2003), déjà remarquable, et avant Le Bon, la brute et le cinglé (2008), 2 heures 20 de délire essoufflant. Cette "vie douce-amère" est peut-être le meilleur des trois.

20.50 : Soirée René Clair, Classic
Si Ma femme est une sorcière (1942), à 22.05 est passé il y a peu (5 juillet 2019), le premier film, La Belle ensorceleuse (1941) est inédit. Marlene Dietrich n’innove pas vraiment, dans son double rôle d’aventurière dans la haute et de duchesse des bas-fonds, mais elle fait ce que Clair voulait qu’elle fasse. Bruce Cabot, son amoureux, est un acteur tous terrains depuis King Kong, Roland Young fait son numéro classique de millionnaire naïf. Mais les seconds rôles sont là : Mischa Auer, Andy Devine et notre cher Franklin Pangborn, l’homme aux 238 films.

23.50 : Paris-Manhattan de Sophie Lellouche (2012), Émotion
Un premier film gentil, qui repose sur l’idée sympathique d’une pharmacienne, fan absolue de Woody Allen, et qui a construit sa vie autour de lui, n’éprouvant des sentiments qu’à travers cette image. Ça ne va pas tout à fait au bout des possibilités, mais Alice Taglioni est très bien (on attend toujours le rôle qui lui donnerait sa vraie place) et Patrick Bruel est un vieux pro.

 

Jeudi 10 octobre 2019

 

20.40 : Shampoo de Hal Ashby (1975), OCS Géants
Cf. note du 9 juin 2016.

20.50 : Encore un paysage désolé sur Ciné +. Un seul titre inconnu parmi les douze cases de la soirée et il s’agit d’un film érotique de Francis Leroi, Les Tentations de Marianne (1972). Un érotique soft, Leroi s’est rattrapé après 1974. À part ça, s’il a consacré l’essentiel de sa filmographie au porno, ses deux premiers films, Pop Game (1967) et Ciné-girl (1969) mériteraient de ne pas être oubliés, car il y passait un air du temps très juste (et Leroi était un cinéphile nourri aux bonnes sources). Dommage.

22.00 : Médecin de campagne de Thomas Lilti (2016), OCS City
Pour ceux qui ne l’auraient pas vu lors de son passage sur Premier le 21 février 2018.

22.25 : Hal Ashby, l’insoumis du Nouvel Hollywood de Amy Scott (2018), OCS Géants
Doc inconnu. Mais c’est une bonne chose que de faire un vrai film (95 mn et pas les 52 habituelles) sur ce réalisateur excellent et pas très bien considéré, en tout cas, pas autant qu’il devrait l’être. Il fut catalogué comme l’auteur de Harold et Maude (1971) et a traîné ça comme un boulet. Son premier titre, The Landlord (1970) était étonnant et aucun de ceux qu’il a tournés ensuite - La Dernière Corvée (1973), En route pour la gloire (1978) ou 8 millions de façon de mourir (1986) - ne nous a déçus. Tous ou presque ont été des succès, ce qui permettait de penser qu’il ne s’agissait pas d’un auteur, évidemment. Fut-il un insoumis, comme le suggère le titre ? On ne demande qu’à être convaincu.

 

Vendredi 11 octobre 2019

 

20.40 : Soirée creuse sur OCS. Que se passe-t-il cette semaine ? On se croirait au mois d’août. Discount de Petit, L’Âme des guerriers de Tamahori, Le Canardeur de Cimino, La Poursuite impitoyable de Penn, Le Convoyeur de Boukhrief, c’est bien beau, mais tous sont passés ces derniers mois.

20.50 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau (1981), Club
Cf. note du 22 novembre 2016.

20.50 : Le Triporteur de Jack Pinoteau (1957), Classic
On n’imagine guère aujourd’hui le succès de ce film (5 millions de spectateurs) qui fit de Darry Cowl la plus grande vedette comique française de la période pré-de Funès. Cowl ne débutait pas, il en était à son dix-septième film et avait déjà été le partenaire de Brigitte Bardot mais son personnage de bafouilleur ("petit canaillou" est lancé par le film) naïf et distrait (que reprendra Pierre Richard) fut installé là et lui resta attaché. Pourquoi L’Ami de la famille, tourné juste avant par Pinoteau, avec Darry et déjà Béatrice Altariba, et tout aussi drôle, n’a-t-il pas suffi pour fonder l’image ? Mystère.

22.15 : La Grande Lessive (!) de Jean-Pierre Mocky (1968), Classic
Un Mocky inédit (mais il doit bien y en avoir une cinquantaine dans le même cas), le troisième des quatre films tournés par Bourvil (qu’une vedette de ce calibre ait accepté de tourner plusieurs fois avec un cinéaste d’aussi mauvaise réputation le rend encore plus sympathique). Le point d’exclamation est là pour montrer la distance critique de l’auteur devant ce titre imposé - le film devait s’intituler Le Tube. La société secrète pour falsifier les états civils des Compagnons de la marguerite a ici son équivalent pour lutter contre l’emprise de la télévision et de ses antennes. Bourvil, donc, mais aussi la bande à Mocky : Francis Blanche, Roland Dubillard, Micha Bayard, Jean Tissier, R.J. Chauffard. Un festival.

22.30 : Dans les pas de Jean-Paul Rappeneau de Jérôme Wybon (2017), Club
Pas vu, mais…



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