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Morin, Edgar (né en 2021)
Brève
publié le jeudi 8 juillet 2021

Journal de Wayne Hays 2021 (jeudi 8 juillet 2021)
Jeune Cinéma en ligne directe


 


Jeudi 8 juillet 2021

 

Bon anniversaire à Edgar Morin, 100 ans aujourd’hui.


 

C’est un grand philosophe, un chercheur, à la vie bien remplie, que tout le monde connaît désormais. Et plus spécialement les générations qui ont fait leurs études dans les années 60, quand la sociologie se hissait au rang de science (humaine), celles-là même qui firent Mai 68.


 

On connaissait la revue anti-stalinienne Arguments (1956-1962) qu’il avait fondée avec, notamment, Roland Barthes et Jean Duvignaud parce qu’elle s’inspirait de penseurs sur lesquels certains d’entre nous travaillaient, Karl Korsch, Georg Lukacs ou Herbert Marcuse.
On avait tous lu son Autocritique en même temps que La Somme et le Reste de Henri Lefebvre (1901-1991), paru la même année, en 1959, où tous deux analysaient leur rapport au Parti communiste.

Plus tard, après 68, on avait évidemment lu La Rumeur d’Orléans, en 1969, cette sorte de "préfiguration" des fake news des réseaux sociaux d’aujourd’hui.


 

On avait alors reconnu cet "esprit du temps", qui constituait nos engagements, pas très éloigné de cette "vie quotidienne", "critiquée" par Henri Lefebvre en 1947, et pensée comme "la mesure de tout" par Guy Debord ou Raoul Vaneigem un peu plus tard.


 

C’est alors qu’on avait fait le lien avec ses premiers ouvrages, Le Cinéma ou l’homme imaginaire (1956) et Les Stars (1957), et qu’on avait mieux identifié la méthode de pensée du jeune Edgar Morin, qui amorçait sa trentaine avec sa fringale inégalée de vie, de bruit et de bas-monde, celui que se flattait de quitter les moralistes du 17e siècle.


 

Plus tard encore, du coup, le pensant génial mais tenté parfois par la frivolité, on avait été abasourdi, par la puissance de La Méthode (1977-2004). Cette intelligence de la notion de "crise", cette découverte de la notion de "complexité", cette idée que la science, par définition, marchait vers l’inconnu, nous rendaient perplexes sur les avenirs radieux qu’on avait cru discerner dans nos visions utopiques. On avait alors classé les 6 volumes parmi les usuels, dans nos bibliothèques.
On s’était dit qu’il s’agissait de l’apogée de son œuvre, et c’était vrai. Mais, depuis lors, ce diable d’homme a publié 90 autres ouvrages, dont le dernier, cette année même :

* Edgar Morin, Leçons d’un siècle de vie, Paris, Denoël, 2021.


 

On revoit son séminaire à l’Université de Montpellier en 2019 : Le défi des complexités : problèmes et méthodes.


 

On se souvient évidemment de son film qui fit école :

* Chronique d’un été de Edgar Morin & Jean Rouch (1960).


 

Sur France Culture : Chronique d’un été, 30 ans après de Jean-Pierre Pagliano (25 épisodes).

Cf. aussi "À propos du cinéma-vérité. Cinquante ans de technique", Jeune Cinéma n°15, mai 1966.

* Edgar Morin, chronique d’un regard de Céline Gailleurd & Olivier Bohler (2015).


 

Sur France Culture : Cinq fois 20 ans.



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