Semaine télé du 15 au 21 janvier 2022
Salut les câblés !
publié le samedi 15 janvier 2022

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Qu’est-ce qui est mal placé, la télé ou les sièges des spectateurs improbables ?

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 15 janvier 2022

 

20.40 : Délivrance de John Boorman (1972), OCS Géants
Le programme OCS n’étant composé que de séries (de belle allure d’ailleurs : Succession sur OCS City, Lovecraft Country sur OCS Choc, et Les Soprano sur OCS Choc), on peut se rabattre sur une valeur sûre et pas proposée depuis le 1er octobre 2017. On pourra même enchaîner avec, à 22.25, Frenzy de Alfred Hitchcock (1972), même si ce Hitch tardif n’est pas inoubliable. Et même, ensuite, revoir, à 00.20, La Corde (1948), toujours de sir Alfred, autrement plus savoureux.

20.50 : Wild Wild West de Barry Sonnenfeld (1999), Famiz
Choix par défaut, car c’est le seul titre inédit sur le bouquet Ciné+ - les autres ne sont pas négligeables, mais fréquents : Minuit à Paris de Woody Allen (2011) sur Émotion, ou Les Chemins de la haute ville de Jack Clayton (1959) sur Classic). Sonnenfeld a accumulé les succès, les deux Famille Addams (1991 et 1993), les trois Men in Black (1997, 2002 et 2012), mais était-il le meilleur choix pour cette lointaine adaptation de la série des années 60 Les Mystères de l’Ouest ? Pas sûr. Avec Will Smith (pas très content du film), Kevin Kline, Kenneth Branagh et Salma Hayek.

20.50 : Soirée Orange mécanique, TCM
Le film de Stanley Kubrick étant passé le 22 novembre 2020, on ne fait que le signaler. En revanche, le documentaire qui suit est inédit (et un vrai film de 90 mn, pas un vite-fait de 52 mn) : Orange interdite de Pedro Gonzalez Bermudez (2021), dont on ne sait rien - mais un film tout entier consacré à A Clockwork Orange, c’est appétissant.

 

Dimanche 16 janvier 2022

 

20.50 : Les Gamins d’Anthony Marciano (2013), Famiz
Inédit. Il y a un peu plus de deux mois (le 2 novembre 2021), la chaîne voisine présentait le troisième film de tandem Marciano-Boublil, Play (2019). En attendant le deuxième, Robin des Bois, la véritable histoire (2015), ce soir le premier, comédie générationnelle qui a fait un tabac (un million et demi d’entrées). Succès-surprise, mais les interprètes y sont pour beaucoup : Alain Chabat, face à son fils Max Boublil, Sandrine Kiberlain, Mélanie Bernier. On n’est pas chez Lubitsch, ni même chez Bonnell, dans Chère Léa (2020), mais c’est honnête.

20.50 : Soirée Jacques Becker, Classic
Pas de découverte, évidemment, mais un plaisir pour les amateurs : à 20.50, Goupi Mains-Rouges (1943), son deuxième film, et à 22.30, Le Trou (1960), son treizième et dernier. Pas de commentaires.

22.40 : I Am Not Your Negro de Raoul Peck (2016), OCS City
Un seul passage, sur Arte le 25 avril 2017, et sous le titre français de Je ne suis pas votre nègre. Il s’agit d’un doc, à partir d’un texte retrouvé de James Baldwin, sur les années de lutte, tout au long des années 60, pour le respect des droits civiques, lutte ponctuée par les assassinats de quelques grandes figures du mouvement. À voir et revoir.

22.40 : Prisoners of the Ghostland de Sion Sono (2021), OCS Choc
En 2016, à propos du passage de Why Don’t You Play in Hell ? (2013) du même Sion Sono (ou Sono Sion), on regrettait de connaître bien peu de titres parmi ses 47 films. Même constat aujourd’hui, avec une variante : il en est désormais à 58. Celui-ci est le dernier en date, inédit sur nos écrans (comme la quasi-totalité d’entre eux) ; une sortie DVD est annoncée pour février 2022, ainsi qu’un long article de présentation dans le numéro de Jeune Cinéma qui sortira à cette date.

00.20 : Mayhem - légitime violence de Joe Lynch (2017), OCS Choc
Inédit. Pas vu (sorti uniquement en vidéo) et signé par un réalisateur de films d’action apparemment tous exploités en DVD. Mais une histoire de virus malin, ça donne des idées…

 

Lundi 17 janvier 2022

 

20.50 : Soirée foot, Famiz
Trois films au programme, dont deux inédits. C’est la seule chaîne Ciné+ qui ne ressasse pas - trois Planète des singes sur Premier pour la troisième semaine consécutive. À 20.50, Les Petits Princes de Vianney Lebasque (2013), déjà passé, mais qui vaut, comme bien d’autres films, par la présence de Reda Kateb. À 22.20, Le Défi du champion de Leonardo D’Agostini (2019), avec Stefano Accorsi, spécialement fait pour les supporters de l’AS Roma et qui mérite mieux que les 18 000 spectateurs qui l’ont vu en août 2020. Et enfin, à 00.05, Footballeuses à tout prix du Russe Maksim Sveshkinov (2020), inconnu mais dont le titre semble explicite.

20.50 : Et vint le jour de la vengeance de Fred Zinnemann (1964), Classic
Dernier passage le 27 avril 2015. Il n’y a pas que le football dans la vie, il y a eu aussi la guerre d’Espagne. Le film est peu considéré (comme bien d’autres films de Zinnemann), alors qu’il s’agit d’un des plus justes sur le sujet - ici, une vengeance, vingt ans après. Anthony Quinn (en salaud) + Gregory Peck (en révolutionnaire usé) + Omar Sharif (en vengeur) + Emeric Pressburger (auteur du roman à l’origine) + Alexandre Trauner (décorateur et producteur) = une redécouverte bienvenue.

22.30 : Victoria de Sebastian Schipper (2015), OCS Choc
Inédit. Ours d’argent à Berlin pour "la meilleure contribution artistique" (???). Le film a fait une grosse impression, parce qu’il a été tourné en un seul plan-séquence de 134 minutes (bien plus fort que les 65 de Sabado de Matias Bizé (2003), et que les 86 de L’Arche russe d’Alexandre Sokurov (2002). Mais la performance technique n’est valable que s’il se passe quelque chose sur l’écran. Ce qui est le cas ici, la jeune Espagnole du titre vivant dans Berlin deux heures durant lesquelles la violence va grimper de façon peu supportable. On a pu voir depuis Roads de Sebastian Schipper (2019), son dernier film le remarquable qui, sorti en plein mois de juillet 2021, a moins trouvé son public.

 

Mardi 18 janvier 2022

 

20.40 : Soirée russe, OCS Choc
Est-ce par manque de matériel correspondant à son créneau que Choc va chercher de plus en plus souvent des films russes ? Le résultat n’est pas forcément à la hauteur de l’attente, mais au moins on découvre des noms nouveaux. Pas celui de Yury Bykov, dont, à 22.25, Factory (2018) est passé il y a peu (le 13 décembre 2021), mais celui de Denis Kryuchkov, inconnu, dont, à 20.40, Russian Raid (2020), tout un programme. Du cinéma poutinien ? À vérifier.

20.50 : Le Hérisson de Mona Achache (2009), Famiz
Inédit. Premier film de la réalisatrice - son second, Les Gazelles (2014) a été programmé plusieurs fois -, avant plusieurs séries TV. Très beau rôle, d’après un roman de Muriel Barbery, pour Josiane Balasko, superbe en vieille concierge désagréable, amadouée par une gamine et un nouveau locataire japonais, M. Ozu (clin d’œil, accentué par le film que tous deux regardent, Les Sœurs Munakata de Maître Yasujiro). Garance Le Guillermic (la jeune Paloma) n’est apparue depuis que subrepticement et c’est dommage.

20.50 : Soirée John Sturges, Classic
Deux westerns, dont un inédit. Les Aventuriers du désert (The Walking Hills, 1949) est effectivement assez rare. Sturges signe là son premier western, avant les chefs-d’œuvre des années 50. Randolph Scott et Ella Raines, couple principal, mais quelques habitués, Edgar Buchanan, Arthur Kennedy et John Ireland qu’on retrouvera maintes fois. En seconde partie, à 22.05, Sur la piste de la grande caravane (1965), période moins faste pour le cinéaste et déjà programmé sur cette même chaîne. 165 mn, c’est beaucoup, même en compagnie de Burt Lancaster, Lee Remick, Donald Pleasence, Brian Keith et Pamela Tiflin.

22.20 : Hossein, Ronet, Trintignant. Confidences de trois acteurs inoubliables de Marc Clouet d’Orval (2021), OCS Géants
Doc inconnu. On découvrira avec intérêt comment il est possible de faire le portrait de trois acteurs-réalisateurs, à la carrière si abondante, en 55 minutes chrono.

 

Mercredi 19 janvier 2022

 

20.40 : Envole-moi de Christophe Barratier (2021), OCS Max
La chronologie des médias semble s’accélérer, puisque le film est programmé juste huit mois après sa sortie en salles. Sortie pas vraiment concluante, Barratier échouant régulièrement à renouveler le succès public des Choristes (2004), les 8 millions d’entrées de jadis se réduisant à moins de 300 000. Le scénario était pourtant conçu par des pros, Anthony Marciano + le tandem Matthieu Delaporte-Alexandre de La Patellière. Est-ce parce que Gérard Lanvin pratique désormais la roue libre ou que Vincent Belmondo n’a pas encore l’épaisseur de son grand-père ?

20.40 : Superdeep d’Arseny Syuhin (2020), OCS Choc
Même commentaire que pour la soirée d’hier sur cette même chaîne : encore un Russe inconnu, dont le film est décrit comme un remake de The Thing et de Alien. Beau programme…

20.50 : Blackbird de Roger Michell (2019), Premier
Inédit. Avant-dernier film de l’auteur, son ultime, The Duke (2020), est annoncé en février 2022. Pour une fois, pas de comédie romantique ou nostalgique, mais un drame très contemporain sur le suicide assisté et la réunion de famille qui le précède. On peut imaginer le déroulement du week-end d’adieu. Un vieux couple, Susan Sarandon et Sam Neill, et leurs deux filles, Kate Winslet et Mia Wasikowska. Ne serait-ce que pour la performance des acteurs, le film vaut d’être vu. Et traiter un tel sujet sans pathos n’est jamais évident.

20.50 : Hospitalité de Koji Fukada (2010), Club
Inédit. C’est grâce au succès de Harmonium (2016) et de L’Infirmière (2019) que l’on a pu enfin découvrir en salle (en mai 2021) l’un des premiers titres de Fukada. Le scénario n’est pas très original - ou comment la quiétude d’une famille est peu à peu troublée par un invité envahissant -, mais l’invasion est subtilement menée. Fukada est un des noms les plus sérieux du nouveau cinéma japonais.

20.50 : Chuka le redoutable de Gordon Douglas (1967), TCM
Dernier passage le 6 octobre 2016. Rod Taylor n’a rien perdu de sa fougue ni Ernest Borgnine de sa puissance. Avec Rio Conchos (1964), un des westerns les plus réussis de l’auteur.

22.30 : The King of Marvin Gardens de Bob Rafelson (1972), TCM
Inédit. Sans doute le moins vu des films de Rafelson, réalisé dans la foulée de Cinq pièces faciles (1970), et toujours avec Jack Nicholson. C’est certainement un de ses plus attachants, tissant une mélodie juste, mezzo voce comme les confidences quotidiennes de Nicholson durant son émission de radio. Bruce Dern était dans sa période supportable (comme il l’est redevenu sur le tard). Ellen Burstyn, que l’on venait de découvrir dans The Last Picture Show de Peter Bogdanovich (1971), allait bientôt tourner avec le gratin, Friedkin, Scorsese, Resnais, Mulligan.

00.50 : Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais (2012), OCS City
Drôle d’heure pour apprécier un des moins faciles d’accès des derniers films de Resnais, fascinant jeu de miroirs et de mises en abyme. Mieux vaut attendre un moment plus adéquat pour entrer dans ce labyrinthe.

 

Jeudi 20 janvier 2022

 

20.40 : Savage de Cui Siwei (2018), OCS Choc
Même commentaire (bis) que pour les soirées de mardi et mercredi sur la chaîne, en changeant "russe" par "chinois" et "film d’action" par "film noir". À part ça, on ne sait rien du réalisateur, mais quelques polars chinois récents inclinent à aller voir d’un peu plus près.

20.50 : Slalom de Charlène Favier (2020), Émotion
Inédit. Excellent premier film sur un sujet que l’actualité a rendu brûlant : l’emprise d’un entraîneur sur une adolescente et les débordements ainsi créés. Il fallait la bonne manière pour ne pas tomber dans les clichés ou le psychologisme convenu. Ce que la promo-réalisatrice a fort bien réussi. Jérémie Renier est, comme d’habitude, à la hauteur du rôle et Noée Abita confirme tout ce qu’elle nous avait fait entrevoir dans Ava de Léa Mysius (2017).

22.35 : Hardcore de Paul Schrader (1979), TCM
Le câble est loin d’avoir épuisé la filmographie de Schrader. Il faut reconnaître que cette filmo est en dents de scie et que, à côté de titres inoubliables comme Blue Collar (1978), qu’on aimerait bien revoir restauré, elle aligne des choses beaucoup moins intéressantes, lorsque le réalisateur se laisse déborder, coincé entre sa foi et sa fascination-répulsion pour le "Mal", Les Amants éternels (1999) en étant un bel exemple. Hardcore, avec son père rigoriste (George C. Scott) venu chercher sa fille (Season Hubley) égarée dans le cinéma porno californien, aurait pu verser dans le prêchi-prêcha, dénonçant la Gomorrhe hollywoodienne. Mais Schrader avait encore une fraîcheur certaine (c’était son deuxième film) et ça passe.

 

Vendredi 21 janvier 2022

 

18.40 : Soirée Éric Rohmer, OCS Géants
Rien de neuf, puisque l’on a droit, dans l’ordre, à Ma nuit chez Maud (1969), puis, à 20.40, Le Genou de Claire (1970), puis, à 22.30 de La Collectionneuse (1967). Il faut attendre pour un inédit : à 00.00, La Carrière de Suzanne (1963) moyen métrage, Conte moral n° 2. Faute de l’avoir revu depuis quelques décennies, on imagine que c’est fortement daté - jeunes propres sur eux, soirées étudiantes comme dans Les Cousins, valse-hésitation des sentiments, le futur Rohmer est déjà là. On ne sait pas ce que sont devenus les protagonistes, acteurs d’occasion, mais on se souvient de quelques comparses qui passaient par là, Jean-Claude Biette, Pierre Cottrell, Patrick Bauchau. Comme le temps passe…

20.40 : Les Stagiaires de Shawn Levy (2013), OCS Max
Comme on l’écrivait au sujet de Crazy Night (2010) en août 2021, les comédies du réalisateur de Treize à la douzaine (2003) et de La Panthère rose (2006) ne nous ont jamais fait beaucoup rire. Mais il y a tout de même eu la première Nuit au musée (2006) qui valait d’être regardée. Le film de ce soir est entre les deux. Le duo comique Vince Vaughn-Owen Wilson, formé pour Serial noceurs de David Dobkin (2005), est assez bien apparié et leurs personnages de cols blancs modernes au chômage bien situé. Mais la publicité faite à Google est assez éhontée. Heureusement, il y a Rose Byrne.

20.40 : La Ligne de feu de Vadim Shmelyov (2020), OCS Choc
Même commentaire (ter) que pour les précédentes soirées d’action sur OCS Choc. On revient ce soir aux Russes, avec un titre inconnu sur la Grande Guerre patriotique.

20.50 : Bad Times de David Ayer (2005), TCM
Inédit. Ayer est un scénariste qui ne travaille pas dans la nuance - Fast and Furious, ou S.W.A.T. -, et un réalisateur qui ne cultive pas les sentiments mesurés - Fury (2014) et Suicide Squad (2016). Mais son premier film, Harsh Times en VO, est intéressant, dans sa description d’un ex-soldat futur policier (Christian Bale) victime d’un stress post-traumatique, ce qui n’était alors pas si courant.

22.25 : Cause toujours, tu m’intéresses d’Édouard Molinaro (1979), Classic
Cf. note du 2 septembre 2016.

22.30 : Fanny Ardant, mes films de ma vie de Frédéric Zamochnikoff (2021)
Documentaire inédit d’un cinéaste qui travaille à la chaîne (Polanski, Signoret, Girardot). Pour le regarder, il aura fallu d’abord revoir, à 20.50, La Femme d’à côté de François Truffaut (1981), ce qui peut être pour certains une épreuve.

23.00 : Cyst de Tyler Russell (2020), OCS Choc
Quel qu’en soit le résultat, on ne peut que féliciter la chaîne de nous faire explorer des territoires neufs, à la différence de ses voisines de Ciné+ ou Paramount Channel qui se contentent de repasser les mêmes plats de plus en plus souvent. On ne sait évidemment rien de ce téléfilm horrifique, mais ce sera toujours préférable à la énième programmation de Gangs of New York de Martin Scorsese (2002), sur Premier, ou au troisième passage en trois semaines de Jack le tueur de géants de Bryan Singer (2013) sur Famiz.

01.00 : Comme tu me veux de George Fitzmaurice (1932), FR3
Pendant que nous avions le dos tourné, le Cinéma de minuit, heureusement insubmersible, a refait surface en changeant à nouveau de chaîne, en conservant son horaire pour insomniaque. Retour aux origines, donc. Le cycle Cinéma et Littérature (en cinq films, dont le remarquable Passion fatale de Robert Siodmak (1949), programmé le vendredi 14 janvier 222) s’achève ce soir avec, Pirandello après Dostoïevski, ce film peu connu, avec Greta Garbo, Melvyn Douglas et Erich von Stroheim. Fitzmaurice a fait l’essentiel de sa carrière durant le muet. il signa Le Fils du cheikh (1926), l’ultime film de Rudolph Valentin), mais ses meilleurs films des années 30 sont les deux tournés avec Garbo, Mata Hari (1931) et celui-ci. Même blonde, Greta reste divine et pour une fois, Stroheim n’est pas" l’homme que vous aimerez haïr", comme le voulait les producteurs hollywoodiens.



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