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Jack (2014)
de Edward Berger
publié le mardi 7 avril 2015

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sélection officielle de la Berlinale 2015

Sortie mercredi 8 avril 2015


 


Dans un Berlin assez anonyme, Edward Berger a situé l’histoire de deux petits garçons à la recherche désespérée de l’amour de leur mère.
Film magnifique et solaire, Jack est inspiré par un souvenir qui a beaucoup marqué le réalisateur. Un jour, son fils salua un enfant qui passait d’un retentissant "Jack !". Il lui expliqua ensuite que son copain dormait chez sa mère le week-end, puis retournait au foyer. Cette vision mélancolique est le point de départ de son film qui va tenter de restituer la détermination et l’optimisme de l’enfance. C’est ce scénario, écrit avec Nele Mueller-Stöfen, qui donne véracité et profondeur aux descriptions et aux dialogues.


 


 

Jack (Ivo Pierscker, 10 ans) et son petit frère sont saisissants de vérité. Le petit héros crève l’écran, de façon à la fois naturelle et élaborée, sans cesse en mouvement, tout au long du film, cherchant à retrouver sa mère, à protéger son petit-frère et à trouver des refuges.


 


 

"Nous ne voulions pas d’un acteur professionnel, explique Edward Berger. Avec le concept choisi, notre rôle principal allait être dans tous les plans du film. Le récit allait se dérouler sur le visage de l’enfant. Nous avions besoin qu’un garçon de 10 ans puisse porter le film sur ses épaules, et qu’il ait aussi une forme d’innocence sur le plateau. Qu’il ne prépare pas ses scènes comme un acteur le ferait." Le résultat est probant, Ivo porte le film sur ses frêles épaules d’enfant téméraire et pugnace et le film vaut par lui.


 

La mère aussi est étonnante de vérité. Ce n’est pas une mauvaise mère, simplement une toute jeune femme qui voudrait encore jouer à la poupée et profiter de la vie, aimant ses enfants mais sans projet d’éducation ni même de soucis de survie dans le monde.
Le film montre l’attachement quasi viscéral de Jack à son petit frère et surtout à sa mère, lorsqu’il quitte son foyer d’accueil pour tenter de la retrouver coûte que coûte. Il y a dans cette quête une force et une magie émouvantes.


 


 

Berlin, où les scènes rupestres dans le Tiergarden abondent, constitue une belle toile de fond, avec une lumière et une photographie jamais tristes ni assombries.
Le prénom de Jack convient tout à fait car, comme le souligne le réalisateur, il évoque les grands pionniers américains. "Ce gamin est un pionnier comme ces explorateurs qui à l’époque partaient d’Est en Ouest traverser les États-Unis pour découvrir de nouvelles terres".

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe


Jack. Réal : Edward Berger ; sc : E.B. & Nele Mueller-Stöfen ; ph : Jens Harant ; mont : Janina Herhoffer ; mu : Christoph Kaiser, Julian Maas. Int : Ivo Pietzcker, Georg Arms, Luise Hayer, Nele Mueller-Stöfen (Allemagne, 2014, 103 mn).


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