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Good Morning Vietnam (1987)
de Barry Levinson (Brève)
publié le mardi 21 juillet 2015

Good Morning Vietnam et dépendances

Jeune Cinéma en ligne directe


Journal de Old Gringo (mardi 21 juillet 2015)

Dimanche soir, le 19 juillet 2015, nous avons revu Good Morning Vietnam de Barry Levinson (1987) sur Arte.

La bande son n’est pas si formidable que dans notre souvenir.
Robin Williams, s’il y joue de son registre rire-larmes avec son talent habituel, s’essoufle un peu.
La construction aussi, laisse à désirer, pas très rigoureuse, probablement masquée à l’époque par le fond pacifiste très fort.

Mais il y a une scène absolument fantastique, qui, à elle seule, sauve toute l’œuvre : Le Vietnam martyrisé sur fond sonore suave, Armstrong qui chante What a Wonderful World !

Alors, on a été chercher sur Internet la séquence pour vous la rappeler.

Et on a trouvé plusieurs vidéos, où Armstrong entrait en scène, et y chantait son tube, les images du spectacle étant illustrées par des images du film en plans insert.
Des vidéos pleines de bonne volonté, travaillées, montées.
Et qui détournaient le propos et l’émotion.

Le "spectacle" brut de la scène et la star qui masquent le réel et le vivant : tout est dit sur cette société.

Heureusement, on a aussi retrouvé la séquence du film, sans image de Satchmo, son corps et son savoir-faire de scène, mais avec sa voix et sa chanson en surplomb et en contrepoint, infiniment plus efficaces.
C’est si vite fait de riper et de se tromper de sujet.


 


Good morning Vietnam était suivi d’un documentaire allemand, Give Peace A Chance - La pop peut-elle sauver le monde ? de Birgit Herdlitschke (2015).

Si vous l’avez manqué, vous pouvez le voir sur Arte lundi prochain, le 27 juillet 2015 à 8h55. Et d’ici là, jusqu’au 26 juillet 2015, sur Arte Replay.

C’est une petite histoire de la chanson "engagée", avec une question récurrente : À quoi ça sert, une chanson ?

On est toujours heureux de revisiter cette illusion de notre belle génération, et ses quelques acmés, dont Woodstock, et ils sont toujours nos favoris, ceux qui y ont cru (Give Peace a Chance). Ou n’y ont pas cru (No Future). Et intéressés aussi par l’observation de l’évolution des causes au long des décennies, sans pour autant qu’elles soient réglées : l’antiracisme, la paix, la justice, l’homosexualité, l’écologie aujourd’hui.

La curiosité de ce documentaire, c’est, en fait, ce point de vue allemand tout en disproportions et un peu bric-à-brac.
Axé seulement USA-Allemagne, le film déroule beaucoup de lieux communs, trop de Lennon (mais après tout c’est le titre du film) et trop de Dylan (venant du film de Scorsese), mais pas de Français ni d’Anglais, des groupes et des noms inconnus qu’on ne découvre pas pour autant, et une Nina Hagen qui passe à la vitesse de la lumière.

Avec, toutefois, une piste intéressante, mais pas développée : Sans parole ni mélodie, le seul rythme, comme engagement de rue, pourrait suffire à la révolte puis au changement (la techno, la Love Parade).

Et une conclusion qu’on aimerait plus explicite : On a chanté autrefois pour la paix (les primitifs), on a ensuite chanté le désespoir (les Punks), on chante maintenant pour la guerre (Le Rap).

En résumé, après avoir vu toutes ces semaines les sales bobines des puissants en costumes-cravates abusant de leur pouvoir, ça a fait plaisir de voir "les bons Allemands".

Et puis, c’est vachement marrant de voir Joseph Beuys chanter avec entrain.


 


Rebond : À propos, vous connaissez Fauve, le groupe ?
Ça s’appelle le Rap, le Slam ou le Spoken Word. Ou, comme autrefois, le Sprechgesang (chant parlé) chez Schönberg et Berg.

Olivier Varlet nous a branchés sur Vieux Frères partie 2. On a du mal à se débrancher.


 

Mais on en a d’autres dans nos petits papiers.

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