Carlotta Films célèbre Marcel Pagnol en ressortant dix de ses longs métrages en version restaurée. Traitons ici de ce qu’il est convenu d’appeler la "trilogie" : Marius (1931), Fanny (1932) et César (1936). Les deux premiers films sont, à l’origine, des pièces de théâtre qui avaient remporté un très vif succès, le troisième fut conçu d’emblée pour le cinéma. L’intérêt de Marcel Pagnol pour le Septième Art s’inscrit dans sa passion pour le film sonore et/ou parlant, qu’il découvrit à Londres au printemps 1930 avec Broadway Melody de Harry Beaumont. Il en fut bouleversé. Dans le quotidien Le Journal du 17 mai 1930, il insistait sur "l’immense valeur artistique et commerciale" du nouveau moyen d’expression permettant, selon lui, "d’écrire une scène chuchotée, et la faire entendre à trois mille personnes, sans changer le timbre et la valeur du chuchotement". Ce en quoi la parole peut avoir la même importance que le gros plan du cinéma muet.
"Vers 1925, je me sentis exilé à Paris, je m’aperçus que j’aimais Marseille et je voulus exprimer cette amitié en écrivant une pièce marseillaise". De quoi un écrivain pouvait-il avoir la nostalgie ? De sa langue, sans doute, et de la musique de celle-ci. De tout ce qui tient à l’accent marseillais : les onomatopées et les interjections, le dialecte et le vocabulaire issu du provençal, souvent ignoré dans le reste de la France, en particulier à Paris. Les peuchère, coquin de sort, fada, jobastre, les tournures syntaxiques populaires ainsi que des appropriations hasardeuses de l’anglais : "fériboite" au lieu de ferryboat, "footeuballe", "métingue" pour meeting. Marcel Pagnol dut batailler ferme avec le directeur du Théâtre de Paris pour imposer sa troupe marseillaise. "Mon cher directeur, la pièce exige un accent marseillais authentique, elle est écrite en français de Provence, et le texte contient des intonations particulières, une sorte de petite musique qui donne leur sens véritable aux répliques. On ne peut pas jouer Beulemans sans une troupe belge ni Marius sans Marseillais". (1)
D’où le soin extrême avec lequel l’écrivain-cinéaste choisit ses acteurs et composa une "troupe" qui devait l’accompagner durant toute son œuvre : Orane Demazis, que Marcel Pagnol avait dirigée dans Jazz en 1923, interprète Fanny, Marcel Maupi, l’ami de Raimu, dans le rôle de Piquoiseau, ainsi que des comédiens de l’Alcazar, dont la formidable Alida Rouffe qui joue Honorine. Il débaucha également Fernand Charpin de l’Odéon. Celui-ci accepta à condition de tenir le rôle principal de Panisse que Marcel Pagnol destinait à Raimu, estimant que le comédien toulonnais convenait mieux au personnage de vieil amoureux qu’il devait incarner dans La Femme du boulanger. Le hasard fit bien les choses. "Raimu n’a pas voulu jouer le rôle de Panisse pour une raison extravagante. Il m’a dit : Je veux être le propriétaire du bar. Ce n’est pas monsieur Raimu qui va rendre visite à monsieur Charpin (qui sera Panisse, le maître voilier amoureux de Fanny) mais c’est monsieur Charpin qui doit venir chez monsieur Raimu." (2).
Marcel Pagnol rendit hommage à Raimu comme inspirateur d’idées de mise en scène autant que comme comédien : "Que de coupures judicieuses il a provoquées, de modifications nécessaires il a obtenues. Je n’ai pas souvenir d’une intervention de sa part qui fût douteuse ou discutable. Un travail parfait, qui m’a appris, sans aucun doute, la rigueur de notre métier". De l’acteur, il écrit aussi : "Malgré sa masse et son poids, il avait une sensibilité presque féminine, qu’il exprimait en scène avec une émouvante pudeur. Toujours naturel, parfois grossier, jamais vulgaire. Sa voix puissante était un orgue dont il jouait en virtuose : ses chuchotements allaient jusqu’au fond de la salle, ses cris faisaient trembler le lustre, et ses changements de ton imprévus au milieu d’une scène comique arrêtaient net la gaieté du public, et saisissaient le cœur des spectateurs d’une émotion discrète mais profonde, jusqu’à ce qu’un autre changement de ton fît rejaillir d’interminables éclats de rire".
Quant au jeune premier, lorsque se présenta la possibilité d’engager Pierre Fresnay pour le rôle de Marius lors de la création de la pièce, Raimu, furieux, émit de sérieux doutes sur la capacité de cet acteur alsacien à contrefaire l’accent marseillais, écrivant même à Marcel Pagnol qu’on cherchait à "saboter" sa pièce. Marcel Pagnol ne voyait pas les choses ainsi : "Lorsqu’on lui a proposé le rôle, il est parti à Marseille et y est resté un mois. Il s’y est établi en Marius, avec un petit foulard autour du cou, un petit chapeau de paille et il est revenu avec l’accent marseillais au bout de quinze jours. C’est l’acteur le plus adroit que je connaisse, indépendamment de son talent qui est très grand".
Pour ce qui concerne la distribution, Marcel Pagnol dut mener un combat analogue lorsque Bob Kane, de la Paramount, lui proposa de faire de sa pièce un grand film : "Mon cher Bob, si tu désires tourner Marius, j’exige que le film soit réalisé sous ma direction personnelle par les comédiens admirables qui ont grandement aidé au succès de la pièce : voilà mon dernier mot" (3). Remarquons au passage qu’à part Raimu, aucun des acteurs n’avait fait de cinéma. La réalisation devait être assurée par le metteur en scène britannique d’origine hongroise Alexander Korda. "D’ailleurs, Raimu était furieux. Il disait : Ils ont fait venir un Tartare d’Hollywood pour tourner un film marseillais. Et puis, il est devenu un très grand ami de Raimu, dès le premier jour". Le tournage, en parfaite collaboration avec Marcel Pagnol, prit cinq semaines pendant l’été 1931. À Marseille pour les extérieurs, puis aux studios de Joinville-Saint-Maurice. Peu de scènes en extérieur, si l’on excepte les magnifiques vues sur le Vieux-Port et les voiliers qui tant font rêver Marius, signées du directeur de la photographie américain, Theodor J. Pahle.
Marius est un film de dialogues, limitant déplacements et décors, exploitant au mieux le son pour donner vie aux personnages. Les protagonistes sont des sédentaires, constamment attablés au Bar de la Marine. Seul le jeune premier, las d’essuyer les verres derrière le comptoir du père, rêve des lointains. Il préfèrera la mer à sa jolie presque fiancée, Fanny, que courtise également le riche maître-voilier Panisse, tout juste veuf. Telle est l’intrigue.
Les établissements Braunberger-Richebé, tout juste fondés, se chargèrent, avec Marcel Pagnol, de la production du long métrage suivant, Fanny, d’après la pièce qui s’était jouée à guichets fermés. Roger Richebé conseilla à Marcel Pagnol de confier la réalisation à Marc Allégret, Alexander Korda étant retourné aux États-Unis. Marc Allégret avait dirigé Raimu dans Mam’zelle Nitouche (1931) et Robert Florey, dans Le Blanc et le noir (1930). Marcel Pagnol admirait son cinéma et il savait qu’être respecté par l’acteur tyrannique qu’était Raimu serait un atout sur le tournage. Orane Demazis, Alida Rouffe, Fernand Charpin et Pierre Fresnay retrouvaient leurs rôles. Le chef opérateur était le Russe blanc Nicolas Toporkoff, assisté du jeune Henri Alekan. La musique était de Vincent Scotto, qui restera fidèle à Marcel Pagnol. Parmi deux figurants non crédités, on peut reconnaître Pierre Prévert en voyageur de tramway et… André Gide. L’action reprend après une ellipse de deux mois entre le départ de Marius sur "Le Malaisie", nom de mauvais augure. Fanny, triste, pâlotte, dépérit jusqu’à ce que Panisse, son admirateur, lui conseille de consulter le bon docteur Venelle. Le diagnostic tombe. Et Fanny d’aller illico se jeter aux pieds de Notre-Dame des Victoires…
Marius était un film d’hommes. Fanny est un film de femmes. Marcel Pagnol y aborde le thème de la "fille-mère", parfois dite "fille perdue", sur lequel il concevra de multiples variations dans son œuvre ultérieure. Les trois plus marquantes étant Angèle (1936), la plus mal lotie de toutes, que son père enferme dans la cave avec son bâtard, ou Patricia, la Fille du puisatier (1940), qui doit quitter sa famille tout une année avant de pouvoir épouser son bel aviateur. Pensons également à Manon des Sources (1952). La plus hardie est sans doute Aurélie, la Femme du boulanger (1938), qui n’est pas mère, mais trompe son mari avec un berger de passage, au vu et au su de tout le village. Plus largement, les femmes désavouées par leur famille sont fréquentes dans ses pièces et ses films. La plupart des femmes ont eu une relation pré-matrimoniale. Cela se pratique de mère en fille, mais on s’empresse de l’oublier : Honorine, la mère de Fanny, découvrant Marius dans la chambre de sa progéniture, s’en va tempêter illico au Bar de la Marine. César lui rappelle qu’elle avait eu elle-même une liaison avec le père de Fanny. Honorine de rétorquer : "Non, non. C’était pas la même chose ! D’abord nous habitions sur le même palier : y’avait que le couloir à traverser !".
Du comique qui avait prédominé dans Marius, on passe au mélodrame. Pourtant, les choses finiront par s’arranger - l’ordre le veut, ainsi que la morale et le bien de l’enfant à naître. Fanny s’en accommode. Elle accepte la demande en mariage de Panisse en l’informant de son état, ce que sa mère lui avait déconseillé : "Une femme n’est jamais malhonnête avec un homme. Si nous sommes dans cette misère, c’est à un homme que nous le devons. Eh bien, faisons payer la faute par un homme". Fanny invoque l’honnêteté et une sincérité derrière laquelle se cache un échange de bons procédés. Lorsqu’elle épouse Panisse, ce dernier sauve son honneur de femme et elle lui offre, en retour, l’enfant qu’il n’a jamais pu avoir. Pour Fanny, le bonheur consistera à "avoir un bon mari", ce qu’elle déclare à Marius, de retour de voyage. Lui prétend être heureux en mer…
Néanmoins, dans une discussion d’une rare franchise avec son père, Marius évoque sa souffrance et la paternité qui lui est déniée. César : "On a fait ça… à cause de l’enfant". Marius, un sanglot dans la voix : "Et toi, pourquoi tu as laissé faire ? Tu le savais pas toi, que si j’avais un enfant, il aurait mon nom ? Que je reviendrais ?". César : "Honorine sanglotait, Fanny… voulait se jeter à la mer. Et puis… Panisse allait assurer l’avenir de l’enfant". Marius, véhément : "La solution que vous avez choisie était stupide. Vous n’avez pas sauvé l’honneur ! Bien sûr, on n’a pas dit : la petite Fanny a un enfant sans père. Mais on a pensé : la petite Fanny n’a pas perdu le Nord ; elle a fait signer son enfant par un vieux qui avait des sous ! Et aujourd’hui nous voyons le résultat final : mon fils ne s’appelle pas comme moi, ma femme est veuve alors que je suis vivant, et mon père est un pauvre grand-père en cachette. Et de nous quatre, aucun n’a une maison qui soit vraiment… sa maison". Marius repart en mer, sans appel. Malgré son amour, Fanny ne reprend pas l’enfant donné, qui est "planté en haut d’une famille comme une croix sur un clocher".
On en vient à se demander si tout ce tintouin n’aurait pas été évité si "l’enfant" avait été une fille et se fût appelé Césarine.
César est le sixième film mis en scène par Marcel Pagnol, après Le Gendre de Monsieur Poirier (1933), Jofroi (1934) (4), Merlusse (1935), Cigalon (1936) et Topaze, dans la version avec Alexandre Arnaudy (1936). Au printemps 1932, en délicatesse avec la Paramount, l’écrivain avait décidé de fonder sa propre société de production (5). Il installa ses studios à Boulogne-Billancourt et à Marseille, au cœur du Prado. Il s’assurait ainsi une totale indépendance, d’autant qu’il créa aussi sa société de distribution. Dans l’émission de Janine Bazin & André S. Labarthe de 1966, on en apprend davantage sur ce petit phalanstère provençal (6) : "Nous vivions comme une communauté, lorsque nous tournions". Communauté de comédiens, mais aussi de machinistes. Comme il n’en existait pas à Marseille, Marcel Pagnol dut en former parmi des artisans charpentiers entre autres, souvent d’anciens copains d’école. L’un d’eux devint "le roi du travelling". Le chef opérateur, Willy Faktorovitch, suivit la carrière de Marcel Pagnol, du Gendre de Monsieur Poirier (1933) jusqu’aux Lettres de mon moulin (1954). Comme au théâtre, les comédiens répétaient avant chaque prise. Marcel Pagnol passait tout son temps dans le camion du son, comme le rapporte sa monteuse Suzanne de Troye : "Ce qui l’intéressait, c’était d’entendre le texte pendant que l’on tournait. C’était d’écouter si les acteurs parlaient juste, de sentir l’effet d’une réplique. […] Puis, dès que le plan était tourné, il sortait du camion et venait rectifier le jeu des comédiens" (7). Plus encore que dans Fanny, où comique et drame s’équilibrent, dans César, la mélancolie l’emporte. Une ellipse de vingt ans sépare les deux œuvres. Fanny vaque aux affaires et tient la comptabilité du maître-voilier ; son fils, Césariot, est étudiant à Paris. Mais le film se centre sur la mort de Panisse, personnage jusque-là comique. Les scènes dramatiques se succèdent : la confession de Panisse, la marche funèbre, la reprise de la partie de cartes du premier volet de la trilogie... Le décor est le même.
César, Escartefigue et Monsieur Brun sont là, mais la place de Panisse est vide. Le plan sur la chaise de l’ami disparu est le plus émouvant du film. Il fonctionne comme un écho musical mais ne clôt pas l’histoire des compères, Panisse continuant à les hanter comme une ombre. Avec le deuil, les secrets de famille viennent au jour. Le prêtre qui avait administré l’extrême-onction avait exigé que le nom de son géniteur soit révélé à Césariot. On comprend alors que les personnages, sous leur air débonnaire, avaient cherché à sauver les apparences. D’où le ton de gravité qui domine dans César. Césariot, un rien imbu de sa personne, arrive aux obsèques en uniforme de polytechnicien. Sans le moindre accent. Il ne se doute pas un instant de sa filiation véritable. Lorsqu’il en est instruit, le fils, en termes durs, quasiment insultants, reproche à sa mère de l’avoir mis au monde et d’avoir aimé Marius.
Fanny, stoïque, réplique : "Si je ne l’avais pas aimé mon tout p’tit… tu ne serais pas là pour me le reprocher". Despotique, la relation l’est d’ailleurs des deux côtés. Césariot disparaît à la recherche de son père Marius, devenu garagiste dans les environs. Craignant que son fils ne soit allé dans quelque mauvais lieu, Fanny lui ordonne d’aller "se désinfecter". Quand César intervient, elle le rembarre : "Ah, vous, laissez-moi élever mon fils comme je l’entends ! Et vous avez d’autant moins à critiquer, vous, que vous n’avez pas su garder le vôtre !". La charmante marchande de coquillages s’est transformée en mégère.
Bien que Marcel Pagnol n’ait pas, à l’origine, envisagé d’écrire une trilogie, bien que trois réalisateurs se soient succédé pour porter ses personnages à l’écran, on est frappé par l’unité de ton de cette geste marseillaise. Elle est due à la saveur des dialogues autant qu’à l’exceptionnelle qualité des interprètes et à la cohésion de la troupe. Si le cinéma de Marcel Pagnol est proche du théâtre, il est plus spontané, en un sens moins joué, et laisse plus de place à l’improvisation. Et résulte de la longue familiarité des comédiens avec le texte autant qu’à leur bonheur de jouer et de rejouer pour la caméra.
Nicole Gabriel
Jeune Cinéma en ligne directe
1. In Pierre Arbus & Guy Chapouillié, éd., Marcel Pagnol : un inventeur du cinéma, Paris, Téraèdre, 2010.
La pièce de théâtre Le Mariage de Mlle Beulemans de Fernand Wicheler & Frantz Fonson, créée au théâtre de l’Olympia de Bruxelles le 18 mars 1910, mêlait le français, le dialecte et la zwanze brusseleire.
2. Marcel Pagnol, préface de Marius, dans Œuvres complètes I : Théâtre, Paris, Éditions de Fallois, 1995.
3. Cf. "Bob Kane achète les droits de Marius, pièce phare de Pagnol", Le Figaro, 27 février 2015.
4. "Jofroi", Jeune Cinéma en ligne directe.
5. Cf. à ce propos l’entretien avec Nicolas Pagnol dans L’Avant-scène cinéma n°714, juin 2024.
6. "Marcel Pagnol ou le cinéma tel qu’on le parle", Cinéastes de notre temps, 12 mai 1966.
7. Cité par Claude Beylie, dans Marcel Pagnol ou le cinéma en liberté, Paris, Atlas/Pierre Lherminier, 1986, p. 139.
* Marius. Réal : Alexander Korda ; sc : Marcel Pagnol d’après sa pièce ; ph : Ted Pahle ; mont : Roger Spiri-Mercanton ; mu : Francis Gromon ; déc : Alfred Junge & Vincent Korda. Int : Raimu, Pierre Fresnay, Orane Demazis, Alida Rouffe, Fernand Charpin, Paul Dullac, Mihalesco, Robert Vattier, Édouard Delmont, Lucien Callamand, Milly Mathis (France, 1931, 120 mn).
* Fanny. Réal : Marc Allégret, assisté de Yves Allégret, Pierre Prévert & Éli Lotar ; sc : Marcel Pagnol, d’après sa pièce ; ph : Nicolas Toporkoff, Roger Hubert, Georges Benoît, André Dantan assistés par Henri Alekan ; mont : Jean Mamy ; mu : Vincent Scotto ; déc : Gabriel Scognamillo. Int : Raimu, Pierre Fresnay, Orane Demazis, Fernand Charpin, Auguste Mourriès, Robert Vattier, Marcel Maupi, Alida Rouffe, Milly Mathis, Odette Roger, Louis Boulle, Pierre Prévert, André Gide (France, 1932, 140 mn).
* César. Réal, sc : Marcel Pagnol ; ph : Willy Faktorovitch ; mont : Suzanne de Troeye & Jeannette Ginestet ; mu : Vincent Scotto ; déc : Marius Brouquier. Int : Raimu, Pierre Fresnay, Orane Demazis, Fernand Charpin, André Fouché, Alida Rouffe, Milly Mathis, Paul Dullac, Robert Vattier, Marcel Maupi, Édouard Delmont, Jean Castan, Robert Bassac, Rellys, Odette Roger, Doumel (France, 1936, 134 mn).