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Partir un jour (2025)
de Amélie Bonnin
publié le mercredi 14 mai 2025

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n°437-438, été 2025

Sélection officielle Hors compétition du Festival de Cannes 2025

Sortie le mercredi 14 mai 2025


 


Les gens qui aiment le cinéma ne savent pas nécessairement qu’il s’agit aussi d’une vaste entreprise commerciale dont le Festival de Cannes est la tête de pont. On peut le vérifier avec le choix de ce film improbable qui a servi d’ouverture au festival cette année, heureusement hors compétition. Il était également en salles ce qui a dû aussi servir sa promotion. Développement laborieux d’un court métrage du même titre réalisé en 2021 par la même réalisatrice et avec les mêmes acteurs principaux, le film ne raconte plus tout à fait la même histoire, puisque ce n’est plus Julien qui part à la capitale, mais Cécile qui revient en province auprès de ses parents restaurateurs.


 


 

Avec son intrigue minimaliste, le long métrage, fort heureusement, ne dépasse pas trop la durée syndicale d’une heure trente et s’appuie sur le jeu des acteurs et actrices, au premier plan desquels on note la présence toujours charismatique de Dominique Blanc (ici à contre-emploi) et du jeune Bastien Bouillon, assez méconnaissable en garagiste, lui qui fut la révélation de La Nuit du 12 de Dominik Moll en 2022. Bref, une histoire de gens modestes et, bien sûr, provinciaux revus par des bobos parisiens, malaxée en une sorte de comédie musicale surtout qu’elle est portée par une chanteuse, Juliette Armanet, adulée par le public, on se demande bien pourquoi, d’autant qu’elle est la seule à ne pas nous (en)chanter en chantant.


 


 

Bien sûr la réalisatrice et son acolyte scénariste, Dimitri Lucas, aimeraient bien égaler leurs prédécesseurs, sans viser quand même la comédie musicale américaine du style Singin’ in the Rain (1952), ou, plus proche La La Land de Damien Chazelle (2016), mais plus modestement Jacques Demy ou même les premiers films de Christophe Honoré, qui avaient au moins le charme des airs de Alex Beaupain. Ils se contentent de devenir les Olivier Ducastel & Jacques Martineau du pauvre… Ici, c’est la reprise de tubes archiconnus, alliant Dalida aux 2Be3, en évitant évidemment Michel Sardou, transformant le cinéma en karaoké. En fait, tout le monde se fiche bien pas mal de cette historiette, oubliable dès le lendemain. Est-ce ainsi que les cinéastes vivent ?

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n°437-438, été 2025


Partir un jour. Réal, sc : Amélie Bonnin ; sc : Dimitri Lucas ; ph : David Cailey ; mont : Héloïse Pelloquet. Int : Juliette Armanet, Bastien Bouillon, Dominique Blanc, François Rollin, Tewfik Jallab, Amandine Dewasnes (France, 2025, 94 mn).



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