Jacques Charrier (1936-2025) est mort le 3 septembre 2025.

Il ne faut pas se tromper, Jacques Charrier est surtout célèbre pour son mariage avec Brigitte Bardot, le 18 juin 1959, à Louveciennes, juste après avoir tourné avec elle Babette s’en va-t-en guerre de Christian-Jaque. En ce temps-là, quand on était amoureux, on se mariait.

Mais c’est très injuste, parce que, s’il ne fut jamais une star, il tourna quand même 26 films et téléfilms, en 24 ans, entre 1957 et 1981, entre 21 ans et 45 ans. Avec son deuxième film, Les Tricheurs de Marcel Carné (1958), il avait fait un tabac avec Pascale Petit, éclipsant deux autres jeunes premiers Laurent Terzieff (1935-2010) et Jean-Paul Belmondo (1933-2021).

Toujours en 1958, sa grande année, il y eut aussi Les Dragueurs de Jean-Pierre Mocky.

Tout se passe comme si le mariage avec Brigitte Bardot, qu’il rencontra ensuite, avait terni son éclat. René Clément lui a proposé de jouer dans Plein Soleil mais Jacques Charrier refusa le rôle parce que Brigitte Bardot était enceinte.

Après quoi, à partir de 1960, la naissance de leur fils, les six films qu’ils tourne, ne sont pas des succès : La Main chaude de Gérard Oury (1959) ; Le Panier à crabes de Joseph Lisbona (1960) ; Le Commando traqué (Tiro al piccione) de Giuliano Montaldo (1961)
La Belle Américaine de Robert Dhéry (1961), et deux films avec Claude Chabrol :
Les Sept Péchés capitaux (1962) et L’Œil du Malin (1962).
Et ils sont carrément oubliables, à partir de 1963, année de son divorce avec Brigitte Bardot.
À part peut-être À cause, à cause d’une femme de Michel Deville (1963).

Et Les Créatures de Agnès Varda (1966).

En 1969, il fonde une société de production, les Films Marquise pour des films à petit budget, avec son ami Jean-Claude Brialy (1933-2007), dont elle a produit trois films : Églantine (1971), Les Volets clos (1972) et L’Oiseau rare (1973).

La société produit aussi un film de Miklós Jancsó, Sirocco d’hiver (Sirokkó, 1969).

Et What a Flash ! de Jean-Michel Barjol (1972).

Sur Jeune Cinéma.

Et surtout, deux films importants :

* Dreyfus ou l’Intolérable Vérité de Jean Chérasse (1973).

Et

* Il pleut sur Santiago de Helvio Soto (1975).

Mais la société ferme en 1975 après l’échec de dernier film.

À partir de 1980, Jacques Charrier reprit des études artistiques à l’École des Beaux-Arts de Paris et il se consacra à la peinture. Ses peintures ont souvent été vendues aux enchères, et il exposa régulièrement à Paris, Genève ou San Francisco.

Finalement les médias auront donc surtout retenu son mariage avec Brigitte Bardot, qui, même s’il n’a duré que quatre ans, a connu un rebondissement en 1997, avec la parution des mémoires de Brigitte Bardot, Initiales BB, où, en 80 pages sur 560, elle se montre particulièrement odieuse envers lui et leur fils. Ils vont lui faire un procès pour atteinte à la vie privée, qu’ils vont gagner, mais sans obtenir les domages-intérêts demandés. Du coup, Jacques Charrier est sorti de son silence et a écrit un livre de réponse.

Bonnes lectures :

* Brigitte Bardot, Initiales BB, Paris, Grasset 1996.

* Jacques Charrier, Ma réponse à Brigitte Bardot, Paris, Michel Lafon, 1997.