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Semaine télé du 26 mars au 1er avril 2016
Salut les câblés !
publié le samedi 26 mars 2016

Samedi 26 mars 2016

20.40 : Si j’étais un espion de Bertrand Blier (1967), OCS Géants
Les vrais débuts de BB, après son doc légèrement provocateur Hitler, connais pas (1963). Ce n’était pas encore le Blier que l’on connaît, Les Valseuses ne surgira que sept ans plus tard, simplement un film de série, mais qui rompait avec la convention des produits d’espionnage du temps. Le générique est plein de grands disparus : Cremer, Blier père, Piéplu, Suzanne Flon, Jacques Rispal.

20.45 : Les Années-sandwiches de Pierre Boutron (1988), Club
L’auteur n’a que peu tourné pour le grand écran - quatre films contre vingt-cinq téléfilms. Mais rien de ce qu’il a signé n’est indifférent (rappelons-nous Fiesta). Il ne tombe pas ici dans la reconstitution gnan-gnan des adolescents post-1945. On retrouve avec plaisir Wojciech Pszoniak, l’acteur de Wajda.

20.45 : La Randonnée de Nicholas Roeg (1971), Classic
Le premier film en solo de ce remarquable cinéaste. La traversée du bush australien n’était pas encore prétexte à rencontres horrifiques et la leçon de survie appliquée aux deux adolescents égarés par le grand David Gulpili, débutant plein d’avenir (on l’a revu dans Charlie’s Country récemment), est peu oubliable. Le film a été classé par le BFI dans la liste des "cinquante films à voir avant 14 ans". Après également.

22.25 : Ne vous retournez pas de Nicholas Roeg (1973), Classic
La soirée est consacrée à Roeg, on ne s’en plaindra pas, tant ce qu’il a tourné entre 1970 et 1980 est mémorable, de Performance à Enquête sur une passion. Ces vacances hivernales à Venise sont connues, mais c’est toujours un régal de revoir Donald Sutherland et Julie Christie assaillis par leurs fantasmes morbides dans la ville désertée.

22.25 : Dernière séance de Laurent Achard (2011), OCS Choc
Dernier film en date de ce réalisateur intéressant, prix Jean Vigo en 2007 pour Le Dernier des fous, après une poignée d’excellents courts métrages. Ou comment allier amour du cinéma (le héros s’occupe d’une salle de province où il fait tout) et célébration par l’exemple de Jack l’éventreur.

Dimanche 27 mars 2016

20.40 : Presidio, base militaire, San Francisco de Peter Hyams (1988), Paramount Channel
Hyams a au moins tourné trois films intéressants, Capricorn One (et sa fameuse fausse expédition sur Mars, 1978), Outland (1981) et celui-ci, qui vaut surtout, par-delà les ingrédients d’un polar bien assaisonnés, par Sean Connery (et Meg Ryan, alors encore visible).

20.40 : Valmont de Milos Forman (1989), OCS Géants
Réalisé immédiatement après la version de Stephen Frears, cette adaptation des Liaisons dangereuses permet de comparer les prestations parallèles de Colin Firth (ici) et de John Malkovich (là-bas), Annette Bening et Glenn Close, Meg Tilly et Michele Pfeiffer. De toutes façons, le roman est inépuisable.

20.45 : L’Épreuve de force de Clint Eastwood (1977), Club
Un polar de la belle époque où Clint ne savait pas encore qu’il était un auteur. À consommer sans arrière-pensée. Belle occasion de redécouvrir Sondra Locke, compagne d’Eastwood, dont on aimerait bien revoir Ratboy, le film qu’elle a réalisé en 1986.

20.50 : La Fièvre au corps de Lawrence Kasdan (1981)
Pour une fois, le titre français est à la hauteur de l’original, Body Heat, qui exprime bien ce qu’il veut dire. Le film avait surpris jadis par la chaleur des scènes physiques entre William Hurt et Kathleen Turner, tous les deux parfaits dans les rôles archétypaux de la femme fatale et de l’amant meurtrier. Qu’en reste-t-il, trente-cinq plus tard, après tant de films encore plus explicites ? À vérifier.

20.50 : Je suis une légende de Sidney Salkow et Ugo Ragona (1964), Ciné FX
Certes, c’est en VF (mais on ne connaît pas d’autre copie), mais comme c’est la première adaptation du célèbre roman de Richard Matheson (il y en aura bien d’autres plus ou moins avouées) et que Vincent Price y est remarquable… Il suffit de couper le son.

22.20 : Scandale à Paris de Douglas Sirk (1946), Classic
Si on ne l’a pas vu le 13 mars, séance de rattrapage - sinon, séance de confirmation qu’il s’agit d’un des plus beaux films de son auteur.

00.20 : Le Grand Amour d’Otto Preminger (1931), France 3
Le tout premier film du grand Otto, le seul qu’il ait tourné chez lui, en Autriche, avant l’exil américain. Une curiosité, longtemps invisible (nous n’avons pu le découvrir qu’en 2003, presque vingt ans après la disparition de son auteur).

Lundi 28 mars 2016

20.40 : Lady Jane de Trevor Nunn (1986), Paramount Channel
La curiosité du jour. On ne connaît ni le film ni le réalisateur, mais il s’agit de la première ou deuxième apparition d’Helena Bonham Carter, ce qui est déjà un motif pour le voir, et l’histoire de la reine d’Angleterre au règne le plus court (neuf jours), second motif.

20.40 : Le Zèbre de Jean Poiret (1992), AB1
L’unique réalisation du comédien, par ailleurs fort bon écrivain de théâtre - c’est sa propre pièce qu’il adapte. Avec Thierry Lhermitte, double transparent de l’auteur et surtout Caroline Cellier, toujours bouleversante.

20.45 : L’Ombre des femmes de Philippe Garrel (2015), Club
Une fois n’est pas coutume : Garrel nous a surpris avec ce dernier film en date. La thématique - "je t’aime, je l’aime aussi, que faire ? - n’est pas neuve, mais la beauté du noir & blanc et du 35 mm (qu’en restera-t-il sur un petit écran ?) et la performance de Clotilde Courau valent le détour.

20.45 : Les Forçats de la gloire de William A. Wellman (1945), Classic
Un des plus beaux films de guerre que l’on connaisse, tourné presque à vif. Un des plus beaux, car non héroïque, vu au ras du sol, au niveau des anonymes (The Story of GI Joe dit le titre original), comme Wellman le refera dans Bastogne, quelques années plus tard. Mitchum est là, dans un de ses premiers grands rôles, mais c’est Burgess Meredith, en journaliste sur le front, qui étonne le plus.

20.55 : La Corde d’Alfred Hitchcock (1948), Arte
Le premier film en un unique plan-séquence de l’histoire (en réalité huit plans astucieusement raccordés), ce qui permettait jadis de plaisanter sur Hitch, en le félicitant d’avoir une idée de mise en scène par plan. Le scénario était hardi pour l’époque, montrant un crime en forme d’acte gratuit et un couple presque déclaré d’homosexuels.

22.10 : La Cité sans voile de Jules Dassin (1948), Arte
Un des premiers polars urbains tournés dans la rue, avec "Appelez Nord 777" d’Hathaway. Le pavé de New York comme on ne l’avait jamais vu que dans des documentaires. L’avant-dernier film de Dassin aux USA, avant qu’il ne doive fuir, chassé par le maccarthysme.

22.30 : Arrêtez les tambours de Georges Lautner (1960), Classic
Il n’y a pas que Les Tontons flingueurs dans la filmo de Lautner, heureusement. Ainsi, ce film des débuts, son troisième, histoire de conflit cornélien pendant l’Occupation, bien scénarisé par Pierre Laroche. Avec Blier en médecin et maire du village, comme Robin Renucci dans Un village français.

Mardi 29 mars 2016

20.40 : Les Blessures assassines de Jean-Pierre Denis (2000), OCS Choc
Excellente recréation de l’histoire des sœurs Papin, déjà évoquée par Papatakis dans Les Abysses, cette fois dans une manière moins frénétique. Sylvie Testud et Julie-Marie Parmentier interprètent une autre partition que jadis les sœurs Bergé, mais elles sont tout aussi efficaces.

20.40 : Signore e signori de Pietro Germi (1966), OCS Géants
Le film fit scandale, non par son sujet, mais parce qu’il privait la France d’une Palme d’or à part entière en la partageant avec Lelouch. Cinquante ans plus tard, qui a le moins vieilli, de Un homme et une femme, chabadabada, ou de ce portrait au noir de la middle-class italienne ? Après vérification, notre opinion est faite…

20.45 : Le Géant égoïste de Clio Barnard (2013), Club
Une adolescence à Bradford, jouxte l’Écosse, dans le milieu des ferrailleurs. Du lourd, du triste, du glauque, du Ken Loach au carré. Si l’on supporte, c’est remarquable.

20.45 : L’Attaque de Fort Douglas de Kurt Neumann (1956), Classic
Le film n’est pas très bon, son signataire n’étant pas une étoile même si son 24 heures chez les Martiens est un nanar amusant. Mais c’est une façon de saluer la mémoire de Rita Gam, ici en Indienne, qui vient de mourir. Elle n’a que peu tourné, et c’est dommage. Elle fut par ailleurs l’épouse de Sidney Lumet.

20.50 : L’Halluciné de Roger Corman (1963), Ciné FX
Une v.o. sur FX, chic ! D’autant que s’il est signé par Corman, le film fut en grande partie réalisé par Monte Hellman, comme il l’avait reconnu lors de l’hommage rendu par le Méliès, à Montreuil, en novembre 2003. Boris Karloff en baron fou, ce n’est pas nouveau, mais ça marche toujours.

22.15 : On est vivants de Carmen Castillo (2015), Club
L’antithèse du film précédent sur la même chaîne. De quoi espérer que tout n’est pas fichu, qu’il reste un coin de voile encore ouvert. De temps en temps, une goulée d’oxygène, ça ne peut pas faire de mal.

23.35 : Les Lèvres rouges de Harry Kümel (1971), Ciné FX
On connaît surtout le cinéaste belge pour son adaptation de Malpertuis de Jean Ray (1972). Juste avant, il avait réalisé cette fort belle variation sur le mythe d’Elisabeth Bathory. Delphine Seyrig, en comtesse sanglante, est parfaite, évidemment. Kümel a bien mérité sa charge de Régent de Démonologie et Occultisme dans le Collège de ’Pataphysique.

Mercredi 30 mars 2016

20.40 : L’Homme aux colts d’or d’Edward Dmytryk (1959), TCM
On garde une tendresse certaine pour ce western (et pourtant, Dmytryk…), sans doute à cause du Studio Parnasse, où Jean-Louis Chéray l’a programmé souvent. Henry Fonda + Richard Widmark + Anthony Quinn + Dorothy Malone : que demander de plus ?

20.40 : Maps to the Stars de David Cronenberg (2014), OCS City
Le film a surpris, car on n’y retrouvait pas l’atmosphère habituelle de l’auteur - abandonnée d’ailleurs depuis plusieurs années. Le tableau du Hollywood des séries est d’une belle noirceur et la famille Weiss, Julianne Moore en tête, plus toxique que la famille Addams. Une médaille spéciale à Evan Bird, le plus insupportable gamin-star depuis des décennies.

20.45 : La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock (1939), Classic
Le dernier film anglais de sir Alfred, avant son départ pour Hollywood, et un de ses meilleurs, plastiquement : la récréation de la côte sauvage de Cornouailles, les naufrageurs, Charles Laughton en tonton chef de bande et la chevelure de Maureen O’Hara flamboyant dans la pénombre du noir & blanc.

20.55 : Belle de jour de Luis Buñuel (1966), Arte
Comment résister au plaisir de revoir un des chefs-d’œuvre d’un de nos cinéastes de chevet ? Avec toujours cette lancinante question : qu’y a-t-il dans la petite boîte du client coréen de madame Anaïs ?

22.30 : Dans l’œil de Buñuel de Stéphane Lévy-Kuentz (2013), Arte
Pas vu, mais un doc sur le vieux maître est forcément intéressant, même s’il ne dure que 52 minutes - comment faire le tour du sujet en un temps aussi court ?

22.30 : Loin du paradis de Todd Haynes (2002), OCS City
Puisque c’est une soirée dédiée à Julianne Moore, profitons-en jusqu’au bout. Todd Haynes réussit sans faillir son hommage à Douglas Sirk. Pour compléter, la projection, pourquoi ne pas relire le dernier numéro de Jeune Cinéma et son approche à deux voix du cinéaste (n°371-372, mars 2016) ?

22.45 : J’aime regarder les filles de Frédéric Louf (2010), France 4
Un premier (et pour l’instant unique) film et la découverte de Pierre Niney dans un rôle principal. Une bouffée de charme au cœur de l’été 2011, date de sa sortie, peu remarquée. Également, première apparition de Lou de Laâge, dont on n’a pas fini de parler.

23.25 : Je suis de Emmanuel Finkiel (2012), Arte
L’auteur évolue entre fiction (le très réussi Je ne suis pas un salaud, sorti récemment), documentaire mêlé de fiction (Voyages) et documentaire pur, comme celui-ci, avec la même attention aux personnages et au sujet qu’il filme - ici, les séquelles d’AVC.

Jeudi 31 mars 2016

20.40 : Montagne rouge de William Dieterle (1951), Paramount Channel
Dieterle s’est toujours accomodé des scénarios qu’on lui donnait (ici, un western, genre qu’il n’avait jamais traité et qu’il ne traitera plus) et des acteurs qu’on lui fournissait (ici, Alan Ladd). Comme d’habitude, il s’en sort bien, grâce à son efficacité, et à la bande d’acteurs de seconds plans rassemblés : Arthur Kennedy, Lizabeth Scott, Jeff Corey.

20.40 : La Baie des Anges de Jacques Demy (1963), OCS Géants
Tout le monde attendait la suite de Lola et son univers du mélo magnifiquement revisité. Demy joue la carte du réalisme et de la description d’une passion - d’une addiction plutôt. Déception générale, malgré la force de Jeanne Moreau, en blonde platinée dévorée par le jeu. L’auteur choisira ensuite une autre voie, entre Cherbourg et Rochefort, qui multipliera son public. Il n’empêche que le film est un des plus attachants de sa filmographie, avec Model Shop, autre mal aimé.

20.45 : Le jour se lève de Marcel Carné (1939)
S’il n’y avait qu’un film de Carné à conserver, ce serait celui-ci (on met à part Les Enfants du paradis). Gabin n’a jamais été aussi juste, Jules Berry aussi élégamment salaud, Arletty aussi émouvante et Prévert aussi inspiré dans le genre réaliste, qui n’était pourtant pas son territoire. Ce film, d’une tristesse sans nom, matérialise parfaitement la fin d’une décennie emplie d’illusions déçues.

20.55 : Un jour sans fin de Harold Ramis (1993), Chérie 25
Déjà recommandé il y a tout juste une année. Mais on continuera à recommander tous les ans ce conte de SF astucieux et drôle, belle illustration du ressassement infini. Et puis, il y a le regard d’Andie MacDowell.

22.00 : L’avventura de Michelangelo Antonioni (1960), OCS Géants
Attention : si l’on jette un œil sur les premières images, histoire de voir comment le film a vieilli, le risque est grand de rester devant l’écran les 140 minutes qui restent, tant il a gardé sa fascination et son mystère. Il fut hué par le public cannois du temps. Est-il si sûr que les huées ne l’accompagneraient pas de nouveau dans les mêmes conditions ?

Vendredi 1er avril 2016

20.40 : Cinq pièces faciles de Bob Rafelson (1970), OCS Géants
Un film composé de petits riens : le travail, un voyage, des rencontres. Une sorte de précipité chimique, dans la foulée de Easy Riders, du climat des USA à la charnière des années 60 et 70. Jack Nicholson, encore frais, Karen Black et Susan Anspach, encore inconnues. Avec ce film et son suivant (The King of Marvin Gardens), Rafelson s’inscrivait déjà dans l’histoire du cinéma américain.

20.45 : Gladiator de Ridley Scott (2000), Premier
Scott est un spécialiste de tous les genres, qui atteint immédiatement l’essence, qu’il s’agisse du film en costumes (Les Duellistes), de la SF (Blade Runner), du road-movie (Thelma et Louise), du film médiéval (Kingdom of Heaven). Pour son premier péplum, il signe un chef-d’œuvre, qui renvoie Samson et Dalila ou Ben Hur au rayon muséal. Russell Crowe n’avait pas encore pris les trente kilos superflus qu’il arbore dans son dernier film, The Nice Guys.

20.45 : Fortunat d’Alex Joffé (1960), Classic
Il conviendrait de redécouvrir les films d’Alex Joffé, plus intéressants que la réputation qui leur a été faite, comme Les Assassins du dimanche ou Le Tracassin. C’est sans doute avec lui que Bourvil a le plus souvent tourné (six films) et le plus justement, comme ici, en braconnier sous l’Occupation, et faux mari de Michèle Morgan. Pour les amateurs curieux, le gamin de 13 ans (Maurice) fera carrière sous le nom de Frédéric Mitterrand.

00.00 : L’Affaire Macomber de Zoltan Korda (1947), TCM
La star du mois sur la chaîne : Gregory Peck, notre bon vieil Old Gringo. Pas question de rater un seul de ses films, d’autant qu’ils sont loin d’être tous au programme. C’est une bonne idée d’entamer la rétrospective par ce film très peu connu, signé par le jeune frère Korda, moins brillant qu’Alexander, mais souvent intéressant, comme dans ce bon polar aux pieds du Kilimandjaro. Joan Bennett en garce, c’est toujours un plaisir.

01.30 : King : de Montgomery à Memphis de Sidney Lumet (1970), TCM
Quel scandale de programmer au cœur de la nuit un documentaire inédit de Lumet (coréalisé par Mankiewicz, non crédité) sur la vie de Martin Luther King, contenant des témoignages de Paul Newman, Burt Lancaster, Joanne Woodward, Ben Gazzara, Charlton Heston, Harry Belafonte et Sidney Poitier. On espère un passage à un moment moins réservé aux seuls insomniaques.

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