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L’arrivée de la manif à la Gare de Denfert
Pour le plaisir des amateurs en ligne 34
publié le mardi 5 avril 2016

Jeune Cinéma en ligne directe (5 avril 2016)

Le 31 mars 2016, il pleuvait encore des cordes à Paris.
À République, pourtant, il y avait foule.
Finalement, c’est un beau printemps.


 


Oui, un beau printemps qui risque de durer.

Paris en pictogrammes est joyeux et solidaire.


 

Il y a des massifs de fleurs avec des abeilles, et, sur le bitume, des pâquerettes.


 


 

Il y a la queue habituelle pour visiter les Catacombes.


 

Au programme du Palace : l’opéra-rock Le Rouge et le noir avec Côme dans le rôle de Julien Sorel.


 

Au programme des cinés : L’Avenir (radieux).


 


Mais le fond de l’air est un peu rouge et il y a des tas de bleus aussi.
C’est qu’on les attend.

Goguenards et hypocrites.


 


 


 


 

Ou tout à fait sérieusement.


 


 


 


 


Ils arrivent par le boulevard Arago.
Et vous savez quoi ?
En tête de cortège, c’est un bleu martial qui les entraîne.
Le rêve général aurait-il donc commencé ?


 


 

À y regarder de plus près, pour les précéder, les bleus ont marché à reculons.
Tout le long de la manif ? depuis Bastille ?
Eh oui, ça s’apprend, c’est un métier.


 

Au début, juste après les flics, des tas de jeunes, indépendants, non regroupés, en silence sans sono, sans calicot, sans matos. Des inorganisés, des aventuristes quoi.

Un flic aimable recommande à une vieille dame qui prend des photos en descendant le boulevard Arago, de reculer sur le trottoir, puis de retourner vers Denfert. Elle argumente : "Mais je vais par là !" Il la met en garde : "Attention, vous allez vers la manif !" Elle rigole : "Ils ne font pas peur. À vous si ?"


Plus tard, suivant les aventuristes, arrivent les calicots et les mots d’ordre.


 


 


 


 


 


 

Avec même des cinéphiles.


 

Un ATTACman évoque Occupy Wall Street.


 

Un ancien de la Fédé anar évoque le bon vieux temps.


 

Un groupe de jeunes chante Bella Ciao avec tous les couplets et toutes les paroles. Une ancienne à veste chinoise chante avec eux, sourit aux anges, et dit : "On n’y croyait plus !"


Le lion, c’est une île. Ils abordent sur l’île.


 

Ils montent sur le Lion.
Ils montent toujours sur le lion.
Personne ne semble en être jamais tombé.


 

À l’arrivée d’une manif, on se repose.


 


 

Comme toujours il y a des amoureux.


 

Et la danse de la vie, avec jupette, c’est le printemps.


 

Dieu est de leur côté.


 

À la fin, on entend L’Internationale. Ils chantent juste : ça vient d’une sono, d’un camion donc d’une orga.
Un groupe passe en scandant : Grève sauvage ! Manif sauvage !.

Oui, c’est un beau printemps.


 

Aparté de l’année du Singe : Petite manif idyllique comme on les rêve, avec, en bonus, des résultats si on insiste un peu face à une régime en perdition ?

Au début de la journée, ce matin du 5 avril 2016, alors que la manif n’était pas encore "unitaire" avec des services d’ordre et des orgas et des grandes personnes avec de la bouteille, quand c’était les "enfants", étudiants et lycéens, qui manifestaient qu’ils avaient tout compris, à partir de 11h00 de la place de la Nation avant de rejoindre le cortège unitaire, rien d’angélique : 170 personnes arrêtées.

On tape plus facilement - donc plus volontiers les petits à lunettes des rues de Paris, que sur les très très gros planqués à Panama.
C’est navrant, mais c’est humain.
Qui c’est-ti, déjà, qui veut retourner à l’humain ? Quel humain ?

Jeune Cinéma en ligne directe (5 avril 2016)

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