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Semaine télé du 25 février au 3 mars 2017
Salut les câblés !
publié le samedi 25 février 2017

Samedi 25 février 2017

20.40 : Séraphine de Martin Provost (2008), OCS Max
Le succès surprise de l’année. Qui aurait pu prévoir qu’un biopic de la peintre naïve du début du siècle dernier, un peu simple mais visionnaire, aurait pu enchanter tant de spectateurs ? Aloïse de Liliane de Kermadec, qui avait tracé en 1975 le portrait d’une autre visionnaire (incarnée par Delphine Seyrig, pourtant d’une autre stature que Yolande Moreau) n’avait pas éveillé le même écho. Mais le film de Provost est sympathique, plus réussi que son suivant, nouveau biopic, de Violette Leduc cette fois-ci.

20.45 : Identity de James Mangold (2003), Frisson
Nouvelle variation sur la trame inaugurée par Agatha Christie il y aura bientôt 80 ans, Dix petits nègres. Trame désormais sans surprise, mais qui fonctionne toujours, à travers René Clair, François Ozon et ici, Mangold. Qui sera le dernier survivant de la comptine ?

20.45 : Beau fixe de Christian Vincent (1992), Club
Certes, c’est passé le 8 octobre 2016, mais comme c’est un samedi soir sans grand éclat… Note du moment : "Quatre filles et un garçon dans une villa de bord de mer, on voit d’ici les situations et le déroulement programmé. Oui et non. Oui, parce qu’il n’y a guère de surprises, non, parce que le ton est si juste qu’il fait oublier les possibles clichés. Il y avait du Rozier là-dessous, dans la lignée de Du côté d’Orouët et on y découvrait Isabelle Carré, Estelle Larrivaz et Elsa Zylberstein, qui ont depuis tracé leur chemin. Que reste-t-il, vingt-cinq ans plus tard, de ces épiphanies fragiles ?"

20.45 : La Dame de Shangai d’Orson Welles (1946), Classic
On ne fera pas l’injure au lecteur de croire qu’il ne l’a jamais vu ; mais ça supporte gaillardement plusieurs visions. Et permet d’enchaîner immédiatement, puisque c’est une soirée Welles, avec un titre plus rare.

22.10 : Cagliostro de Gregory Ratoff (1949), Classic
Rare, car jamais programmé sur le câble depuis belle lurette. Ratoff n’a jamais été un génie, mais il ne l’a jamais fait croire non plus, accumulant les films honnêtes. Ici, Welles se fait plaisir en surjouant le personnage de Joseph Balsamo, mage, grand initié, aventurier and so on…

23.50 : L’Affaire Manderson de Herbert Wilcox (1952), Classic
Encore une rareté, tournée en Angleterre lorsque Welles multipliait les rôles pour financer ses propres films, entre Macbeth et Othello. Ce n’est pas lui le héros du film, loin de là (il apparaît même assez tard), mais Michael Wilding, l’enquêteur Trent du titre original (Trent’s Last Case) d’après un roman, daté mais excellent, d’E.C. Bentley. En prime, Margaret Lockwood, dans un de ses derniers rôles avant qu’elle ne passe à la TV.

00.35 : La Petite Venise d’Andrea Segre (2011), OCS City
Déjà passé en novembre, mais à cette heure-ci, il n’y a pas de concurrence. Tous les amateurs de films délicats, jouant sur des riens, un regard, un souffle, un reflet dans la lagune (le film ne se passe pas à Venise, mais sur la lagune, entre ciel et eau), peuvent veiller en confiance.

Dimanche 26 février 2017

20.40 : Tendres passions de James L. Brooks (1983), OCS Géants
Il n’y a guère d’autres choix sur le bouquet OCS (à l’exception d’une série The Night of sur OCS Choc), que nous ne connaissons pas). Il suffit donc de prévoir quelques mouchoirs et de se laisser aller aux aventures dramatiques qu’affrontent Shirley McLaine, Jack Nicholson et surtout Debra Winger, notre préférée.

20.45 : Détention secrète de Gavin Hood (2007), Premier
Nous attendions de le voir avant d’avoir un avis - favorable, depuis. Cette histoire d’un chercheur, marié et père de famille, installé aux USA depuis quinze ans, mais qui a commis l’erreur de naître en Égypte, et qui se fait kidnapper et torturer par la CIA à la suite d’un concours de coirconstances malheureux, est tout à fait intéressante. Meryl Streep, en patronne du service secret chargé de ces détentions, parvient à nous surprendre encore.

20.45 : La Dernière Marche de Tim Robbins (1995), Club
Lutter contre la peine de mort n’est toujours pas un combat dépassé, surtout aux États-Unis. Hollywood n’a pas attendu 1995 pour s’engager dans cette lutte (rappelons-nous Je veux vivre de Robert Wise en 1958), mais Robbins signe un film très puissant, grâce à Sean Penn et Susan Sarandon.

20.45 : Rebecca d’Alfred Hitchcock (1940), Arte
Premier film américain de sir Alfred et, en même temps, son dernier film à l’anglaise : Daphné du Maurier, Laurence Olivier, George Sanders, Manderley (une sorte de Downton Abbey). On peut ne pas être fanatique du Maître et trouver le film remarquable.

22.15 : Le Chien des Baskerville de Terence Fisher (1959), Classic
Fisher a laissé tomber Bram Stoker (Dracula) et Mary Shelley (Frankenstein), pour retrouver Conan Doyle. Peter Cushing a quitté son habit noir de chasseurs de vampires ou sa blouse de médecin fou pour le macfarlane traditionnel de Sherlock Holmes. Mais pas question d’oublier Christopher Lee : c’est lui sir Baskerville, le porteur de la malédiction.

22.45 : Léviathan d’Andréi Zviaguintsev (2014), Club
Revu la semaine dernière, le film persiste à demeurer un chef-d’œuvre - le quatrième dans la filmographie de l’auteur". Absolument désespérant : corruption, violence, effondrement de tous les repères, bonheur triomphal des méchants. Un sens de l’espace époustouflant (on le savait depuis Le Bannissement), une direction d’acteurs (inconnus) étonnante. Pas facile à supporter, mais quel voyage.

00.25 : Ça va barder de John Berry (1954), France 3
Le premier film tourné par JB après avoir fui Hollywood, chasse aux sorcières oblige. Berry n’a pas eu la carrière que la qualité de ses premiers films noirs laissait présager. Il a dû se résoudre à tourner ce qui se présentait. Mais ça se présentait parfois bien, comme ses deux aventures d’Eddie Constantine, alors au sommet (l’autre étant Je suis un sentimental) et qui figurent parmi les meilleures que celui-ci ait tournées. Il a su adapter la Série Noire française au style américain : rythme, invention, montage. À découvrir.

Lundi 27 février 2017

20.40 : Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière (1961), OCS Géants
Toutes les chaînes du bouquet OCS se consacrant ce soir à des séries, on peut se rabattre sur ce succès éprouvé du cinéma guerrier à la française - mais pas si mauvais que ça, quoiqu’en ait dit la critique d’époque, qui ne pensait plus qu’à la Nouvelle Vague. Ventura, Biraud et Aznavour traversant le désert de Lybie en compagnie de Hardy Kruger, ce n’était pas Band of Brothers, mais on s’en contentait.

20.45 : Les Brasiers de la colère de Scott Cooper (2013), Premier
Du solide. La Pennsylvanie et sa métallurgie en déglingue. Deux frères, l’un ouvrier, l’autre militaire retour d’Irak (depuis la Corée en 1952, les Américains sont toujours de retour d’une guerre) qui n’a pas su échapper à ses démons. Si Christian Bale est bon, Casey Affleck a un peu de mal à nous faire croire à son personnage. Mais Woody Harrelson en incarnation du Mal absolu est grandiose.

20.45 : Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994), Frisson
Sans doute le meilleur film de Jordan. Le renouvellement de l’approche du mythe est dû à Ann Rice, auteur du roman adapté. Plus de château transylvanien, mais la Louisiane. Il faudra attendre l’avant-dernier Jarmush (Only Lovers Left Alive) pour trouver l’équivalent. Un générique 5 étoiles : Tom Cruise, Brad Pitt, Antonio Banderas, Kirsten Dunst.

20.45 : 7h58 ce samedi-là de Sidney Lumet (2007), Club
Dernier titre du cinéaste, preuve, comme pour Altman, que la vieillesse n’est pas forcément un naufrage. Éblouissant, comme très souvent.

20.45 : Commando dans la mer du Japon de Nathan Juran (1957), Classic
Aucun intérêt, sinon celui de voir en action le couple, à l’écran comme à la ville, Ronald Reagan-Nancy Davis, chose que l’on n’a plus souvent l’occasion de savourer : deux acteurs aussi limités ne pouvaient que s’assembler.

20.50 : L’Enfer de Claude Chabrol (1994), Arte
Chabrol a-t-il bien fait de reprendre le projet abandonné par Clouzot trente ans plus tôt ? Pas sûr. Et pourtant, situations, atmosphère, évolution des personnages, tout semblait convenir. C’est tout de même intéressant, comme un film-gigogne, avec derrière chaque plan, la présence de l’autre réalisateur - comment Clouzot aura-t-il réglé cette scène, etc. ?

21.00 : W de Chonlasit Upanigkit (2014), Sundance TV
Pour les amateurs de cinéma autre que formaté, Sundance TV est là, pour nous offrir des saveurs différentes. Le film n’est pas tout à fait inconnu puisqu’il est passé le 5 décembre 2015. Pas suffisant pour vérifier si le cinéma thaï a d’autres auteurs qu’Apichatpong W., mais le détour en vaut la peine.

22.30 : Betty de Claude Chabrol (1991), Arte
Les univers de Simenon et de Chabrol se chevauchaient, que les intrigues soient provinciales ou parisiennes. On trouve chez l’un et l’autre la même fascination pour les personnages paumés, les losers, les bourgeois étriqués. Avec ce film, Marie Trintignant a trouvé un des rôles de sa vie.

Mardi 28 février 2017

20.40 : 127 heures de Danny Boyle (2010), OCS Choc
Pas grand-chose de neuf à se mettre sous l’œil sur OCS ce soir (sinon la saison 6 de Game of Thrones si l’on a suivi les combats sur Westeros). Alors, pourquoi pas ce film pour amateurs d’alpinisme, souvent passé mais toujours efficace ?

20.45 : Les Chevaliers de la Table ronde de Richard Thorpe (1953), Famiz
Comme il n’y a vraiment pas grand chose de neuf ou de consistant sur le bouquet Ciné+, on peut se replonger dans le grand cinoche d’époque. Manquent le grand écran et le rideau rouge pendant l’entracte, mais Robert Taylor (en Lancelot) et Ava Gardner (en Guenièvre) sont toujours là. On aurait souhaité un roi Arthur un peu plus imposant que Mel Ferrer, mais il faut faire avec. Stanley Baker en Mordred le sournois est réjouissant.

20.45 : Get Shorty de Barry Sonnenfeld (1995), TCM
Peut-être pas tout à fait à la hauteur du roman d’Elmore Leonard, mais c’est tout à fait plaisant. John Travolta était devenu, à cette date, un acteur véritable et Gene Hackman et James Gandolfini font le boulot.

21.00 : Lou de Belinda Chayko (2010), Sundance TV
Pas encore vu, car inédit, comme la plupart des films qui passent sur la chaîne. Mais le regretté John Hurt en grand-père australien, on ne demande qu’à voir - il ne lui restait que vingt-sept films à tourner, en sept ans…

00.15 : Un Anglais à New York de Robert B. Weide (2008), Famiz
Question : pourquoi ce film drôle et inventif (dès son titre : How to Lose Friends & Alienate People) n’est-il jamais sorti ici ? Parce que Simon Pegg, l’Anglais du titre, n’est pas une vedette ? Parce que Kirsten Dunst, sa partenaire, l’est moins qu’autrefois ? Parce que Jeff Bridges n’apparaît pas suffisamment ? Ce n’est pas du Lubitsch, mais le tableau du magazine branché new-yorkais est joliment dressé.

00.25 : Mademoiselle Hicks de John Cromwell (1934), TCM
Le cinquième film de KH, juste après Les Quatre Filles du docteur March. Elle n’est plus fille de médecin, mais sauvageonne, personnage qui lui allait bien mieux alors. Et un peu sorcière, du moins c’est ce qu’elle imagine. Très rare, comme de nombreux films de Cromwell d’avant-guerre.

Mercredi 1er mars 2017

20.40 : De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard (2005), OCS City
C’était bien avant Un prophète ou Dheepan, mais Audiard était déjà parfaitement lui-même. La confrontation Romain Duris-Niels Arestrup (toujours remarquable, mais là encore plus) est un grand moment.

20.40 : Colorado de Sergio Sollima (1966), OCS Géants
Dans le western italien, parmi les trois Sergio, Sollima était sans doute un cran en dessous de Leone ou de Corbucci, mais ça n’empêche pas ses films d’avoir du pep et de la tenue. Témoin celui-ci, où l’on retrouve la bande habituelle, Lee Van Cleef (en héros positif), Tomas Milian en méchant et Fernando Sancho en militaire. Peu d’héroïnes, hélas.

20.45 : Yoyo de Pierre Étaix (1965), Classic
Le deuxième film du réalisateur disparu il y a quelques mois, un des plus réussis sur le monde du cirque, pas celui des grandes machines à la Barnum, celui des petits chapiteaux ambulants qui peu à peu disparaissent. Peut-être le plus personnel du cinéaste, dont on sait les liens avec l’univers circassien. Cf. Entretien entre Pierre Étaix et Luce Vigo.

20.55 : My Sweet Pepper Land d’Hiner Saleem (2013), Arte
Un western kurde, la chose est rare. Et aussi réussi, c’est un miracle. Golshifteh Faharani, en institutrice d’un village perdu dans la montagne, et Korkmaz Arslan, nouveau shérif du comté. Des méchants brigands, des maquisardes kurdes, de l’action, de l’amour. Une perle, fort différente de celles tournées à Paris par le cinéaste, dont on attend le prochain film avec impatience.

22.20 : Pierre Étaix, un destin animé d’Odile Étaix (2011), Classic
Documentaire réalisé de l’intérieur, et qui intéressera tous les amateurs d’Étaix, bel exemple de carrière gâchée : six longs métrages en cinquante ans - mais au moins ses films sont redevenus visibles, ce qui ne fut pas le cas durant des décennies.

22.25 : Dans Paris de Christophe Honoré (2006), OCS City
Il est parfois arrivé (pas souvent) à l’auteur de signer un film qui nous convainque. Celui-ci, par exemple, plutôt grâce à la vieille garde (Guy Marchand) qu’à la nouvelle (Louis Garrel). Duris (la soirée lui est dédiée) est un acteur toujours pertinent.

23.50 : The Memory of Water de Matias Bize (2015), Arte
Pas vu, mais le souvenir des excellents films de ce cinéaste chilien découverts en festivals (Sabado, En la cama, La vida de los pesces) nous incite à regarder sa dernière œuvre.

00.50 : La Femme modèle de Vincente Minnelli (1957), TCM
"Pas tout à fait la lutte des classes, juste le décalage entre milieux différents. Minnelli retrouve les rouages de la comédie américaine des belles années, Gregory Peck a un peu de mal à suivre le tempo mais Lauren Bacall est étonnante. Pas de musique, mais un ballet chorégraphié par Jack Cole (trop court, hélas) éblouissant." (note du 9 janvier 2016)

Jeudi 2 mars 2017

20.40 : ???
Hélas rien à retenir sur le bouquet OCS, sinon des séries inconnues et un René la Canne (1979) qui est peut-être le moins intéressant des films de Francis Girod.
À la même heure, Paramount Channel n’a choisi qu’un western tardif (1967) de Lesley Selander (c’est dire), Fort Utah, pour les amateurs de Virginia Mayo.

20.45 : Lord of War d’Andrew Niccol (2005), Premier
Déjà passé, mais pas depuis le 17 juillet 2016. Et la force du film vaut bien qu’on y jette un nouveau regard. Andrew Niccol est aussi surprenant que dans ses premiers titres science-fictionnels. Et il s’agit d’un des meilleurs personnages incarnés par Nicolas Cage.

20.45 : La Croisée des destins de George Cukor (1956), Classic
Un grand mélo sur fond d’Inde (Bhowani Junction en original) en plein bouleversement indépendantiste, comme on pouvait la recréer à Hollywood. Des beaux et grands sentiments, Ava Gardner en Indienne (pourquoi pas ? Elle était déjà une sang-mêlé dans Show Boat !) et Stewart Granger en vaillant officier anglais. Pas grand-chose à voir avec le réel, mais c’est comme ça.

20.45 : Pour mémoire, notons une soirée prolongée en hommage à Joe Dante sur TCM : les deux Gremlins, L’Aventure intérieure, Piranhas et Hurlements. On connaît, mais c’est une façon d’accompagner l’hommage qui lui est rendu cette semaine par le festival parisien Toute la mémoire du monde.
C’est tout ? Oui.

Vendredi 3 mars 2017

20.45 : The November Man de Roger Donaldson (2014), Premier
On peut regretter, si l’on songe à l’immensité des possibles, que les chaînes se contentent souvent de repasser les plats, le même film à la même heure, tous les trois, quatre ou cinq mois. Mais que faire ? La soirée Ciné+ est encore une fois sinistrée, il faut bien prendre ce que l’on nous offre. Note du 31 octobre 2016 : "Du cinéma d’espionnage à l’ancienne. Même si la fin de la guerre froide a changé la donne, il y a toujours des Russes à détourner et des agents de la CIA pour parcourir la planète. Donaldson a déjà signé quelques bons films du genre (Sens unique, 1987, en est un bon exemple) et Pierce Brosnan a su conserver, depuis James Bond, élégance et efficacité."

20.45 : Le Temps des gitans d’Emir Kusturica (1989), Club
Si l’on supporte le monde de l’auteur - pas tant son monde que sa manière de le mettre en mouvement -, on appréciera ce troisième de ses films (on aime bien les deux précedents). Si l’on est imperméable au tintammare, à l’exubérance, au folklore envahissant, à la couleur locale comme une marque déposée, on peut patienter jusqu’au film suivant sur cette même chaîne.

22.05 : Ces messieurs dames de Pietro Germi (1966), Classic
Quel scandale lorsque Lelouch dut partager son Grand Prix cannois (la Palme d’or avait disparu en 1963 et ne réapparaîtra qu’en 1975) avec cet italien sans renom. Et pourtant, cinquante ans et plus après, la mythologie essoufflée du chabadabada pleurnichard ne tient pas face à la justesse et au cynisme choral des Trévisans filmés par Germi.

22.20 : L’Audience de Marco Ferreri (1972), OCS Géants
On rêve d’une rétrospective complète de ce franc-tireur génial, obstiné et imprévisible, dont aucun des films n’est indifférent. Celui-ci a longtemps été invisible, comme Break-up, érotisme et ballons rouges (champion du monde du titre débile), enfin disponible, au moins sur les écrans cette semaine (Toute la mémoire du monde). Gassman, Tognazzi, Piccoli, de quoi savourer cette étrange plongée dans le Vatican, quarante ans avant Moretti.

23.05 : Retour à Ithaque de Laurent Cantet (2014), Club
Également passé en octobre (le 24). Mais le film est intelligent, caustique, passionnant pour ce qu’il montre ou laisse deviner du chemin des intellectuels cubains au fil des décennies. Cantet a toujours excellé dans les peintures d’ambiance collective et les convives réunis sur un toit-terrasse avec vue sur La Havane sont marqués par l’ambiguïté des espoirs et des désillusions.

01.05 : Plus fort que le diable de John Huston (1953), TCM
Inédit depuis trois ans sur le câble et TCM présente ce bijou du second degré à une heure pareille ! À défaut de devoir veiller, le film a été réédité en DVD récemment. Entre deux grosses machines, Moulin Rouge et Moby Dick, Huston s’est fait plaisir, avec ce scénario coécrit avec Truman Capote. Une cohorte d’aventuriers en Afrique s’escroquant à qui mieux mieux, entre uranium et plantation de café bidons - et quand on voit que ces aventuriers sont Bogart, Peter Lorre, Robert Morley, Gina Lollobrigida et Jennifer Jones, on comprend le plaisir.

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