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Ikarie XB1 (1963)
de Jindrich Polák
publié le mardi 18 avril 2017

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n°374, été 2016

Sélection Cannes classic du festival de Cannes 2017

Sortie le mercredi 19 avril 2017


 


Présenté comme l’ancêtre du 2001 de Kubrick, Ikarie XB-1, film de science-fiction tchécoslovaque, est enfin restauré.

En 2163, le vaisseau spatial Ikarie XB-1 est en mission à la recherche d’une mystérieuse planète blanche en orbite autour d’Alpha du Centaure.

Le film, en noir & blanc, réalisé cinq ans avant celui de Kubrick, propose une vision complètement différente du cosmos et de la vie en station orbitale. Ainsi, les astronautes, hommes et femmes, s’ils portent une combinaison spatiale, dînent en tenues de soirée.


 

Loin du futur propos métaphysique de Kubrick, celui de Polák oscille entre l’humour et le pastiche, comme s’il voulait se démarquer en même temps des séries américaines d’époque à la Doctor Who (1963), mais aussi des films soviétiques qui prophétisaient un avenir stellaire radieux.

Bien sûr, on réfléchit ici sur la distorsion espace-temps chère à Einstein : si dans la mission de Ikarie XB-1, le voyage de l’équipage ne dure que vingt-huit mois, quinze ans auront passé sur Terre au moment où la mission parviendra à destination.


 

Au cours de ce voyage, une quarantaine de scientifiques apprendront à vivre ensemble et feront face à quelques avanies, telles la rencontre avec un appareil du 20e siècle perdu dans l’espace et rempli de cadavres, l’instabilité mentale d’un des passagers ou l’apparition de symptômes liés à une étoile noire radioactive, sans oublier les caprices d’un ordinateur aussi récalcitrant que Hal 9000.


 

Toutes les peurs qui, dans les années 60, étaient encore prospectives, font désormais partie du réel.
Un film très intéressant, à la fois pour les amateurs de science-fiction et les curieux de l’histoire du cinéma.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n°374, été 2016

Ikarie XB-1. Réal, sc : Jindrich Polák ; sc : Pavel Juracek ; ph : Jan Kalis & Sasa Rasilov ; mu : Zdenek Liska ; mont : Josef Dobrichovský. Int : Zdenek Stepanek, Radovan Lukavsky, Dana Medricka (République tchèque, 1963, 88 mn).

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