Blues du geek
Pour le plaisir des amateurs en ligne 42
publié le dimanche 20 août 2017

Solitude des grands fonds
Jeune Cinéma en ligne directe


 


À Manhattan, rêver de Brooklyn, à Brooklyn, rêver de Washington.
À Barcelone, pleurer un peu et rêver de Vejer de la Frontera, et à Vejer, rêver de la mer et de Lisbonne, finis terrae.
À Bologne, rêver de Bologne il y a 15 ans.
À Rangoon, rêver de Pagan, un certain temple, loin dans la vallée.


 

Jamais à sa place.
Ne rencontrer que la distance, le fossé, jamais la chair ni la fusion. Pas de lumière de bout du tunnel, dans la multitude des chemins, des images, des mirages, et des supposés liens.


 


 


 

Dans les souterrains labyrinthiques, dans les soutes des galères, être satellite au rabais brassant les airs viciés du virtuel.
Perdu quelque part, dans le désert, à la recherche du réseau, qui pourrait ramener eau et feu, terre et air libre. Ricanements devant la liberté. Pas de liberté.


 

Quelques heures de sommeil et retour à la bécane hallucinée.
Mélange de top of the world et de routine ras de sol. Le silence déchiré soudain par un voix criarde et hostile de pub. Couper le son. Pilules magiques pour tenir.

Moi, hikikomori, toi Mac.


 

Help !


 

Entre nous, le front, où ça disjoncte, où se cache le bug, à l’intersection de plan de l’écliptique, dépassant la ligne jaune-blanche-noire du fake, du spam, du cheval de Troie, du ver qui ronge, du cafard résistant dans la grande faille du Colorado.


 

Car le geek se brise en deux, verticalement, afin que les bas-morceaux soient également et justement répartis des deux côtés, dans les deux parties, isolées désormais.

Tout le paradoxe. Se retirer sous sa tente et vouloir que les rayons du soleil pénètrent malgré soi. Moi geek asexué, moi bergère femelle de conte de fée, naviguant dans l’invisible de la magie, attendant prince ou quelque chose comme ça.


 

Condamnation dès la naissance.
On nait, on avance une forme, et cette forme-là, même améliorée, éternellement reviendra.
Condamné à l’assumer.
Il existe des formes natales de bas-fonds.
A-t-on assez pensé aux condamnations dès la naissance.


 

Le mot destin tout de suite plus chic sur les misérables chemins de croix.

Ont droit au respect non ?
Méritent considération non ?


 

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