Semaine télé du 18 au 24 août 2018
Salut les câblés !
publié le vendredi 17 août 2018


 

Un bureau moderne

Humeurs de Lucien Logette


Samedi 18 août 2018

20.35 : Summer de Kenneth Glenaan (2008), Sundance TV
Inconnu, mais un générique avec Robert Carlyle, si souvent vu chez Ken Loach, Antonia Bird, Peter Cattaneo et Danny Boyle, est l’assurance d’un numéro de qualité.

20.40 : Mémoires d’une geisha de Rob Marshall (2005), OCS Max
Déjà programmé il y a peu, mais le reste du programme OCS n’est pas inspirant. Note du 17 mars 2018 : "Le film devait être tourné par Spielberg. Son Japon aurait-il été plus crédible que celui de Marshall ? C’est de la romance de haut niveau. Pour Hollywood, tous les Asiatiques se ressemblent ; ainsi, pourquoi ne pas faire interpréter les trois geishas par des Chinoises comme Gong Li, Zhang Ziyi et Michelle Yeoh, beaucoup plus bankables ? La qualité des trois actrices fait accepter l’imposture."

20.45 : Swimming Pool de François Ozon (2003), Premier
Pas passé depuis plus de deux ans. Ozon tourne si vite qu’on a à peine le temps de récupérer entre deux films (il en a signé treize depuis). Il n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il abandonne la facilité (8 femmes, Potiche) pour l’affrontement psychologique (5x2, Frantz) ou la fréquentation des abîmes (Jeune et jolie, L’Amant double). Ici, Charlotte Rampling, écrivain en panne, va trouver un nouveau souffle grâce aux expériences sexuelles de la fille de son éditeur, Ludivine Sagnier. C’est un peu parisiano-luberonesque, mais si on s’y prête, on est vite embarqué.

20.45 : Sunshine de Danny Boyle (2007), Frisson
Note du 8 décembre 2016 : "On n’est pas toujours emballé par les films de DB, souvent même irrité. Mais parfois, ça marche, même lorsque le genre abordé n’est pas vraiment celui qu’il pratique habituellement (et c’est peut-être pour ça). Alors on le suit dans cette SF de fin du monde - dynamiter le Soleil, pourquoi pas ? -, d’autant qu’il y a Cillian Murphy et Michelle Yeoh."

20.45 : Eurêka de Nicolas Roeg (1983), TCM
Axiome : ne jamais rater un film de Roeg (90 ans ce 15 août 2018) - surtout lorsqu’il est inédit sur le câble (et peut-être même en salle : nous ne le connaissons qu’en DVD). La morale est courte : l’argent ne fait pas le bonheur. Mais la démonstration est savoureuse : Gene Hackman, milliardaire grâce au filon d’or découvert après quinze ans d’orpaillage, se retrouve, vingt ans après, avec une épouse alcoolique, une fille mal mariée et des mafieux qui veulent le déposséder de son île caraïbe. Avec Theresa Russell, Rutger Hauer, Mickey Rourke et Joe Pesci.

22.25 : Deux jours à tuer de Jean Becker (2008), Premier
Becker souffre d’une image de cinéaste académico-commercial. Il est vrai que ses titres, la plupart du temps, font des entrées, ce qui est rédhibitoire. Il n’empêche que, si l’on ne crie jamais au chef-d’œuvre, ses films sont soigneusement fabriqués, avec un scénario construit et des acteurs choisis, ce qui est également rédhibitoire. Avouons que la présence de deux de nos comédiens favoris, Albert Dupontel et Marie-Josée Croze, qui nous surprennent toujours, nous rend joyeux. C’est ainsi.

01.10 : The Mayor of 44th Street d’Alfred E. Green (1942), TCM
Anne Shirley a désormais 24 ans (et vingt ans de tournage) et sa filmographie approche de son terme (elle s’arrêtera deux ans et sept films plus tard). Green - on se répète, mais il s’agit d’un des plus intéressants cinéastes US à découvrir - mêle film musical et film de gangster. George Murphy, on ne l’aime pas trop, mais Richard Barthelmess, Millard Mitchell et Mary Wickes font pencher la balance du bon côté. L’horaire est tardif, mais le film repassera peut-être un matin.

Dimanche 19 août 2018

20.40 : Soirée sinistrée sur OCS, avec l’un des plus mauvais films d’après Philip K. Dick, L’Agence de George Nolff (2011) sur Max, le plus mauvais film de Nicolas Winding Refn, The Neon Demon (2016) sur City) et le moins bon des films de Bruce Beresford, Le Roi David (1985) sur Géants.

20.45 : Soirée reprises sur Ciné+, avec des titres notables, mais tellement vus - Coup de torchon de Bertrand Tavernier (1981) sur Club, Hantise de George Cukor (1944) sur Classic, Podium de Yann Moïx (2003) sur Émotion.

20.45 : Junior d’Ivan Reitman (1994), Famiz
Déjà passé lui aussi, mais pas depuis le 24 octobre 2015. Note du jour : "Pourquoi pas ce film du méconnu Reitman, sorte de version US de L’Événement le plus important… de Jacques Demy, beaucoup plus réussie que l’originale. Si Schwarzenegger ne vaut pas Mastroianni, Emma Thompson vaut largement Deneuve. Avec Danny DeVito en bonus".

22.00 : Deuxième partie de soirée aussi rabâchée que la première sur Ciné+, sauf à rerevoir La Liste de Schindler de Steven Spielberg (1994) à 22.40 sur Premier, Red Riding : 1983 de Anand Tucker (2009) à 22.15 sur Frisson, Les Quatre Filles du docteur March de Gillian Armstrong (1994) à 22.30 sur Famiz, Café Society de Woody Allen (2016) à 22.45 sur Club.

22.00 : Fin de soirée sans surprises sur OCS, avec uniquement des films déjà passés ces dernières semaines, Equals de Drake Doremus (2015) à 22.25 sur Max, Bird People de Pascale Ferran (2014) à 22.30 sur City, Les Copains de Yves Robert (1964) à 22.30 sur Géants. Vite, des DVD…

01.15 : Bombardier de Richard Wallace (1943), TCM
Pas vu, mais Wallace était un bon réalisateur de série B. D’après son titre et son synopsis, film de guerre qui ne doit pas laisser beaucoup de place à Anne Shirley. Mais comme il n’y a que du grand monde autour d’elle, Pat O’Brien, Randolph Scott, Eddie Albert, Robert Ryan et Barton McLane, le spectacle est assuré.

Lundi 20 août 2018

20.40 : L’aigle s’est envolé de John Sturges (1976), OCS Géants
Note du 4 septembre 2017 : "Malgré le curieux détournement du titre original, The Eagle Has Landed (l’aigle s’est-il posé ou a-t-il décollé ?), cet ultime film fut une belle manière pour Sturges de clore sa filmographie. L’histoire est du grand cinoche - la tentative de capturer Churchill par un commando allemand. Mais les acteurs s’en donnent à cœur joie - Michael Caine, Donald Sutherland - et Donald Pleasance en Himmler !"

20.45 : Cinq films sur six passés et repassés il y a peu sur le bouquet Ciné+, dont : Triple 9, Dernier train pour Busan, Légendes d’automne, Les Distractions. On se résoudrait presque à découvrir Journal d’un dégonflé : ça fait suer ! de David Bowers (2012) sur Famiz), c’est dire !

20.45 : L’Opéra de Jean-Stéphane Bron (2017), Club
Seul inédit du soir. L’Opéra de Paris filmé après Wiseman ! Comment oser ? Eh bien oui et c’est plutôt nettement plus réussi que celui du grand Fred, qui, quoi qu’on en dise, ne travaille pas toujours dans le génie (mais souvent). Bron est un excellent documentariste suisse, qui, lorsqu’il touche à la fiction, s’en sort aussi bien, cf. La Vallée (2017), sur Arte récemment).

21.25 : Source Code de Duncan Jones (2011), OCS Choc
Honte à nous, mais nous n’avons vu aucun film de l’auteur, accessoirement fils de David Bowie, ce qui n’a que peu à voir avec son éventuel talent. Les deux présentés ce soir par la chaîne sont étiquetés "science-fiction", on est donc preneur. Le premier est avec Jake Gyllenhaal et Michelle Monaghan, le second, Moon (2009) à 23.00, avec seulement Sam Rockwell, ce qui est déjà pas mal.

01.30 : L’Exubérante Smoky de Dudley Nichols (1943), TCM
La pauvre Anne Shirley est servie de plus en plus tardivement. Mais, selon nos souvenirs (le film est passé sur le câble en 2003), elle n’a ici qu’un rôle d’appoint, le couple principal étant interprété par Sonny Tufts et Olivia de Havilland. À redécouvrir.

Mardi 21 août 2018

20.40 : A Day de Cho Sun-ho (2017), OCS Choc
Film inconnu, le seul à noter ce soir sur le bouquet, le pire étant peut-être atteint sur Géants avec un Audiard (Le Cri du cormoran) suivi d’un Lelouch (Un homme qui me plaît). Au moins, ce film coréen s’annonce comme fantastique.

20.45 : Soirée martiale sur Ciné+, avec quelques titres inconnus, peut-être intéressants, ce qu’on n’ira pas vérifier, eu égard à notre manque de penchant pour le genre : War Dogs de Todd Phillips (2016) sur Premier, 4 jours en enfer : Kerbala, Irak de Krzysztof Lukaszewics (2015) sur Frisson. Les amateurs pourront même compléter leur plaisir avec A War de Robias Lindholm (2015) à 22.35 sur Frisson.

20.45 : Folles de joie de Paolo Virzi (2016), Club
Virzi n’avait jusqu’ici représenté sur le câble que par La prima bella cosa (2010) et Les Opportunistes (2013). Enfin un nouveau titre pour montrer l’étendue du talent d’un réalisateur célèbre en Italie mais peu identifié chez nous. Avec Micaela Ramazzotti et Valeria Bruni Tedeschi, toujours meilleure dans les films des autres.

20.50 : A Touch of Zen de King Hu (1969), Action
Dragon Inn passait en VO la semaine dernière, on pouvait penser qu’il en serait de même pour le chef-d’œuvre de King Hu. Hélas ! On peut se contenter de couper le son et de regarder les images, superbes. Ou attendre le prochain festival Lumière d’octobre 2018, où passera une version originale bien plus complète (200 mn au lieu des 175 annoncées ce soir).

00.00 : Music in Manhattan de John H. Auer (1944), TCM
Avant-dernier film d’Anne Shirley, de nouveau un musical, signé Auer, l’immortel auteur de Tam-tam sur l’Amazone. Jusqu’au bout, elle n’aura eu le plus souvent que des partenaires transparents, ici Dennis Day. On se réjouit tout de même de la découverte, car il y a Jane Darwell, notre Ma’Joad tutélaire (et Nino Melendez and His Rhumba Band, tout un programme).

Mercredi 22 août 2018

20.40 : Encore une soirée "sans" sur OCS, entre films passés récemment (The Nice Guys, Les Cent Fusils, Rivière sans retour) et films sans intérêt (Le Petit Spirou, Le Beau Monde). Vivement la rentrée.

20.45 : Aucune nouveauté dans les douze films proposés en première et deuxième parties de soirée sur Ciné+ (et même seize avec la troisième partie, après minuit). Certes, il s’agit de haut de gamme (Ozon, Almodovar, Hanks, Fontaine, De Niro, Muyl, Chaplin), mais on préfèrerait du neuf à l’étage en dessous. Idem pour TCM, qui refourgue L’Appât de Anthony Mann et La Bataille d’Angleterre de Guy Hamilton), proposés il y a peu.

20.50 : Dans ses yeux de Juan José Campanella (2009), Arte
Pour ceux qui ne l’auraient pas vu lors de ses précedents passages (8 novembre 2015 et 10 décembre 2016). Note du temps : "Un excellent vrai-faux film noir, qui a décroché un Oscar, à la grande surprise des gens qui ne l’avaient pas vu. Scénario à tiroirs, qui ouvre, comme tous les grands films argentins, sur des abysses politiques. Ricardo Darin est extraordinaire, comme d’habitude, et Soledad Villamil est une grande découverte."

23.00 : El clan de Pablo Trapero (2015), Arte
On termine la soirée argentine sur Arte avec ce film noir, tout à fait du niveau des œuvres précédentes du cinéaste, Mundo grua (1999) ou Leonora (2008). Malgré l’Ours d’argent obtenu à Berlin pour El clan, Trapero n’a tourné depuis qu’un seul film, La quietud, encore inédit.

00.30 : Adieu ma belle d’Edward Dmytryk (1944), TCM
Nous voici parvenus au dernier film d’Anne Shirley - dont le nom, sur l’affiche américaine, est du même calibre que les héros Dick Powell et Claire Trevor -, celui qui demeure dans les mémoires, pas à cause d’elle, mais parce qu’il s’agit de la première adaptation de Raymond Chandler à l’écran. Dick Powell en Philip Marlowe n’a pas les mêmes épaules que Bogart ou même Robert Montgomery, mais il est loin d’être ridicule. C’est le premier titre important de Dmytryk.

Jeudi 23 août 2018

20.40 : Soirée séries sur OCS, dont deux qui débutent (Missions, Strike Back) dont on ne sait rien… Sinon, nada, à part Les Risques du métier de Cayatte (1967), passé en février 2018.

20.45 : Funérailles à Bongo : le vieil Anaï de Jean Rouch et Germaine Dieterlen (1979), Classic.
On ne se souvient pas d’une exploitation en salle pour ce documentaire, seulement accessible dans les coffrets DVD des œuvres complètes de Rouch (toujours en cours aux éditions Montparnasse). L’enterrement du chef de la société des masques de Dongo, au Mali, mort à 120 ans.

Sinon, on pourrait reproduire les mêmes commentaires affligés d’une soirée à l’autre quant aux programmes de Ciné+.

01.20 : Make Mine Laughs de Richard Fleischer (1949), TCM
La filmo d’Anne Shirley étant achevée, on s’interrogeait sur la programmation par TCM des neufs derniers jours du mois. Astuce : Fleischer a été chargé par la RKO de réaliser un montage de numéros de variétés choisis dans les films de la maison. D’où l’apparition de la vedette, parmi bien d’autres, Leon Errol, Dennis Day, Jack Haley, Ray Bolger, tous à peu près oubliés (sauf les deux derniers grâce au Magicien d’Oz). Une rareté.

Vendredi 24 août 2018

20.40 : Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry (2007), OCS max
Comme le reste du programme OCS est d’un intérêt mineur, on peut se résoudre à revoir ce film, plus amusant dans son concept que dans le résultat. Mais il est passé régulièrement depuis un lustre.

20.40 : Vivre pour vivre de Claude Lelouch (1967), OCS Géants
La seule question que l’on puisse se poser aujourd’hui : comment un tel nanar a-t-il pu secouer le public d’il y a cinquante ans - et même décrocher le Golden Globe du film étranger ? Le jeu monolithique de Montand (ah, la mythologie du grand reporter dans les années 60), les mimiques "je-retiens-mes-larmes-mais" de Girardot, la musique dégoulinante de Francis Lai ? Pièce de musée.

20.45 : Voir du pays de Delphine & Muriel Coulin (2016), Premier
Comme le film est inédit sur le câble, on le note. Il n’empêche que l’on est loin d’apprécier ce second film des sœurs Coulin. Le premier, 17 filles (2011), sous couvert de reproduction sans commentaires de faits réels, s’avérait un triomphe de la maternité déjà pas mal réactionnaire. Ici, la défense de soldates maltraitées par leurs collègues mâles échoue à nous émouvoir : qu’allaient-elles faire dans cette galère ?

20.45 : Le Banquet des fraudeurs de Henri Storck (1952), Classic
Unique passage le 4 novembre 2017. Note : " Seul long métrage de fiction du cinéaste belge. Sur un scénario astucieux de Charles Spaak, Storck agite tout un petit monde de villageois entre trois frontières, avec des acteurs de second plan bien choisis (Jean-Pierre Kérien, Yves Deniaud, Paul Frankeur) et la grande Françoise Rosay pour couronner le tout. Ce titre innocent et descriptif dissimule une contrepèterie digne de l’album de la Comtesse."

C’est tout. Les affaires reprendront (peut-être) à partir de la semaine prochaine…



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