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Semaine télé du 8 au 14 décembre 2018
Salut les câblés !
publié le samedi 8 décembre 2018


 

Videodrome de David Cronenberg (1983)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 8 décembre 2018

 

20.40 : The Handmaid’s Tale, OCS City
La deuxième saison de la série est reprise à partir de ce soir, à coup de deux épisodes chaque samedi. Si l’on a suivi la première, difficile de ne pas suivre Elizabeth Moss dans son monde terrifiant.

20.50 : Enfermés dehors d’Albert Dupontel (2005), Club
Chaque film réalisé par l’acteur est un régal, de Bernie à Au revoir là-haut. Et même dans les films qu’il ne réalise pas, il parvient à leur donner ce coefficient d’étrangeté qui fait tout leur prix. Dans celui-ci, son troisième personnel (sur six), les amateurs apprécieront la galerie d’acteurs excentriques qu’il offre, de Nicolas Marié à Bruno Lochet, Serge Riaboukine ou Bouli Lanners - y compris, dans des rôles minuscules, Terry Gilliam et Terry Jones, ex-Monty Python.

22.25 : Froid comme la mort d’Arthur Penn (1986), TCM
Inédit parmi les inédits. Penn n’est pas beaucoup présent sur le câble, excepté pour ses chefs-d’œuvre reconnus. Or Dead of Winter, son avant-dernier film pour le cinéma, n’a pas été repris depuis sa sortie, il y a 31 ans et n’est passé que dans les rétrospectives du cinéaste, dans des festivals étrangers. C’est pourtant un excellent thriller ; mais Mary Steenburgen et Roddy McDowall n’étaient pas à l’époque des têtes d’affiche suffisantes et le film disparut très vite (le suivant, Penn & Teller Get Killed, n’est même pas sorti - il faut reconnaître qu’il n’était pas très bon…).
C’est tout - on est samedi…

 

Dimanche 9 décembre 2018

 

20.40 : Mae au bord de l’eau de Liz W. Garcia (2017), OCS City
C’est la découverte du soir, puisque le film est inédit, sauf en vod. Qui est la réalisatrice, qui sont les actrices (Julia Garner et Juno Temple) ? Réponse ce soir.

20.40 : Le Milliardaire de George Cukor (1960), OCS Géants
Dernier passage le 5 janvier 2018, mais on aime tellement ce film qu’on le signale derechef. Note du jour : "Le film n’a pas été aussi bien accueilli à l’époque qu’il aurait dû l’être, l’idylle entre les deux acteurs principaux occupant toutes les gazettes. Et pourtant, Yves Montand y est très bon (grâce à Cukor ?) dans son personnage de businessman saisi par la fièvre des planches. Et Marilyn est éblouissante, captée dans sa maturité fatiguée, prête à craquer, touchante comme tout, qu’elle porte robe en lamé ou pull en laine sans forme. Son interprétation de Let’s Make Love (chanson qui donne son titre original au film) est inoubliable."

20.45 : Outland. Loin de la Terre de Peter Hyams (1981), TCM
Pas passé depuis le 25 septembre 2015. Et comme c’est un bon film de SF à l’ancienne, on peut accompagner Sean Connery sur le satellite de Jupiter où il va découvrir que la production capitaliste n’a pas de frontières spatiales.

20.50 : Soirée triste sur Ciné+ : Douze films, aucune nouveauté. Certes, on peut revoir Démineurs de K. Bigelow (2008) à 22.25 sur Premier, Yves Saint Laurent de J. Lespert (2014) à 20.50 sur Émotion, Paterson de J. Jarmusch (2016) à 22.50 sur Club, ou La Poursuite impitoyable de A. Penn (1966) à 20.50 sur Classic), mais on se lasse des meilleures choses.

20.35 : Comment épouser un millionnaire de Jean Negulesco (1953), OCS Géants
Mêmes raisons que pour Le Milliardaire. Le film est passé le 12 janvier 2018, c’est récent, mais comme les titres proposés ailleurs sont déprimants… Note : "Comédie cynique dont le titre annonce la couleur. Les trois amies - Lauren Bacall, Betty Grable et Marilyn Monroe - à la recherche d’un robinet à dollars, vont donc briller de tous leurs feux. Et l’amour va triompher, avec ou sans millions (mais il y en a tout de même). C’est le premier film tourné en CinémaScope (La Tunique, sorti d’abord, n’était que le deuxième), aussi on a parfois l’impression d’essuyer les plâtres. Mais c’est une comédie qui vaut mieux que sa réputation (comme son auteur)."

00.05 : L’Île des morts de Mark Robson (1945), TCM
On n’a pas encore deviné quel était le sujet de "l’intégrale" du mois sur la chaîne. Il y a une vague odeur de RKO qui flotte ; à vérifier les prochains soirs. De toute façon, le film de Robson (passé le 28 avril 2015) est une bonne variation fantastique à partir du tableau de Bocklin du même titre.

00.25 : Prisonniers du passé de Mervyn LeRoy (1942), France 3
Bonne idée de la part de Patrick Brion que de célébrer Mervyn LeRoy, cinéaste qui a tout tourné (78 titres entre 1927 et 1968), parfois pas très bien mais parfois remarquablement : Three on a Match (1932) ou Je suis un évadé (1932), restent magnifiques. Ses mélos des années 40, La Valse dans l’ombre ou Le Retour, sont très regardables. Celui de ce soir (Random Harvest en VO) est étonnant, avec un scénario sur l’amnésie sélective comme on a rarement osé en pondre - Ronald Colman perd deux fois la mémoire et épouse deux femmes (heureusement interprétées par la même Greer Garson).

 

Lundi 10 décembre 2018

 

20.40 : Show Me a Hero (2015), OCS City
On ne peut que féliciter la chaîne pour le choix de ses séries, entre True Detective, The Handmaid’s Tale et cette mini-série (déjà éditée en coffret) à la fois politique et amoureuse : pas de remplissage, une description précise des mécanismes d’élection et de gouvernance municipale (nous sommes à Yonkers, près de New York). Et Oscar Isaac est tout à fait juste.

20.40 : Au sud de Mombasa de George Marshall (1955), OCS Géants
Soirée cinoche d’aventures. Ce n’est pas génial puisque c’est signé Marshall. Mais c’est du bon produit de bonne consommation, avec l’Afrique secrète et fascinante, des indigènes malivoles et des Blancs sympathiques. Toute une époque. Avec Cornel Wilde et Donna Reed.

20.50 : Rebelote sur Ciné+
On est un peu las de n’avoir à choisir qu’entre des films usés par leur fréquence : Truman Capote de B. Miller (2005) sur Club, sixième passage en trois ans ; Deux jours, une nuit des frères Dardenne (2014) à 22.40 sur Émotion, quatrième passage en trois semaines ; Mean Streets de M. Scorsese (1973) à 22.40 sur Club, troisième passage en deux semaines, ou bien des inédits sans guère d’intérêt : Un amour d’hiver de Aklva Goodman (2014) à 20.50 sur Émotion ; Tour de France de Rachid Djaidani (2016) à 22.40 sur Premier.

20.55 : 1900 de Bernardo Bertolucci (1976), Arte
Lorsque BB est mort, la semaine dernière, on a eu l’impression qu’il était l’auteur du seul Dernier Tango. Le Conformiste, inconnu, La Stratégie de l’araignée, un docu ?, etc. Honte aux charognards. Arte rattrape ce soir le coup en nous offrant l’intégrale (en tout 310 mn) de Novecento (bêtement traduit en français par 1900). Osons dire que la fresque ne nous a pas constamment touchés et que la naïveté didactique qui se glisse parfois dans la description des rapports de classes est un handicap. Mais l’interprétation, le souffle, le sens visuel de la chose sont encore capables de nous transporter par moments.

21.00 : Une chambre en ville de Jacques Demy (1982), TV5
Dernier passage, 2 avril 2015. Tous les trois ans, on peut revoir sans déchoir le plus beau film de son auteur, éblouissant film-opéra sur fond de grève insurrectionnelle, à Nantes, en 1955. Pas de sucrerie, pas de romance, du brut.

00.45 : Bedlam de Mark Robson (1946), TCM
Alors, RKO ou Robson ? Val Lewton ou Boris Karloff ? Pour l’instant, Robson chez RKO et tant mieux, car c’est la bonne période du cinéaste. Le scénario (Lewton+Robson) a été conçu non d’après un roman mais d’après une gravure de Hogarth. Film d’épouvante pur jus, le dernier que tournera Robson.

 

Mardi 11 décembre 2018

 

20.40 : La Blonde et moi de Frank Tashlin (1956), OCS Géants
Le film n’est passé qu’une fois, le 1er janvier 2018, à 22.50, une heure où les fêtards du réveillon ne devaient guère avoir envie de télévision. Premier film de Tashlin avec Jayne Mansfield, jolie dénonciation des magouilles du showbiz. En 1956, l’auteur a fait intervenir tout ce qui comptait alors dans le rock, Elvis excepté : Little Richard, Gene Vincent, Eddie Cochran, Fats Domino - et même The Platters, qui vont encore nous faire pleurer en chantant "You"ll Never, Never Know".

20.50 : Maria by Callas de Tom Volf (2017), Club
Documentaire pas vu, mais on peut y aller en confiance et même aveuglément.

20.50 : Quatre du Texas de Robert Aldrich (1963), Classic
Un Aldrich inédit sur le câble. Malheureusement, ce n’est pas le sommet de sa filmographie. À cause de quoi ? Sinatra et Dean Martin s’amusent, mais ne produisent pas grand-chose, Bronson joue les méchants, Ursula Andress et Anita Ekberg semblent se demander ce qu’elles font là. Et, en même temps, ce n’est pas désagréable, si l’on évite de se souvenir de Bronco Apache ou de Vera Cruz, lorsque le gros Bob était passionné.

22.40 : Vertige d’Abel Ferry (2009), OCS Choc
Le scénario est à ras le bitume - cinq étudiants partent ensemble, etc. D’habitude, c’est dans la forêt, parfois dans le bush, de toutes façons, ça finit toujours mal. Ici, la montagne. Inutile d’attendre une trouvaille dans l’imagination. Mais l’intérêt est d’utiliser des jeunes acteurs qu’on ne voit pas très souvent, Fanny Valette, Johan Libéreau, Nicolas Giraud, Raphaël Lenglet et Maud Wyler.

22.45 : L’Opéra de Jean-Stéphane Bron (2017), Club
Excellent doc sur le sujet. Frederick Wiseman était déjà passé par là, mais ce n’est pas faire injure au Maître américain que de considérer que l’élève suisse, ici, a fait mieux que lui.

01.10 : La Féline de Jacques Tourneur (1942), TCM
Ni Karloff, ni Robson. Reste Lawton et RKO. On connaît le film par cœur, mais pourquoi pas une dernière goulée de Simone Simon…

 

Mercredi 12 décembre 2018

 

20.25 : H de Daniel Garcia & Ranla Attieh (2014), Sundance TV
Parfaitement inconnu, aussi bien le titre que ses auteurs. Mais pour une fois, Sundance programme un film hors de son genre habituel - la SF n’est pas vraiment dans l’ADN de la chaîne. On demande à voir.

20.40 : Pire soirée de Lucia Aniello (2017), OCS Max
Le film est tout à fait à la hauteur de son titre et représente bien la programmation actuelle des deux bouquets.

20.40 : Vera Cruz de Robert Aldrich (1954), OCS Géants
On en parlait justement… Pas neuf, mais, à la quinzième vision, le film garde toute sa force et son humour : Burt Lancaster exhibant ses dents étincelantes, Gary Cooper traînant sa fausse fatigue. Les morceaux de bravoure sont époustouflants. On voit où Leone a puisé une partie de ses effets.

20.50 : I Am Not a Witch de Rungano Nyoni (2017), Club
Sans doute le premier film zambien à nous parvenir. Curieuse tranposition (lointaine) de La Chèvre de M. Seguin. Le propriétaire de Blanquette est un notable et la chèvre une petite fille, accusée de sorcellerie, attachée à un poteau par un ruban de soie blanc. Vous avez dit bizarre ? Oui, mais c’est réussi.
Au moins y a-t-il ce soir cette surprise. Sinon, c’est Millenium - les trois volets -, Charlie Angel’s - les deux parties -, Y a-t-il un pilote dans l’avion ? - et la suite -, 2001, l’odyssée de l’espace et L’Aventure, c’est l’aventure…

00.45 : Vaudou de Jacques Tourneur (1943), TCM
Le film passe moins souvent que Cat People (seul passage le 7 avril 2016), il est pourtant tout aussi bon.

 

Jeudi 13 décembre 2018

 

20.40 : Le Bagarreur du Kentucky de George Waggner (1949), Paramount Channel
Note du 9 janvier 2017 : "Le western Republic du soir. Waggner n’était pas Ford, ça se perçoit, mais il s’agit d’un produit standard, interprété et financé par John Wayne, qui peut se visionner sans honte. Un détail curieux : la musique est signée George Antheil, figure du Montparnasse des années 20, ami de Picasso, Man Ray, Satie et Fernand Léger - c’est sa partition qui devait accompagner Le Ballet mécanique de Léger et Dudley Murphy."

20.40 : Working Girl de Mike Nichols (1988), OCS Géants
Vague transposition de Eve de Mankiewicz, l’affrontement (ici Melanie Griffith-Sigourney Weaver) n’ayant plus lieu dans le cadre des comédiens mais des cols blancs. Il y a trente ans, voir une femme parvenir au sommet de la pyramide était surprenant. On s’y habitue (un peu) aujourd’hui.

20.50 : Jackie de Pablo Larrain (2016), Émotion
Le réalisateur passe d’un biopic à l’autre, enchaînant celui de Neruda et celui de la veuve Kennedy. C’est évidemment meilleur que l’éprouvant Empire du Grec de Jack Lee Thompson (1978), sur les amours de Jackie et d’Onassis, mais bon, on regarde ça d’un œil moins attentif, malgré Natalie Portman, que les précédents films de Larrain.

20.50 : Le Client d’Ashgar Farhadi (2016), Club
Apparemment, premier passage sur le câble. Retour à Téhéran de l’auteur, entre France et Espagne. Retour gagnant - on peut préférer le film au Passé et à Everybody Knows, à caude de son épaisseur dramatique, du subtil contrepoint apporté par les répétitions de Mort d’un commis-voyageur de Miller et de la qualité d’une mise en scène sans effets.

20.50 : Le Bel Antonio de Mauro Bolognini (1960), Classic
La charnière des années 50 et 60 est sans doute la plus riche de la filmo de Bolognini, tous ces films urbains en noir & blanc, entre Les Jeunes Maris (1958) et Senilita (1962), qui ont incomparablement mieux vieilli que les titres de la Nouvelle Vague contemporains. Ici, Mastroianni en contre-emploi, en impuissant confronté à sa réputation de séducteur, d’après le roman de Vitaliano Brancati. Claudia Cardinale est magnifique (comme elle le sera, l’année suivante, dans La Viaccia du même Bolognini).

22.30 : Can-Can de Walter Lang (1960), OCS Géants
Passé en tout début d’année, le 1er janvier 2018. On peut imaginer que les spectateurs n’étaient guère nombreux. Rattrapage ce soir pour une comédie musicale signée par un cinéaste sans grande invention, sauvée par son générique : Shirley McLaine, Sinatra, Chevalier et Louis Jourdan.

23.30 : À tombeau ouvert de Martin Scorsese (1999), TCM
L’auteur n’a pas toujours été le récent narrateur essoufflé des tribulations des missionnaires jésuites. Il fut un temps où il savait célébrer les beautés ambiguës de la cité nocturne. On peut faire l’impasse sur Gangs of New York (2002), programmé en début de soirée, mais pas sur ce Bringing Out the Dead, 48 heures d’un ambulancier sur le mode surmené. Nicolas Cage y est très bon, c’est dire.

01.30 : L’Homme-léopard de Jacques Tourneur (1943), TCM
Suite des aventures fantastiques de Tourneur chez RKO - troisième et dernier titre.

 

Vendredi 14 décembre 2018

 

20.40 : Soirée Doris Day sur OCS Géants
DD ou le parangon de la femme américaine des années 50 et 60. On ne l’imagine qu’avec sa permanente impeccable et son tablier à carreaux dans une cuisine en formica. Elle ne fut pas que ça, mais bien trop souvent hélas. Mais son succès était à tout épreuve - 41 films en vingt ans, chaque semestre voyait surgir un nouveau titre. Tous titres qui ont du mal à tenir le coup aujourd’hui : il suffit de revoir Confidences sur l’oreiller de Michael Gordon (1959) à 20.40 qui passa à l’époque pour une comédie lubistchienne. Le second, Le Piment de la vie de Norman Jewison (1962) à 22.45, est une comédie sur la publicité et le rôle des femmes, qui feraient mieux de s’occuper de leurs mari et enfants plutôt que de rechercher la notoriété dans le spectacle.

20.50 : Le Viager de Pierre Tchernia (1971), Classic
Un des deux titres inédits de la première partie de soirée sur le bouquet Ciné+, - l’autre étant le volet 3 de la saga Bridget Jones… -, le premier et le meilleur des quatre films de Tchernia pour le grand écran. Michel Serrault en centenaire décédant après les acheteurs de sa maison de St-Tropez en viager évoque immanquablement, tel un plagiat par anticipation, l’histoire du notaire de Jeanne Calment, avec ses 122 ans. Le générique regroupe la presque totalité des acteurs français du moment.

22.55 : Les Tricheurs de Marcel Carné (1958), Classic
On a revu le film lors de son dernier passage, il y a plusieurs mois. Il semble beaucoup moins daté qu’il y a une vingtaine d’années, la patine du temps assurément. Des comportements et des dialogues qui paraissaient empruntés après quarante ans sont bien plus écoutables après soixante. C’est désormais une tranche de patrimoine qui se déroule sous nos yeux. Et la musique est toujours aussi savoureuse.

00.50 : La Septième Victime de Mark Robson (1943), TCM
À notre grande surprise, le film serait vierge de tout passage sur TCM. Étrange pour une production RKO aussi emblématique et accessible (il y a une édition DVD). Premier film du cinéaste, premier film de Kim Hunter, ultime rôle pour Evelyn Brent (superbe dans Les Nuits de Chicago de Sternberg).



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