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Semaine télé du 22 au 28 décembre 2018
Salut les câblés !
publié le samedi 22 décembre 2018


 

Bad Santa 2018 envahit nos écrans noirs

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 22 décembre 2018

 

20.40 : Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn (2007), Paramount Channel
Passé le 8 janvier 2018, sans qu’on le signale particulièrement. Sans doute parce qu’on s’interrogeait sur le réalisateur, fort habile (Layer Cake, Kick-Ass), mais dont on cherchait la personnalité derrière les clins d’œil référentiels. Le conte fantastique de ce soir est bien mené et les amoureux, Charlie Cox et Claire Danes, fort gentils.

20.40 : La Veuve noire de Bob Rafelson (1986), OCS Géants
On ne relève aucune note sur ce film, qui a pourtant dû passer sur le câble - à moins qu’il ne nous ait échappé. De toute la programmation du bouquet OCS de ce créneau, c’est le titre le plus intéressant (sauf pour les fervents de The Handmaid’s Tale (OCS City) qui ne rateront pas les épisodes 5 et 6 de la saison 2 et les accros de Scorsese qui regarderont Les Infiltrés (2006, OCS Choc) pour la sixième fois. Les autres se réjouiront devant Theresa Russell, l’héroïne du titre, plus mante religieuse que veuve noire, croqueuse - et exécutrice - de maris.

20.50 : Good Morning Babylon de Paolo & Vittorio Taviani (1987), Club
Un inédit à la télé des deux frères, et on se demande pourquoi, car c’est un de leurs films les plus étonnants, avec sa recréation du Hollywood héroïque et ses deux maçons italiens engagés par Griffith (ici, Charles Dance, tout à fait crédible) pour le décor de Intolérance (1916). Quoique coproduction américaine, le film s’insère harmonieusement dans leur filmographie, entre Kaos (1984) et Le Soleil même la nuit (1989).

20.50 : Soirée Jean Cocteau, Classic
Pour les amateurs qui tiennent à réviser leurs classiques. Dans l’ordre, Orphée (1950), suivi du Testament d’Orphée (1960) et de La Belle et la Bête (1946, co René Clément). En prime, La Princesse de Clèves (Delannoy, 1961, 01.10), scénario de Cocteau. À l’exception du Testament, récemment programmé (13 juin 2018), les autres ne semblent pas avoir été proposés depuis quatre ans. On se gardera de tout commentaire, mais le poète a ses fans.
La seconde partie de soirée recycle des titres passés il n’y a guère longtemps, Fahrenheit 451 de Ramin Bahrani (2018) à 23.05 sur OCS City) et Terreur aveugle de Richard Fleischer (1971) à 22.20 sur OCS Géants).

 

Dimanche 23 décembre 2018

 

Soirée sinistrée sur tous les bouquets.
Aucun film inédit, certains repassant pour la troisième fois en deux semaines.
C’est Club qui offre le meilleur programme à revisiter, avec Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway (1982) à 20.50 et Baccalauréat de Chris Mungiu (2016) à 22.35.
Mais on n’a jamais osé voir M. Popper et ses pingouins de Mark Waters (2011) à 22.15 sur Famiz : peut-être y a-t-il un éclair d’invention de ce côté ?

22.10 : Pasolini d’Abel Ferrara (2014), OCS City
Willem Dafoe en Pasolini ? Le talent de l’acteur est tel qu’on l’accepte. Ce n’est pas un biopic, mais la description de la dernière journée du romancier-cinéaste. Ferrara semble avoir laissé de côté tous ses tics et affèteries d’auteur et c’est tant mieux.

01.00 : Jane Fonda in Five Acts de Susan Lacy (2018), OCS Géants
Le meilleur documentaire que l’on ait vu depuis bien longtemps. Il faut dire qu’il ne s’agit pas d’un portrait formaté 52 mn, mais d’un vrai film de 125 mn, qui reprend intelligemment toute la carrière de l’actrice, sans œillères, et que celle-ci intervient abondamment. Un régal, qu’on ne verra pas en salles.

 

Lundi 24 décembre 2018

 

Inutile de lutter contre le passage du vieux bonhomme en rouge. Rien de passionnant nulle part - au moins, on échappe à la mélasse et à la guimauve.

20.40 : Sabrina de Billy Wilder (1954), TCM
Pas passé depuis le 18 septembre 2016, et un film de Wilder peut être revu tous les deux ans sans problème. Audrey Hepburn va-t-elle vraiment choisir William Holden plutôt que Humphrey Bogart ? Ou l’inverse ?

20.40 : Can-Can de Walter Lang (1960), OCS Géants
Certes, le film est passé la semaine dernière, mais comment supporter un soir de Noël sans une comédie musicale ?

20.50 : Le Bataillon des lâches de George Marshall (1964), Classic
La chaîne nous chouchoute : un film inédit et inconnu. On n’avait pas vu Advance to the Rear à l’époque, parce le réalisateur tournait n’importe quoi depuis longtemps (son sketch de La Conquête de l’Ouest, 1962, n’était pas brillant). Pourtant, le générique annonce un scénario coécrit par William Bowers, ce qui est un label, et, outre Glenn Ford et Melvyn Douglas, il y a Stella Stevens et Joan Blondell. Rattrapage obligatoire.

21.00 : La Baie des Anges de Jacques Demy (1962), TV5
La chaîne programme tous les lundis un film de Demy - la semaine dernière Lola (1960), que l’on persiste à considérer comme un des plus beaux que l’on connaisse. Aujourd’hui, le suivant dans la chronologie, qui nous avait alors laissé (un peu) sur notre faim - pourquoi ? La blondeur extrême de Jeanne Moreau, succédané de Jean Harlow ?

22.40 : Drôle de frimousse de Stanley Donen (1957), TCM
Comment passer un soir de Noël sans musical (bis) ? On peut shunter les dix dernières minutes de Can-Can et retrouver Hepburn et Astaire dans les rues de Paris (un petit bravo pour la recréation de la cave existentialiste revue par Hollywood)

22.50 : Les Temps modernes de Charles Chaplin (1936), OCS Géants
On peut mettre les enfants devant en attendant l’arrivée fatidique, ou même après : il ne le regretteront pas.

 

Mardi 25 décembre 2018

 

Manifestement, les programmateurs ont levé l’ancre ou ont estimé que le spectateurs avaient d’autres occupations. Le seul film inédit de Ciné+ est un film de Mel Brooks, les deux d’OCS sont des premiers films français estimables mais qui ne changeront pas la face du monde.

20.40 : C’est tout pour moi de Ludovic Colbeau-Justin & Newell Madani (2017), OCS City
Pas vu et c’est sans doute dommage, mais on a du mal à suivre les nouveaux comiques de stand-up, issus ou non du Jamel Comedy Club. On va tenter de s’y intéresser.

20.40 : Les Derniers Parisiens de Hamé & Ekoué (2016), OCS Choc
Même motif que pour le précédent, les membres de groupes hip-hop (ici, La Rumeur) s’essayant au cinéma étant aussi peu entraînants pour nous que les jeunes comiques. Mauvaise disposition, assurément et peut-être ce premier film en vaut-il la peine.

20.40 : Samson et Dalila de Cecil B. DeMille (1949), OCS Féants
Note du 23 mars 2016 : "Certes, c’est un sommet de kitsch et Victor Mature n’est qu’une grosse nouille qui mérite ce qui lui arrive. Mais il y a Heddy Lamarr en couleurs (surtout si la copie est aussi belle que celle revue il y a quelque temps) et George Sanders, pour lequel on est prêt à regarder n’importe quoi."

20.45 : Soirée Audrey Hepburn, TCM
Deux titres hier soir, deux ce soir, comment résister ?
Surtout lorsqu’il s’agit de Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961) à 20.45 et de Vacances romaines de William Wyler (1953) à 22.40. Ce sont des films-pièges : il suffit d’y poser les yeux et on est embarqué.

20.50 : Le shérif est en prison de Mel Brooks (1973), Classic
Peut-être était-on très tôt aigri, mais, à l’exception des Producteurs, tous les films de ce Brooks ne nous ont que rarement fait sourire et ses parodies des genres, fantastique ou western, nous ont toujours paru bien faibles. Mais le public aimait ça et peut-être avait-il raison.

 

Mercredi 26 décembre 2018

 

20.40 : Les Sept Mercenaires de John Sturges (1960), OCS Géants
Surprise ! Aucun passage relevé depuis 2014. Bien que le remake ne parvienne pas à égaler l’original de Kurosawa, c’est de la belle ouvrage, car Sturges n’était pas un manchot et il a su tirer le meilleur des stars rassemblées - Brynner, McQueen, Bronson, Wallach, Buchholz, etc.

20.45 : La Rivière de nos amours d’André De Toth (1955), TCM
Pas repassé depuis le 2 décembre 2016. Parmi les nombreux westerns du Hongrois borgne, c’est celui que l’on préfère - même si La Chevauchée des bannis est peut-être plus puissant (cf. Jeune Cinéma n° 392, février 2019), il lui manque la présence d’Elsa Martinelli et la beauté du couple qu’elle forme avec Kirk Douglas.

20.50 : Crimson Peak de Guillermo del Toro (2015), Frisson
La puissance inventive du cinéaste nous épate depuis longtemps (au moins depuis L’Épine du diable (2001) et ce titre-ci ne dépare pas l’ensemble d’une filmographie sans bavures (même Hellboy II). Après le fantastique moderne du Labyrinthe de Pan, retour aux terreurs gothiques, avec le même bonheur - la preuve : Mia Wasikowska est enfin supportable. Cf. quelques références de la filmographie de Guillermo Del Toro.

20.50 : Taxandria de Raoul Servais (1994), Club
Servais n’atteint pas tout à fait avec son premier long métrage les réussites absolues obtenues par ses courts : Harpya (1979) ou Papillons de nuit (1997) sont des chefs-d’œuvre : il est toujours plus difficile de tenir 80 mn que 10… Et le recours à de vrais acteurs, confrontés avec l’animation fantastique dont il est un des maîtres, ne donne pas un supplément d’âme. Nonobstant, il s’agit d’un grand film, inédit sur le câble, et qui a connu un trop faible faible nombre de spectateurs lors de sa sortie.

20.50 : Moulin Rouge de John Huston (1952), Classic
À la différence de la version de Baz Lehrmann, maintes fois offerte, celle de Huston semble inédite - en tout cas pas trace d’un signalement dans nos notes, qui n’aurait pas manqué. José Ferrer, acteur pas mal oublié, eut sa décennie de gloire, celle des années 50. Il fut un Cyrano tout à fait honnête et son interprétation de Toulouse-Lautrec est une performance. Les occasions de revoir Zsa-Zsa Gabor, recordwoman des mariages - neuf entre 1937 et 1986 - sont trop rares.

23.20 : Solei trompeur de Nikita Mikhalkov (1994), OCS City
L’image du président de la Société des réalisateurs russes est sérieusement écornée - on peut même dire que son évolution sur les vingt dernières années est assez éprouvante, entre enrichissement personnel et despotisme pas très éclairé. Ce qui n’enlève rien à ses admirables films anciens, Esclave de l’amour (1976) ou Cinq soirées (1979). Il s’attaque ici aux procès de Moscou de 1936 et à l’élimination par Staline de la vieille garde bolchevik, épisode dramatiquement honteux et qu’on aurait aimé voir traité par un cinéaste plus motivé. Le film a décroché le Grand prix du jury à Cannes et a donné lieu à deux suites, en 2010 et 2011, dues au même Mikhalkov.

 

Jeudi 27 décembre 2018

 

20.50 : La Nuit de Varennes d’Ettore Scola (1982), Classic
Un Scola inédit. C’est pourtant un de ses titres les plus justement célèbres. Pas sûr, historiquement, que Restif de la Bretonne ait pu voyager de concert avec Casanova à la poursuite du carrosse royal abritant la fuite de Louis XVI en 1791, le pauvre Casanova étant cloué dans son fauteuil, dans son château de Bohême, depuis plusieurs années. Mais qu’importe. Mastroianni en chevalier de Seingalt, Jean-Louis Barrault (pas vu au cinéma depuis La Grande Frousse de Mocky en 1964) en Monsieur Nicolas et Piccoli, en roi fuyant son peuple, le trio est de choix.

22.45 : Simone Barbès ou la vertu de Marie-Claude Treilhou (1980), Club
La cinéaste avait commencé par ce coup d’éclat (mesuré - il s’agit d’un petit film, qui a surtout frappé les spectateurs attentifs), considéré comme représentatif de l’école Paul Vecchiali et des productions de sa maison Diagonale : Michel Delahaye au scénario, Gérard Frot-Coutaz comme assistant, Vecchiali lui-même au montage, Sonia Saviange dans la distribution. L’aventure presque immobile de cette ouvreuse de cinéma porno finissant la nuit dans une boîte de lesbiennes, quoique anecdotique, touchait juste. Qu’en reste-t-il, presque quarante après ? On aimerait revoir Le Jour des rois (1991), où MCT réunissait Danielle Darrieux, Micheline Presle et Paulette Dubost.

Quoi d’autre ? Rien qui ne soit passé ces derniers mois ou semaines (Hunger Games, The Birth of a Nation, Danger immédiat, Ludwig ou le crépuscule des dieux, La Femme du pionnier, Julieta, The Crow, Du haut de la terrasse, La Guerre de Murphy). Le recours aux DVD s’impose.

 

Vendredi 28 décembre 2018

 

20.40 : Ne m’envoyez pas de fleurs de Norman Jewison (1964), OCS Géants
Derechef, un hommage au couple Rock Hudson-Doris Day, aux ressources décidément peu épuisables. Mais ce premier titre (le suivant, Un pyjama pour deux est passé la semaine dernière) est rare. Il ne s’agit pas d’une adaptation de l’excellent roman d’espionnage d’Eric Ambler, mais de l’écranisation d’une pièce de théâtre, ce qui se sent. Jewison est un réalisateur mieux doué que les habituels Michael Gordon ou Delbert Mann, et le vaudeville (Lui, croyant sa mort proche, pousse Elle dans les bras d’un ancien amant) fonctionne.

20.45 : Les Associés de Ridley Scott (2003), TCM
Un Ridley Scott inédit, ça ne court pas le câble. Profitons-en. Bonne idée que de commencer la soirée consacrée à Nicolas Cage par ce titre peu fréquenté. Celui qui vient ensuite, Red Rock West de John Dahl (1992) à 22.40 est moins rare, mais tout aussi réussi.

20.50 : Tous ceux qui ont revu hier les deux premiers titres de la saga Hunger Games pourront revoir les deux suivants, Hunger Games : la révolte 1 et 2 de Francis Lawrence (2014 et 2015), sur Premier.
Mais tout cela sent un peu le réchauffé.

20.50 : Malcolm X de Spike Lee (1992), Club
Note du 6 avril 2016 : "Un peu long, sans doute (195 minutes), mais passionnant pour qui veut comprendre l’évolution de la communauté afro-américaine dans les années 50 et 60, des Black Muslims aux Black Panthers."

20.50 : Paris est toujours Paris de Luciano Emmer (1951), Classic
Il Cinema Ritrovato, à Bologne en juin 2018, a permis de (re)découvrir les films d’Emmer, à peu près totalement oublié de ce côté-ci de la frontière, et dont seul Dimanche d’août (1950), beau film unanimiste, restait dans les histoires. On pourra y rajouter cette coproduction qui nous montre le Paris du début des années 50 - une autre planète -, avec un Mastroianni de 26 ans, presque débutant, et une Lucia Bosé de 20 ans. Avec Yves Montand chantant "Un gamin de Paris." Toute une époque.

22.25 : Inception de Christopher Nolan (2010), Frisson
Ce n’est pas neuf, mais c’est un grand film et le seul valable à cette heure - sauf pour qui voudrait voir Brice 3, American Pie 2 ou Les Filles de l’ambassadeur…
Les courageux attendront 01.15 pour revoir, sur Club 2001, L’Odyssée de l’espace - mais est-ce bien la peine ?



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