Semaine télé du 6 au 12 avril 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 6 avril 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Vidéodrome de David Cronenberg (1983)

Humeurs de Lucien Logette

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Samedi 6 avril 2019

 

20.50 : Las Vegas Parano de Terry Gilliam (1998), TCM
L’adaptation du roman "gonzo" de Hunter S. Thompson était une gageure. Gilliam l’a-t-il vraiment tenue, c’est à voir. D’ailleurs était-ce bien nécessaire, la prose délirante de l’écrivain étant difficile à traduire autrement qu’en images également délirantes - donc forcément fatigantes pour l’œil. Brad Pitt en journaliste et Benicio del Toro en Dr. Gonzo en font des tonnes pour rester à la hauteur des enjeux. On peut aussi fermer les yeux et écouter la bande son, qui recèle quelques joyaux, Yardbirds, Jefferson Airplane, Buffalo Springfield, Joplin et Dylan.

22.30 : Retour de flamme, Classic
On a renoncé à les compter, les Retour de flamme offerts à date régulière par Serge Bromberg. Ce soir, Femmes en danger. On ne connaît pas le programme, mais on peut lui faire confiance.

22.50 : Le Clan des irréductibles de Paul Newman (1971), TCM
Un film assez réac - une entreprise familiale de coupeurs de bois refuse de se joindre à la grève des bûcherons de l’Oregon - assez curieux car adapté du roman d’un écrivain situé à gauche, Ken Kesey (Vol au-dessus d’un nid de coucous), filmé et interprété par des acteurs connus pour être des démocrates militants, Paul Newman, Henry Fonda, Lee Remick. Après Rachel Rachel (1968) et avant De l’influence des rayons gamma, etc. (1972), Newman réalisateur s’essayait dans le film d’action, ce qui n’était pas son meilleur registre.

 

Dimanche 7 avril 2019

 

20.40 : Patti Cake$ de Geremy Jasper (2017), OCS City
Premier film intéressant avec une héroïne inattendue, une jeune Blanche obèse fanatique de rap qui finira par percer dans le genre. Pas sûr que Danielle Macdonald soit employée dans des rôles différents, mais ici, elle est remarquable.

00.55 : Charley-le-borgne de Don Chaffey (1973), TCM
Sur la trentaine de films proposés ce soir sur tous les bouquets, il s’agit d’un des deux seuls inédits. D’autant plus inédit qu’on ne se souvient pas de l’avoir vu sortir à l’époque. Selon le scénario, Charley ne serait pas le nom du héros, mais celui du poulet de l’Indien boiteux qui va venir en aide au vrai héros du film, un déserteur Black. Un western comme il semblerait qu’on en voie peu. Curiosité supplémentaire : l’Indien, c’est Roy Thinnes, le David Vincent des quarante-trois épisodes de la série Les Envahisseurs (1967-1968).

 

Lundi 8 avril 2019

 

20.40 : Nashville Lady de Michael Apted (1980), OCS Géants
Pas complètement inédit, mais pas repassé depuis le 7 septembre 2015, c’est presque tout comme. Sissy Spacek est bien touchante dans sa récréation de la chanteuse country Loretta Lynn - et Beverly D’Angelo fait une Patsy Cline très crédible. Ingrédient de taille : Levon Helm, l’ex-batteur de The Band, qu’on retrouvera plus tard en fin de parcours (2009) chez Tavernier, Dans la brume électrique.

20.50 : L’Adieu aux armes de Charles Vidor (1957), Classic
Ni la version de Borzage (1933) ni celle-ci n’ont jamais eu les honneurs du câble. La première est évidemment la meilleure (elle existe en DVD), mais celle de Vidor n’est pas honteuse. Rock Hudson fait ce qu’il peut, mais il y a Jennifer Jones - et Vittorio De Sica (et même Victor Francen).

22.25 : La Justice des hommes de George Stevens (1942), Arte
Film rare (vu à la Cinémathèque en février 1968, jamais depuis). Cary Grant soupçonné d’incendie volontaire (comme s’ii avait jamais pu commettre une telle vilenie !) et défendu par Ronald Colman - quel duo de séducteurs… Il s’en sortira, évidemment, mais l’intérêt était de montrer comment une campagne de presse bien montée pouvait alors influencer la justice.

00.10 : Les Amants criminels de François Ozon (1999), Frisson
Deuxième film de l’auteur, qui n’a guère cessé depuis (16 titres en 18 ans, et on peut voir, si on y tient vraiment, L’Amant double (2017) à 20.50 sur Club), à la fois histoire véridique et conte fantastique : Natacha Régnier et Jérémie Renier = Hansel et Gretel, la sorcière de Grimm étant remplacé par un ogre, qu’incarne très bien Miko Majnolovic. Sauf que les enfants du conte étaient innocents, ce que ne sont pas les ados meurtriers d’Ozon. Celui-ci enchaînera avec une bonne adaptation de Fassbinder, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000).

00.25 : Un homme pour l’éternité de Fred Zinnemann (1966), France 5
Continuons à soutenir Patrick Brion, même si le film qu’il a choisi ce soir est déjà passé le 24 novembre 2018, sur Classic (se reporter à la date). Thomas More vs. Henry VIII, sur un scénario de Robert Bolt, ça peut supporter plusieurs visions.

 

Mardi 9 avril 2019

 

20.40 : À propos d’Henry de Mike Nichols (1991), Paramount Channel
Prendre Harrison Ford, alors à son sommet, et le faire jouer la plupart du temps allongé sur un lit d’hôpital et frappé d’amnésie, il fallait oser. Est-ce une idée de J.J. Abrams, scénariste, ou du réalisateur ? En tout cas, ça fonctionne, grâce aussi à Annette Benning, toujours surprenante.

22.30 : Voyage of Time de Terrence Malick (2016), Club
Ou comment démontrer que l’on peut être un grand réalisateur et un piètre penseur. L’Univers, la Vie, la Mort, c’est un film plein de majuscules, dans la foulée de À la merveille (2012). Heureusement, Malick semble avoir décidé d’arrêter de délivrer des messages, comme on le verra bientôt dans Radegund (2019).

00.40 : Beauté cachée de David Frenkel (2016), Émotion
Comme c’est inédit, on le signale. Mais l’addition Will Smith + Kate Winslet + Helen Mirren + Keira Knightley + Edward Norton ne fait pas forcément un bon total. À voir par défaut.

 

Mercredi 10 avril 2019

 

20.40 : J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon (2010), OCS Choc
Tous ceux qui ont vu A Bittersweet Life (2005) et Le Bon, la brute, le cinglé (2008) savent de quoi il retourne avec Kim J-w. Du gore, de l’humour très noir, du comique glaçant et rigolard. On s’accroche et on suit.

20.50 : Marie-Francine de Valérie Lemercier (2017), Premier
Jusqu’à présent, les films signés par l’actrice, presque tous des succès publics, restaient en-deçà de ses possibilités comiques, démontrées largement depuis trente ans. Si Palais Royal ! (2005) était au-dessus du lot, 100% cachemire (2013) était éprouvant. Ce qui n’est pas le cas de cette comédie réussie, qu’on aurait aimée plus méchante - ce que VL a su être de nombreuses fois. Mais on peut faire avec.

00.35 : La Main droite du diable de Costa-Gavras (1988), TCM
Après La Main gauche du Seigneur de Dmytryk, la semaine dernière, la version infernale cette semaine. Un des trois titres tournés par C-G aux États-Unis, fort intéressant : l’infiltration par une jeune agente du FBI (Debra Winger) d’une organisation d’extrême droite, commandée par le beau Tom Berenger. Pas schématique et très inquiétant par sa crédibilité.

02.40 : Corridors of Blood de Robert Day (1958), TCM
On ne doit pas attendre grand-chose de Robert Day (rappelons-nous sa déplorable adaptation, malgré Ursula Andress, de She de H. Rider Haggard, 1965). Faute de connaître ce film, reposons-nous sur les acteurs : Boris Karloff (encore), Christopher Lee (déjà) et Betta Saint-John (l’héroïne de The Naked Dawn d’Ulmer). Une découverte ?

 

Jeudi 11 avril 2019

 

20.40 : The Cut de Fatih Akin (2014), OCS City
On le signale pour les admirateurs de Tahar Rahim et parce qu’un Turc qui traite du génocide arménien mérite l’attention. Mais le film n’est pas tout à fait à la hauteur de son sujet. Akin s’est rattrapé depuis (In the Fade, 2017).

20.50 : L’Important, c’est d’aimer d’Andrzej Zulawski (1974), Classic
Le film fut un choc pour ceux qui n’avaient pas eu la chance de découvrir auparavant La Troisième Partie de la nuit (1971). Zulawski, pour son premier film en France (produit par Albina du Boisrouvray, coup de chapeau à cette mécène intelligente), n’y a pas été avec le dos de la cuillère. Cris, hurlements, bagarres sexuelles, le cinéaste ne jouait pas sur le non-dit. Romy Schneider y décrocha le premier César de l’Histoire. Ces excès ont-il vieilli ? Réponse ce soir.

22.30 : Quoi de neuf, Bob ? de Frank Oz (1991), TCM
Un Oz inconnu, et on se réjouit de la découverte : Richard Dreyfuss en psychiatre et Bill Murray en patient névrosé qui s’accroche. Eu égard au talent comique du cinéaste qu’on a déjà pu apprécier (La Petite Boutique des horreurs, 1986), ou Joyeuses funérailles, 2007), le risque de l’ennui n’est pas grand.

 

Vendredi 12 avril 2019

 

20.40 : La Prison de Na hyeon (2017), OCS Choc
Polar coréen inconnu, mais s’il est du niveau de ceux que l’on a vus, on peut le regarder sans problème.

20.40 : Les Tueurs de Robert Siodmak (1946), OCS Géants
Surprise : le chef-d’œuvre (enfin un des chefs-d’œuvre) du réalisateur est inédit sur le câble ! Adaptation magnifique (visuellement et narrativement) d’une nouvelle d’Hemingway. Tous les acteurs sont magnifiques, Lancaster en tête - et Ava Gardner, donc ! -, mais aussi Edmond O’Brien et Albert Dekker. La première séquence est anthologique, modèle de découpage pour étudiants en cinéma.

20.50 : Music Box de Costa-Gavras (1989), Club
Deuxième film américain du réalisateur la même semaine. Costa-Gavras a évité tous les pièges que le sujet tendait et l’interrogation de Jessica Lange (mon père fut-il un tortionnaire nazi ou un innocent ?) est bien posée. Armin Mueller-Stahl est parfait.

20.50 : Vacances à Paris de Blake Edwards (1958), Classic
À l’époque, Edwards n’était pas encore une signature connue, mais toute sa période pré-Diamants sur canapé (1961) était déjà fort plaisante, et il avait trouvé en Tony Curtis un interprète de choix, de L’Extravagant Mr. Cory (1957) à Opération jupons (1959), via ce film (tourné juste après Les Vikings), où il retrouve Janet Leigh, son épouse légitime.

22.40 : Et tournent les chevaux de bois de Robert Montgomery (1947), OCS Géants
La même année, Montgomery tourna La Dame du lac, d’après Chandler, et ce film, d’après Dorothy B. Hughes (et Ben Hecht au scénario). Le premier est resté célèbre par son dispositif, première tentative de film réalisé entièrement en caméra subjective. Mais c’est ce dernier que l’on préfère, sans frime, bien interprété par Montgomery lui-même et par Thomas Gomez, excellent. Wanda Hendrix, qui y tenait son premier vrai rôle, n’a pas eu la carrière qu’elle méritait.

23.00 : The Age of Shadows de Kim Jee-Woon (2016), Premier
Deux Kim Jee-woon dans la semaine, c’est la fête. Mais il s’agit ici d’un film historique (mais policier). Est-ce la raison pour laquelle le film n’est pas (encore) sorti ici, malgré sa présentation à Venise en 2016 ?

23.15 : Le Dernier de la liste de John Huston (1963), Classic
Bonne idée de passer ce "petit" Huston peu connu, même s’il est un peu abusif de le programmer dans une soirée hommage à Tony Curtis, car celui-ci n’y apparaît que furtivement, et sous un masque (comma Lancaster, Mitchum et Sinatra). Mais c’est un polar très agréable.



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