Semaine télé du 18 au 24 mai 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 18 mai 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Être vivant et le savoir de Alain Cavalier (2019)
Sélection officielle du Festival de Cannes 2019

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 18 mai 2019

 

20.40 : Comme des rois de Xabi Mollia (2017), OCS Max
Ce n’est pas vraiment un chef-d’œuvre, mais les films de Mollia sont toujours solides. Kad Merad est comme d’habitude, un peu trop présent, mais Kacey Mottet-Klein étant appelé à quitter un jour les rôles d’ado peu agréable (qu’il partage avec Rod Paradot) pour devenir un acteur, autant le surveiller d’un œil.

20.50 : Mayerling de Terence Young (1968), Classic
Non, ce n’est pas la version de Litvak (1935), ni celle d’Ophuls (1940), ni celle de Delannoy (1949) du fameux événement, mais celle la moins signée "auteur". Rodolphe et Marie, ce sont Omar Sharif et Catherine Deneuve. Le couple impérial, c’est James Mason et Ava Gardner. Que du beau monde. Young a tourné un peu de tout, la preuve.

22.30 : Mauvaise foi de Roschdy Zem (2006), Émotion
La situation initiale - une Juive et un musulman vont annoncer à leurs familles respectives leur cohabitation - laissait craindre l’irruption des clichés les plus convenus. Mais le cinéaste-acteur (absent ici) s’en sort bien, grâce à sa sincérité habituelle, celle qu’on retrouvera bientôt dans Persona non grata, sa dernière réalisation.

23.00 : Ava Gardner, ma vie est plus belle que le cinéma de Jean-Frédéric Thibault (2015), Classic
Pas vu, mais comment rater un film sur un tel sujet ? Les documents suffisent.

23.50 : Thérèse Raquin de Marcel Carné (1953), Classic
Pas trace d’un passage sur les chaînes, ce qui est étrange, car, s’il ne fait pas partie de la grande période de Carné (ses années 50 ne sont pas très glorieuses), il a plutôt bien vieilli, grâce à Simone Signoret et à Raf Vallone - et à Sylvie, évidemment. Les spectateurs du moment ne chipotaient pas : deux millions et plus d’entrées.

 

Dimanche 19 mai 2019

 

20.35 : Accused de Paula van der Oest (2014), Sundance TV
Il y a tout juste un an, la chaîne avait programmé une soirée consacrée à la réalisatrice. On était fort satisfait d’ajouter un nouveau titre à la connaissance de son œuvre (plus que 25 films). Mais, après vérification, Accused est le titre anglais de Lucia de B, déjà vu ce soir-là. Comme il n’y a rien d’autre ailleurs, on peut y jeter de nouveau un coup d’œil.

20.40 : C’est dimanche et c’est Cannes, mais les programmateurs du bouquet OCS pourraient penser à ceux qui n’ont pas fait le voyage. Calme plat, aucun titre inédit parmi les douze proposés dans les trois parties de soirée.

20.50 : C’est dimanche et c’est Cannes, mais les programmateurs du bouquet Ciné+ pourraient penser à ceux qui n’ont pas fait le voyage. Calme plat, le seul titre inédit étant Les Dalton (2004) de Philippe Haïm - on peut difficilement faire pire.

 

Lundi 20 mai 2019

 

20.40 : Ensemble, c’est tout de Claude Berri (2007), OCS Max
En être réduit à signaler un film de Berri prouve l’état cliniquement plat de la soirée sur OCS. Son ultime produit n’est pas le plus mauvais qu’il ait signé, c’est de l’Anna Gavalda pur jus, c’est-à-dire propre à mettre sous tous les yeux, entre Émotion et Famiz. César du meilleur espoir pour Laurent Stocker, 34 ans à l’époque.

20.50 : Rebelote quotidienne sur Ciné+ Uniquement des reprises sur les cinq chaînes, le passage le plus ancien, Le Démon des eaux troubles de Samuel Fuller (1954), sur Classic ne remontant qu’au 5 mars 2018.

23.30 : L’Innocent de Luchino Visconti (1976), France 5
Brion a choisi ce soir l’ultime film de LV. Était-il nécessaire d’aller chercher l’inspiration du côté d’un roman pas mal ridé de Gabriele D’Annunzio ? Le réalisateur, frappé par un AVC, a dirigé le film comme il a pu et ça se sent.

 

Mardi 21 mai 2019

 

20.50 : La Fête sauvage de Frédéric Rossif (1976), Famiz
On connaît Rossif pour ses grands docs des années 60, Le Temps du ghetto (1961) ou Mourir à Madrid (1963), qui firent grosse impression alors. Mais ses films sur les bestioles sont presque aussi nombreux que ses films politiques, toujours passionnants, et il faisait appel pour les commentaires à des écrivains de bonne tenue, François Billetdoux ou, ici, Madeleine Chapsal. On en a vu tellement depuis qu’on peut s’interroger : est-ce que l’intérêt fonctionne toujours ?

22.30 : L’Idéaliste de Francis Ford Coppola (1997), Paramount Channel
Pas inédit, mais dans le placard depuis novembre 2015. En le revoyant récemment, on a constaté que le film tenait bien la distance et que, quoique respectant les points de passage obligés des films de procès, le duel des avocats Matt Damon-Jon Voight gardait toute sa force.

22.40 : Monsieur & Madame Adelman de Nicolas Bedos (2017), Émotion
Le film est passé il y a peu (et vaut largement le détour). Mais c’est une bonne introduction au remarquable second film de Bedos, La Belle Époque, projeté à Cannes hier, et qui, on l’espère, sortira bientôt.

23.10 : Elephant de Gus Van Sant (2003), OCS Choc
Juste un rappel. Le film original, du même titre mais plus court à moitié, dont celui-ci n’est qu’un remake, et dû à cet extraordinaire cinéaste anglais que fut Alan Clarke, existe certainement sur Internet et pas seulement dans le coffret à lui consacré par le BFI et peu accessible sur nos rivages.

 

Mercredi 22 mai 2019

 

20.40 : Le Gamin au vélo de Luc & Jean-Pierre Dardenne (2011), OCS City
Il reste encore quelques titres des Dardenne inédits, La Promesse (1996) ou Le Silence de Lorna (2008), qui font partie de leurs meilleurs titres. Ici, Cécile de France, plus crédible que les autres stars utilisées ensuite par les frères (Marion Cotillard et Adèle Haenel), emporte le morceau.

20.50 : L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais (1961), Classic
Première diffusion. Le film était d’avant-garde en 1961, il l’est tout autant aujourd’hui : la narration standard n’a pas vraiment évolué en soixante ans et les trois premiers titres de Resnais, Hiroshima, Marienbad et Muriel sont toujours dix fois plus modernes que 90% des films actuels. Du travelling initial dans les couloirs du château, avec la voix de Giorgio Albertazzi égrenant son récitatif, au plan final, tout demeure stupéfiant, au sens étymologique ; on demeure scotché devant la perfection visuelle. Et on est prêt à dévoiler la recette pour ne jamais perdre au jeu de Nin, que chacun pratique dans les salons du château. Delphine Seyrig, dans son premier rôle français (après Pull My Daisy de Robert Frank à New York en 1959), était déjà éblouissante.

23.10 : Amours chiennes d’Alejandro Gonzalez Iñarritu (2000), Club
Le premier titre du président du jury cannois 2019 et certainement son plus surprenant, qui vient confirmer notre théorie du premier film qui contient l’œuvre à venir. 150 minutes superbes.

Rien d’autre à choisir sur les bouquets. Quelle semaine !

 

Jeudi 23 mai 2019

 

20.35 : Sympathy for Delicious de Mark Ruffalo (2010), Sundance TV
L’acteur est connu et justement apprécié. C’est là son seul essai de réalisation, sur un scénario de Christopher Thornton, paraplégique qui tient le rôle principal aux côtés de Ruffalo. Les copains du métier, Laura Linney, Juliette Lewis, Orlando Bloom, se sont lancés dans l’aventure. Le film a mis trois ans pour être distribué ici, dans un tout petit circuit. Rattrapage bienvenu.

20.40 : En guerre de Stéphane Brizé (2018), OCS City
Première partie de la soirée consacrée au réalisateur - Le second film, Mademoiselle Chambon (2009) à 22.30 est déjà passé plusieurs fois -, avec ce film coup de poing, description d’un combat, celui de salariés menacés de licenciement collectif. Une fiction, menée si bien qu’on la croirait réelle par Vincent Lindon, au milieu de véritables syndicalistes. À Cannes, cette année 2019, On va tout péter de Lech Kowalski, à la Quinzaine des Réalisateurs, décrit, de façon documentaire, un combat du même ordre à la GM&S.

22.20 : Elle s’appelait Scorpion de Shunya Ito (1972), Club
Le deuxième film de la série Sasori, d’après le manga de Toru Shinohara, réalisé tout de suite après La Femme Scorpion, toujours avec Meiko Kaji. Les amateurs de la bande son de Kill Bill reconnaîtront la chanson du générique. Dans la foulée, Club offre la fin de soirée au cinéma d’exploitation, en repassant de nouveau Le Couvent de la bête sacrée, programmé la semaine dernière.

22.40 : Divine Victorine de Julien Donada (2019), Classic
Pas vu. Célébration du centenaire des studios niçois, à la mesure, on l’espère, de l’importance de ce petit Hollywood hexagonal.

23.00 : Les Amants passagers de Pedro Almodovar (2013), Émotion
Petit film de transition entre deux titres plus ambitieux, La piel que habito (2011) et Julieta (2016), mais assez drôle. Le synopsis - les passagers d’un avion sont certains qu’ils vont s’écraser et profitent de leurs derniers instants - évoque en mineur L’Ange exterminateur de Buñuel. Almodovar a rassemblé tout ce qu’il a pu parmi les acteurs de sa troupe : Penélope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega, Cecilia Roth, Lola Dueñãs, Antonio de la Torre.

 

Vendredi 24 mai 2019

 

20.50 : 300 de Zack Snyder (2006), Frisson
On connaît l’histoire de Léonidas et de ses trois cents guerriers spartiates qui barrèrent l’entrée du défilé des Thermopyles à l’armée perse de Xerxès - et qui se firent hacher menu, donnant naissance à la légende, souvent reprise (cf. le tableau de David au Louvre, apothéose de la nudité pompière à l’antique), mais peu à l’écran : on ne trouve que le film de Rudolph Maté, La Bataille des Thermopyles (1962), pas vraiment génial.

22.40 : Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966), Classic
Inédit sur le câble. Manifestement programmé pour accompagner la présentation cannoise, il y a trois jours, de la suite, Les Plus Belles Années de la vie, avec les mêmes Trintignant et Aimée. 53 ans déjà, et toujours le même étonnement : une Palme d’or pour ça ?

01.50 : Daisy Miller de Peter Bogdanovich (1974), Paramount Channel
Apparemment jamais proposé. Aussi, pourquoi choisir une telle heure, alors que la chaîne programme, à 20.40, Witness de Peter Weir (1984) pour la quatrième fois en quelques semaines ? Certes, PB n’est pas Welles, malgré qu’il en ait, mais un film d’après Henry James ainsi sacrifié, avec pourtant ce quatuor d’actrices remarquables que sont Cybil Shepherd, Mildred Natwick, Eileen Brennan et Cloris Leachman, c’est du gâchis.



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