On sait les éditions G3j attentives à la présentation matérielle de leurs ouvrages. Leur nouvelle publication confirme cette ambition. Ozu à présent apparaît d’abord sous la forme d’un bel objet : choix typographiques et iconographiques se conjuguent en ce sens.

Quant au projet, il ne manque pas non plus d’ambition, puisqu’il vise à repenser un cinéaste désormais classique à partir du point de vue d’exégètes et artistes d’aujourd’hui. L’idée est stimulante, appliquée à un monde poétique qui travaille de fait la création contemporaine la plus variée.

Ainsi Rémi Fontanel va voir du côté de Claire Denis, et Benjamin Thomas, de façon plus imprévue, du côté de Takeshi Kitano. On lira avec intérêt le bel entretien avec le grand poète du cinéma ibérique qu’est le trop rare Victor Erice.
Quant à l’article sans doute le plus stimulant de cet ensemble, il est cosigné par les deux directeurs de l’ouvrage, et tourne autour d’un objet qui a fait couler beaucoup d’encre : le vase de Printemps tardif (1949).

Philippe Roger
Jeune Cinéma n°358, mars 2014

Diane Arnaud & Mathias Lavin éds., Ozu à présent, Paris, G3j éditeur, 2013, 208 p.