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Brasseur, Claude (1936-2020)
Brève
publié le jeudi 24 décembre 2020

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Abla 2020 (mercredi 23 décembre 2020)


 


Mercredi 23 décembre 2020

 

Claude Brasseur (1936-2020) est mort, hier, le 22 décembre 2020.


 

Fils de Pierre Brasseur et de Odette Joyeux, filleul de Ernest Hemingway, il est le maillon très remarquable d’une sacrée généalogie, dont il représente la 6e génération, et qui se perpétue avec son fils Alexandre Brasseur.
Il représente aussi une époque particulière de l’histoire du cinéma, la nôtre, dont il est probable qu’elle sera unique, étant donné le futur qui se profile.

Quand on commence sa vie d’artiste avec Marcel Carné, Denys de la Patellière, Georges Franju, Roger Planchon ou Marcel Bluwal, et qu’on fait partie intégrante de séries télé quasi mythiques, comme le Bureau des légendes ou The Collection (de la la BBC), quand on a travaillé avec tous les plus grands théâtreux et tous les grands cinéastes français, on est au premier plan de l’Histoire.
Il en parlait si gentiment en 2016.


 

Avec 35 pièces de théâtre entre 1955 et 2017 et 152 films entre 1956 et 2018, il est comme un mur porteur. Son passage au 21e siècle, avec Les Acteurs de Bertrand Blier (1999) en atteste. Si l’acteur est partie intégrante de notre mémoire cinématographique, il a éclipsé tous ses personnages, si nombreux qu’ils ont tendance à se superposer aux long des années. Il ne fut jamais un "jeune premier", demeurant "sans âge", Nel mezzo del cammin di nostra vita, donc frère de chacun et de tous.


 

* On se repasse le madison de Bande à part de Jean-Luc Godard (1964).


 

* On se régale avec Bubble Gum (1968).


 

* On repense avec tendresse à la dernière fois qu’on l’a revu sur son petit écran, dans Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson (2006).


 

* Du fond de la mémoire, revient aussi le diptyque "de boulevard", Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977) de Yves Robert, une bande de quatre quadragénaires en mutation. Les deux comédies étaient intemporelles. Les scénarios et les dialogues de Jean-Loup Dabadie ne prenaient en compte ni les grands bouleversements des mœurs post-68, la grande vague féministe et la lutte du FHAR, ni les lieux communs machistes résiduels.
Claude Brasseur n’y avait pas le premier rôle (c’était Jean Rochefort, le narrateur) mais il y jouait le rôle d’un homosexuel discret, qui tentait de se marier, que "ça n’empêcherait pas de continuer à siffler les militaires", et que nul ne contestait. Et cela fit certainement date.


 

Bonnes lectures :

* Claude Brasseur, Merci ! Brasseur, père et fils, maison fondée en 1820. Entretiens avec Jeff Domenech, Paris, Flammarion 2014.


 

* Odette Joyeux, Entrée d’une artiste, préface de Frédéric Vitoux, Paris, Payot, 1994.


 

Sur France Culture.


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