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Voix d’Aïda (la) II (2020) (rebond)
de Jasmila Zbanic
publié le vendredi 22 octobre 2021

L’Humanité et La Voix d’Aïda
par Jean-Michel Ropars
Jeune Cinéma en ligne directe

Sélection officielle de la Mostra de Venise 2020

Sortie le mercredi 22 septembre 2021


 


Il fut un temps où la crise qui aboutit à l’éclatement de l’ex-Yougoslavie mobilisa l’opinion publique française. En effet, aux portes de ce qui allait devenir l’Union européenne se déroulait, principalement en Bosnie, une guerre atroce, marquée par d’épouvantables massacres de populations civiles, sur un continent qui, depuis 1945, semblait définitivement à l’abri de semblables horreurs.
Fleurirent alors, en France, des centaines de "comités Bosnie" ou autres associations d’entraide, les intellectuels (Bernard-Henry Levy, Jacques Julliard, etc.) se mobilisèrent, aux élections européennes, il y eut une liste "L’Europe commence à Sarajevo", le dimanche 28 juin 1992 il y eut même une visite surprise du président François Mitterrand dans Sarajevo assiégée par les forces serbes. Le spectacle de l’horreur culmina en juillet 1995, avec la prise de l’enclave bosniaque de Srebrenica par ces mêmes forces bosno-serbes, et les tueries qui s’ensuivirent.
Comme tout cela paraît bien loin aujourd’hui, en 2021, soit à peine plus de vingt-cinq ans après les faits ! L’intervention des USA de Bill Clinton dans la crise aboutit à la signature des accords de Dayton le 14 décembre 1995, qui mirent un terme à l’affrontement militaire. En réalité, ils ne réglèrent rien quant au fond, et la situation dans la région (qui n’est toujours pas intégrée à l’UE) demeure actuellement explosive. Les États, très fragiles, nés sur les décombres yougoslaves, restent agités de multiples tensions, la misère et la corruption sévissent partout, et les appétits des puissances extérieures sont de plus en plus évidents : Chine, Russie, pays du Golfe…
Mais en France, qui s’en soucierait aujourd’hui ? Peut-être a-t-on fini par considérer comme désespérée, ou désespérante, la situation de ces peuplades trop éloignées de notre champ de vision hexagonal. Que pourrait-on en effet attendre de gens si pauvres, victimes désignées de nombreux trafics aux mains de mafias politico-criminelles, et de plus, dans certains cas (celui de la Bosnie justement), musulmans ? N’y aurait-il pas des sujets de préoccupation plus urgents, après le 11 septembre 2001 et les attentats islamistes, la crise financière, le grand défi des migrations vers l’Europe à travers le bassin méditerranéen, ou les changements climatiques ?


 

C’est dire si les chances d’attirer sur la question bosniaque et les événements de 1995 un public français dans nos salles obscures étaient minces. On pense ici au film de la réalisatrice Jasmila Žbanić, La Voix d’Aïda (Quo vadis, Aida ?), sorti en 2020, présenté à la Mostra de Venise, et nommé en 2021 pour l’Oscar du meilleur film international. Effectivement, il n’a guère suscité de passion du côté de la presse française, ni, surtout, du côté des distributeurs, et la diffusion en est restée confidentielle, limitée à quelques salles d’art et essai, et ce pour la durée la plus brève possible. Comment aurait-il pu en être autrement quand un journal qu’on disait autrefois "de référence" s’est contenté sur ce film d’un court commentaire, dans la rubrique "Les autres films",, avec ce jugement lapidaire : "Le film aurait mérité quelques nuances et un peu moins de lyrisme" (1). Et pourtant, La Voix d’Aïda est un très beau film, grâce auquel, à nous qui oublions si vite, tout aurait pu nous "revenir en pleine figure". Il traite en effet du pire massacre perpétré sur le sol européen depuis 1945, celui de Srebrenica : 8375 Bosniaques exterminés en six jours, plus de 8000 êtres humains abattus froidement, égorgés, fusillés, décapités dans l’été 1995, à proximité immédiate d’une Europe qui semblait définitivement pacifiée et prospère. Les responsables en sont connus, et après quelques années d’impunité, ont été rattrapés et punis par la justice internationale, pour une fois - l’une des rares - où elle n’a pas été empêchée d’intervenir. Ce sont les dirigeants de la République serbe autoproclamée de Bosnie : Ratko Mladic, leur chef militaire, condamné par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie en 2017, puis 2021 à la prison à vie (il est montré dans le film tel qu’il était en 1995, tout puissant, cruel, impassible, manipulateur) et Radovan Karadzic, leur chef politique, frappé de la même peine en 2016 puis 2019.


 

Qu’ont-ils fait à Srebrenica ?
Située dans l’Est de la Bosnie, Srebrenica est une petite ville, devenue, par la résolution 819 du Conseil de sécurité de l’ONU (16 avril 1993) "une zone de sécurité à l’abri de toute attaque armée". En conséquence de quoi vinrent s’y réfugier des milliers de Bosniaques musulmans (ceux que les Serbes traitaient de "Turcos"), dans une enclave de quelques dizaines de kilomètres de longueur, en plein territoire contrôlé par les Serbes. Ceux-ci en firent le siège qui, comme à Sarajevo, dura trois ans. Il est facile d’imaginer les souffrances endurées pendant ce siège par les Bosniaques, une ville affamée et des problèmes d’adduction d’eau, démultipliés lors de l’assaut final, en juillet 1995, alors qu’il fait chaud et beau sous un soleil de plomb - une chaleur presque palpable dans le film -, pas ou peu de médicaments et plus de contact avec le reste du monde. Les Serbes, supérieurement équipés et bien ravitaillés, lancent leur offensive le 6 juillet. Après quatre jours de bombardements, ils percent le front le 10. Le lendemain, 11 juillet, malgré l’ultimatum qui avait été envoyé à Ratko Mladic, lui enjoignant de déposer les armes lourdes sinon les avions de l’OTAN le bombarderaient, les chars serbes avancent vers la ville, qui tombe. Pilonnée et paniquée, la population s’enfuit : les hommes vers la montagne et les forêts environnantes, les femmes et les enfants (mais aussi des hommes) vers une ancienne usine devenue tout à côté, à Potočari, une base onusienne où se relayaient des bataillons de casques bleus membres de la Forpronu (dont, depuis le printemps 1995, une unité hollandaise d’environ 450 hommes, le Dutchbat).


 

Même si les espaces immenses des hangars de la base pouvaient accueillir ce flux effrayé, les "soldats de la paix" hollandais sont eux aussi terrorisés par Ratko Mladic. Après avoir laissé rentrer les premiers milliers de personnes, l’ordre est rapidement donné de fermer le grillage. Ratko Mladic arrive devant la base le 12 juillet à 11 heures, et pour sa propagande, se fait filmer par son caméraman dans l’attitude rassurante d’un général humain. D’humanité, en réalité il n’en aura aucune : lui et ses soudards, en quarante-huit heures font le tri, séparant les hommes présents des femmes et des enfants, ceux-ci seront entassés dans des bus pour être déportés vers les territoires contrôlés par les forces bosniaques, tandis que les hommes sont immédiatement exécutés. Quant aux autres hommes partis dans la montagne (adultes, adolescents ou vieillards, avec quelques femmes), et qui avaient formé une "colonne" de désespérés, ils seront traqués et pour la plupart capturés et exécutés. Des dizaines de fosses communes ont été alors creusées dans les bois autour de l’enclave. Durant les mois qui ont suivi, les corps seront déterrés avec des bulldozers et déplacés vers d’autres charniers, afin de dissimuler les crimes (2).


 

Le film de Jasmila Žbanić se concentre sur les événements survenus dans et autour de la base de Potočari. C’est une solide reconstitution historique du drame collectif, mêlée à une fiction intime. Pour rendre plus palpable l’absurdité démente de la situation, la réalisatrice a en effet pris le parti de donner vie à un personnage fictionnel, Aïda, extraordinaire Jasna Djuričić. Enseignante d’anglais devenue interprète au service des casques bleus, Aïda va tout tenter avec l’énergie du désespoir pour extraire de cet enfer son mari et ses deux grands fils. Elle ne réussira pas, malgré toute sa volonté, et sa famille disparaîtra dans le néant. L’histoire d’Aïda est une transposition fidèle de celle de Hasan Nuhanović (3) lui aussi interprète dans la base des Casques bleus néerlandais, et qui, lui aussi, n’a pu sauver ni son père, ni sa mère ni son frère. Comme Aïda dans le film, il dut lui-même dire à sa propre famille qu’elle devait quitter la base dans l’après-midi du 13 juillet 1993, ce qui la condamnait à la mort. Les restes de sa mère furent retrouvés avec ceux de six autres victimes sous un tas d’ordures dans un village des environs, les corps de son père et de son frère furent enfouis clandestinement dans deux fosses communes successives. Tous ont été finalement enterrés dans le cimetière du Mémorial du génocide de Srebrenica à Potočari, inauguré le 20 septembre 2003 par Bill Clinton, qui se trouve sur l’ancienne base du bataillon néerlandais (4).


 

Le témoignage de Hasan Nuhanović, qui a donc été le modèle premier du personnage d’Aïda, est considéré comme le plus factuel et le plus précis sur ce que fut la vie et la mort dans l’enclave assiégée de Srebrenica.
Le film, remarquable de retenue dans l’exhibition de la mort (5), dont elle n’a pas voulu faire un spectacle (6), pose une série de questions fondamentales, auxquelles elle se garde bien de donner une réponse et c’est tout l’intérêt de son film.
La première : comment des êtres humains peuvent-ils en arriver à un tel déchaînement de violence ? Surtout si l’on considère que beaucoup avaient été, jusqu’en 1992, des voisins, vivant dans la même ville. À Srebrenica, comme partout ailleurs en Bosnie jusqu’alors, les populations étaient multi-ethniques, envoyant leurs enfants dans les mêmes écoles. Aïda, elle-même ex-enseignante, est reconnue par un jeune homme qui la salue avant, peut-être, de devenir le bourreau de sa famille, travaillant probablement dans les mêmes entreprises, participant (pourquoi pas ?) aux mêmes fêtes. Jasmila Žbanić a inséré dans son film un flashback où tout le monde danse et chante.


 

Sans doute, après trois ans de guerre civile en Bosnie (1992-1995), doit-on faire intervenir le concept de "brutalisation" des sociétés, forgé à propos de la Première Guerre mondiale par l’historien George L. Mosse (7) mais qui visait plutôt la poursuite d’attitudes agressives après la guerre, qui se seraient alors traduites par le développement d’un patriotisme radical, le culte de la virilité, et, à terme, l’avènement des régimes totalitaires fasciste ou stalinien. Dans l’ex-Yougoslavie, où les violences de la Seconde Guerre mondiale, mêmes effacées à l’époque de la dictature du maréchal Tito, restaient présentes dans les mémoires, et où les années 1980 avaient vu le développement dans certaines sphères de la population d’un nationalisme radical, extrémiste et raciste, le terrain était certes favorable.
Ce que nous rappelle La Voix d’Aïda, c’est que le vernis de ce que l’on appelle parfois "la civilisation" est très fragile, et qu’en-dessous réapparaissent bien vite l’inhumanité, la violence et la cruauté. Le 20e siècle est là pour en témoigner avec son cortège d’horreurs, des tranchées de la Première Guerre mondiale aux camps de concentration, de la Shoah au génocide perpétré par les Khmers rouges.
D’où l’importance de l’éducation. Auschwitz n’a en rien démontré la vacuité de l’humanisme traditionnel, fondé sur l’étude des "humanités" et des Anciens (la paideia des Grecs, qui signifiait à la fois éducation et culture). Une telle démonstration du pire de ce dont l’homme est capable n’a fait, au contraire, que renforcer l’impérieuse nécessité d’une éducation humaniste, seule en mesure d’éviter que, selon la formule traditionnelle, l’homme ne soit un loup pour l’homme. Que fait Aïda à la fin du film ? Face aux enfants - innocents - de la nouvelle Srebrenica, celle d’après le massacre, certains de ces enfants étant ceux des bourreaux qui lui ont pris sa famille, elle reprend son métier d’enseignante, humblement, modestement, sans haine ni rancune affichée, pour éviter qu’un jour, peut-être, le cycle infernal ne se réenclenche, conduisant à d’autres comportements inhumains. Cet accent mis sur l’éducation, envers et contre tout, est une des grandes richesses du film, qui se clôt sur un banal spectacle scolaire de fin d’année : comme un timide message d’espérance.


 

Parmi les autres questions posées par ce film, qui se garde intelligemment de débusquer les responsabilités internationales du massacre (9), figure aussi la question de l’obéissance des militaires aux ordres de leur hiérarchie. Qu’en est-il quand ce devoir heurte de plein fouet les impératifs moraux, ceux que sa conscience dicte à tout être humain, militaire ou non ? Lâcheté, bêtise : il n’y a pas d’autres mots pour caractériser le comportement des malheureux officiers hollandais qui ont refusé pendant ces jours funestes de juillet 1995 de secourir les milliers de civils désarmés que les troupes de Ratko Mladic se préparaient à égorger. Ils se sont contentés d’appliquer docilement les consignes reçues naguère, et cela alors que la situation sur le terrain changeait en permanence radicalement. Pourquoi n’ont-ils pas réagi ? Pourquoi sont-ils restés passifs, à l’inverse d’Antigone refusant d’obéir aux consignes de Créon, ou de ces officiers qui, en 1940, refusèrent de suivre un vieux maréchal prêt à la collaboration avec les nazis et préférèrent le combat pour la liberté et la justice à l’obéissance aveugle ?
En 1995, l’année de Srebrenica, Sébastien Grall dans son film Les Milles rappelait comment au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, le commandant Charles Perrochon (Jean-Pierre Marielle), ayant refusé de livrer aux nazis ses prisonniers (des Allemands juifs, communistes ou opposants au nazisme), désobéit, lui, aux ordres et affréta secrètement vers Bayonne un train afin de leur sauver la vie.

On le voit, le film de Jasmila Žbanić, sur un sujet bien oublié aujourd’hui, pose des questions toujours pertinentes, capables de nourrir notre réflexion d’hommes et de femmes du 21e siècle, nous qui ne sommes en rien meilleurs que nos prédécesseurs Il le fait avec émotion et grande sensibilité. Quelles leçons pourrons-nous donc en tirer, pour tâcher d’éviter dans le futur de nouveaux bains de sang ?

Jean-Michel Ropars
Jeune Cinéma en ligne directe

1. Le Monde daté du mercredi 22 septembre 2021.

2. À la fin du film, on voit, des années après, des femmes survivantes chercher à identifier des corps extraits de ces charniers. Elles cheminent au milieu de reconstitutions parcellaires de squelettes accompagnés de fragments de vêtements. Parmi elles, Aïda, qui tout d’un coup s’affaisse et tombe au sol, sa main étreignant un os. Elle a reconnu l’un de ses disparus.
Les premiers récits du massacre de Srebrenica sont les écrits de David Stephenson Rohde, journaliste d’investigation au New York Times, qui a reçu, en 1996, le prix Pulitzer pour sa couverture des événements. Il a ensuite synthétisé le résultat de ses investigations dans un ouvrage : David S. Rohde, Endgame : The Betrayal and Fall of Srebrenica, Europe’s Worst Massacre Since World War II, New York, Farrar, Straus and Giroux,1997. Le Grand Massacre : Srebrenica, juillet 1995, traduction de Lise-Éliane Pommier & Hélène Prouteau, Paris, Plon, 1998.

3. Hasan Nuhanović, Under The UN Flag : The International Community and the Srebrenica Genocide, Sarajevo, DES, 2007. Inédit en français.

4. Le 11 juillet de chaque année, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent autour de ce Mémorial de Potočari, sur lequel sont gravés les noms des victimes.

5. Pour un récit terrifiant des atrocités commises, notamment ce que vit le grand-père Mujo, le 13 juillet on se reportera au livre de Mihrija Feković-Kulović : Autorica je knjiga Živjeti i umirati za Srebrenicu, Sarajevo, Connectum, avec le soutien de l’ambassade de Suisse, 2009. Vivre et mourir pour Srebrenica, traduction de Almira Drino & Marie-Agnès Faix-Vujić, Paris, éd. Riveneuve, 2010.

6. Cf. "Entretien avec Mike Leigh", in Positif n°727, septembre 2021.
Elle lui dit : "Depuis le début, [j’avais] décidé de ne pas montrer le spectacle de la guerre. Peut-être parce que j’ai vécu la guerre, je déteste le plaisir qu’il y a à en montrer un certain érotisme".
C’est ainsi que le désastre final concernant la famille d’Aïda est seulement suggéré par l’apparition de fusils mitrailleurs dans les embrasures de la salle de spectacle où elle est détenue, et par le bruit de la mitraille. On ne voit ni corps ni sang.

7. George Lachmann Mosse, Fallen Soldiers : Reshaping the Memory of the World Wars, Oxford University Press, 1990. De la Grande Guerre au totalitarisme : la brutalisation des sociétés européennes, préface de Stéphane Audoin-Rouzeau, traduction de Edith Magyar, Paris, Hachette littératures, 2003.

8. Mihrija Feković-Kulović (op. cit., p. 149) montre les femmes serbes faisant le geste de l’égorgement au passage des bus transportant les déportées bosniaques de Srebrenica, comme faisaient des Polonais au passage des convois de Juifs vers Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale.

9. L’impuissance de l’ONU, elle-même résultant de l’absence de volonté politique de la part des États qui la composent, fut patente. Sa mission était absurde : maintenir la paix dans un contexte de conflit ouvert. Quand quelques rares hauts gradés de la Forpronu ont tenté de faire respecter leur mandat par la force, ils ont même été rappelés à l’ordre. C’est en tout cas ce qu’a affirmé, en 2007, sir Rupert Smith, commandant de la Forpronu en Bosnie-Herzégovine. Non moins fatal fut l’aveuglement des Européens, en premier lieu la France, sous les présidences successives de François Mitterrand (1981-1995) et de Jacques Chirac (1995-2007). François Mitterrand et ses diplomates, en faisant d’abord le choix de l’humanitaire et en contribuant à définir la politique des "zones de sécurité", en réalité impossibles à défendre dans un pays en guerre, puis en se réfugiant dans un attentisme qui révélait seulement son impuissance, ont facilité le terrible enchaînement des événements qui a conduit à la tragédie.

10. Cf. le Rapport d’information de la Mission d’information de l’Assemblée nationale (2001), attribué à René André & François Lamy.


La Voix d’Aïda (Quo vadis, Aida ?) Réal, sc : Jasmila Zbanic ; ph : Christine Maier ; mont : Jaroslaw Kaminski ; mu : Paul M. Van Brugge. Int : Jasna Duricic, Izudin Bajrovic, Boris Isakovic, Johan Heldenbergh, Raymond Thiry (Bosnie, 2020, 101 mn).



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