home > Films > Flo (2023)
Flo (2023)
de Géraldine Danon
publié le mercredi 1er novembre 2023

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sélection Cinéma de la plage du Festival de Cannes 2023

Sortie le mercredi 1er novembre 2023


 


Qui mieux que sa meilleure amie aurait pu raconter au cinéma, sans toutefois en faire un pâle biopic, la vie de la "petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud, devenue le symbole de la réussite des femmes dans un univers jusque là réservé aux hommes, et égérie de la libération des femmes ?


 


 

En effet, Géraldine Danon, aux mille métiers, dont celui de documentariste de la navigation et épouse de Philippe Poupon qu’elle a suivi avec leurs enfants de l’Arctique à l’Antarctique, sur leur voilier "Fleur australe", a décidé de raconter la vie de son amie disparue tragiquement dans un accident d’hélicoptère en 2015. "J’en parlerais comme d’une femme libre, farouche, joyeuse, puissante et aventurière. C’était aussi quelqu’un d’une grande générosité, qui vivait dans l’instant et qui aimait les gens. Florence ne s’est jamais économisée en rien : c’était une boulimique de la vie !" dit-elle de son amie.


 


 

Pour l’interpréter, la réalisatrice a choisi l’actrice de théâtre, Stéphane Caillard, découverte pour le rôle par la directrice de casting Pascale Béraud. Sans bien connaître la navigation à voile, elle a su se mettre dans la peau de la jeune et jolie navigatrice au tempérament de feu. Si bien qu’on pourrait presque affirmer qu’elle ne l’incarne pas, qu’elle est Florence Arthaud, Flo pour ses intimes. Son jeu est comme elle, à la fois passionné et nuancé pour tenter d’exprimer la vie et la flamme de celle qui a réussi l’exploit de remporter en solitaire la Route du Rhum, et d’échapper si souvent à la mort, à travers deux accidents de la route, et une noyade en 2011 au large de la Corse.


 


 

Stéphane Caillard suit Florence dans ses complexités, ses paradoxes, quelques-uns de ses excès aussi : son sentimentalisme, son goût de la compétition, à travers plusieurs époques, de ses 18 ans à la quarantaine. Flo devient donc plus qu’un film hommage, un film sur le talent d’une femme libre qui a su s’affranchir de son milieu social et des présupposés sur son sexe pour devenir une icône au sens fort du terme. Avec les belles images de Pierre Milon, la présence de tous les bateaux mythiques de cette aventure, et le vrai bateau de Flo, le "Pierre 1er", oublié aux Philippines et rebaptisé "Flo" pour le film.


 


 

Le film est une réussite aussi grâce aux nombreux acteurs qui y apparaissent comme Charles Berling et Marilyne Canto dans les rôles des parents de Flo, Samuel Jouy dans celui de l’initiateur et amant, Jean-Claude Parisis, et surtout, épatant, Alexis Michalik dans le rôle de Olivier de Kersauson, avec son accord même s’il n’y apparaît pas à son plein avantage.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe


Flo. Réal : Géraldine Danon ; sc : G.D. & Yann Queffélec d’après son ouvrage La Mer et au-delà ; ph : Pierre Milon ; mont : Loïc Lallemand ; mu : Adrien Bekerman ; déc : Clément Colin ; cost : Dorothée Guiraud. Int : Stéphane Caillard, Pierre Deladonchamps, Alexis Michalik, Charles Berling, Marilyne Canto, Alison Wheeler, Samuel Jouy, Grégoire Colin, Olivier Loustau, Loup Lamazou, Théo Cholbi, Paul Bartel, Robert Cantarella, Gustave Parking, Phénix Brossard, Michel Bompoil, Myriam Gagnaire (France, 2023, 131 mn).



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts