Semaine télé du 9 au 15 janvier 2016
Salut les câblés !
publié le vendredi 8 janvier 2016

Samedi 9 janvier 2016

20.40 : Les Ensorcelés de Vincente Minnelli (1952), TCM
Un des plus beaux films sur la jungle hollywoodienne et un des plus beaux films tout court de Minnelli. Qui était Jonathan Shields ? Bad or beautiful, pour reprendre le titre original ? On reverra encore dix fois Kirk Douglas sans trouver la réponse. La Library of Congress a jugé, cinquante ans plus tard, que le film était "significatif culturellement". Qu’est-ce à dire ?

20.40 : Aide-toi, le ciel t’aidera de François Dupeyron (2008), OCS Max
Aïe, encore un "film de banlieue". Oui, mais qui échappe aux schémas prévisibles et aux clichés, car Dupeyron a l’œil juste et ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Il transforme même en comédie le drame vécu par Félicité Wouassi, qu’on s’étonne de n’avoir pas vu depuis sur un écran.

20.40 : Le Diabolique Mr Benton d’Andrew L. Stone (1956), OCS Géants
La mieux tenue des quatre chaînes OCS nous permet de redécouvrir des petits films oubliés, comme ceux, récemment, de Curtiz ou d’A.E. Green. Ce soir, c’est au tour d’A.L. Stone, auteur du mémorable Stormy Weather et scénariste de presque tous ses films. On n’a qu’un souvenir lointain, mais positif, malgré Doris Day, de ce Julie (titre en VO) - il y a Barry Sullivan pour compenser.

20.45 : L’Autre de Robert Mulligan (1972), Classic
Un film fantastique sans effets, tout en suggestion insidieuse. C’est la seule expérience dans le genre de Mulligan, avec une paire de jumeaux inoubliables, Chris et Martin Udvarnoky - première et ultime apparition sur un écran. Mulligan, vingt films, rien à jeter : quand va-t-on lui donner sa juste place ?

22.15 : La Cérémonie de Claude Chabrol (1995), Club
À partir de l’histoire des sœurs Papin et des Bonnes de Genet, Chabrol opère, selon ses propres dires, une variation sur la lutte des classes. Il n’est jamais trop tard. Accessoirement, il signe le meilleur film de ses quinze dernières années.

22.35 : La Femme modèle de Vincente Minnelli (1957), TCM
Pas tout à fait la lutte des classes, juste le décalage entre milieux différents. Minnelli retrouve les rouages de la comédie américaine des belles années, Gregory Peck a un peu de mal à suivre le tempo mais Lauren Bacall est étonnante. Pas de musique, mais un ballet chorégraphié par Jack Cole (trop court, hélas) éblouissant.

00.30 : Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli (1946), TCM
V.M. est crédité, mais en réalité ils furent une dizaine de réalisateurs (dont une moitié non reconnue) pour tourner l’enfilade de sketches à la gloire des productions Ziegfeld. On y trouve de tout, du kitsch, de la pâtisserie, des paillettes et quelques numéros étourdissants - dont la seule confrontation Astaire-Kelly.

Dimanche 10 janvier 2016

20.40 : Géant de George Stevens (1955), OCS Géants
À revoir, si l’on a 215 minutes devant soi, ne serait-ce que pour vérifier si la mythologie Dean-Taylor a franchi les années. À l’époque, cette grande histoire américaine à la gloire du pétrole avait conquis le public. Depuis, il y eu Dallas, nettement plus drôle.

20.45 : Le Hobbit : La désolation de Smaug de Peter Jackson (2013), Premier
Le deuxième volet du cycle de Bilbo souffre du même défaut que le premier : il tire à la ligne pour atteindre les 155 minutes prévues. Dommage, car il offre des morceaux superbes, comme le combat final entre le dragon (ah, la voix de Benedict Cumberbatch !) et les Nains dans le palais d’Erebor. Pour amateurs.

20.45 : Le Complot de René Gainville (1973), Classic
Gainville n’a rien tourné d’intéressant. Le film est cependant notable, car, outre un générique classieux (Bouquet, Rochefort, Duchaussoy, Pellegrin), il a la particularité d’être un des rares films français traitant de l’OAS sans la condamner, ce qui est tout de même assez gonflé…

20.50 : Le Conquérant de Dick Powell (1956), Action
Le film est rare, et mérite d’être vu, même en VF. C’est sans doute la seule apparition de John Wayne dans un film historique (Gengis Khan !). Le film est surtout célèbre pour sa malédiction : tourné dans le désert d’Utah après des essais nucléaires, il a vu la moitié de ses participants atteints d’un cancer dans les années qui ont suivi et 46 en mourir peu à peu.

22.30 : Repo Men de Miguel Sapochnik (2010), RTL 9
Quel dommage que le film passe en VF, car il est remarquable. Attendons une programmation sur une chaîne plus respectueuse pour goûter de nouveau les aventures de ces récupérateurs de prothèses non remboursées.

00.45 : Yolanda et le voleur de Vincente Minnelli (1945), TCM
La première rencontre Astaire-Minnelli - il y en aura d’autres. Le film n’est pas parfait, peut-être parce que Lucille Bremer n’est pas une actrice très entraînante ici (elle sera bien meilleure dans le sketch Limehouse Blues de Ziegfeld Follies l’année suivante). Mais les ballets réglés par Eugene Loring sont très réussis et les décors parfois dignes d’Yves Tanguy.

01.00 : Femmes d’un été de Gianni Franciolini (1958), France 3
Patrick Brion aurait-il décidé d’épuiser d’un coup tout son stock de films italiens peu connus ? Nous serons les derniers à nous en plaindre, d’autant que celui-ci nous avait échappé jusqu’à présent. Excepté Villa Borghese coproduction dans laquelle Micheline Presle et Gérard Philipe faisaient leur campagne d’Italie et son sketch de Nous les femmes, on ne connaît rien de Franciolini. Les deux MM (Mastroianni et Morgan) au générique forment un assemblage curieux. Autre curiosité : huit scénaristes, dont Barjavel, Flaiano et Moravia.

Lundi 11 janvier 2016

20.40 : Au-delà de la gloire de Samuel Fuller (1979), TCM
Les souvenirs guerriers de Fuller, lorsqu’il a libéré le camp de Falkenau, avec la Big Red One, la 1ère division d’infanterie. Nous avions détesté ça à l’époque et on persiste à s’en méfier, comme de tous ces films qui dénoncent la guerre mais nous la font trouver jolie. Mais beaucoup le considérent comme le chef-d’œuvre de l’auteur, alors pourquoi ne pas y jeter un œil ?

20.40 : Les Orgueilleux d’Yves Allégret (1953), OCS Géants
Un des rares scénarios ("Typhus") que Sartre est parvenu à faire adapter. Même motif que pour "Géant" hier : comment la mythologie Morgan-Philipe, galopante il y a soixante ans, a-t-elle tenu la distance ?

20.45 : Le vieux qui ne voulait pas souhaiter son anniversaire de Felix Hungren (2013), Club
Pas vu, mais le roman de Jonas Jonasson est une chose fort drôle. Pour une fois qu’un film suédois passe en prime time…

20.55 : Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc (2002), Chérie 25
De toute la bande du Splendid passée derrière la caméra, Blanc est, avec Balasko, le plus intéressant. L’un des plus rares également : quatre films en vingt ans, et c’est dommage car ils valent tous d’être vus attentivement (Grosse fatigue est vraiment très bien). Beaucoup de beau monde ce soir : Rampling, Dutronc, Bouquet, Podalydès, Viard, et des encore jeunes alors, Ulliel, Mélanie Laurent, Lou Doillon.

22.25 : Le Bonheur de Marcel L’Herbier (1935), OCS Géants
Malgré les tentatives de réhabilitation effectuées, le solde des films parlants de L’Herbier est plutôt négatif, et de 1935 à 1939, de Veille d’armes à Entente cordiale, il n’y a pas grand-chose à sauver. Si Le Bonheur reste visible, c’est parce que la pièce d’Henri Bernstein était très solide et que tous les acteurs, Charles Boyer et Michel Simon en tête, sont remarquables (même Gaby Morlay, c’est dire). En regardant dans les coins, on verra même Jean Marais et Sylvain Itkine, grand inconnu à promouvoir.

00.15 : Le Chant du Missouri de Vincente Minnelli (1944), TCM
Le premier grand musical de l’auteur. Ah, la douceur des États du Sud à la Belle Époque, le thé glacé et les crinolines… Les chansons sont excellentes, la chorégraphie un peu empesée à cause des costumes, mais l’ambiance de la "sororie" Smith est bien rendue. Et, plus que Judy Garland, il y a Margaret O’Brien, qu’on adore.

Mardi 12 janvier 2016

20.40 : Le Prince de New York de Sidney Lumet (1981), TCM
Un polar de 160 minutes en 1981, la chose n’était pas fréquente, malgré les deux Parrain. Lumet ne travaille pas dans la mythologie mafieuse, mais dans le quotidien policier. Treat Williams, dans un de ses seuls rôles principaux, est plus que convaincant.

20.40 : Fruitvale Station de Ryan Coogler (2013), OCS City
Premier film d’après un fait divers qui nous avait tiré l’œil (cf. JC n° 352-353). Depuis, Coogler vient de signer Creed : l’héritage de Rocky Balboa, dont on n’est pas certain de tirer le même plaisir.

20.40 : Bloody Sunday de Paul Greengrass (2002), OCS Choc
Soirée irlandaise sur la chaîne, à suivre impérativement, car les deux films prévus sont nécessaires et complémentaires. Celui-ci est sur le massacre de Derry en 1972 - celui qui a fait la matière des chansons de Lennon puis de U2.

22.30 : Omagh de Pete Travis (2004), OCS Choc
Autre massacre, celui d’août 1998, à Omagh, non plus à la suite d’une fusillade de l’armée britannique, mais par une bombe placée par des dissidents de l’IRA. Le film est aussi impressionnant que le précédent.

22.35 : 73e cérémonie des Golden Globes, Premier
Il faut s’y résoudre : janvier et février regorgent de remises de prix. Avant les César, les Oscars, ceux-ci ne sont pas les pires. Tour de chauffe.

23.05 : Il est difficile d’être un dieu d’Alexei Guerman (2013), Club
L’ultime film du grand Guerman, d’après le roman de SF des frères Strougatski (déjà adapté par Peter Fleischmann en 1991). Trente ans après Mon ami Ivan Lapchine, quinze ans après Khroustaliov, ma voiture : on ne peut pas reprocher à l’auteur de nous avoir trop souvent abreuvés. Mais il devait faire fonctionner son studio (cf. Jeune Cinéma n° 219, janvier 1993).

23.20 : Les Gens de la pluie de Francis Ford Coppola (1969), TCM
Un "petit" Coppola des débuts, mais bien plus attachant que ses autres grandes machines plus tardives. Pour le plaisir de revoir Shirley Knight, qui nous avait tant émus dans Le Groupe (Tiens, encore un Lumet à redécouvrir) et Le Métro fantôme.

Mercredi 13 janvier 2016

20.40 : Le Chasseur de Buzz Kulik (1980), Paramount Channel
L’ultime film de Steve McQueen, très fatigué, qui renouait avec la série Au nom de la loi qui l’avait rendu célèbre dès 1958. Mais la thématique westernienne est devenue contemporaine : le chasseur de primes roule en voiture et poursuit ses cibles dans le métro.

20.40 : Le Havre d’Aki Kaurismäki (2011), OCS City
C’est la fête ce soir sur la chaîne qui nous offre deux films d’Aki, deux chefs-d’œuvre. D’abord son dernier film en date, une merveille d’intelligence, de tendresse et d’humour (avec en prime, Little Bob, digne des rockers finlandais que le cinéaste protège).

22.10 : L’Homme sans passé d’Aki Kaurismäki (2001), OCS City
Ensuite son antépénultième - un titre tous les cinq ans, quelle paresse -, également un chef-d’œuvre sur l’errance, la mémoire et le salut par la solidarité. Et toujours Kati Outinen, bien sûr.

00.35 : Gigi de Vincente Minnelli (1958), TCM
C’est donc à un Américain que l’on doit la plus juste adaptation de Colette. Non que celles signées Jacqueline Audry, Pierre Billon ou Stephen Frears soient ratées, mais c’est Minnelli qui a su retrouver l’innocence, la fougue et l’ambiguïté de l’héroïne. Leslie Caron est adorable, et Maurice Chevalier campe un vieux beau amateur de jeunettes sans aucune ambiguïté, lui.

Jeudi 14 janvier 2016

20.40 : Outsiders de Francis Ford Coppola (1983), OCS Géants
Encore un petit Coppola, déjà recommandé en mai dernier (mais tout le monde était à Cannes).

20.45 : Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen (2013), Club
La reconstitution de Greenwich Village au début des années 60 est remarquablement faite par des cinéastes trop jeunes pour l’avoir connu. Tous les lieux légendaires, le Café Wha ?, le Gaslight, McDougall Street, sont en place. Ainsi que les figures du folk du temps, Dave Van Ronk, Tom Paxton, et Dylan qui apparaît à la fin et va mettre tout le monde d’accord. Oscar Isaac est un loser désopilant, coincé entre ses petites amies, son agent et le chat roux qu’il poursuit vainement.

20.45 : L’Américain de Marcel Bozzuffi (1969), Classic
Unique expérience dans la réalisation d’un acteur qui a étayé de sa puissance les meilleurs films des années 50, 60 et 70. Unique et c’est dommage, car l’œuvre est très personnelle et singulière - et tous les amis sont présents, Signoret, Trintignant, Fresson, Rufus, Bouise et Fabian, évidemment. Le film est rare - on ne se souvient pas l’avoir vu reprogrammé depuis sa sortie.

20.55 : Meurtre au pied du volcan, Arte
Une série islandaise, quatre épisodes d’une seule goulée. Inconnue au bataillon, évidemment, mais si on goûte les polars d’Indridasson et de Thorarinsson, ce sera trois heures de plaisir.

22.25 ; Coup de cœur de Francis Ford Coppola (1981), OCS Géants
Déjà noté également en mai 2015. Mais ce film étrange, qui a failli ruiner son auteur, vaut bien un second regard.

00.10 : Thé et sympathie de Vincente Minnelli (1956), TCM
Le souci de complétude nous oblige à noter le film, mais il ne fait pas partie des grandes émotions connues à la découverte de l’œuvre de V.M. La pièce de théâtre d’origine colle aux basques même si Deborah Kerr se donne bien du mal.

Vendredi 15 janvier 2016

Pour mémoire, pour les fervents du ring, TCM offre une doublette : Rocky III, l’œil du tigre (1982), Rocky IV (1985). Strictement pour spécialistes du noble art, qui pourront se remettre ensuite avec Un Américain à Paris, à 00.40 sur la même chaîne.

20.40 : Star Trek III de Leonard Nimoy (1984), OCS Géants
C’est la soirée des série, entre Rocky et Chanel. Seulement pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents. Réalisé par le commandant Spock lui-même.

20.45 : Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen (2009), Club
Le film a souffert d’être présenté après la version d’Anne Fontaine, Coco avant Chanel. Et Jan Kounen porte encore le fardeau de Doberman : alors, le voir s’intéresser à des histoires d’amour et de mode… Pourtant, son film est plus convaincant que le précédent et Anna Mouglalis une héroïne plus assurée qu’Audrey Tautou. Avec Mads Mikkelsen en surprime.

20.45 : Assassins et voleurs de Sacha Guitry (1957), Classic
Le dernier Guitry, déjà très touché par la maladie. Toujours un régal pour les amateurs, et servi par un quatuor de choix, Poiret & Serrault, Darry Cowl et Magali Noël - tous disparus… Mais si l’on est rétif à la causticité du Maître, on peut passer son tour.

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