Semaine télé du 22 au 28 avril 2017
Salut les câblés !
publié le vendredi 21 avril 2017

Samedi 22 avril 2017

20.40 : Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer (2016), OCS Max
Honnêtement, les films de l’auteur nous ont rarement fait vibrer jusqu’à présent, sans qu’on puisse leur reprocher grand-chose, sinon d’être ce qu’ils sont. Mais ici, conjonction d’un sujet et d’une distribution remarquables - Huppert, Bacri, Lambert Wilson et surtout Agathe Bonitzer -, le film atteint exactement sa cible (l’administration financière) et ses ambitions.

20.40 : Jeux de pouvoir de Kevin Macdonald (2009), OCS Choc
Un journaliste tenace, un assassinat politique, une société mafieuse, on navigue dans des eaux balisées. Mais c’est fait avec suffisamment de maîtrise pour que l’on se laisse aller. Et outre les têtes d’affiche bankables, Russell Crowe et Ben Affleck, il y a Helen Mirren et Robin Wright, que l’on aime tant.

20.40 : Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway (1982), OCS Géants
Note du 24 septembre 2016 : "Quelle découverte à l’époque ! Intelligence, raffinement, un scénario de polar borgésien, une musique comme jamais entendue. Quelques chefs-d’œuvre plus tard, on a fini par s’habituer au raffinement et à moins supporter d’entendre Michael Nyman à toutes les sauces. L’inspiration s’est enfuie - voir l’épouvantable Que viva Eisenstein récent. Mais on reste ébahi devant ces débuts sans égal."

20.45 : Panic sur Florida Beach de Joe Dante (1993), Club
Le sommet du détournement référentiel, toujours pratiqué par l’auteur avec délectation. Ce film a eu moins de succès que d’autres signés Dante, Gremlins, par ex., mais sa recréation d’un cinéma de série, entre B et Z, destiné aux salles fauchées, est un petit régal. Et John Goodman était déjà un acteur de poids.

20.45 : L’Invitée de Vittorio De Seta (1969), Classic
Le film est complètement oublié, comme la plupart de l’œuvre de De Seta, hors d’Italie. Il avait pourtant un générique remarquable - scénario de Tonino Guerra, sur l’écran Perrin, Piccoli, Clotilde Joano et la si rare Joanna Shimkus. C’est, à notre connaissance, le dernier film du cinéaste à avoir atteint nos rivages. Bonne occasion pour le découvrir.

22.20 : Southland Tales de Richard Kelly (2006), TCM
Un flop majeur lors de sa présentation à Cannes, au point que le film n’est jamais sorti en France, sinon en DVD. Pourtant, cette vision science-fictionnelle des États-Unis d’après la Troisième Guerre ne manque pas d’intérêt, et le scénario, signé Kelly, doit beaucoup à Philip K. Dick. À rattraper.

22.35 : Retour de flamme, Classic
Pas de programme connu, mais, comme d’habitude, on peut faire confiance à Serge Bromberg pour avoir déniché quelques perles.

22.45 : Slam de Marc Levin (1998), Sundance TV
Le film méritait bien la Caméra d’or décrochée à Cannes 98 + le Grand Prix de Sundance la même année, et nous a fait découvrir le slam, jusqu’alors assez confidentiel. On n’a rien vu depuis de l’auteur, à l’exception d’un documentaire dans la série sur le blues produite par Scorsese (2003).

Dimanche 23 avril 2017

20.40 : Rendez-vous d’Ernst Lubitsch (1940), OCS Géants
Le moins connu des multiples chefs-d’œuvre de Lubitsch. La romance entre James Stewart et Margaret Sullavan est sublime. Et Frank Morgan (Mr. Matuschek) tient un des plus beaux rôles parmi la centaine qu’il a interprétés.

20.45 : 1974, une partie de campagne de Raymond Depardon (1974), Club
Pour faire écho à la vraie vie, la chaîne fait appel au film commandé par Giscard à Depardon et dont il fut si peu satisfait qu’il en interdit la sortie pendant 28 ans (le film n’a été visible qu’en 2002). Une campagne électorale d’il y a plus de 40 ans, c’est carrément la préhistoire.

20.45 : Panic Room de David Fincher (2001), TCM
Note du 8 novembre 2015 : "Jodie Foster, ex-enfant vedette, et sa fille, Kirsten Stewart, future enfant vedette, dans un huis clos solide - Fincher connaît son métier. Même si on devine que les victimes vont s’en sortir, on demeure suspendu jusqu’au bout."

22.15 : Madame Satan de Cecil B. DeMille (1930), OCS Géants
Deux films en un, pour le même prix : le premier, vaudeville traditionnel sans grand intérêt, le second, une party organisé à bord d’un dirigeable, dans un décor et des costumes délirants. L’arrivée de Madame Satan est un grand moment de kitsch.

22.15 : La politique fait son cinéma de José Bourgarel (2016), Club
Doc pas vu, mais le sujet - les hommes politiques dans le cinéma français contemporain - est d’actualité.

23.05 : Le Promeneur du Champ de Mars de Robert Guédiguian (2005), Club
En échappant à son petit monde de l’Estaque, l’auteur a signé un de ses meilleurs films, en tout cas le plus retenu, sans pathos ni attendrissement. Si Jalil Lespert est un peu tendre en journaliste, Michel Bouquet est extraordinaire, presque plus mitterrandien que l’original.

00.05 : Achtung ! Banditi de Carlo Lizzani (1951), France 3
Encore une rareté exhumée par Brion : le premier long de Lizzani, film sur la Résistance italienne, interprété en partie par d’anciens résistants (mais aussi Andrea Cecchi et Gina Lollobrigida). Nouvel exemple, après La Marseillaise de Renoir, de film financé par une souscription populaire (et le PCI, tout de même).

Lundi 24 avril 2017

20.40 : Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog (1978), OCS Géants
Les films de vampires sont légion, mais il fallait oser passer derrière Murnau, en conservant le titre. Herzog l’a fait et plutôt pas mal. Klaus Kinski n’est pas Max Schreck, mais Bruno Ganz est un Jonathan Harker crédible et Isabelle Adjani une Lucy aux veines fort désirables. À noter Topor et Dufilho, qui s’amusent bien d’être là.

20.45 : Hacker de Michael Mann (2015), Premier
La maîtrise habituelle de Mann, au service d’un thriller moderne, puisqu’il se passe dans le milieu des pirates informatiques. Curieusement, la meilleure partie du film est celle où il ne se passe rien, sinon les manipulations mystérieuses des hackers. L’action violente, malgré le savoir-faire du réalisateur, est plus traditionnelle.

20.45 : Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell (1994), Émotion
Jamais programmé depuis trois ans, ce qui est surprenant, eu égard au succès planétaire du film, qui a permis de multiplier les ventes des recueils de poèmes de W.H. Auden. Le duo Hugh Grant-Andie MacDowell fait merveille.

21.00 : La Double Vie de Véronique de Krszytof Kieslowski (1991), Arte
Le dernier film single de l’auteur, entre les dix du Décalogue et le triptyque Trois Couleurs. Pas le plus clair dans son développement - de l’influence des rayons invisibles sur deux vies parallèles, entre Pologne et Auvergne -, mais remarquablement "tenu", grâce à la performance d’Irène Jacob, qu’on découvrait à cette occasion. Des tas de prix à Cannes 91.

22.25 : La Piscine de Jcaques Deray (1968), OCS Géantgs
Pas passé depuis novembre 2014. On peut donc renouer avec l’ambiance lourde du St-Tropez des belles années (filmé d’ailleurs à Ramatuelle), et le quatuor Delon-Schneider-Ronet-Birkin. La Maserati Ghibli de Ronet est bien belle, mais on lui préfère la R8 Gordini de Delon.

22.35 : Tu ne tueras point de Krszytof Kieslowski (1988), Arte
On le présente comme la cinquième partie du Décalogue. En réalité, il s’agit d’une version allongée, destinée au cinéma - l’originale ne durait que 57 minutes, comme tous les épisodes du "décaptyque", série télévisée. Il en fut de même pour Brève Histoire d’amour, l’épisode 6, également distribué en salles.

Mardi 25 avril 2017

20.40 : The Thing Called Love de Peter Bogdanovich (1993), Paramount Channel
Pas vu - le film n’est sorti en France qu’en DVD, en 2006, sous le titre Nashville Blues. À voir prioritairement, pas tellement à cause de l’auteur, irrégulier (mais parfois remarquable), qu’à cause du trop rare River Phoenix, dont c’est le treizième et ultime film.

20.40 : Lost River de Ryan Gosling (2014), OCS City
Le premier (et unique pour l’instant) film réalisé par l’acteur. Un flop, à Cannes et ailleurs, totalement immérité (sans doute parce qu’il n’y apparaît pas, déjouant les attentes de son public), car il est superbe. On attend le suivant avec impatience : Gosling a un regard visionnaire, osons le mot.

20.45 : Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh (2014), Émotion
Les films précédents de l’auteur (The Red Riding Trilogy, par ex.) ne le plaçaient comme le biographe idéal de Stephen Hawking. L’opération est pourtant réussie, grâce à Eddie Remayne, qui nous ferait presque croire qu’il est aussi atteint par la maladie de Charcot.

20.45 : Capricorn One de Peter Hyams (1978), TCM
Le premier grand film complotiste - une expédition sur Mars annulée au dernier moment et filmée au sol, afin de ne pas décourager l’opinion publique américaine. Et si Armstrong n’avait pas été sur la Lune en 1969 ?

20.50 : Je ne suis pas votre nègre de Raoul Peck (2016), Arte
Inédit - le film était en sélection à Berlin cette année. Doc, à partir d’un texte retrouvé de James Baldwin, sur les dures années de lutte pour l’application des droits civiques et l’élimination des leaders noirs de la décennie 60. Lutte terminée ? Ne rêvons pas.

00.45 : New York-Miami de Frank Capra (1934), TCM
On sait que Clark Gable et Claudette Colbert tournèrent le film en traînant les pieds - mais acceptèrent chacun l’Oscar qu’ils décrochèrent, parmi les cinq obtenus par le film. Celui-ci n’a rien perdu de sa drôlerie ; après plusieurs années de lutte, le code Hays était entré en application. La manière dont Capra (et Riskin, le scénariste) le contournèrent (le fameux "mur de Jéricho") est admirable.

Mercredi 26 avril 2017

20.40 : Le Sel de la terre de Wim Wenders & Juliano Ribeiro Salgado (2014), OCS City
On regrette que WW ait utilisé le titre du film d’Herbert Biberman pour son documentaire, mais celui-ci est tout de même passionnant, surtout parce qu’il se retire derrière son sujet : les extraordinaires photographies de Sebastiao Salgado (père du coréalisateur), jusqu’à son projet de replantation d’arbres dans son domaine brésilien.

20.45 : Coco avant Chanel d’Anne Fontaine (2009), Émotion
Audrey Tautou est sympathique mais a un peu de mal à endosser les costumes de la couturière. Il est bien beau l’itinéraire de Coco, mais on attend le biopic qui nous montrera comment elle licencia en 1939 ses ouvrières (qui avaient osé faire grève en 36), tenta de récupérer des "biens juifs" sous l’Occupation et collabora "physiquement" avec l’Abwehr, passant à travers l’épuration grâce à des appuis occultes. À force d’imprimer la légende, on oublie le réel.

20.45 : Le Cavalier du crépuscule de Robert D. Webb (1956), Classic
Le premier film, un western, d’Elvis Presley. Quoiqu’on ait écrit souvent pis que pendre de sa carrière cinématographique, il n’était pas un si mauvais acteur et ses six films entre 1956 et 1960 (Jailhouse Rock, King Creole, jusqu’à Flaming Star de Don Siegel) sont tout à fait agréables - avant qu’il ne tombe dans les pattes de réalisateurs fantoches, comme Norman Taurog. En VO, Love Me Tender (la belle chanson).

22.25 : À la recherche de Vivian Maier de John Maloof & Charlie Siskel (2013), OCS City
Pas vu, mais le sujet de ce doc est évidemment intéressant : la découverte d’une photographe inconnue, qui a pris, durant cinquante ans, 120 000 photos de rues, à Chicago et ailleurs, dont elle n’a pu développer qu’une partie, faute d’argent. Photos jamais exposées avant sa mort en 2009 et devenues depuis un témoignage de première importance sur les époques traversées.

Jeudi 27 avril 2017

20.40 : Intrusion d’Andrew Renzi (2015), OCS Max
Inconnu, car inédit en France. Le réalisateur est inconnu également, mais pas les acteurs : Richard Gere et Dakota Fanning, ce qui ne peut qu’éveiller la curiosité.

20.40 : Family Life de Ken Loach (1971), OCS Géants
Kes, sorti l’année d’avant, n’avait obtenu qu’un succès confidentiel dans le circuit art & essai. Ce film - l’auteur signait alors Kenneth Loach - connut un tout autre écho. L’antipsychiatrie était apparue et le conflit entre Janice et ses parents et son traitement par les électrochocs fut un argument de poids pour les adversaires des méthodes anciennes. Mais le film n’est pas seulement l’illustration d’une thèse, c’est une très grande œuvre, due au scénario de David Mercer et à la réalisation de Loach.

20.45 : The Good Lie de Philippe Falardeau (2014), Émotion
Un film à contre-courant du trumpisme ou comment faire venir et assimiler par la société américaine des jeunes arrachés à l’enfer soudanais. Le réalisateur est québécois, déjà auteur de La Partie gauche du frigo, Congorama et Monsieur Lazhar.

20.45 : OSS 117 se déchaîne d’André Hunebelle (1963), Classic
Toute une soirée offerte au héros de Jean Bruce, c’est beaucoup, mais ça permet de vérifier l’intelligence de l’adaptation de Michel Hazanavicius, cinquante ans plus tard et de se retremper dans un cinéma disparu.
Les lecteurs et les spectateurs se délectaient alors des aventures d’Hubert Bonnisseur de la Bath.
La preuve : cinq films entre 1963 et 1968, signés Hunebelle ou Michel Boisrond (mais peu de différence de facture), avec Kerwin Matthews, puis Frederick Stafford, puis John Gavin, tous présentés ce soir dans l’ordre :
Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964, 22.25) ; Furia à Bahia pour OSS117 (1965, 00.20) ; Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 (1966, 02.00) et Pas de roses pour OSS 117 (1968, 03.35). Bon courage !

22.40 : La Vallée de la peur de Raoul Walsh (1947), Paramount Channel
Note du 17 octobre 2016 : "Très beau western de RW, un des plus forts des années 40. Si Colorado Territory, avec ses morceaux de bravoure, est plus brillant, celui-ci est plus compact, grâce à un scénario de Niven Busch particulièrement chargé en implications psychanalytiques. Robert Mitchum et Teresa Wright forment un couple aussi inoubliable que Joel McCrea et Virginia Mayo."

00.00 : Horizons perdus de Frank Capra (1937), TCM
Un grand chef-d’œuvre signé Capra qui a inspiré notre ami Guy Gauthier.

Vendredi 28 avril 2017

20.40 : Matt Helm règle son compte de Phil Karlson (1969), OCS Géants
Dean Martin semble toujours se demander ce qu’il fait là, quel que soit le film (sauf dans Comme un torrent et Rio Bravo). Mais Karlson est un bon artisan, le scénario du grand William P. McGivern est bien troussé, et les partenaires féminines du héros (Elke Sommer, Sharon Tate, Nancy Kwan et Tina Louise) sont bien choisies. What else ?

20.45 : Soirée sans découvertes sur le bouquet Ciné+, tous les titres (Mad Max : Fury Road, Le Stratège, Le Promeneur du Champ de Mars) ayant été programmés ces dernières semaines. Seul De l’or en barres (Charles Crichton, 1951), pas passé depuis le 3 avril 2015, mérite éventuellement un détour.

20.45 : Soleil vert de Richard Fleischer (1973), TCM
Ce qui nous semblait une terrifiante (mais admirable) science-fiction il y a quatre décennies, est devenu terriblement actuel, ou en tout cas appartenant à un futur beaucoup moins lointain, même si le soylent green n’en est qu’à ses prémices. Mais le film est toujours aussi admirable. L’image d’Edward G. Robinson mourant en regardant des films montrant la Terre dans son état ancien est toujours belle à pleurer.

21.00 : La mort sera si douce de James Foley (1990), Sundance TV
La chaîne sort de son créneau "indie" et nous offre une excellente adaptation du roman de Jim Thompson, After Dark, My Sweet (La mort viendra, petite). On avait un peu perdu la trace du réalisateur, avant de le retrouver au générique de quelques épisodes de la série House of Cards.

22.05 : Allez coucher ailleurs ! de Howard Hawks (149), Classic
Joli film sur l’ambiguïté sexuelle et la perte de virilité, dans lequel Cary Grant, officier français (pourquoi pas ?), est contraint de se déguiser en femme pour pouvoir entrer aux USA avec son épouse américaine. Le titre original, I Was a Male War Bride, fait référence à la loi 271 qui réglemente l’admission aux États-Unis des "fiancés et mariés de guerre". La comédie n’est pas parmi les plus célèbres de HH, mais elle devrait.

00.15 : Vous ne l’emporterez pas avec vous de Frank Capra (1938), TCM
La plus estampillée screwball des comédies de Capra d’avant la guerre, moins "sérieuse" que les aventures de Mr. Smith ou de Mr. Deeds, mais bien plus drôle. Le clan Vanderhof-Sycamore est digne des familles décalées de Leisen ou La Cava. Prière d’apprécier, derrière James Stewart, Jean Arthur et Lionel Barrymore, la galerie des seconds rôles, Spring Byington, Edward Arnold, Mischa Auer et Donald Meek, tous excentriques de la grande espèce.

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