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Sundance petite musique
Brève
publié le jeudi 22 janvier 2015

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Old Gringo (Jeudi 22 janvier 2015)


 


Jeudi 22 janvier 2015

 

Le festival de Sundance 2015 (31e édition) commence aujourd’hui, à Park City, USA (22 janvier-1er février 2015).

Il a été créé en 1978, par Robert Redford, à Salt Lake City (en 1981, il a déménagé à Park City), pour, en marge de Hollywood, soutenir le cinéma indépendant, et son histoire (rétrospectives et leçons de cinéma).


 

En France, nous nous souvenons de la découverte de la chaîne Sundance Channel, en 2010, apparue soudainement et gratuitement, sur notre câble. C’était leurs débuts : impossible de programmer quoi que ce soit, la chaîne fonctionnait à l’heure américaine.

Mais quel bonheur, pour nous qui n’allions pas au festival, de découvrir à Paris, au petit bonheur la chance, parfois au milieu de la nuit, ces feelgood movies, ces documentaires politiques, biographiques ou musicaux, ces séries iconoclastes, toute une Amérique selon notre cœur, new-yorkaise ou frontalière, multiethnique et engagée.

Et puis, peu à peu, le programme s’est mis en place, les horaires sont devenus français, la familiarité a dissipé sa propre étrangeté et son inquiétude.

Sous le plaisir de la reconnaissance des repères, il y eut, de plus en plus souvent, quelque chose qui ressemblait à la douceur de l’ennui.
Ce n’était ni la violence, ni le suspense, ni la vitesse, ni le triomphe des méchants qui nous manquaient.

Question de rythmes plutôt.
Ça "swinguait" pas, c’était trop slow, et ça s’était même détaché des répétitions des musiques planantes. Ça manquait de drogue peut-être.

La programmation dans son ensemble - tout le cinéma indépendant américain ? - se mettait à ressembler à un voyage sur une autoroute allemande. Un comble pour nous qui avions tant aimé les road movies, de Au fil du temps à Point Limite Zero.


 


 


 

Il y avait encore parfois de jolies découvertes, mais l’étincelle de l’exploration s’était éteinte. Avions-nous tant changé que ça ? Ou c’était eux ?
Nous avons dû convenir que nous appartenions décidément, corps et âmes, à la civilisation qu’il nous est si doux de critiquer, celle du danger, celle de la dialectique, celle de l’histoire.

Même les ancêtres pré-révolutionnaires nous travaillent.

C’est un grand agrément que la diversité :
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes,
Vous ôtez tout le sel de la société.
L’ennui naquit un jour de l’uniformité.

(Les amis trop d’accord, Antoine Houdar de La Motte, mort en 1731)

Donc, bêtes et méchants, bousculant qui nous avons aimé (et à qui nous demeurons pourtant fidèles), nous ne résistons pas à vous brancher sur le générique parodique proposé par AlloCiné.
"With music by The Clapping Orphans Choir of Detroit".


 



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