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Bibliothèque Marguerite-Durand
Brève
publié le samedi 18 novembre 2017

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Ben Cash (Samedi 18 novembre 2017)


 


Samedi 18 novembre 2017

 

Aujourd’hui, une priorité : la Bibliothèque Marguerite-Durand (BMD).
Mobilisation, manif, pétition, tout est bon pour la soutenir.


 

C’est la seule bibliothèque publique des femmes et des féministes, elle contient d’inestimables documents collectés par la journaliste Marguerite Durand (1864-1936), fondatrice du quotidien La Fronde en 1897, et créatrice de ce fonds de documentation et de recherche en 1931.


 


 


 

On l’a connue, au début des années 1980, encore confidentielle, logée dans la Mairie du Ve arrondissement. Mais les mouvements des années 70 avaient donné une impulsion telle qu’il fallut l’aggrandir pour qu’elle puisse continuer à accueillir les archives des femmes.

Elle fut donc transférée à la Médiathèque Jean-Pierre-Melville en 1989, et c’était très bien : tout était accessible aisément, dans un contexte modernisé.


 

Il s’agit à présent de la redéménager à nouveau, en 2018, afin de laisser de la place à Melville.
La décision a été prise au mois d’août 2017, quand tout le monde est censé être à la plage, sans concertation avec les personnels concernés, et c’est là qu’on apprécie les réseaux sociaux. Car, dès cet été, "tout le monde" a été alerté, inquiet, donc mobilisé, y compris à l’étranger, la renommée de la bibliothèque étant internationale.

La décision ?
Il s’agit de "l’héberger" - on a bien lu le mot, on pourrait aussi bien le préciser : "l’absorber" - à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, qui elle-même est saturée, donc elle serait reléguée dans des magasins extérieurs non précisés.
Voilà une solution pratiquement et symboliquement insupportable.

On en connaît qui doivent se retourner dans leurs tombes, Beauvoir, Duras, Seyrig, Sontag…
Et Héritier donc, qui vient à peine de nous quitter et qui est encore sans sépulture.


 


 


 


 

Elle est donc en grand danger, cette bibliothèque, elle et son territoire intellectuel : conditions de conservation dégradées, perte de sa salle de lecture et de son personnel spécialisé, communications et prêts des ouvrages en différé, invisibilité organisée et rampante, disparition progressive des dons et legs, à terme disparition tout court.

On devrait pourtant, plus que jamais, lui donner un vrai espace à elle toute seule, et, à cette occasion, par exemple, lui adjoindre le fonds Marie-Louise-Bouglé et le fonds George-Sand, ce qui libèrerait de la place à la BHVP.

Alors que les gender’s studies ont pignon sur rue depuis des décennies et alors même que le fonds documentaire féministe devrait - à l’évidence étant donnée l’actualité et ce qui semble être une troisième vague du féminisme - continuer à s’amplifier, ce serait un solution politique juste.
Mais le champ féministe semble continuer à ne devoir être que subordonné, accessoire, quasiment parasitaire.

Mobilisation des archivistes, des scientifiques, des bibliothécaires, des artistes, des journalistes, des chercheurs (zet des chercheuses) et bien évidemment des féministes.

Les bibliothèques sont fragiles.


 


 

Les bibliothèques publiques - les livres et le fait public - sont toujours menacées, elles qui détiennent la vérité des mémoires qu’il est si tentant de manipuler et d’occulter. Elles ont toujours besoin d’être défendues, partout dans le monde, comme des piliers démocratiques majeurs


 


 

Encore plus quand elles sont spécialisées. Les grandes causes de civilisation, quand elles sont diluées, ne gênent plus personne.
Encore plus quand il s’agit des femmes, cette "minorité", si si.


 


 


 

* À partir de 14h00 : Mobilisation pour sauver la Bibliothèque Marguerite-Durand.

Bibliothèque Marguerite-Durand, 79 rue Nationale, 75013 Paris.



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