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À propos du 8 mars 2019
Brève
publié le vendredi 8 mars 2019

Jeune Cinéma en ligne directe

Journal de Ellis & Neck 2019 (jeudi 8 mars 2019)


 


Vendredi 8 mars 2019

 

La Journée des femmes, c’est devenu un "marronnier", qui peut finir par faire de l’ombre, là où une grande lumière devrait éclairer les scandales et les hontes du patriarcat.


 
 

Mais c’est aussi un nécessaire repère obstiné, surtout quand on l’appelle "Journée des droits des femmes", un vrai progrès.

Hélas, parmi les meilleurs amis, certains continuent à l’appeler la Journée de LA femme. On est fatigué, depuis 50 ans, d’expliquer ou de batailler. Alors on les boycotte, - ça gagne un temps précieux.


 
 

Car ce "LA" , c’est cet "éternel féminin", ce stéréotype bien calcifié qui se transmet aux plus jeunes (désormais aux manettes), réduit à la vieille expression tota mulier in utero., comme une maladie héréditaire souterraine, parfois asymptomatique.
À la décharge des mâles : beaucoup se vivent eux-mêmes ainsi (réduits à leur sexe). Misère de la chair.


 
 

Cela dit, il ne serait pas inintéressant de célébrer ledit "féminin" - ses vertus, ses dérives - qui réside dans chaque personne humaine quelle que soit sa forme physique, ça permettrait d’admirer enfin toutes les nuances de la palette et de sortir du manichéisme. Mais c’est - un peu - une autre histoire.
Digression : On boycotte aussi tout ce qui continue à obliger de choisir entre "Mr, Mme, Melle", formulaires informatiques ou ploucs humains, mais ça aussi, c’est une autre histoire. Les femmes qui tiennent à apparaître comme "demoiselles", doivent alors militer aussi pour que les hommes aient droit à une option analogue.

Pour le moment, il ya de grandes priorités. Par exemple, les féminicides conjugaux, une femme y passe tous les deux jours, en France, pire ailleurs même dans l’Occident si civilisé.


 

Tout de même, on a le sentiment que cette fameuse Journée commence à se prolonger au delà des traditionnelles 24h00. Merci #MeToo.
C’est peu, mais c’est réconfortant, cette reprise, il y a eu tant de creux de vagues.

Reconnaissance éternelle à nos vaillantes et magnifiques grands-mères.


 


 


À Genève, se tient le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), 17e édition (8-17 mars 2019).


 

Au programme, un hommage à Evdokia Romanova, militante pour les droits des personnes LGBT+ en Russie.

Ce soir :

* À 18h30 : In Search... de Beryl Magoko (2018).


 

* À 20h00 : On Her Shoulders de Alexandria Bombach (2018).
Sur Nadia Murad (Prix Nobel de la Paix 2018, voix du peuple yézidi).
Puis la parole à Hajer Sharief pour la Lybie, Tetiana Pechonchyk pour l’Ukraine, Sareta Ashraph pour l’Irak, avec Lyse Doucet.


 

Faites votre programme.

Maison communale de Plainpalais, rue de Carouge 52, 1205 Genève.
Maison des arts du Grütli, rue du Général-Dufour 16,1204 Genève.


À Paris, au Musée du Quai Branly, on visite - guidé -, les collections, à la lumière de la distinction basique homme-femme des sociétés extra européennes, histoire de relativiser les certitudes de nos sociétés dominantes.


 

Ce soir :

* À 19h00 : Visite guidée masculin-féminin.

Musée du quai Branly, Plateau des Collections , 37 quai Branly, 75007 Paris.


Dans les salles de ciné, on va voir Les Éternels de Jia Zhang-ke (2018).


 


 

C’est l’histoire d’une très belle et très forte femme chinoise. Vaincue pourtant.
Les histoires édifiantes, les happy endings, les héroïnes gagnantes, les slogans triomphants, ça s’apparente souvent à la langue de bois et ça dissimule le fait que rien n’est jamais acquis.
Parfois, il vaut mieux l’examen lucide et déchirant des défaites pour continuer à avancer.


À Créteil, on se prépare son Festival de films de femmes (FIFF), 41e édition, en consultant le programme (22-31 mars 2019).


 

Car il y a encore besoin d’un Festival spécifique, même après toutes ces années, comme si les films de femmes ne couraient pas dans la même catégorie que ceux des hommes. Comme à la boxe, sport de combat, en somme.


 

Maison des arts, place Salvador-Allende, 94000 Créteil.


À Paris, à la MSH, on prévoit, vendredi 15 février 2019, d’aller réfléchir sur la fameuse opposition entre nature et culture, outil majeur de la domination masculine. On va écouter le point de vue sur les neuro-sciences de Victoria Pitts-Taylor et de ses amis féministes.


 

* À 16h30 : Critical Conversations on the Neurosciences from feminist, sociological, and philosophical points of view.

Bonne lecture :

* Pitts-Taylor, Victoria, ed., Mattering : Feminism, Science and Materialism, New York, New York University Press, 2016.


 

Maison des sciences de l’Homme (MSH), Forum de la bibliothèque, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris.


À New York, à Guggenheim, on va découvrir une artiste évincée de l’histoire de l’art : Hilma af Klint : Paintings for the Future (12 octobre 2018-23 avril 2019).


 

En ce temps-là, pas de place sociale pour un esprit femelle capable d’abstraction.
À plus forte raison, pour une abstraction subjective, nourrie de métaphysique, oxymore hors de portée du patriarcat.
Elle-même en rajouta, en restant à sa place naturelle, dans le secret de la maison et de la vie privée.


 

Tous comptes faits, Hilma af Klint (1862-1944), toute théosophe qu’elle fut, y compris avec ses rondeurs pacifiques et inattendues, s’avère être une précurseure de Kandinsky, Malevich, Mondrian.


 


 


 

Un film :

* Beyond the Visible. Hilma af Klint de Halina Dyrschka (2018).


 


 

Solomon R. Guggenheim Museum, 1071 Fifth Ave at 89th St, New York, NY, 10128.


À Paris, on va s’acheter des livres - des vrais, en papier - chez Syllepse.

Par exemple, ce regard sur le "fait social total" exemplaire que fut l’Affaire DSK en 2011, impliquant "la totalité de la société et de ses institutions", comme aurait pu le dire Marcel Mauss (Essai sur le don, 1923) :

* Christine Delphy, éd., Un troussage de domestique, Paris, Syllepse, coll. Nouvelles questions féministes, 2011.


 

À l’époque, on en parlait beaucoup, m’enfin "y avait pas mort d’homme", hein.
Il a fallu attendre encore 6 ans pour qu’éclate l’Affaire Weinstein, et en Europe au moins, on a un peu avancé.
Mais pas tant que ça, et dans les recoins des consciences et les sous-sols des inconscients - y compris ceux des femmes - il y a encore pas mal de succubes.

Vente en ligne Syllepse.

Coup d’œil chez les nouvelles sœurs :

* Chloé Delaume, Mes bien chères sœurs, Paris, Seuil, 2019.


 

Éditions Syllepse, 69 rue des Rigoles, 75020 Paris.



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