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Kaplan, Nelly (1931-2020)
Brève
publié le vendredi 13 novembre 2020

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Abla 2020 (vendredi 13 novembre 2020)


 


Vendredi 13 novembre 2020

 

Nelly Kaplan (1931-2020), alias Belen, est morte hier du covid, ce jeudi 12 novembre 2020.


 

Venue d’Argentine et arrivée en France en 1953, elle a eu la chance de savoir rencontrer Henri Langlois, Abel Gance, Théodore Fraenkel, André Breton, Philippe Soupault, André Pieyre de Mandiargues, André Masson, ou Éric Losfeld et Jean-Jacques Pauvert, et quelques autres sans doute moins célèbres ou moins puissants. Et d’être capable d’être, pour eux, une interlocutrice


 


 

Alors elle a vite été classée dans la catégorie débarras et fourre-tout bien utile des égéries, muses, amantes, et autres inspiratrices.
Il est bien sûr qu’être amoureux est un état de grâce, quasi surnaturel, qui ouvre les voies de la poésie. Pierre Naville racontait que André Breton s’ennuyait souvent et que chacune de ses love affair lui permettait de s’en sortir du côté de la création.


 

Mais le fait qu’il n’y ait pas de masculin aux mots égérie et muse est infernal. Pour les femmes, on retombe toujours du côté privé et dans le concept figé, infligé aux séduisantes ou séductrices ou à séduire : "Une personne du sexe", comme disaient nos ancêtres qui avaient lu Flaubert.


 

Il n’est pas sûr d’ailleurs que de passer au rôle d’icône de la Nouvelle Vague ait d’ailleurs tellement mieux convenu à Nelly Kaplan. Les étiquettes sont toujours réductrices. Elle disait : "Je récuse le mot muse, les muses inspirent mais ne respirent pas. Je n’ai jamais été une muse. Quand j’entends le mot tuteur, je prends mon revolver".


 

Elle travailla pendant dix ans avec Abel Gance, et c’était un métier. Et elle a eu une vie et une œuvre absolument personnelles, actrice, réalisatrice, scénariste, écrivaine.


 

Naturellement, on se souvient de son film La Fiancée du pirate (1969) à cause de l’inénarrable Bernadette Laffont et du succès aussi par scandale.


 


 

On retient surtout qu’elle avait un regard, et on aime ses premières œuvres, une dizaine de documentaires, tout spécialement, parmi eux, ceux qu’on peut trouver en DVD.


 

* Gustave Moreau de Nelly Kaplan (1961), avec la voix de André Breton.


 

Et bien sûr :

* Le Regard Picasso de Nelly Kaplan avec Claude Makowski (1967), Lion d’argent à la Mostra de Venise 1967.


 

Le film a été tourné dans la grande rétrospective Hommage à Picasso au Grand Palais et au Petit Palais en 1966.


 


 

Bonnes lectures :

* Nelly Kaplan, Entrez, c’est ouvert !, Lausanne, L’Âge d’Homme (2016).


 

* Belen, La Reine des Sabbats, illustrations de Le Maréchal, Paris, Eric Losfeld, 1960.


 

* Nelly Kaplan, Ils furent une étrange comète, Paris, Le Castor astral, 2002.


 

Pour ce dernier livre, Olivier Barrot l’avait reçue en 2002, dans Un livre, un jour.

Sur France Culture.



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