home > Personnalités > Carrière, Jean-Claude (1931-2021)
Carrière, Jean-Claude (1931-2021)
Brève
publié le mardi 9 février 2021

Jeune Cinéma en ligne directe

Journal de Wayne Hays 2021 (mardi 9 février 2021)


 


Mardi 9 février 2021

 

Jean-Claude Carrière (1931-2021) est mort hier, dans la nuit du 8 février 2021.


 

Ce matin, cela fait la Une de tous les médias. Il était partout, si prolifique qu’on se demandait toujours s’il dormait quelquefois. Il publiait, il figurait sur mille génériques, il était connu et reconnu, et récompensé, sans jamais, pour autant, se départir d’une certaine discrétion, comme une courtoisie, "sans ego". "Je n’ai jamais souhaité être célèbre. Je suis même persuadé que ma (relative) obscurité est une des conditions de ma (relative) liberté, de ce qu’on appelle imprudemment, et faussement, mon esprit libre".


 

En réalité, il était d’abord un écrivain, donc forcément solitaire, et de 1957 à 2019, il multiplia romans, essais, adaptations, théâtre, et même des chansons.

* Pour Juliette Gréco : Un jour d’été et quelques nuits.


 

* Pour Brigitte Bardot & Jean Moreau dans Viva Maria (1965) : Ah les ptites femmes de Paris !


 

Écrivain donc scénariste pour le cinéma, et cela jusqu’à la fin. Ses derniers films sont encore en post production : La Croisade de Louis Garrel (2021) et Land of Dreams de Shoja Azari & Shirin Neshat (2021), avec Matt Dilllon et Isabella Rosselini.


 

Oscar d’honneur en 2015, s’il ne réalisa "que" 4 courts métrages entre 1961 et 2007, il ne refusait pas d’apparaître comme acteur (37 crédits), par exemple, très tôt dans Le Soupirant de Pierre Étaix (1962). Et bien entendu, sous les auspices de son "patron", par exemple dans La Voie lactée (1969) ou, bien plus tard, dans Buñuel y la mesa del rey Salomón de Carlos Saura (2001).


 

©Ellen Mark

Car, naturellement, on l’associe d’abord à Luis Buñuel (1900-1983) avec qui il a travaillé à partir de 1964 pour Le journal d’une femme de chambre (1964) à partir de Octave Mirbeau, jusqu’à 1977, pour Cet obscur objet du désir, le dernier film du maître, à partir de Pierre Louÿs.
Mais ses autres rencontres prestigieuses sont innombrables.
Avec Alfred Hitchcock, Luis Buñuel, Billy Wilder, George Cukor, Jean-Claude Carrière, Rouben Mamoulian, Robert Mulligan, Serge Silberman, George Stevens, Robert Wise, William Wyler en 1978.


 

©Marv Newton.

La rencontre avec Peter Brook est capitale dans sa vie, avec qui il travailla pendant une dizaine d’années sur l’adaptation de l’épopée de la mythologie hindoue, Le Mahâbhârata. La première de ce spectacle de 9 heures, eut lieu au Festival d’Avignon, dans la Carrière Boulbon, le 7 juillet 1985.


 

Le spectacle devint ensuite une mini-série en 1989.


 

Dans nos mémoires, un inoxydable :

* La Controverse de Valladolid de Jean-Daniel Verhaeghe (1992).


 

Quand, en 2015, la Cinémathèquea rendu hommage à Pierre Étaix (1928-2016), il était fidèlement à ses côtés, et ils dialoguèrent.


 

En 2017, pour ses 85 ans, on a réédité les "Frankenstein" de Benoît Becker (pseudo collectif) publiés au Fleuve noir (1957-1959), cette fois, sous son vrai nom, chez French Pulp.


 

Bonnes lectures :

* Umberto Eco & Jean-Claude Carrière, N’espérez pas vous débarrasser des livres, Paris, Grasset, 2009.


 

* Jean-Claude Carrière, L’Esprit libre. Entretiens avec Bernard Cohn, Paris, Écriture, 2011.


 

* Jean-Claude Carrrière et Jean-Marie Michaud, Le Mahâbhârata, Lachapelle-Sous-Aubenas, Éditions Hozhoni, 2019.


 

* Jean-Claude Carrrière, Abécédaire intime. Désordre, Paris, Écriture, 2020.


 

Sur France Culture.

Cf. aussi :

* Entretien avec Jean Delmas à propos de La Voie lactée, in Jeune Cinéma n°38, avril 1969.

* L’Esprit libre. Entretiens avec Bernard Cohn, Écriture, 2011, Jeune Cinéma en ligne directe.



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts