Chronique 2022
Anthropocène, le vécu
publié le mardi 15 novembre 2022


 

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Shi-Wei 2022.

* 16-28 février 2022 (24 février 2022) ; 1er-15 mars 2022 (12 mars 2022) ; 19-30 avril 2022 (22 avril 2022) ; 31 août-15 septembre 2022 (10 septembre 2022) ; 1er-15 novembre 2022 (6, 12, 15 novembre 2022)
 

Cf. Chroniques (et vagabondages) de l’Anthropocène (2014-2022).
Cf. aussi :
* Filmographie Anthropocène.
* Bibliographie Anthropocène.


 



Mardi 15 novembre 2022

 

Aujourd’hui, nous sommes 8 milliards de Terriens.

En 1950, la population mondiale était estimée à 2,6 milliards de personnes.
On nous dit que le pic de la croissance démographique devrait atteindre 10,4 milliards d’humains dès les années 2080, puis pourrait décroître. On nous parle aussi de leur espérance de vie qui augmente (en moyenne).


 


 

Par ailleurs, et seulement par ailleurs, on nous parle des famines, des guerres, des catastrophes climatiques, des pollutions épouvantables de certaines villes, qui nous attendent, qui sont déjà là. Vision morcelée, manipulation des conscience, impuissance, auto-destruction.

Trop d’humains ?
Plutôt trop de consommateurs boostés par l’idéologie capitaliste dominante de la croissance.


 



Samedi 12 novembre 2022

 

À Charm el-Cheikh, en Égypte, la COP27, continue ses "travaux" sur le climat de la planète, sans la Russie et sans la Chine, mais avec le Président des USA, qui vient d’y arriver.
La rencontre permet au moins de donner la parole aux "Pays du Sud", autrement dit les pays pauvres, qui n’ont voix au chapitre ni aux G20 ni aux G7.


 

Comme à la COP 26 à Glasgow, l’année dernière, l’ordre du jour est la réparation de la la dette climatique du Nord (qui est responsable des dégâts) envers le Sud (qui en subit les conséquences). L’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec des catastrophes multiples partout dans le monde, incendies, inondations, pollution. Et disparitions programmées d’une dizaine d’archipels, à commencer par les Maldives.
Étant donnés les enjeux, en Égypte et dans le monde, la COP 27 se déroule sous haute surveillance, ce qui n’empêche pas les manifestations, la défense du climat allant de pair avec celle des droits humains.


 

Ce samedi 12 novembre 2022, le monde entier les rejoint, avec la Journée mondiale d’action pour le climat des simples citoyens, pour tenter de faire pression sur les gouvernements.
Il paraîtrait que la réduction des émissions de gaz à effet de serre atteignable pour un individu est de 50% sans qu’il modifie son mode de vie de manière conséquente. On estime qu’environ un quart des efforts nécessaires pour lutter contre le changement climatique relèverait des comportements individuels. Nécessaire bien sûr, mais très loin d’être suffisant.

À Paris, le rassemblement commence à partir de 13h00, sur le Parvis de Notre-Dame.


 

Recherche des mobilisations citoyennes près de chez soi.


 



Dimanche 6 novembre 2022

 

Aujourd’hui, à Sharm el-Cheykh, en Égypte, commence la conférence annuelle internationale des Nations unies sur le changement climatique, la COP27 (6-18 novembre 2022).


 

Elle est sponsorisée par Coca Cola. Si, si.
Pour un événement qui concerne la planète et l’espèce humaine, on a besoin de sponsors privés.


 

Par ailleurs, Coca Cola est un des plus grands producteurs de plastique au monde et dépend de l’industrie du pétrole qui fournit 99% des matériaux nécessaires à sa création, comme le souligne Mickaël Correia.


 

De plus, elle va se dérouler en Égypte, où, selon les ONG, parmi lesquelles Amnesty International, le bilan des droits humains est "accablant".


 

L’année dernière, le bilan de la COP 26 de Glasgow a été considéré un échec. Les engagements pris étaient insuffisants et, de toute façon, ils n’ont pas été tenus. Depuis lors, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres alerte sans cesse sur la situation, "pitoyablement pas à la hauteur".
Les politiques actuelles conduisent à elles seules à une augmentation de 2,8°C. Même si tous les pays tenaient leurs promesses, le monde serait sur une trajectoire de réchauffement de 2,4 ºC d’ici la fin du siècle.


 


 

On se souvient avec attendrissement de l’Accord de Paris, lors de la COP21, en 2015 : On allait limiter le réchauffement nettement en dessous de +2 °C par rapport l’ère préindustrielle, si possible +1,5 °C.

On ricane.
Les COP sont des "machines à greenwashing", comme le dit Greta Thunberg.
Il va de soi qu’il faut réagir, agir. Et on n’a rien trouvé de mieux que la bonne vieille désobéissance civile de Henry David Thoreau (1817-1862), suivi par John Rawls (1921-2002) et Jürgen Habermas (né en 1929), qui ont ceci de commun qu’ils la définissent comme non-violente.

Ces derniers temps, pour dénoncer la fascinante inaction climatique des gouvernants, des activistes de plusieurs collectifs s’en sont pris aux œuvres d’art des musées, La Haye, Potsdam, Melbourne, ou Londres, le dernier haut fait d’armes, ayant eu lieu, hier, samedi 5 novembre 2022, au Prado à Madrid, avec Francisco Goya comme supporter.


 

Alors oui, c’est bien visible, et on en parle dans les médias, où, de toute façon, depuis cet été 2022 catastrophique, les alertes commencent à figurer régulièrement, en prenant pratiquement toute la place des JT.
Mais il est permis d’émettre les plus grands doutes sur l’efficacité de telles actions. Comme le disait Patrice Leconte des films, les tableaux sont des "objets gentils", il n’y a aucune raison de les agresser même s’il n’y a pas de grand dégât. On peut dire aussi que l’art et la vie intellectuelle des sociétés sont bien les seuls bienfaits qu’a permis le capitalisme. On peut enfin aller plus loin : Il serait intéressant de savoir le nombre de gens, dans le monde, qui n’ont jamais mis les pieds dans un musée, et ignorent l’existence de "La Maja desnuda", tout autant que celle de "La Jeune Fille à la perle" ou des "Tournesols". On peut donc se demander à qui, à quelles classes sociales, s’adressent ces activistes agités, voire contre-productifs.


 

D’autres méthodes de prostestations plus ciblées sont plus compréhensibles et tout aussi visibles. Hier samedi, par exemple, l’interruption du match de rugby entre le Stade toulousain et le Stade français. Ou, mieux, la mobilisation contre les jets privés devant le terminal 2 de l’aéroport Nice Côte d’Azur, et à l’aéroport d’Amsterdam Schiphol. Ou encore, au mois d’août, à Toulouse, alors que la sécheresse faisait rage, que l’eau était rationnée et que le terrains de golf bénéficiaient d’une dérogation, le bouchage des trous des greens, avec du ciment.


 

"Si vous n’aimez pas ce qu’ils font, alors ne vous contentez pas de chicaner et faites quelque chose que vous jugez meilleur, qui soit plus positif et efficace", dit Rupert Read, professeur à l’université d’East Anglia, promoteur du "principe de précaution" en 2014, et ancien porte-parole de Extinction Rebellion.

Alors quelle désobéissance civile, et quoi faire, étant donné qu’il existe encore des climatosceptiques, dont pas mal sont au pouvoir ? Ou pire, étant donné que pullulent sur la Terre, des responsables qui ont parfaitement conscience de la situation, mais sont trop impliqués dans des maelströms d’intérêts contraires ici et maintenant, pensent que eux s’en sortiront, et se disent "Après moi le déluge". Comme Madame de Pompadour à Louis XV, qui reprit, dit-on, la formule en parlant de son dauphin, le futur Louis XVI.

Bonne lecture :

* Greta Thunberg, éd., The Climate Book, Londres, Penguin Group, 2022. Le Grand Livre du Climat. Manuel pour changer le monde, traduction de Alex Fouillet, Paris, Kero 2022.


 

La programmation de Arte.



Samedi 10 septembre 2022

 

Cet été 2022, le Journal du site de Jeune Cinéma s’est interrompu, pour un grand check up et une réfection interne.
Pendant ce temps, dans le monde entier, l’été fut dramatique, les températures extrêmes, les feux et les eaux se liguant contre les humains de façon inédite. Pourtant, personne ne pouvait dire "on ne s’y attendait pas". Il y a 40 ans que les chercheurs alertent.
Voilà, c’est maintenant, c’est à partir de maintenant.

En ce début d’automne, qui semble apaisé à Paris, mais ni au Pakistan, ni en Californie par exemple, quelques réflexions, après le piratage informatique, le 8 septembre 2022, d’un des serveurs qui nous hébergent.


Hier, vendredi 9 septembre 2022, le programme de la journée était chargé.

Il y avait le Festival international du film de Toronto 2022 (TIFF), 47e édition, qui avait commencé (8-18 septembre 2022), avec une belle sélection non compétitive et pourtant une distribution de prix.


 

On aurait bien aussi présenté le festival international de la ville balnéaire de Vilissingen aux Pays-Bas, Film By the Sea 2022, 24e édition qui se concentre sur les adaptations de livres et les films de langue française (9-18 septembre 2022).


 

Hier aussi, commençait la Fête de l’Huma 2022, 87e édition (9-11 septembre 2022).
Cette année, elle a déménagé et a lieu sur l’ancienne Base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge et du Plessis-Pâté, à cause de l’implantation du Village des médias des JO 2024 sur le terrain qu’elle occupait ces dernières années à La Courneuve.


 

Comme toujours, on privilégie les concerts (4 scènes), le Village du livre, et un riche programme cinéma avec des films et des invités remarquables.
Hier, par exemple, est passé en avant-première, un film très instructif qu’il ne faudra pas rater à sa sortie (le 23 novembre 2022) : La (Très) Grande Évasion de Yannick Kergoat & Denis Robert (2022).


 

Cette année, on est heureux de constater qu’on s’y réoccuppe du climat, avec Alternatiba, et qu’il y a au moins une soirée spéciale climat, ce soir, à 19h30.
En 2019, il y avait eu une grande marche pour le climat, et une soirée "Justice climatique/Justice sociale". En 2020, la fête ayant été annulée à cause du covid, la ville de La Courneuve avait déclaré l’urgence climatique. Mais, en 2021, à notre grande consternation, le climat et l’environnement avaient disparu des préoccupations, ce qui nous avait semblé incompréhensible.


Hier, on aurait aussi, bien sûr, évoqué le début du Festival d’Automne 2022, dont la 51e édition aura lieu dans 60 lieux culturels à Paris et en Île de France (9 septembre-31 décembre 2022).

On aurait noté qu’il n’est plus question de "cinéma", mais d’arts visuels, notamment avec Tsai Ming-liang au Centre Pompidou (25 novembre 2022-2 janvier 2023).


 


On aurait aussi parlé de la Nuit de l’ENS, 5e édition, après deux ans d’absence.

De 18 h à minuit, il y a eu des événements gratuits : 41 conférences, 7 ateliers, 7 concerts et 1 pièce de théâtre pour parler de ce qui caractérise le mieux notre époque : l’incertitude.


 


Enfin, il est probable qu’on aurait évoqué la mort de la reine Elisabeth II, qui a éclipsé, dans absolument tous les médias, toutes les autres informations sur l’état du monde.
Sans doute en citant quelques films, The Queen de Stephen Frears (2006), Le Discours d’un roi (The King’s Speech) de Tom Hooper (2010), ou The Crown, la série Netflix créée par Peter Morgan (2016).


 


Et puis quelque chose est arrivé : le site de Jeune Cinéma est devenu inaccessible sur Internet, à partir de jeudi soir, 17h30.


 


 

Notre hébergeur, Zedd, lui-même impacté et coupé du monde, nous a expliqué par mail qu’il s’agissait d’une attaque informatique de grande importance sur des serveurs du "datacenter écoresponsable Mangin" de Grenoble, auquel nous sommes rattachés.

Après 24 heures d’attente, grâce à son savoir-faire, Zedd a, au moins, rescuscité les sites, sinon réparé les infrastructures. Il n’y a pas eu de demande de rançon, comme on voit à la télévision, les incidents ne sont pas tous dignes de narrations poétiques, et les pirates informatiques des grands chemins sont sans doute de tous genres. Ce qui est sûr, c’est que le temps des petits génies est dépassé, et c’est quasiment avec nostalgie qu’on se souvient de Wargames de John Badham en 1983, le début d’une décennie qui siffla la fin de la récréation.


 

Les grands voyous sont en train de supplanter les petits blagueurs. On retient que les épisodes style The Great Train Robbery (1903) se multiplieront dans notre grand Far West mondial.


 

On se souvient aussi des incendie de OVH, en mars 2021, à Strasbourg.


 


 

Ces 24 heures obscures furent donc l’occasion d’une nouvelle prise de conscience.
Des prises de conscience, on en est pétri, c’est à coup de ces déclics, de ces iskra, qu’on grandit, qu’on devient qui on est. Au long des années, il y a eu surtout Karl Max et Bertolt Brecht, (et pas mal d’autres), qui constituaient, sans à-coups, une vision du monde cohérente.

Mais la première (prise de conscience) d’adulte, c’était avec le livre de Pablo Servigne & Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer, en 2015. En une nuit, un livre qui se lit comme un polar, révélait un futur jamais envisagé, qui dépassait de très loin les perspectives habituelles. Apparemment, il y a eu une réédition en poche, et Yves Cochet, les y a rejoints.


 

Du coup, on était remonté aux origines intellectuelles de cet ouvrage, et on avait reconstitué, sur le site, une vaste bibliographie de l’Anthropocène. Il y avait des décennies que ces idées couvaient, peut-être même qu’on aurait pu remonter à Thomas Malthus, mais rien n’avait vraiment filtré, les puissants sceptiques et les divers autres intéressés devaient faire barrage. Au début des années 1970, on lisait Le Sauvage, qui a survécu, mais on ne connaissait pas le Rapport Meadows. qui a été réédité.

Mais cette fois, en ce début d’automne 2022, en cette année particulière, il y a eu un nouveau ressort. On est allé voir de plus près ce qu’impliquait le site de Jeune Cinéma, qui, au départ, n’avait d’autre ambition que celle de numériser ses 50 années de papier.
Sur le site de notre hébergeur éco-responsable, on a considéré les bonnes pratiques.


 


 

Après cet été terrible, avant cet hiver qui s’annonce "compliqué", comme les gens ont pris l’habitude de dire comme euphémisme pudique de "difficile" voire "tragique", même si on savait qu’Internet était un des agents du danger, lui-même en danger, on s’y réfugiait avec confiance.
On sait bien que ce ne sont pas les minuscules gestes individuels de "sobriété" du commun des mortels qui feront la différence, on connaît les grands responsables, l’absence de régulation délibérée des gouvernements complices, et l’inaction ostensible malgré les déclarations ostentatoires. On a bien repéré les innombrables dénis insouciants. On ne sait pas qui survivra, pas forcément les plus riches, ni les plus équipés. On veut juste penser qu’on a fait ce qu’on a pu, là où on était, être sûr qu’on a été de bonne volonté.

Une conclusion : il va falloir devenir plus sélectif et plus laconique.
Du coup, sans quitter Internet, cette merveille qui doit demeurer un "bien commun", on va aussi retourner aux bibliothèques rassurantes.

Bonne lecture :

* Tom Thomas, L’Impasse capitaliste. Travail, besoins et urgence écologique, Paris, Éditions Critiques, 2022.


 



Vendredi 22 avril 2022

 

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la Terre, 52e édition.
Avec pour thème L’Éco-anxiété.


 

Pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, l’humanité n’a plus que trois ans pour agir concrètement contre le réchauffement climatique.

On rappelle quelques organisations engagées depuis toujours dans cette juste lutte : Greenpeace ; WWF ; ATTAC Climat.

Et le journal Le Sauvage, précurseur.

On se souvient avec tendresse de la Convention pour le climat en 2019. Y a trois ans, ça passe vite, 3 ans.


 

On pense à Venise.


 

On voit des films sur Arte.

On considère que chacun peut y mettre du sien, gentiment, tout cool, pas de panique, voici quelques idées.


 

Et puis, on se marre de l’intérêt porté à cette question pourtant vitale, depuis les innombrables alertes des dernières décennies, et toujours aussi peu d’actualité dans les discours de ces longs mois de la campagne présidentielle française, comme dans les actes des faucons russes surveillés de près, et de tant d’autres, relégués dans les placards de l’actualité.
On se marre amèrement, on pleure sur le genre humain, sur la destruction, systématique et têtue, sur la civilisation terrienne gravement malade, en attendant le Big One final.
Les enfants qui ont été violés et tués en Ukraine ne le verront pas.


 



Samedi 12 mars 2022

 

"Ouvrons les yeux : paix et climat, même combat !" clame Médiapart.


 

Dans les années 1970, on lisait Le Sauvage, et on avait entendu parler du Jour de la Terre, c’était déjà le simple bon sens.


 

Et puis, dans les années 1980, il y a eu la nouvelle "le trou dans la couche d’ozone", c’était très tendance, avec des confirmations scientifiques et le "scepticisme" qui va toujours avec. On n’était pas encore très inquiet, la dite couche, c’était loin, il sembla même se résorber, et le temps passait vite, tout près lui, rythmé par les injonctions à la sacrée croissance, et les soucis afférant du néo-libéralisme en expansion. Cf. France culture.

En 2015, on a lu les ouvrages de Pablo Servigne et ses amis, et des tas d’autres livres qui mettaient en perspective une nouvelle vision du monde, comment ce monde interconnecté fonctionnait, combien il était fragile, et comme le climat jouait un rôle majeur dans son avenir. Sur le site de Jeune Cinéma, on a ouvert une rubrique Anthropocène. Cette même année, on a applaudi l’Accord de Paris sur le climat. Tout le monde disait : "Il est encore temps".

En 2019, sont arrivées de plus grandes urgences : les pandémies à rebond.
En 2021, il y a eu la désillusion de la COP26 à Glasgow.

On en était là. Le arbres cachaient la forêt.


 

En 2022, la guerre d’Ukraine, prévisible, se révèle clairement plus grave et infiniment plus dangereuse qu’une guerre locale. Il devient aveuglant que tout est lié, que l’espèce humaine et la planète dépendent du déni et de l’incurie des gouvernants, que les démocraties sont malades, et que les peuples sont hors du coup.


 

Depuis 2014, des marches sont organisées partout dans le monde, de façon irrégulière et désordonnée. On sait bien que les marches, les manifs, les pétitions et autres protests, c’est gentil, c’est nécessaire mais peu efficace.


 

Il est encore temps ? Pas sûr.
L’idée que cette guerre absurde pourrait nous permettre une décroissance sous contrôle n’est encore apparue dans aucun discours de campagne présidentielle. La présente horreur rend muet.
Alors il est seulement juste temps d’aller marcher pour dire qu’on ne se résigne pas à l’hypothèse d’une fin du monde si proche.


 

Alors aujourd’hui, on descend dans la rue, sans illusion, mais parce qu’on ne peut faire que ça, on marche pour le climat pour son propre compte, ou avec l’organisation qu’on préfère, par exemple : Reporterre ; la Ligue des droits de l’homme ; ATTAC ; Extinction Rebellion ; Action non-violente COP21 (ANV-COP21) ; Alternatiba ; Les Amis de la Terre ; Oxfam ; Greenpeace...

Tous les lieux de rassemblement en France.
À Paris, le rendez-vous est Place de la Nation, à partir de 14h00.

Sur France Culture, une série documentaire de Nedjma Bouakra, réalisée par Thomas Dutter : Écocide - Qualifier le crime.



Jeudi 24 février 2022

 

En 1918, on disait "Plus jamais ça !" La préférée de Georges Brassens, on l’a quand même appelée la "Première" Guerre mondiale.

Après 1945, on a dit la "Seconde" Guerre mondiale, et non pas la Deuxième, espérant signifier ainsi qu’il n’y en aurait pas de troisième.

On voyait les guerres locales, partout sur la Terre, comme d’habitude. On voyait les grands malades qui nous gouvernent, comme d’habitude. Et puis le 21e siècle, mondial, ne commençait pas bien, entre le réchauffement climatique et les pandémies, d’abord surprenantes, pourtant clairement en devenir.

Mais on se dit toujours que le pire n’est pas toujours sûr.
Une croyance qui vacille devant l’apparition du premier mélanome visible de la croûte terrestre humaine, aujourd’hui, c’est l’Ukraine.


 


 



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