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À propos du 8 mars 2015
Brèves
publié le dimanche 8 mars 2015

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Old Gringo (dimanche 8 et lundi 9 mars 2015)


Dimanche 8 mars 2015

Alors, donc, 8 mars, aujourd’hui, c’est la Journée des femmes, partout dans le monde. Allons-y.

Les deux grands moments qui ont permis le bond en avant de la condition des femmes en Occident, c’est la généralisation des méthodes de contraception et la légalisation de l’avortement d’une part, le droit de vote d’autre part.

Sur ces deux points, la France s’est montrée, obstinément, rétrograde, au long des décennies.
Encore aujourd’hui, on est loin du compte alors même qu’on continue à donner aux femmes une journée par an, que tant de gens appellent encore "Journée de LA femme", cette entité abstraite accommodable à toutes les sauces.

Et puis, sur la Terre, il n’y a pas que l’Occident.

Et tant d’autres choses sont nécessaires à la dignité et à la liberté des femmes.
La question essentielle et universelle du viol par exemple, qui devrait être capitale.

On pense avec admiration à la légendaire Phoolan Devi qui s’est défendue toute seule.
On se souvient du film terrible qu’a tiré de cette histoire Shekhar Kapur, La Reine des Bandits (1994).

On observe la pratique du viol, qui loin de régresser où que ce soit, semble parfois devenir de plus en plus courante et cynique, socialement justifiée et revendiquée même, un peu partout dans le monde.

À l’inverse, la foule peut impunément lyncher les violeurs (Nagaland, Inde, mars 2015).

Le lynchage, comme mode de justice ou de régulation, c’est pas mal non plus, dans le genre régression sauvage.
La foule, toujours informe, est sauvage.
Les hommes, seuls ou "en réunion", le sont-ils toujours, on veut dire, "au naturel" ?

On pense au film de Robert Mulligan, Du silence et des ombres ( To Kill a Mockingbird ) (1962).

On élargit l’affaire, on pense à Fury de Fritz Lang (1936).
On pense aux pogroms.
La haine des femmes ne serait qu’une spécificité parmi les innombrables saloperies du genre humain ?

On pense aussi à cette rigolade : sur la Terre, il y a un déficit de femmes de 85 millions de femme (105 garçons pour 100 filles).
Pourquoi ? C’est qu’en Asie, on se débarrasse volontiers des petites filles. Tant pis pour les futurs mâles adultes qui n’auront personne à battre tous les matins.

En fait, la lutte des femmes pour leur survie (ou pour leur simple dignité) est un des éléments majeurs de tout progrès de civilisation, pour tous les sexes et tous les genres.
Nos "valeurs droitdel’hommistes", occidentales, considèrent que la diplomatie est un progrès de l’humanité par rapport à la guerre. Et c’est vrai que, malgré notre considération pour toutes les autres cultures, nous ne sommes pas prêts à relativiser ces valeurs.

En ce 8 mars 2015, honneur donc à celles (zet ceux) qui font le boulot !

Les grandes anciennes sacrément audacieuses

* Honneur à Lady Godiva (circa 1040)


 

* Honneur à Olympe de Gouges (1748-1793)


 

* Honneur aux suffragettes (1903)


 

* Honneur aux féministes historiques (1971)
Je ne suis pas féministe, mais… de Florence & Sylvie Tissot (2015), portrait de Christine Delphy.

Je ne suis pas féministe, mais... from Les mots sont importants on Vimeo.


 

Consultez son agenda à l’occasion de la sortie du DVD.

Et puis tiens, dans la foulée, deux souvenirs :

L’Hymne des femmes, paroles et musique par la Cie Jolie Môme.

Et une manif ancienne de 1971

* Honneur aux Femen (2008)


 

* Honneur, enfin, aux petites nouvelles pleines d’énergie et de joie (2015)


Lundi 9 mars 2015

Bon, le 8 mars est passé, elles ont eu leur petit cadeau, les femmes.
On va pouvoir recommencer à les battre tous les matins. Elles savent pourquoi.

Prolongation :
On pensait hier, avec affection, à Phoolan Devi.

Aujourd’hui, nous qui sommes si pacifistes, nous pensons avec la même affection aux Amazones, avec un petit faible pour Penthésilée, la reine guerrière, aimée par Kleist (1877-1811), Gracq (1010-2007), et André Engel (né en 1946), qui, en 1981, la mit sur une scène, avec ses chiens.

La reconnaissance mutuelle de deux ennemis, Achille et Penthésilée, leur amour fou, immédiat, impossible - c’est quand même ce qui constitue nos rêves, nous autres Occidentaux.
Au point que nous ne voulons pas savoir lequel a finalement tué l’autre en premier, ni qui a raison, Kleist ou Diodore de Sicile.


 

JC en ligne directe (mars 2015)

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