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Lettres au père Jacob (2009)
de Klaus Härö
publié le jeudi 10 mars 2016

par Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 9 mars 2016


 

Les films finlandais qui sortent à Paris se comptent sur les doigts d’une main - deux entre 2012 et 2014.

Aussi saluons l’apparition de celui de Klaus Härö, Postia pappi Jaakobille, en finnois dans le texte.

Apparition tardive, puisque le film a mis sept ans pour traverser la Baltique et l’Allemagne. Il avait constitué une des excellentes découvertes annuelles du festival de Mannheim-Heidelberg en 2009 et nous lui avions fait écho dans notre compte rendu du festival (Jeune Cinéma n° 329-330, printemps 2010).
Faute d’avoir pu revoir le film (son attaché(e) de presse ne nous ayant pas convoqués), nous reprenons ce que nous avions écrit à l’époque à propos de ces Lettres au père Jacob.


 

Le film de Klaus Härö a décroché le Grand Prix du jury (présidé par l’actrice hollandaise Johanna ter Steege).

Ce huis clos entre une détenue et un prêtre villageois qui l’a fait libérer pour qu’elle lui serve de gouvernante-secrétaire, nous a paru côtoyer parfois d’un peu près les gouffres dreyero-bergmaniens.


 

Le prêtre - aveugle, il correspond avec des centaines de fidèles lointains - est d’une bonté dégoulinante, qui est heureusement contrebalancée par la méchanceté du personnage féminin, tout de dureté silencieuse. Jusqu’à la fin, nous espérâmes la voir échapper à la rédemption. Hélas, la mort du prêtre lui fait découvrir le chemin du rachat.
Nonobstant, le film est réussi. Le jeu des rapports entre ces deux âmes perdues est suffisamment tendu pour que ses 74 minutes passent comme lettre à la poste.
Le film a d’ailleurs représenté son pays aux récents Oscar.


 

Dans notre souvenir, c’est surtout la puissance remarquable du personnage féminin (Kaarina Hazard), qui a gardé toute sa présence. L’image un peu trop angélique du bon prêtre s’est évaporée. Reste une tonalité générale extrêmement soutenue, sans concession ni dérapage. Des films comme Jeune Cinéma aimerait découvrir plus souvent.

Et puisque de bonnes âmes ont sauvé ce Grand Prix de Mannheim de l’oubli, pourquoi ne pas rêver de voir surgir, un jour sur nos écrans, d’autres perles recueillies là-bas, comme Win/Win de Jacob Van Heeusden (2010), Ana y Lola de Sabrina Farji (2010) ou Silent City de Threes Anna (2012) ?

Distributeurs, encore un effort…

Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe, mars 2016

Lettres au père Jacob (Postia pappi Jaakobille). Réal, sc : Klaus Härö ; sc : Jaana Makkonen ; ph : Tuomo Hutri ; mont : Samu Heikkilä. Int : Kaarina Hazard, Heikki Nousiainen, Jukka Keikkonen, Esko Roine (Finlande, 2009, 74 mn).

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