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Semaine télé du 30 octobre au 5 novembre 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 30 octobre 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

On préfère les grands écrans, dans des vraies salles de cinéma

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 30 octobre 2021

 

20.50 : Marquise de Véra Belmont (1997), Club
Inédit. Véra Belmont est sans doute une plus grande productrice (et audacieuse : Vecchiali, Fleischmann, Guérin, Mordillat, Rosi, Moretti, etc.) que réalisatrice - une poignée de titres assez intéressants, qui n’ont pas eu le succès qu’ils auraient pu connaître : Rouge Baiser (1985) et la guerre froide dans les foyers français, Mélina (1991) sur Kafka et sa fiancée. Ici, un sujet inconnu, l’histoire de la Du Parc, comédienne de la troupe de Molière, et de ses amours dans le milieu du théâtre et de la cour de Louis XIV. Sophie Marceau n’est pas si mauvaise que ça (elle déclara détester le film), et Bernard Giraudeau en Molière et Lambert Wilson en Racine sont loin d’être ridicules.

20.50 : Asphalte de Denis Amar (1981), Classic
Inédit. Apparemment, il s’agit du premier titre d’Amar proposé sur le câble depuis sept ans (et par ailleurs de son premier film). Il est vrai qu’à partir de 1997, il n’a plus œuvré que pour la TV. Il pratiqua, entre Asphalte et Saraka Bo, son dernier film, un cinéma d’action, pas désagréable car reposant sur des interprètes sérieux - les deux Richard, Berry et Bohringer, dans L’Addition (1984), Michel Serrault et Wadek Stanczak dans Ennemis intimes (1987) et ici, Carole Laure, Jean-Pierre Marielle et Jean Yanne, en danger sur l’autoroute des vacances.

22.20 : L’Étau d’Alfred Hitchcock (1969), OCS Géants
Inédit. On se sent obligé de le signaler, eu égard à sa rareté, mais même les hitchcockiens de haute volée reconnaissent qu’il ne s’agit pas d’un de ses meilleurs films - on pourrait même dire que c’est le pire de ses deux dernières décennies. Passer, comme interprète principal, de Paul Newman à Frederick Stafford, est délicat et la participation française (Noiret, Piccoli, Claude Jade, Michel Subor) est à la limite de la caricature. Mais que le grand Alfred allait-il faire dans cette galère ?

22.25 : Armaguedon d’Alain Jessua (1977), Classic
De nouveau un film inédit de Jessua - plus que deux. Bon exemple du cinéma de l’inquiétude que l’auteur a presque systématiquement pratiqué. Pas d’imprégnation lente comme dans Jeu de massacre (1967), on est dans le lourd immédiatement : Jean Yanne est un poseur de bombes et cherche à éliminer les grands de ce monde, comme dans" La Java des bombes atomiques" de Vian. Alain Delon en psychiatre n’est pas beaucoup plus crédible qu’en savant fou dans Traitement de choc, mais la bande musicale est signée Astor Piazzolla, que l’on peut écouter les yeux fermés. Cf. Alain Jessua l’oublié.

22.40 : Portrait de Véra Belmont de Jérôme Wybon (2021), Club
Inédit. Pour compléter le film de 20.50, un doc qui semble avec raison insister sur son travail de productrice (sous-titre : "Véra Belmont, produire à l’instinct"). Il faut reconnaître que la liste des films qu’elle a produits est impressionnante : 48 entre 1960 et 2016. On lui pardonnera Tendres cousines de David Hamilton (1980) et Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat (1980) en songeant à de véritables aventures comme Diesel de Robert Kramer (1985), Le Mariage à la mode de Michel Mardore (1973) ou Souvenirs d’en France d’André Téchiné (1975).

00.10 : Rendez-vous avec la peur de Jacques Tourneur (1957), TCM
Cf. note du 31 octobre 2017.

 

Dimanche 31 octobre 2021

 

20.40 : Soirée horrifique
Y a-t-il eu un bug dans la programmation ? Ou est-ce pour saluer Halloween ? Quatre chaînes de différents bouquets n’annoncent que des films d’horreur ou fantastiques. L’embarras du choix : à 20.40, Panic sur Florida Beach de John Landis (1993) sur OCS Géants, et Sleepy Hollow de Tim Burton (1999) sur Paramount Channel) ; à 20.50, L’Exorciste de William Friedkin, 1973, TCM) ; à 22.15, Tremors de Ron Underwood (1990) sur OCS Géants ; à 22.40, Amityville de Andrew Douglas (2005) sur Paramount Channel ; à 23.00, Poltergeist de Tobe Hooper (1982) sur TCM ; à 23.15, The Only Child de Lee Cronin (2019) sur OCS Choc. Et ça dure toute la nuit.

20.50 : Soirée Claude Chabrol, Classic
Rien d’inédit - comme sur toutes les chaînes du bouquet Ciné+. Mais ce sont deux des meilleurs titres du maître : à 20.50, Les Fantômes du chapelier (1982) d’après Simenon, qui lui a toujours réussi, avec Michel Serrault et Charles Aznavour. Et à 22.45, Violette Nozière (1978), avec Huppert et Jean Carmet. Rien à jeter.

22.30 : Le Vilain d’Albert Dupontel (2009), OCS City
Pas inédit, mais pas passé depuis le 1er juin 2016.

 

Lundi 1er novembre 2021

 

20.50 : Le Cerf-volant de Randa Chahal Sabbag (2003), Club
Inédit. La réalisatrice, morte trop tôt (en 2008, à 54 ans), n’est connue ici que par trois films, Écrans de sable (1991), Civilisées (1999) et celui-ci, son dernier. Les cerfs-volants, c’est ceux que les enfants libanais font flotter au-dessus de la frontière et sur lesquels tirent les militaires israéliens. Se greffe sur la situation une (belle) histoire d’amour interdit - qu’est devenue Flavia Bechara, l’actrice principale ? Grand prix du jury à la Mostra 2003.

22.10 : En toute innocence d’Alain Jessua (1988), Club
L’exploration de l’œuvre inédite de Jessua continue. Ce soir, retour au classicisme avec un polar psychologique, adapté d’André Lay, écrivain à la chaîne - 150 romans au Fleuve Noir. Pas de grande surprise, donc, mais une interprétation soignée : la confrontation entre Michel Serrault, paralysée mutique, et Nathalie Baye, sa bru, est bien plaisante. Suzanne Flon, en vieille gouvernante fidèle, est toujours au sommet.

00.10 : Coplan sauve sa peau d’Yves Boisset (1968), Classic
Inédit. Le premier titre de Boisset, tourné en hommage aux films que ce cinéphile pointu admirait et intitulé Les Jardins du diable. Mais le producteur, déçu par le résultat, l’a fait transformer au montage et contraint le réalisateur à changer son héros en Coplan, les romans de Paul Kenny étant alors très à la mode. Reste une série B qui nous avait bien amusés à l’époque, avec des acteurs (Claudio Brook, Bernard Blier, Jean Servais, Klaus Kinski, Hans Meyer) qui n’hésitent pas à en faire des kilos.

 

Mardi 2 novembre 2021

 

20.50 : Play d’Anthony Marciano (2019), Émotion
Inédit. Troisième titre du tandem Marciano-Max Boublil - enfin un film presque réussi. Sans être forcément concerné par cette comédie générationnelle, on peut y trouver un certain plaisir (250 000 entrées tout de même), grâce aux acteurs, jeunes - Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi, Arthur Périer - et moins jeunes - Noémie Lvovsky et Alain Chabat.

20.50 : La Fille de d’Artagnan de Bertrand Tavernier (1994), Famiz
Pas programmé depuis janvier 2017. Après le film de Boisset d’hier, on demeure dans le même registre - il faut dire que le film avait été commencé par Riccardo Freda et que Tavernier est arrivé pour éviter le naufrage en tentant de faire remonter la chose de la série Z à la série B. Freda n’était pas content du résultat, c’est pourtant incommensurablement meilleur que ce qu’il avait réalisé dans ses dernières années, La Salamandre du désert (1970) ou L’Iguane à la langue de feu (1971). Philippe Noiret, Sami Frey, Jean-Luc Bideau, Raoul Billerey, dans la peau des mousquetaires de Dumas et Sophie Marceau, flamberge au vent. On peut penser que les scénaristes avaient relu le roman de Cami, Le Fils des Trois mousquetaires (1947).

20.50 : Le Grand Voyage d’Ismaël Ferroukhi (2004), Club
Inédit. Premier film. Ce grand voyage va d’Aix-en-Provence à La Mecque où le héros, Nicolas Cazalé, doit conduire son père (Mohammed Madj) pour son ultime pèlerinage. Un road-movie exemplaire, donc, sans grands événements : tout repose sur la complicité qui s’établit peu à peu entre deux êtres qui ne s’entendaient pas. C’est très fort, et le prix de la première œuvre (Venise, 2004) était largement mérité. Depuis, Ferroukhi n’a pu tourner que Les Hommes libres (2011), également remarquable.

22.35 : Notre dame de Valérie Donzelli (2019), Émotion
Inédit. Jolie prescience de la réalisatrice : c’est le dernier film tourné avant l’incendie de la cathédrale. L’idée de faire gagner un concours d’architecture grâce à une maquette qui ne lui était pas destinée est neuve. Dommage que toutes les latences de la situation n’aient pas été exploitées, mais il y a quelques moments savoureux (ça arrive parfois chez Donzelli), encore une fois grâce aux acteurs : outre l’auteure, on y retrouve Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca, Bouli Lanners et Philippe Katerine.

 

Mercredi 3 novembre 2021

 

20.40 : Soirée Hirokazu Kore-Eda, OCS City
Deux films connus, mais qu’il est plaisant de revoir (malgré le flux d’inédits sur le bouquet voisin). À 20.40, Tel père, tel fils (2013), suivi de, à 22.40, Still Walking (2008).

20.40 : Soirée westerns italiens, OCS Géants
Deux inédits : d’abord Sartana dans la vallée des vautours de Roberto Mauri (1970). Le réalisateur a beaucoup tourné, entre 1958 et 1980 et le plus souvent n’importe quoi, comme ici. Mais le personnage de Sartana est intéressant : bien moins connu en France que Django ou Ringo, il fut le héros d’une vingtaine de westerns en Italie. À 22.00, Ringo au pistolet d’or de Sergio Corbucci (1966). Dans la série Ringo, on préfère comme interprète Giuliano Gemma plutôt que Mark Damon, mais on peut faire avec. Et le grand Sergio C. est en forme.

20.40 : Soirée La Mutante, Paramount Channel
Trois mutantes pour le prix d’une : à 20.40, La Mutante, l’originale de Roger Donaldson (1995), avec Natasha Henstridge, puis, à 22.40, La Mutante 2 de Peter Medak (1998), toujours avec Natasha H. Et enfin à 00.30, La Mutante 3 de Brad Turner, 2004). Pas de 4 pour ce soir.

20.50 : La Belle Époque de Nicolas Bedos (2019), Premier
Inédit. Sans doute le meilleur scénario de l’année 2019. Bedos avait déjà surpris avec Monsieur et Madame Adelman (2016), ici, il confirme son inventivité et son intelligence. Le postulat - récréer à la demande une situation intime ancienne, en reconstituant tout le contexte, décors, ambiance, langage et protagonistes - n’est pas seulement une variation sur Westworld, film et série, mais une plongée psychologique intense dans un chausse-trape temporel. Grande cavalerie d’acteurs, Auteuil, Cantet, Arditi, Podalydès, mais ce sont les actrices qui étonnent : Fanny Ardant, Doria Tillier et Lizzie Brochéré.

20.50 : Bone Collector de Phillip Noyce (1999), Frisson
Inédit. Bon polar new-yorkais, un peu daté (les moyens techniques ont évolué depuis), mais avec une belle performance de Denzel Washington, flic expert mais tétraplégique, qui guide Angelina Jolie dans une enquête sur les meurtres commis par un désosseur, titre du roman de Jeffery Deaver. Une rétrospective Phillip Noyce a commencé à la Cinémathèque le 27 octobre 2021.

20.50 : Une pure formalité de Giuseppe Tornatore (1994), Club
Inédit, ce qui est curieux, mais Tornatore n’est pas très prisé par les programmateurs (quatre titres en sept ans) - on attend toujours Novecento (1998)… Après Cinéma Paradiso (1988), il s’agit de son film qui a le mieux marché ; il faut reconnaître que l’antagonisme Gérard Depardieu-Roman Polanski fait passer les 110 minutes comme rien.

22.00 : Le Nettoyeur de George Marshall (1954), TCM
C’est la soirée des westerns inédits. Marshall, cinéaste besogneux sauf exceptions, a réalisé un remake de son film de 1939, Femme ou démon. Mais remplacer James Stewart par Audie Murphy et Marlene Dietrich par Marie Blanchard n’était pas un gage de réussite. La preuve.

 

Jeudi 4 novembre 2021

 

20.40 : Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda (2018), OCS City
Pour mémoire, dernier passage le 12 mai 2020. Mais après les deux films d’hier, c’est l’occasion de se retremper plus largement dans l’univers de K-E.

20.40 : Les Ailes du désir de Wim Wenders (1987), OCS Géants
Inédit, à moins que l’on n’ait jamais jugé nécessaire de le signaler, ce qui est peu probable. Le plus beau film de WW, toutes catégories, un chef-d’œuvre vu x fois sans que son impact diminue. Le voyage de Damiel (Bruno Ganz) et Cassiel (Otto Sander) dans et au-dessus de Berlin, l’amour ébloui du premier pour Marion (Solveig Dommartin) qui lui fait abandonner l’angélisme pour la terre ferme, etc., tout est admirable. De quoi pardonner à l’auteur la tristesse de la plupart des films qu’il nous a montrés depuis.

20.40 : Le Shérif aux mains rouges de Joseph M. Newman (1959), Paramount Channel
Inédit. Après Fort Massacre, la semaine dernière, la chaîne nous offre un autre western du même Newman, de nouveau avec Joel McCrea. Le titre français est inutilement insistant - en VO, le titre, The Gunfight at Dodge City décrit mieux le contexte. Aussi efficace et plaisant que les divers titres de JMN.

20.50 : Soirée Ida Lupino, Classic
La totale ou presque (quatre films sur sept). Pas tous inédits, mais qu’importe. La renommée de l’actrice-réalisatrice grandit, de façon un peu extrême - Hard, Fast and Beautiful (1951), revu récemment au festival Lumière, est d’une banalité standard et les raffinés qui ont regardé jusqu’au bout Dortoir des anges (1966), passé sur Classic le 22 décembre 2016 savent que le génie n’est pas toujours au rendez-vous. Il n’empêche que les quatre titres de ce soir valent d’être (re)vus. À 20.50, Le Voyage de la peur (The Hitch-Hicker, 1953), son chef-d’œuvre ; à 22.50, Bigamie (The Bigamist, 1953) ; à 00.10, Faire face (Never Fear, 1949) et à 01.30, Avant de t’aimer (Not Wanted, 1949). En intermède, un doc, et pour une fois pas signé par les sœurs Kuperberg, mais par Géraldine Boudot, à 22.00, Ida Lupino, la fiancée rebelle d’Hollywood (2021). Quelle soirée !

22.15 : Ne tirez pas sur le bandit de Norman Z. McLeod (1959), Paramount Channel
Inédit. Le réalisateur a tout fait, entre 1930 et 1961, mais surtout œuvré dans le comique, souvent de bonne façon - les Marx du début, Monnaie de singe (1931, et Plume de cheval (1932), Le Couple invisible (1937), La Vie secrète de Walter Mitty (1947). Le souvenir lointain que l’on garde de ce western parodique n’est pas enchanté, mais il faut dire que Bob Hope était en fin de course et il était bien plus drôle dans Visage pâle, du même McLeod, en 1948. À revoir, car il y a Rhonda Fleming et Wendell Corey et parce que le scénario est signé William Bowers, auteur et dialoguiste particulièrement apprécié par Bertrand Tavernier.

 

Vendredi 5 novembre 2021

 

20.40 : L’Appel de l’or d’Edward Ludwig (1954), OCS Géants
Inédit. Merci à la chaîne d’aller chercher des produits aussi distrayants, des films avec de vrais morceaux d’aventure dedans. Le titre original est explicite : Jivaro. On sent immédiatement le danger. Un générique très moyen de gamme, Fernando Lamas, Richard Denning et Brian Keith n’ayant jamais été des stars. Mais il y a Rhonda Fleming (comme hier) et Rita Moreno, qui n’était plus la Zelda de Chantons sous la pluie et pas encore l’Anita de West Side Story.

20.50 : Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet (1995), Club
Pour mémoire - mais il n’est pas passé depuis le 27 mars 2017 -, car le film demeure le plus beau de son auteur, chant du cygne superbe.

22.15 : Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974), OCS Choc
Pour mémoire, car la tronçonneuse a déjà fonctionné plusieurs fois depuis 2014. Mais un bon bain de sang est toujours requinquant.

22.30 : Les Pièges de Broadway de Robert Mulligan (1960), Classic
Inédit. Un Mulligan du tout début - son deuxième film. L’auteur n’avait pas encore atteint la renommée et il devra attendre Du silence et des ombres, deux ans plus tard. Et, malgré Tony Curtis et Debbie Reynolds, The Rat Race est sorti durant l’été 1961, sans grand écho. Il vaut d’être vu, à la lumière de la filmographie de Mulligan, car, même si le scénario est de Garson Kanin, dont l’univers n’a que peu de points communs avec lui, on y perçoit déjà sa tonalité spécifique et les deux protagonistes annoncent le couple Natalie Wood-Robert Redford de Daisy Clover (1965).



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