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Semaine télé du 5 au 11 septembre 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 5 septembre 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 

©Gary Monroe, Woman in hotel room, Essex Hotel, 1984.

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 5 septembre 2020

 

20.40 : Une vie cachée de Terrence Malick (2019), OCS Max
Le dernier film du cinéaste, moins perdu dans ses méditations transcendantales et que l’on retrouve avec plaisir. Certes, on sent qu’il se contient afin de raconter son histoire et qu’il aimerait de temps en temps débrider sa caméra pour parcourir la montagne tyrolienne. Mais la narration prend le pas sur les débordements et on s’intéresse fort à l’histoire de ce paysan autrichien réfractaire à l’organisation nazie. Et on en prend plein les yeux.

20.40 : L’Année des méduses de Christopher Frank (1984), OCS Géants
Lit-on encore les romans de Frank ? Voit-on encore ses films ? Sa notoriété dans les années 70 et 80 n’était pas usurpée et il fut un scénariste très recherché (Deville, Costa-Gavras, Granier-Deferre). Les cinq films qu’il a réalisés entre 1982 et 1994 étaient, comme Josepha (1982) et Femmes de personne (1984), tout à fait visibles. Il dirigeait bien les actrices, Miou-Miou, Marthe Keller, Fanny Cottençon et surtout Caroline Cellier (elle eut un César pour Les Méduses). Saint-Tropez, la bourgeoise parisienne en vacances, les gigolos, tout ce décor un peu frelaté résiste-t-il au temps ? À vérifier. En tout cas, il y a trente-six ans, ça passait.

20.50 : Slacker de Richard Linklater (1991), Club
Un inédit à plus d’un titre, sur le câble et dans nos salles, puisque ce titre n’a laissé aucune trace dans l’exploitation. Il faut dire que c’était le premier film de Linklater, qui en a tourné une bonne vingtaine depuis, dont beaucoup d’intéressants, et qu’il n’y avait au générique que des inconnus (qui le sont d’ailleurs restés). Donc une découverte totale.

20.50 : Pour une nuit d’amour d’Edmond T. Gréville (1947), Classic
Un film de Gréville sur le câble, c’est toujours une rareté - cinq titres en six ans, il y a encore de quoi découvrir. Ce n’est pas la plus connue des nouvelles de Zola que ETG a adaptée là, mais il en a fait quelque chose d’étonnant, bien moins grinçant que son ton habituel. Odette Joyeux et Roger Blin, là-haut, à Cros-de-Cagnes, mais surtout Alerme et Sylvie, dans leur meilleure forme.

22.15 : Le diable souffle d’Edmond T. Gréville (1947), Classic
Cf. note du 16 décembre 2017.

22.25 : Harem d’Arthur Joffé (1985), OCS Géants
L’auteur avait démarré fort : une Palme d’or du court à Cannes avec Merlin ou le cours de l’or (1982), un premier film, celui-ci, avec Nastassja Kinski et Ben Kingsley, qui fut un succès (quelques César mineurs). Et puis rien : cinq ans pour tourner Alberto Express (avec Sergio Castellito), treize pour Que la lumière soit ! (1998), dix-neuf pour Ne quittez pas ! (2004). Le désert ensuite. Il en a fait un film, Le Feu sacré, sorte de journal du vide, entre scénarios refusés, projets enlisés et attente de la commande, qu’il a terminé en 2014 mais qui n’est jamais sorti. Et pourtant Harem était un bon film, comme on peut le vérifier.

 

Dimanche 6 septembre 2020

 

20.40 : American Woman de Jake Scott (2018), OCS City
Pas vu, car uniquement sorti en VOD. De ce fils de Ridley, on ne connaît que son film d’aventures historiques, Guns 1748 (1999). Mais un film avec Sienna Miller et Christina Hendricks, la superbe Joan Holloway de la série Mad Men et la Billy de Lost River de Ryan Gosling (2014), ne peut qu’être regardable.

20.50 : Les Veuves de Steve McQueen (2018), Frisson
McQueen ose un film de genre ! Et il le réussit, comme il a réussi tout ce qu’il a fait depuis Hunger (2008). Et comme on s’en rendra compte lorsque sortiront ses deux derniers films (produits par la télé anglaise), Lovers Rock et Mangrove, étonnante reconstitution du Londres jamaïcain des années 70. Ici, les veuves sont des ex-femmes de braqueurs qui décident de passer elles aussi à l’action. Et s’en sortent mieux que les défunts.

20.50 : Ben Is Back de Peter Hedges (2018), Émotion
Hedges, scénariste puis réalisateur, a toujours su décrire avec justesse ses personnages d’enfants ou d’adolescents - c’est lui qui écrivit Gilbert Grape de Lasse Hallström (1994). Le Ben en question est son propre fils, Lukas, qui a eu une permission de son centre de désintoxication pour passer Noël en famille. Le film échappe aux clichés et Julia Roberts se donne à fond dans son rôle de mère courageuse.

20.50 : Où est passé Tom ? de José Giovanni (1971), Classic
Un Giovanni rare et mal considéré. C’est pourtant un de ses films les plus justes, grâce à Rufus et Alexandra Stewart, un film de grand espace (la montagne), renouant avec l’inspiration de La Loi du survivant (1966), dépourvu de la mythologie polardesque un peu frelatée de l’auteur.

22.20 : Une nuit de Philippe Lefebvre (2012), OCS Choc
Dernier passage le 17 novembre 2015. Polar classique, mais sans fioritures ni glaucité complaisante à la Olivier Marchal. Roschdy Zem est un roc, comme d’habitude, et Sara Forestier nous surprenait encore.

 

Lundi 7 septembre 2020

 

20.40 : La Maison du lac de Mark Rydell (1981), OCS Géants
Cf. note du 27 janvier 2019.

20.50 : Maggie d’Henry Hobson (2015), Frisson
Inédit. Pas facile d’œuvrer dans le genre du film de zombie après la série The Walking Dead, qui a exploré toutes les situations envisageables. Sauf peut-être la face intimiste du drame, comme ici, le père luttant pour que sa fille puisse vaincre le virus qui va la transformer. On avait oublié que Schwarzenegger était un acteur et que Abigail Breslin avait eu un avenir après Little Miss Sunshine.

20.50 : Amin de Philippe Faucon (2018), Club
Inédit. La sympathie active qu’éveille la filmographie de l’auteur ne doit pas faire oublier qu’il lui arrive de ne pas toujours atteindre sa cible, comme cette fois-ci. Le désir de démonstration est-il trop fort ? Grosso modo, c’est la situation de L’Amant de lady Chatterley, sauf que la lady est une bourgeoise provinciale et le garde-chasse un jardinier, Sénégalais clandestin. On est de tout cœur avec le couple, so what ?

22.05 : Frankenstein de Kenneth Branagh (1994), OCS Max
Curieusement inédit, les titres de Branagh ayant été, pour la plupart, programmés. Entre deux adaptations de Shakespeare, sa spécialité à l’époque, KB s’attaque au roman de Mary Shelley et au mythe du démiurge. Et s’en sort fort bien - il faut reconnaître qu’il ne ratait pas grand-chose alors. Il reprend le rôle tenu par Colin Clive dans la première version et Robert De Niro celui de Boris Karloff. Branagh s’offre même un père (Ian Holm) et une sœur adoptive (Helena Bonham Carter). Les fervents des seconds rôles ont droit à John Cleese (ex-Monty Python) et Hugh Bonneville (futur maître de Downton Abbey).

22.40 : Black Coal de Diao Yi’nan (2014), OCS Choc
Pas passé depuis le 6 février 2017, ce polar chinois ultra-noir peut être revu sans problème. Ça ne sonne pas comme un polar coréen ou taïwanais, ce n’est pas A Touch of Sin de Jia Zhanke, mais c’est bien tout de même.

 

Mardi 8 septembre 2020

 

20.40 : La Mutinerie de Buzz Kulik (1969), Paramount Channel
Cf. note du 30 janvier 2016.

20.50 : Mon bébé de Lisa Azuelos (2018), Émotion
Comme c’est inédit, on le signale, mais c’est strictement pour les admirateurs de Sandrine Kiberlain (qu’on voit beaucoup) et de Patrick Chesnais (qu’on voit un peu) et pour les fans de la réalisatrice de LOL (2008) et de Dalida (2016) - il doit y en avoir, puisque ce film a été vu par plus de six cent mille spectateurs.

22.30 : Au-delà des lois de John Schlesinger (1996), Paramount Channel
L’avant-dernier film de l’auteur à succès de Macadam Cowboy (1969) et de Marathon Man (1976), mais qui est pour nous avant tout celui de Billy le menteur (1963) et de Loin de la foule déchaînée (1967). Cette fois, un film de vengeance, explicite dès le titre original, Eye for an Eye, qui voit Sally Field traquer Kiefer Sutherland, le violeur de sa fille.

22.40 : Nous, le peuple de Claudine Bories & Patrice Chagnard (2019), Club
Tout ce que le tandem a signé depuis plus de dix ans, comme Les Arrivants (2009) ou La Règle du jeu (2014) offre une vision remarquable de quelques aspects de notre réalité immédiate. Ici, ce n’est plus une catégorie, immigrants ou salariés, qui est prise en compte, mais trois groupes, habitants de cité, taulards et lycéens, qui s’unissent pour rédiger un projet de constitution à examiner par le Parlement. C’est passionnant, bien que l’on sache que le résultat de leur activité sera parfaitement vain.

00.25 : Merci d’avoir été ma femme d’Alan J. Pakula (1979), Paramount Channel
Trois films de choix sur Paramount, la fête est rare. Le film de Pakula n’a pas été repris depuis février 2016. Ce n’est pas le chef-d’œuvre de son auteur, il semblait moins à l’aise dans la comédie que dans le thriller. Mais le plaisir de retrouver Jill Clayburgh et Candice Bergen est intact.

 

Mercredi 9 septembre 2020

 

20.40 : Proposition indécente d’Adrian Lyne (1993), OCS Choc
Cf. note du 31 mai 2019 - ce n’est pas si loin, mais le programme OCS est creux.

20.50 : Le Chant du loup d’Antonin Baudry (2018), Premier
Pour son premier film, le scénariste de Quai d’Orsay s’attaque à un sous-genre peu illustré dans le cinéma français, celui du drame de sous-marin - depuis Les Maudits de René Clément (1947), on devrait les compter sur les doigts d’une seule main… Garder l’attention dans un huis clos n’est pas si simple et Baudry y parvient presque constamment, bien aidé par ses acteurs, François Civil, Omar Sy, Reda Kateb et Matthieu Kassovitz.

20.50 : Soirée Robert Enrico, Classic
Une pleine soirée d’hommage, puisqu’elle nous mène de 20.50 à 03.30. En premier Les Grandes Gueules (1965), qui demeure un des plus grands westerns à la française du dernier siècle (scénario de José Giovanni d’après son roman Le Haut-fer), un des rares à avoir su allier paysages, actions et vérité des personnages. Avec Bourvil et Lino Ventura, certes, mais une bande de costauds, Jess Hahn, Michel Constantin, Jean-Claude Rolland qui pourraient sortir d’un film américain. On n’est plus surpris désormais, mais toujours admiratifs.
Ensuite, à 22.55, le doc que Jérôme Enrico a consacré à son père, Robert Enrico, bref passage sur la terre (2018), un vrai film de 85 mn, débordant de documents et de témoignages (entre autres sur Coup de foudre, film de 1977 brutalement interrompu).
Pour couronner la soirée, à 00.20, La Belle Vie (1962), son premier long, prix Jean-Vigo, un des rares films dans lequel la guerre d’Algérie était évoquée directement.
Et enfin, pour les insomniaques, à 02.00, Au cœur de la vie (1962) qui rassemble ses trois courts adaptés d’Ambrose Bierce, dont La Rivière du hibou, Palme d’or 62 et Oscar 64. Quelle nuit !

23.55 : Le Barbare et la geisha de John Huston (1958), TCM
On l’a déjà signalé lors de son unique passage, le 14 décembre 2017. Pour mémoire, car les années ne l’ont pas bonifié. Mais la coexistence de deux personnages aussi opposés que Huston et John Wayne n’a pas dû être simple sur le plateau. La geisha était Eiko Ando dont la filmographie paraît limitée à ce seul film.

00.20 : Trois gars, deux filles et un trésor de John Rich (1967), Paramount Channel
Bon, c’est déjà passé le 6 août 2017, mais c’est un des moins pires des films d’Elvis Presley de cette période. En VO, Easy Come, Easy Go, avec huit chansons écoutables, dont The Love Machine. Les deux filles du titre sont Dodie Marshall et Pat Priest, étoiles fugaces.

 

Jeudi 10 septembre 2020

 

20.40 : Le Cri du faucon de Tyler Nilson & Michael Schwarz (2019), OCS City
Film inconnu, comme ses réalisateurs, et sorti en VOD au début de l’année. Mais la présence de Shia LaBeouf et de Dakota Johnson est peut-être une caution.

20.40 : Feedback de Pedro C. Alonso (2019), OCS Choc
De nouveau un film uniquement sorti en VOD, comme cela semble désormais majoritaire. Il s’agit d’un premier film, donc pas de références. Si on aime Eddie Marsan, le Ray Donovan de la série, on doit y jeter un œil.

20.40 : La Rivière de Mark Rydell (1984), OCS Géants
La chaîne reprend sa bonne habitude de dénicher des titres oubliés. De Rydell, on ne voit guère passer sur le câble que Les Cowboys (1972) et, cette semaine encore, La Maison du lac (1981) - et jamais The Rose (1979), pourtant son meilleur film. Celui-ci ne semble pas avoir été repris depuis sa sortie. La situation évoque celle du Fleuve sauvage de Kazan (1960) : un terrain, des spéculateurs, un barrage, une inondation. Mais Rydell fait évoluer autrement son récit. Mel Gibson, sorti du Bounty et avant de replonger dans Mad Max 3, assure, aussi bien en agriculteur qu’en ouvrier d’usine. Sissy Spacek est égale à elle-même.

20.50 : Soirée vide sur Ciné+
Après un début de semaine qui a vu fourmiller les inédits, les derniers jours sont pénibles : uniquement des reprises de titres vus la veille ou l’avant-veille, vus il y a quelques mois ou vus l’an dernier. Ou jamais vus, comme Parties de chasse en Sologne (1979), tourné par Burd Tranbaree (masque de Claude-Bernard Aubert pour ses pornos), mais la présence de Brigitte Lahaie est un motif pour ne pas le voir. Sinon, on peut toujours revoir Une journée particulière (1977), le film d’Ettore Scola n’ayant rien perdu de son éclat ni de son charme. En enchaînant avec Nuits blanches (1957), même si ce n’est pas le film de Visconti que l’on préfère.

22.15 : La Malédiction Winchester de Michael & Peter Spierig (2018), OCS Choc
On ne connaît rien d’autre de ces cinéastes australiens jumeaux que ce fort plaisant film d’horreur (tourné à Melbourne et à San Francisco), qui reprend l’histoire étonnante de Sarah Winchester, veuve richissime de l’inventeur, parmi bien d’autres armes, de la fameuse Winchester 73, et qui fit construire un manoir en Californie pour y loger les fantômes qui venaient la hanter. Helen Mirren est parfaite, comme toujours.

00.20 : La Femme du boucher de Terry Hughes (1991), Paramount Channel
C’est apparemment l’unique film du réalisateur, spécialiste des séries anglaises. Est-il sorti ici ? Aucun souvenir. Une visite s’impose, car il y a au générique Mary Steenburgen, Frances McDormand et Demi Moore, nommée dans la catégorie de la pire actrice de l’année aux Razzie Awards de 1992, ce qui est très alléchant.

 

Vendredi 11 septembre 2020

 

20.40 : Zuckerbaby de Percy Adlon (1985), OCS Géants
Même remarque que précédemment : Géants va fouiner dans les recoins. Et exhume un film complètement oublié, sorti à la sauvette jadis pour profiter du triomphe inattendu de Bagdad Café (1987) du même cinéaste. C’était une des premières apparitions de Marianne Sagelbrecht, future Jasmine du motel de la Road 66, que Adlon utilisera encore et qui a continué une carrière que l’on aurait pu penser furtive (elle fut Bonemine dans Astérix contre César de Claude Zidi, 1999).

20.50 : Big Game de Jalmari Helander (2014), Famiz
Inconnu - encore une sortie en VOD… Le réalisateur est finlandais, mais les acteurs américains, finnois et anglais. Que sort-il de ce mélange ? On regardera (car il n’y a encore une fois aucun autre film sur le bouquet Ciné+ à la même heure). Et puis Samuel L. Jackson en président des États-Unis perdu dans la neige lapone après un crash, c’est un scoop.

20.50 : Que le meilleur gagne de David Gordon Green (2015), TCM
Un inédit sur TCM, le fait est rare. Dernier film de la semaine uniquement visible jusqu’ici en VOD. Au vu de ce qu’on connaît du réalisateur - Joe (2014) - on peut y aller de confiance. Le synopsis est curieux : Sandra Bullock en directrice de campagne d’un candidat aux élections en Bolivie, face à Billy Bob Thornton, dir-camp du candidat opposé.

22.35 : Les Neuf Reines de Fabian Bielinsky (2000), 0CS Choc
Une des découvertes de l’année 2002 - le film a mis deux ans avant de sortir en France, et s’il n’avait pas obtenu le Grand prix et le prix du public au Festival du film policier de Cognac 2002, il ne nous serait jamais parvenu. Le scénario est un modèle d’astuce et les deux acteurs, Gaston Pauls (inconnu ici) et le grand Ricardo Darin, sont remarquables dans leurs arnaques de plus en plus audacieuses. Bielinsky a juste eu le temps de tourner un autre film, El Aura (2005) avant de disparaître brutalement en 2006, à 47 ans.



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