Semaine télé du 22 au 28 août 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 22 août 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 


 

Nos machines, nous-mêmes, cernés par les virus.

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 22 août 2020

 

20.40 : Mal de pierres de Nicole Garcia (2016), OCS Max
Cf. note du 25 septembre 2018. En attendant Lisa Redler, son dernier film, en sélection à la Mostra la semaine prochaine (mais, on peut le dire, un cran au-dessous).

22.00 : Le Gitan de José Giovanni (1975), OCS Géants
Pour ceux qui veulent connaître la filmographie complète de l’auteur et les fanatiques d’Alain Delon, même dans ses moins bons moments. Giovanni recycle ses souvenirs de l’Occupation et la bonne vieille bande de Marcel le Gitan, Jo Attia et Pierrot le Fou. Si on tient jusqu’au bout, on peut voir, à 23.40, Razzia sur la chnouf d’Henri Decoin (1955), un vrai film.

22.35 : Le Grand Alibi de Pascal Bonitzer (2008), Club
Non, ce n’est celui signé Hitchcock (1950), traduction française de Stage Fright, simplement une adaptation d’Agatha Christie, une de plus après celles de Pascal Thomas. Comme le roman d’origine, Le Vallon, ne plane pas très haut et que Bonitzer n’est pas vraiment un visionnaire, on reste à ras du sol. Mais, eu égard à la saison et à l’inintérêt des programmes environnants, on peut se laisser faire, d’autant qu’il y a du monde sur l’écran, Pierre Arditi, Lambert Wilson, Miou-Miou, Valeria Bruni Tedeschi, Céline Sallette, Emmanuelle Riva et (surtout) Caterina Murino.

00.35 : Aux yeux des vivants d’Alexandre Bustillo & Julien Maury (2014), OCS Choc
Le tandem s’est spécialisé dans le thriller gore, avec quelques réussite - À l’intérieur (2007) - et une belle obstination. On sait à chaque fois où on va, mais ça fait partie du plaisir du jeu. Ce soir, Anne Marivin, Francis Renaud, Béatrice Dalle. En salles : 1859 spectateurs. Mérite bien mieux.

 

Dimanche 23 août 2020

 

20.50 : Vice d’Adam McKay (2018), Premier
Après The Big Short (2015), McKay frappe de nouveau très fort. Et s’attaque à Dick Cheney (c’est lui le "vice" du titre), un des pires politiciens américains des cinquante dernières années, élevé par Nixon, nourri par Donald Rumsfeld, président d’Halliburton, colistier et tireur de la marionnette qu’était George W. Bush, grand organisateur de l’intervention en Irak, etc., etc. On peut se pincer le nez, mais c’est passionnant. Avec Christian Bale en Dick, Steve Carell en Rumsfeld et Sam Rockwell en G.W.B.

20.50 : Moonrise Kingdom de Wes Anderson (2012), Club
Vu et revu plusieurs fois depuis 2015, mais toujours aussi plaisant.

22.20 : Under the Skin de Jonathan Glazer (2013), OCS City
Cf. note du 11 octobre 2017.

00.00 : Un aller simple de José Giovanni (1971), OCS Géants
La suite de la découverte des Giovanni anciens. Celui-ci, son quatrième, est intéressant, car la Série Noire d’origine (signée Henry Edward Helseth) est un grand roman, adapté sans fioritures. De toutes façons, les meilleurs films de JG se trouvent parmi ses cinq premiers, De La Loi du survivant (1967) à Où est passé Tom ? (1971). C’est le seul film interprété par Nicoletta et elle est très bonne.

00.05 : Meurs, monstre, meurs d’Alejandro Fadel (2018), OCS City
Production hybride argentino-chilo-française. L’auteur est argentin et assez proche de l’univers radical d’Amat Escalante et sa violence hyper réaliste. On avait remarqué son premier film, Los salvajes (2012) à la Semaine de la Critique, et celui-ci, son second, à Un Certain Regard 2018. On ne peut se dégager de l’impression d’un "film pour festival", mais ce n’est pas déshonorant. Et après, l’horreur glaçante de Under the skin, on reste dans le même paysage.

 

Lundi 24 août 2020

 

20.40 : Hold Up d’Erik Skjoldbjaerg (2010) OCS Choc
Dernier passage le 23 mai 2015. Depuis, on a pu voir Pioneer (2013), la série Occupied (2015) et Pyromaniac (2016) qui ont tous confirmé l’intérêt de ce réalisateur.

22.05 : L’Ange de Luis Ortega (2018), OCS Choc
De nouveau un film d’horreur argentin, présenté lui aussi (quelle année !) à Un Certain Regard 2018. Mais à la différence de celui de Fadel, il repose sur une histoire vraie, celle d’un tueur en série, Robledo Puch, qui, dans les années 70, chercha à battre le record de Billy the Kid, mais dut se contenter de 11 meurtres avant ses 20 ans (il est toujours emprisonné, depuis 1980). Le film est terrifiant, sans aucun effet, et l’ange mortel, Lorenzo Ferro, est remarquable.

22.35 : Girls Only de Lynn Shelton (2014), Émotion
Pas programmé depuis le 20 février 2017. Pour revoir Keira Knightley et Chloé Grace Moretz.

 

Mardi 25 août 2020

 

20.40 : Les Ombres du cœur de Richard Attenborough (1993), Paramount Channel
Du cousu main à l’anglaise : Richard Attenborough, William Nicholson (scénariste), Anthony Hopkins et même Julian Fellowes (Downton Abbey). Pas de surprises, le titre étant explicite. On est plus du côté de James Ivory que de Derek Jarman, mais c’est bien agréable. Résultat garanti : Oscar du scénario et de la meilleure actrice (Debra Winger) en 1994.

20.50 : Le vent tourne de Bettina Oberli (2018), Émotion
Inédit. Le film (franco-belgo-suisse) s’inscrit dans le courant actuel de la thématique rurale, qui a culminé avec le succès de Petit paysan d’Hubert Charuel (2017). Notre hebdo de référence indique : "drame rural au charme mélancolique", ce qui est susceptible de faire fuir immédiatement. En définitive, le film est sauvé par ses interprètes (Mélanie Thierry et Pierre Deladonchamps) et on découvre la réalité de l’installation d’une éolienne, ce qui est utile. Mais comme on regrette que le superbe film de Giorgio Diritti, Il vento fa su giro (2005), lui véritable drame rural, soit demeuré inédit.

22.20 : Alpha : The Right to Kill de Brillante Mendoza (2018), OCS Choc
Pas vu (depuis qu’il a affiché son soutien au président philippin Dutertre, on boycotte le cinéaste). Il n’empêche que si son dernier film est à la hauteur de Ma’ Rosa (2016), son précédent, il risque d’être intéressant. Méfiance pourtant, vu l’alternance de hauts - Lola (2009) - et de bas - Captive (2012), chez l’auteur.

22.55 : Les Leçons de la vie de Mike Figgis (1994), Paramount Channel
Pas repassé depuis le 17 avril 2017. À cette date, Albert Finney était encore vivant, même s’il ne tournait plus. En hommage au génial acteur, on reverra avec émotion cette douzième version, depuis 1951, de la pièce de Terence Rattigan, The Browning Version.

 

Mercredi 26 août 2020

 

20.40 : Soirée Delépine & Kervern, OCS City
Pour mémoire, car les deux films, I feel good (2018) et Saint-Amour (2016) sont déjà passés cette année et qu’ils ne valent pas vraiment la peine d’être revus. En attendant Effacer l’historique, qui sort ce 26 août 2020 et qui ne relève pas encore le niveau.

20.50 : Première année de Thomas Lilti (2018), Premier
Inédit. Toujours la médecine, non plus hospitalière comme dans Hippocrate (2014) ni de terrain comme dans Médecin de campagne (2016), mais dans les amphis, avec ce portrait de deux étudiants au début de leur cursus. C’est peut-être le plus réussi des trois. Vincent Lacoste, qui était interne en 2014, se retrouve en première année quatre ans plus tard, c’est la magie du cinéma. La surprise vient de William Lebghil, qu’on suivait d’un œil depuis ses débuts mais qui s’affirme vraiment.

22.20 : La Scandaleuse de Berlin de Billy Wilder (1948), Classic
Cf. note du 19 février 2017.

22.25 : Toutes voiles sur Java de Joseph Kane (1953), Paramount Channel
Un Joe Kane inédit, ça ne va pas déplacer les foules, mais c’est toujours bienvenu. Les nombreux westerns de ce réalisateur tous terrains (130 films entre 1935 et 1945) ne sortent pas de l’ordinaire, mais ses rares films d’aventures ont bien gardé le parfum des années 50. Ce soir, Fred MacMurray, presque une star à l’époque, et Vera Ralston, figure de la série B, inoubliable dans Tam-tam sur l’Amazone, le légendaire film de John H. Auer (1948).

22.40 : La Colline de l’adieu de Henry King (1955), TCM
Cf . note du 20 mars 2018.

00.25 : L’Homme au fusil de Richard Wilson (1955), TCM
Dommage que l’heure soit tardive, car il s’agit d’un très bon western, peu connu (son auteur est peu considéré, malgré La Mafia (1960), et Le Mercenaire de minuit (1964), avec Yul Brynner), avec un Robert Mitchum toujours en roue libre et d’excellents acteurs de compléments, Jan Sterling, Henry Hull, Ted DeCorsia et Leo Gordon - et même Angie Dickinson, dans son premier rôle (ou à peu près).

 

Jeudi 27 août 2020

 

20.50 : Killing Fields d’Ami Canaan Mann (2011), Premier
Inédit. La fille de Michael Mann ne trahit pas son ascendance. Malgré son titre (Texas Killing Fields), le film a été tourné en Louisiane, mais on s’y croirait. Même si le scénario est un polar standard (deux flics, un cadavre découpé, etc.), le plaisir est net. D’abord parce que les enquêteurs sont Sam Worthington et Jessica Chastain et les autres protagonistes Jason Clarke et Chloé Grace Moretz, encore elle, pour son seizième film à 14 ans.

20.50 : La Source d’Ingmar Bergman (1960), Classic
Un Bergman inédit, ça n’a rien d’étonnant, car il reste à exploiter toute la première partie de sa filmographie des années 40 et 50, qui va de Il pleut sur notre amour (1946) à L’Attente des femmes (1952), une dizaine de titres rarement fréquentés et qui ont chacun une haute teneur en noirceur et désespoir. La Source est le dernier chef-d’œuvre des années 50, avant À travers le miroir et la suite. Le film secoua le public, la représentation d’un viol ayant été rarement montrée avec cette puissance (d’ailleurs plus allusive que détaillée, mais l’impression était rude). L’ultime Bergman en costumes médiévaux.

22.15 : Bergman, une vie en quatre actes de Jane Magnusson (2018), Classic
La chaîne continue à passer les différentes parties du documentaire (remarquable) de la cinéaste. Sans parler de la vie posthume et de l’influence persistante - le dernier film de Mia Hansen-Love, tourné à Farö, en est un bon exemple.

22.40 : The Devil’s Candy de Sean Byrne (2015), OCS Choc
Cf. note du 13 mars 2019. Certes passé il y a peu mais il s’agit d’un film d’horreur si réussi…

22.50 : Braquage à l’allemande de Wolfgang Petersen (2016), OCS Max
Pas vu - ni retrouvé une date d’exploitation française. Sans doute parce qu’un film allemand sans vedettes, même signé Petersen - mais il n’avait rien fait depuis Poséidon (2006) -, risquait de ne pas attirer la foule… Le réalisateur est revenu tourner au pays, ce qu’il n’avait pas fait depuis L’Histoire sans fin, trente-deux ans plus tôt. On est curieux de voir le résultat.

 

Vendredi 28 août 2020

 

20.40 : L’As de pique de Milos Forman (1964), OCS Géants
Inédit. On garde une fort grande sympathie pour ce premier film, car c’est avec lui, alors inconnu et intitulé Pierrot noir, que s’ouvrit le n° 1 de Jeune Cinéma, accompagné du premier entretien avec Forman paru en France. As de pique ou Pierrot noir, il a certainement mieux vieilli que les suivants, Les Amours d’une blonde (1965) ou Au feu, les pompiers (1967), déjà marqués par le regard trop détaché de l’auteur.

22.25 : Vieille canaille de Gérard Jourd’hui (1992), OCVS Géants
Ce n’est pas un live de la dernière tournée des vénérables Halliday-Mitchell-Dutronc, mais l’adaptation d’une Série Noire de Fredric Brown, Meurtres en filigrane. Celui-ci est un écrivain dont les romans sont si inventifs qu’il en reste toujours des traces sur l’écran, même en transposant son univers dans le paysage hexagonal. Michel Serrault, imprimeur spécialiste des billets de 500 francs, Pierre Richard en flic chargé de découvrir l’assassin de l’épouse de Serrault (c’est évidemment celui-ci), Anna Galiena en secrétaire attentionnée, tout cela est bien français, mais ça marche tout de même, gentiment.

00.40 : Grand Méchant Loup appelle de Ralph Nelson (1964), Paramount Channel
Drôle d’idée de programmer un inédit à cette heure impossible. Ralph Nelson n’est pas labellisé auteur, mais un homme qui a signé, ne serait-ce que Charly (1968), Tick… Tick… Tick… et la violence explosa (1970), Soldat bleu (1970) et La Colère de Dieu (1972), soit, en quatre ans, quatre titres que d’aucuns n’ont jamais signés en vingt ans, mérite notre admiration. Honte à nous de n’avoir pas vu celui-ci, qui s’annonce appétissant : Cary Grant, échoué en 1942 sur une île déserte dans le Pacifique, voit débarquer Leslie Caron et sept fillettes, après un atterrissage raté. On se souvient de la rencontre entre Robert Mitchum et Deborah Kerr, dans Dieu seul le sait de John Huston (1957). Si Father Goose (en VO) atteint ce niveau, on s’en réjouit.



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