Semaine télé du 3 au 9 octobre 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 3 octobre 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 

©Ian Cumberland, Viewer (2019).

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 3 octobre 2020

 

20.40 : OSS 117 se déchaîne d’André Hunebelle (1963), OCS Géants
Proposé trois fois sur diverses chaînes depuis 2015. C’est au moins deux fois de trop. Mais, si on aime les nanars des années 60, Kerwin Matthews en héros et la trombine de Daniel Emilfork… Les romans de Jean Bruce n’ont jamais volé très haut, ses adaptations par Hunebelle non plus.

20.50 : Je crois que je l’aime de Pierre Jolivet (2006), Club
Passé jadis sur une chaîne disparue (Numéro 23) car trop peu fréquentée.
Cf. note du 1er octobre 2015.

20.50 : La Salamandre d’Alain Tanner (1971), Classic
Pas inédit, certes, mais pas programmé depuis plus de quatre ans. À un moment où les nouvelles de Tanner se font rares - il n’a rien tourné depuis 2004 et il aura bientôt 91 ans -, c’est une façon de rendre hommage au dernier représentant du Nouveau cinéma suisse des années 60.

22.50 : Le Moment de la vérité de Francesco Rosi (1965), Classic
On compte sur les doigts de la main les films de Rosi proposés depuis six ans - ni L’Affaire Mattei, ni Eboli, ni Trois frères, ni La Trêve, ni même Salvatore Giuliano, il y a encore de quoi faire. Celui-ci est demeuré longtemps invisible. Il a été réédité en DVD l’an dernier, c’était sa première apparition depuis sa sortie. Après Main basse sur la ville, on attendait un film dans la ligne dénonciatrice de l’auteur ; ce portrait d’un torero en quête de gloire déçut, forcément. Revu, il ne démérite pas, même aux yeux des non-aficionados.
PS : Depuis 2018, on trouve La tregua intégralement en ligne.

22.50 : Police puissance 7 de Philip D’Antoni (1973), TCM
Autre titre inédit de la soirée, à la même heure que celui de Rosi… Unique film de ce producteur peu prolifique mais astucieux (Bullitt et French Connection, ce n’était pas rien). Honnêtement, on s’en souvient à peine, sinon qu’il y avait Roy Scheider et que le sujet (une section spéciale de la police new-yorkaise, les Seven-Ups, qui kidnappe les gangsters) était inhabituel. À revoir.

 

Dimanche 4 octobre 2020

 

20.40 : L.A. Story de Mick Jackson (1991), OCS Géants
Inédit, dans le cadre de la soirée consacrée à Steve Martin, acteur qui ne nous amuse pas beaucoup, mais… Deuxième film de Jackson, qui est sans doute plus intéressant aujourd’hui qu’il y a trente ans, la description des mœurs californiennes de 1990 pouvant paraître exotique. À noter deux acteurs qui entamaient une longue carrière, Woody Harrelson et Sarah Jessica Parker.

20.50 : Soirée Cédric Klapisch, Émotion
Oui, émotion pour la génération Erasmus qui a découvert Klapisch avec L’Auberge espagnole (2002) à 20.50, l’a suivi avec Les Poupées russes (2005), à 22.45, et a pleuré sur sa jeunesse enfuie avec Casse-tête chinois (2013) à 00.50. Rien de neuf, mais revoir les trois dans la foulée, c’est un joli trajet.

20.50 : Soirée Fritz Lang, Classic
Rien de neuf non plus : Règlement de comptes (1953), plusieurs fois programmé, suivi de Liliom (1934) à 22.15 - déjà passé cinq fois contre une seule fois pour la version (superbe) de Borzage. Mais les autres propositions de Ciné+ frôlent le néant.

22.50 : Chris the Swiss d’Anja Kofmel (2018), OCS City
Le film d’animation documentaire est un genre peu fréquenté. On se souvient de Valse avec Bachir de Ari Folman (2008). On a vu, aussi, en 2018, Buñuel après L’Âge d’or de Salvador Simo fort intéressant.

23.55 : Les Insectes de feu de Jeannot Swarcz (1975), Paramount Channel
Troisième passage, mais le film reste toujours aussi réussi et impressionnant, surtout pour les phobiques des blattes et autres punaises. Le seul titre du cinéaste que la postérité gardera.

 

Lundi 5 octobre 2020

 

20.40 : Des vents contraires de Jalil Lespert (2011), OCS Max
Inédit. Lespert avait surpris avec son premier film, 24 mesures (2007) - il faut dire qu’on était heureux de voir (et d’entendre) Archie Shepp. Est-ce le recours à Olivier Adam, romancier coté ? Il a perdu de sa simplicité et on a du mal à croire à Benoît Magimel en écrivain désespéré qui tente de se reconstruire à St-Malo. Malgré la qualité des comédiens qui l’entourent, Isabelle Carré, Audrey Tautou, Lubna Azabal, Antoine Duléry, Bouli Lanners, il y a un vague air de téléfilm pour FR3 - mais St-Malo l’hiver, c’est si beau…

20.40 : Urban Cowboy de James Bridges (1980), OCS Géants
Cf. note du 5 janvier 2017.

20.50 : Séjour dans les monts Fuchun de Gu Xiaogang (2019), Club
Une des découvertes de Cannes 2019, saluée comme un chef-d’œuvre. Sans vouloir jouer les blasés, on peut considérer que 150 minutes pour raconter une histoire de famille qui pouvait tenir en 120, c’est beaucoup. À part ça, il y a des mouvements de caméra étonnants, dont un travelling latéral de 12 minutes qui manifestement veut faire la pige à celui d’Ophuls dans le premier sketch du Plaisir. On attend la suite de pied ferme (sur notre copie le film s’achevait par "fin de la première partie").

21.30 : The Guilty de Gustav Möller (2018), OCS Choc
Pour ceux qui auraient raté ce remarquable premier film lors de son passage sur Frisson.
Cf. note du 19 décembre 2019.

 

Mardi 6 octobre 2020

 

Soirée sinistrée pour les amateurs de découvertes, les deux seuls films inédits parmi les vingt-quatre proposés par les bouquets étant Ma vie avec John F. Donovan (2018), sur Émotion à 20.50) que même les fanatiques de Xavier Dolan ont de la peine à défendre, et Mid 90’s de Jonah Hill (2018) à 20.50 sur Club, surtout destiné aux amateurs de skating. Sinon, c’est Robocop, Winchester 73, Chaleur et poussière, Mad Max, Délivrance, tous estimables mais bon…

22.10 : Voyages d’Emmanuel Finkiel (1999), Club
Presque un inédit, car programmé une unique fois le 3 juin 2015. Le premier film du réalisateur de La Douleur, déjà magnifique, entre docu et fiction ; les trois femmes, Shulamit Adar, Liliane Rovère (qui fera un jour une étude un peu détaillée sur cette extraordinaire actrice ?) et Esther Gorintin sont inoubliables.

 

Mercredi 7 octobre 2020

 

20.40 : Vita et Virginia de Chanya Button (2018), OCS City
La rencontre de Virginia Woolf et de Vita Sackville-West et la liaison qui s’ensuivit valait-elle d’être mise en images ? Non que ces images ne soient pas regardables, mais la matérialisation n’apporte que peu à l’imaginaire que les amateurs du groupe de Bloomsbury entretiennent autour de cet amour alors scandaleux. Gemma Arterton s’en sort bien, même si sa beauté n’est pas de l’ordre de celle de Vita. Quant à Elizabeth Debicki, on a du mal à la faire coïncider avec Virginia. Mais on est entre gens intelligents et raffinés, comment s’ennuyer ?

20.40 : La Fureur sauvage de Richard Lang (1980), OCS Géants
Inconnu, comme tous les films et les séries TV de ce Lang-là. Charlton Heston et Brian Keith en vieux trappeurs, pourquoi pas ?

20.50 : Le Jeu de Fred Cavayé (2018), Premier
Inédit. On s’interroge sur les raisons qui ont poussé Cavayé, réalisateur de bons thrillers, à changer son cahier des charges pour une comédie branchée (à la lettre, puisque le jeu en question consiste à révéler aux autres convives du repas les messages arrivés sur les téléphones de chacun), dont l’intérêt nous paraît minimal. Mais il paraît que le concept a fait un tabac ailleurs. Et ici, puisque le film a rassemblé plus d’un million et demi de spectateurs. Souhaitons aux acteurs - Bérénice Béjo, Suzanne Clément, Vincent Elbaz, Doria Tillier, Roschdy Zem - d’avoir été payés en participation.

20. 50 : Soirée Book, Émotion.
C’est manifestement un clin d’œil des programmateurs d’avoir réuni Black Book de Paul Verhoeven (2006) à 20.50 et Green Book de Peter Farrelly (2018) à 23.10, tous deux fort connus, mais qui valent plusieurs visions.

20. 50 : Adieu, Gary de Nassim Amaouche (2009), Club
Lorsque le film reçut le prix de la Semaine de la Critique à Cannes, puis le prix du meilleur premier film de l’année par le Syndicat, il s’intitulait alors Adieu, Gary Cooper. Peut-être était-ce trop insistant (ou un problème avec les ayants droit), mais c’était plus justifié. En tout cas, ce premier film est une réussite, de bout en bout, avec sa description de la petite cité ardéchoise en déréliction et de la fin des illusions de ses prolétaires. Jean-Pierre Bacri y traîne sa tristesse, bien entouré (Dominique Reymond, Sabrina Ouazani). C’est dans ce film qu’on avait découvert, dans un petit rôle, un acteur qui faisait son chemin, et qui a atteint la notoriété avec la série Chérif, Abdelhafid Metalsi.

22.30 : Dans l’ombre d’Hitchcock, Alma et Hitch de Laurent Herbiet (2019), Classic
Doc pas vu, mais eu égard à la qualité habituelle des productions de l’auteur, films ou scénario pour Resnais, on regardera avec intérêt. D’autant que le sujet ne semble pas être la sempiternelle approche balisée, mais le rôle de l’épouse, toujours ignorée mais essentielle.

22.30 : Une femme heureuse de Dominic Savage (2017), OCS City
Inédit. De nouveau Gemma Arterton, non plus écrivaine mais mère au foyer, vouée au bonheur. Un bonheur conforme auquel elle va échapper, comme l’annonce le titre original, The Escape. Elle s’enfuit par l’Eurostar, erre dans Paris, etc. La comédienne est toujours crédible, ce qui permet d’accepter la banalité du propos.

 

Jeudi 8 octobre 2020

 

20.40 : Veronica de Paco Plaza (2017), OCS Choc
Rattrapage pour les couche-tôt : passé il y a peu sur Premier, mais à pas d’heure.
Cf. note du 18 janvier 2020.

21.40 : Lola vers la mer de Laurent Micheli (2019), OCS Max
Un(e) transgenre, une mère qui meurt, un père hostile, un voyage thérapeutique, on pouvait craindre le pire et une enfilade de schémas. En définitive, rien de tel. Surtout grâce à Benoît Magimel, bien meilleur en père grognon et homophobe qu’en écrivain à la dérive, comme plus haut. Et surtout à l’inconnue Mya Bollaers, Magritte (les César de là-haut) du meilleur espoir féminin. 26000 spectateurs en France, peut mieux faire.

22.10 : Comme si de rien n’était d’Eva Trobisch (2018), OCS City
Encore un premier film, sur un sujet actuel : une femme violée qui décide de faire comme l’indique le titre. Pas si simple. On ne connaît aucun des acteurs - Aenne Schwarz, Andreas Dohler -, ce qui donne plus de poids aux situations. Un tout petit peu plus de spectateurs que pour le film précédent (28 000), mais en mérite également beaucoup plus.

 

Vendredi 9 octobre 2020

 

20.50 : Le Sourire de Claude Miller (1994), Club
Un Miller inédit, profitons-en. À l’époque, le succès de sa trilogie de l’adolescence, L’Effrontée, La Petite Voleuse, L’Accompagnatrice (1985-1992), risquait de le cantonner dans le même univers. D’où bascule, sur un scénario personnel : une histoire de psychiatre (Jean-Pierre Marielle) qui, dans l’attente de la mort, s’engage dans une relation sexuelle assez particulière avec Emmanuelle Seigner. Ses films suivants (1998-2001), La Classe de neige, La Chambre des magiciennes, Betty Fisher, continueront à l’éloigner des chemins attendus. Le film est rare.

20.50 : L’Amour à la ville, collectif (1953), Classic
Une restauration récente permet d’accéder enfin à une copie visible (en tout cas plus que celle qui circulait jadis dans les ciné-clubs) de ce film à sketches qui rassemble le gratin du cinéma italien du temps : Antonioni, Fellini, Lattuada, Lizzani, Maselli, Risi et Zavattini. L’étonnant est que, malgré la diversité des signataires - aucune ressemblance entre le petit univers de chacun -, le film fonctionne comme un tout.

22.40 : Ghost Graduation de Javier Ruiz Caldera (2012), Famiz
Pas de trace de sortie de ce film, sinon une inscription récente sur Amazone. Donc, c’est l’aventure. Mais on garde confiance dans l’école espagnole de la terreur.



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