Semaine télé du 9 au 15 octobre 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 9 octobre 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

James Turrell, Once Around, Violet-Shallow Space (1971)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 9 octobre 2021

 

20.50 : Le Témoin à abattre d’Enzo G. Castellari (1973), Classic
Inédit. Castellari, comme bien d’autres réalisateurs italiens, a suivi les modes : arrivé trop tard pour les péplums, il a plongé dans le western, puis dans le polar, pas dans le giallo à la Dario Argento, mais dans le policier straight à la Damiano Damiani. Le film de ce soir est le premier qu’il signe dans le genre, produit pro-flics et anti-magistrats - le titre original l’indique : La polizia incrimina, la legge assolve -, avec une distribution internationale : Franco Nero, Fernando Rey (encore dans la foulée de The French Connection), James Whitmore. Nero se croit dans un western de Sergio Corbucci et s’efforce de ne manifester que le minimum. Mais le film, avec sa patine d’époque (ah, les cravates des années 70…), se laisse voir.

22.20 : La Vie à l’envers d’Alain Jessua (1964), Classic
Jamais signalé, à la différence d’autres films de l’auteur - un oubli ? Dans la carrière trop mince de Jessua (neuf titres en trente-cinq ans), ce premier film (primé à Venise) fut une découverte. Son scénario, apothéose du repli sur soi et de la solitude volontaire, représentait une rareté dans ces années expansives (Georges Perec & Bernard Queysanne reprendront l’idée dans Un homme qui dort, neuf ans plus tard). Charles Denner y est remarquable - on le savait déjà depuis Landru, de Chabrol, l’année précédente. Jessua cessa de batailler pour monter des films en 1998 et écrivit des romans jusqu’à sa mort en 2017.

22.25 : Lumière, des histoires de cinéma de Thomas Valette (2021), OCS Géants
Inédit et inconnu. Documentaire de circonstance puisqu’il est programmé le jour de l’ouverture du festival Lumière et qu’il en dévoile, paraît-il, les coulisses. On est curieux de le découvrir.

23.35 : Blue Steel de Kathryn Bigelow (1990), TCM
Pas vraiment neuf, mais la soirée sur presque toutes les chaînes étant, sur le plan des inédits, digne d’un samedi 15 août, on peut revoir ce superbe deuxième film de l’auteure, pas passé depuis presque quatre ans, et qui ne perd rien de son intensité à chaque nouvelle vision.

 

Dimanche 10 octobre 2021

 

20.40 : White Riot de Rubika Shah (2019), OCS City
Inédit. Ce documentaire est sorti en plein mois d’aout 2020. Les amateurs du groupe The Clash et les nostalgiques de Rock Against Racism du mitan des années 70 étaient à la plage et le film n’a été vu que par 13 000 spectateurs. Certes, c’est déjà bien loin, la contre-offensive des groupes de rock anglais contre la montée de l’extrême droite et le coup de balai du punk… Mais les archives inédites sont intéressantes, qui restituent bien le climat et les ambiguïtés du moment (Eric Clapton et même David Bowie ne sont pas tout à fait nets).

20.40 : Dernières heures à Denver de Gary Fleder (1995), Paramount Channel
Inédit. De temps en temps, la chaîne sort de ses placards un film lointain, en instance d’oubli. Ainsi celui-ci, dont on peine à se souvenir, malgré un générique qui rassemble une grosse poignée d’acteurs de bon niveau : Andy Garcia, Christopher Lloyd, Treat Williams, William Forsythe, Steve Buscemi, Jack Warden, Christopher Walken - et même le bluesman Buddy Guy !

20.50 : Soirée sinistrée sur le bouquet Ciné+, le seul inédit du soir, tous horaires compris, étant Du rififi à Paname de Denys de La Patellière (1966), dernier sursaut à l’écran de la série Du rififi, usée jusqu’à la corde par son créateur Auguste Le Breton (treize romans, quatre adaptations, dont deux excellentes, celle de Dassin, chez les hommes (1955) et celle de Deray, à Tokyo (1963). Jean Gabin en truand sur le retour, on a déjà vu ça, mais George Raft dans un film français, c’est inédit. C’est d’ailleurs le seul intérêt du film de constater son état, trente-cinq ans après Scarface.

22.05 : Yi YI d’Edward Yang (2000), OCS City
On se plaignait, en annonçant la soirée Edward Yang sur Club, le 13 février 2019, que Yi Yi n’ait jamais été programmé. C’est donc chose faite, enfin. Les fanatiques de l’auteur trouvent que son ultime film est un peu court - 170 minutes, loin des 237 de A Brighter Summer Day, autre chef-d’œuvre. Même Hou Hsiao-hsien n’a pas été aussi éblouissant dans la description d’une famille de Taipei, ses relations passées et présentes. Yang Yang et Ting Ting sont inoubliables - et leur grand-mère… Prix de la mise en scène à Cannes – pourquoi pas la Palme plutôt qu’à Dancer in the Dark ?

 

Lundi 11 octobre 2021

 

20.50 : El presidente de Santiago Mitre (2017), Club
Inédit. Ricardo Darin en président de l’Argentine, pourquoi pas ? Il est capable de tout interpréter.

20.50 : Opération Crossbow de Michael Anderson (1965), Classic
Inédit. Parmi les innombrables films des années 60 qui revenaient sur la Seconde Guerre mondiale, ce n’est ni le meilleur ni le pire. Anderson n’a jamais été un génie, mais a signé quelques films réussis, The Quiller Memorandum (1966) ou Logan’s Run (1976). Ici, c’est du lourd, côté distribution - George Peppard, Sophia Loren, Trevor Howard, Tom Courtenay, Lilli Palmer et Paul Henreid. Scénario coécrit par Emeric Pressburger, dont passe ensuite, à 22.40, La Bataille du rio de la Plata (1956), le film coréalisé avec Michael Powell.

20.50 : Hamburger Hill de John Irvin (1987), TCM
Inédit. Dix ans et plus après la fin de la guerre, le Vietnam continuait à hanter les esprits - durant les mêmes années, Platoon d’Oliver Stone et Full Metal Jacket de Kubrick, chacun à sa manière, revenaient aussi sur le "merdier", comme le définissait bien le titre français du film de Ted Post (1978). La reprise par l’armée US de la colline en question obéit à la même magistrale stupidité que maintes opérations de la guerre de 14 d’où le terme Hamburger, qui décrit bien le résultat de la manœuvre. Pas de stars, mais des acteurs peu connus, aptes à incarner le marine de base, Anthony Barrile, Michael Boatman, Don Cheadle, Dylan McDermott. Et une bande son d’époque (1969), à consommer sans modération, avec Percy Sledge, Otis Redding, The Animals, Country Joe and the Fish et même Dylan (Subterranean Homesick Blues).

00.20 : Cancion sin nombre de Melina Leon (2019), Club
Inédit à la télé.

 

Mardi 12 octobre 2021

 

20.40 : Le Chant du Nil de Sam Wood (1933), OCS Géants
Inédit. Enfin, pas vraiment, puisque nous l’avons vu sur le câble mais dans des temps immémoriaux. Le titre original, The Barbarian, est explicite : le guide égyptien qui guigne la jolie fiancée américaine a des comportements barbares. Après avoir obtenu le maximum permis par Hollywood, même pendant le pré-code - un baiser entre la Blanche et l’Arabe -, il va la brutaliser et même pire. C’est un nanar de belle catégorie. La scène où Ramon Novarro chante pour séduire Myrna Loy est une perle.

20.40 : Le Porteur de cercueil de Matt Reeves (1996), Paramount Channel
Inédit et inconnu de nos services. Du réalisateur, on n’a vu que Cloverfield (2008), ce qui ne nous mène pas loin. Au programme ce soir, Gwyneth Paltrow, David Schwimmer, Toni Collette, Barbara Hershey et Carol Kane, tous fréquentables.

20.50 : Soirée Le Père de la mariée, Famiz
On signale les deux films, Le Père de la mariée de Charles Shyer (1991) et Le Père de la mariée 2 de Charles Shyer (1995), sans avoir jamais osé les regarder, tant le souvenir du diptyque de Minnelli, Father of the Bride (1950) et Father’s Little Dividend (1951) reste pesant. Pour les courageux, il y a tout de même Steve Martin, Diane Keaton et Kimberley Williams, dans le rôle d’Annie. Mais on peut revoir à la même heure sur Émotion, Le Cercle littéraire de Guernesey de Mike Newell (2018), déjà vu mais si bon…

20.50 : Les Rôdeurs de l’aube de Tim Whelan (1955), Classic
Inédit. Même en ayant vu une dizaine de films de Whelan, on ne sait toujours pas qui il est. Quel rôle a-t-il joué parmi les trois signataires du Voleur de Bagdad (1940) ? Son polar de 1935, The Murder Man, avec Spencer Tracy, est plus qu’intéressant. Il ne s’est pas si mal débrouillé en essayant de faire danser Michèle Morgan avec Sinatra dans Amour et Swing (1943). Ses deux derniers westerns, Texas Lady (1955) et celui-ci, Rage at Dawn, ont été scénarisés par le grand Horace McCoy. Dans le premier, Claudette Colbert faisait son avant-dernière apparition, dans le second, Mala Powers permet d’oublier Randolph Scott.

22.05 : Hollywood interdit : l’ère du pré-code (1929-1934) de Michel Lerokourez (2020), OCS Géants
Inédit. Doc inconnu. Mais le sujet est pertinent, bien que l’on commence à en savoir beaucoup sur la question.

22.50 : Ex Libris : New York Public Library de Frederick Wiseman (2017), Club
Inédit. La méthode de l’auteur - planter sa caméra dans un coin, laisser tourner et choisir au montage - garde, depuis Titicut Follies (1967) jusqu’à City Hall (2020), en passant par National Gallery (2014) et Monrovia, Indiana (2018) la même étonnante pertinence. On craint de s’ennuyer devant At Berkeley (2013), et 244 minutes après, on en redemande. Idem pour cette immersion dans la bibliothèque publique de New York : quel intérêt ? 197 mn plus tard, on a fait un superbe voyage. Wiseman s’efforce d’être le plus vieux cinéaste en activité.

 

Mercredi 13 octobre 2021

 

20.40 : Burden d’Andrew Heckler (2018), OCS Max
Inédit, sorti seulement en VOD. Le Ku-Klux-Klan vu de l’intérieur, c’est une perspective peu habituelle. Le héros y renonce par amour, tant mieux. Premier film. Une découverte ?

20.40 : Soirée Ken Loach, OCS City
Pour mémoire, car les deux titres ont déjà été programmés. Le premier, Moi, Daniel Blake (2015), il y a trois ans, mais le second, It’s a Free World… (2007), jamais depuis 2015. De toutes façons, les deux sont magnifiques.

20.40 : Les Sorcières de Zugarramurdi d’Alex de la Iglesia (2013), OCS Choc
Dernier passage le 18 octobre 2017. Le genre horrifique n’est pas beaucoup représenté cette semaine, et même s’il s’agit d’une comédie, elle est respectueuse des codes. Carmen Maura, en cheffe des sorcières très anti-mâles du village basque du titre, assure.

20.50 : Soirée aristocratique, Émotion
Soirée patrimonio-maritale, avec un inédit, à 20.50, Deux sœurs pour un roi de Justin Chadwick (2008), histoire des sœurs Boleyn cherchant à se faire épouser par Henry VIII (mauvais plan). Mary et Anne (la vainqueure) sont, dans l’ordre, Scarlett Johansson et Natalie Portman, et Eric Bana balance entre les deux. Plus connu, à 22.40, La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010), avec toute la bande de jeunes comédiens alors pleins d’avenir (et qui l’ont prouvé depuis), Mélanie Thierry, Raphaël Personnaz, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel et Judith Chemla.

20.50 : Frankenstein 90 d’Alain Jessua (1984), Club
Deux films de Jessua inédits cette semaine, c’est sympathique. Dommage que celui-ci ne soit pas tout à fait à la hauteur de ses intentions. L’idée de faire une comédie à partir du roman de Mary Shelley et de toutes les adaptations qui ont façonné le personnage, est-elle bonne ? Pas sûr, si l’on se souvient du si lourdingue Frankenstein Junior de Mel Brooks (1974). Aussi, malgré Jean Rochefort et Eddy Mitchell, on traîne un peu les pieds.

 

Jeudi 14 octobre 2021

 

Un complot ? Parmi les vingt-quatre titres proposés sur l’ensemble des bouquets cinéma, un seul inédit.
22. 25 : Anthony Perkins, l’homme derrière la porte de Christophe Champclaux (2020), OCS Géants
Documentaire inconnu, présenté entre deux films d’Hitchcock, le premier, Psychose (1960), le second, Pas de printemps pour Marnie (1964). La soirée n’est donc pas totalement perdue.

 

Vendredi 15 octobre 2021

 

Décidément ! Rebelote ! Après un début de semaine chargé, les programmateurs ont pris leurs vacances : un seul film inédit et de nouveau un documentaire…

22.35 : Tout peut changer, et si les femmes comptaient à Hollywood ? de Tom Donahue (2018), Émotion
Docu présenté à la suite du film de Jay Roach, Scandale (2019) (dernier passage le 14 septembre 2021). Sans l’avoir vu, on saisit le problème évoqué, mais, parmi les actrices interrogées, on a du mal à croire que Meryl Streep, Geena Davis, Cate Blanchett ou Nicole Portman ont vraiment souffert de n’être pas considérées par Hollywood. On les écoutera attentivement.



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