Semaine télé du 24 au 30 avril 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 24 avril 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Résurrection : du trou noir vers les merveilleuses étoiles

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 24 avril 2021

 

20.40 : Soirée creuse, OCS
Le samedi est rarement un soir de découvertes sur les chaînes et celui-ci ne déroge pas à la tristesse habituelle de la fin de semaine. Mais il y a des films à revoir, Le Pianiste de Roman Polanski (2002), Les Filles du Dr. March de Greta Gerwig (2019), Valse avec Bachir de Ari Folman (2008), Mississippi Burning de Alan Parker (1988), tous déjà passés. Il y a aussi une série notable : Olive Kitteridge (Sur écoute), avec Frances McDormand.

20.50 : Présumé coupable de Peter Hyams (2009), Premier
Un des deux seuls inédits de la soirée sur le bouquet Ciné+. Sinon, on n’aurait sans doute pas signalé ce remake décevant de L’Invraisemblable Vérité de Fritz Lang (1956), qui n’était déjà pas le meilleur des polars tournés par celui-ci dans les années 50. Le titre, Beyond a Reasonable Doubt, a été conservé, mais le scénario remanié. Jesse Metcalfe et Dana Andrews remplacent Dana Andrews et Joan Fontaine. Et Michael Douglas hérite d’un rôle dont on ne se souvient pas dans la première version.

20.50 : Sueur froide dans la nuit de Jimmy Sangster (1972), Classic
L’autre inédit de Ciné+. L’auteur n’a signé que trois titres, au début des années 70, mais est surtout connu comme le grand scénariste de la Hammer : tous les Terence Fisher entre Frankenstein s’est échappé (1957) et Les Maîtresses de Dracula (1960), mais également les autres bons réalisateurs de la maison, Freddie Francis, Seth Holt, John Gilling ou Roy Ward Baker - sans oublier Joseph Losey avec Les Criminels (1960). Était-ce suffisant pour être un grand réalisateur, pas sûr. Et curieusement, Sangster ne tourne pas là un film de monstres, mais un thriller, au scénario plus excitant que sa mise en forme. Peter Cushing, évidemment, mais aussi Joan Collins, qui, après sa flamboyante carrière dans les années 50, se reconvertissait dans le cinéma de genre européen.

00.05 : Napoléon de Sacha Guitry (1955), France 5
La seconde partie du film. Une semaine après, il est aisé de renouer le fil : le défilé de grands acteurs continue, deux répliques et hop, l’imagerie d’Épinal et les mots historiques réels ou revisités par Guitry s’enfilent comme des perles durant ces 90 dernières minutes. Le maître d’œuvre, déjà amoindri, ne quitte pas son fauteuil, incarnant une nouvelle fois, après Le Diable boiteux (1948), un Talleyrand bien essoufflé.

 

Dimanche 25 avril 2021

 

20.40 : La Maison Russie de Fred Schepisi (1990), OCS Géants
Seul passage : le 4 septembre 2015. On n’a pas oublié, depuis, la rencontre de Sean Connery et de Michelle Pfeiffer, mais on peut la revoir de nouveau avec plaisir, d’autant que les programmes alentour sont dramatiquement dépourvus d’intérêt.

22.25 : Inséparables de Varante Soudjian (2019), Émotion
Inédit, au moins sur le papier, car on a l’impression d’avoir vu un nombre peu calculable de fois ce sous-genre de buddy-movie, avec un rusé et un niaiseux que le premier traîne comme un boulet. Comme, en outre, Ahmed Sylla et Alban Ivanov essaient de nous faire rire, c’est parfois assez difficile à passer.

22.40 : Les Estivants de Valeria Bruni Tedeschi (2018), Club
Autre inédit de la soirée sur Ciné+. Intéressant, car représentatif d’un genre, le film entre soi - un genre que la réalisatrice pratique à peu près constamment, cf. Actrices (2007) ou Un château en Italie (2013). Intellectuels, artistes, famille, tous (Pierre Arditi, Valeria Golino, Vincent Perez, Noémie Lvovsky, Xavier Beauvois et Marisa Borini, Madame Mère, toujours insupportable) réunis dans une villa sur la Côte et étalant leurs angoisses d’être. VBT est une actrice remarquable, mais plutôt dans les films d’autres réalisateurs.

 

Lundi 26 avril 2021

 

20.40 : Jusqu’au bout du rêve de Phil Alden Robinson (1989), OCS Géants
Pas inédit, mais on l’aime bien, ce film pas mal tordu. Cf. note du 4 juin 2018.

20.50 : Zombi Child de Bertrand Bonello (2019), Club
Inédit. Les sectateurs de Bonello ont évidemment trouvé que son dernier film était d’une beauté sidérante, à hauteur de ses précédents. En réalité, si BB a réussi quelques films, il ne se hisse pas toujours à des niveaux admirables. Admirable, L’Apollonide (2011) l’était, mais ce qui a suivi, Nocturama (2016) et celui-ci, beaucoup moins. Par inconscience pour le premier, par volonté pataude de mélanger les genres ici. La description du petit monde des demoiselles de l’école de la Légion d’Honneur est d’une banalité telle qu’elle fait regretter les films de cités et la plongée dans le fantastique vaudou est ratée - ah, ces cinéastes intellectuels qui veulent tâter du film de genre… En revanche, Demonlover de Olivier Assayas (2002), qui passe ensuite (à 22.30), est un bon exemple d’un changement de genre réussi (ou comment passer de Jacques Chardonne à Internet).

20.50 : Coulez le Bismarck ! de Lewis Gilbert (1960), Classic
Inédit. Du Gilbert d’avant James Bond, très traditionally British. Noir & blanc, schéma classique du film de guerre à l’anglaise (il y en eut de remarquables dans les années 40), avec des acteurs un peu ternes, Kenneth More et Dana Wynter. Mais il y a là un certain charme pour les amateurs. Gilbert tourna immédiatement après le curieux Un si bel été (1961), avec Kenneth More derechef, mais aussi Danielle Darrieux (dans le rôle de Madame Zizi), Brunius et Bessie love, ex-star du muet - encore un titre à exhumer.

 

Mardi 27 avril 2021

 

20.40 : Les Bonnes Femmes de Claude Chabrol (1960), OCS Géants
Puisque CC revient en force, profitons-en. Cf. note du 10 avril 2018.

20.50 : Soirée aventures, Famiz
Pour mémoire, mais ça fait toujours plaisir de s’y replonger : Michel Strogoff de Carmine Gallone (1956), suivi, à 22.40, par Ivanhoé de Richard Thorpe (1952). Que demander de plus ?

20.50 : Soirée Charle Hebdo, Club
Sans date de célébration particulière, retour sur deux moments de l’histoire de l’hebdomadaire. À 20.50, C’est dur d’être aimé par des cons de Daniel Leconte (2008), sur le premier procès intenté à Charlie par le Conseil français du culte musulman. À 22.30, Je suis Charlie de Daniel & Emmanuel Leconte (2015), réalisé juste après l’assassinat de la plus grande partie de la rédaction - et juste avant le massacre du Bataclan. Sale époque. Par antiphrase ou humour noir, les programmateurs proposent à 00.00 : Merci la vie de Bertrand Blier (1991).

20.50 : La Chevauchée des sept mercenaires de George McCowan (1972), Classic
Inédit. Il fallait bien boucler la boucle de la saga des mercenaires, même s’il s’agit du moins bon des quatre. Lee Van Cleef a pris du galon et est désormais le chef de la bande, avec des seconds couteaux, Ed Lauter, Gary Busey et Mariette Hartley, découverte dans Coups de feu dans la sierra de Sam Peckinpah (1961).

 

Mercredi 28 avril 2021

 

20.40 : Terrible Jungle de David Caviglioli & Hugo Benamozig (2020).
Inédit. Pas vu, à cause de sa sortie estivale écourtée - mais tout de même près de 200 000 spectateurs. Le scénario ne recule pas devant l’incongruité - un anthropologue découvre en Guyane une tribu dirigée par Alice Belaïdi et initiée à la technologie par un orpailleur ex-gendarme. Un absurde qu’Antonin Peretjatko n’était pas parvenu à créer dans La Loi de la jungle (2016), sur une thématique ressemblante. Catherine Deneuve continue à parrainer de jeunes cinéastes.

20.40 : La vengeance est un plat qui se mange froid de Pasquale Squitieri (1971), OCS Géants
Inédit. Le parcours de Squitieri est atypique, puisqu’au lieu de terminer sa carrière avec des westerns, il a commencé par là. Ce soir, il s’agit de son troisième et dernier, avant qu’il ne suive l’évolution de ses collègues, passant au giallo et au polar politique, le tout jamais très relevé. Son grand titre de gloire est d’avoir été l’époux de Claudia Cardinale pendant 27 ans. Homme de gauche au départ, il a fini comme sénateur berlusconien, ce qui n’a pas amélioré son cinéma.

20.50 : À couteaux tirés de Rian Johnson (2019), Premier
Inédit. Bonne comédie policière, whodunit à l’ancienne, avec Daniel Craig en émule d’Hercule Poirot. Scénariste de tous ses films, y compris du Dernier Jedi (2017), épisode VIII de Star Wars, Johnson est un produit Sundance, où son premier titre, Brick (2005) avait fait un tabac. Son Looper (2012), passé sur Frisson le 30 novembre 2018, repose sur un scénario également passionnant. Un auteur à surveiller.

20.50 : Le Festin de Babette de Gabriel Axel (1987), Classic
Déjà programmé (mais pas depuis le 7 mai 2017), mais puisque l’héroïne est une Communarde exilée (au Danemark, pas en Nouvelle-Calédonie comme Louise Michel), on le prend comme un hommage à la Semaine sanglante.

22.20 : Nuestras madres de Cesar Diaz (2019), OCS City
Inédit, doublement, puisqu’il nous semble bien que cette Caméra d’or 2019 n’a pas connu d’exploitation en salle. De nouveau une histoire d’anthropologue, mais plus sérieuse que celle de Terrible jungle : celui-ci s’occupe de retrouver et d’identifier les morts durant la guerre civile au Guatemala. Les films guatémaltèques ne sortent qu’au compte-gouttes et c’est une bonne idée de la chaîne d’en avoir groupé deux ce soir, avec, à 20.40, La Llorona de Jayro Bustamente (2019), passé le 1er décembre 2020.

 

Jeudi 29 avril 2020

 

20.40 : Breezy de Clint Eastwood (1973), OCS Géants
Pas du tout inédit, mais comme on l’aime beaucoup, on insiste. Cf. note du 11 janvier 2019.

20.40 : North Dallas Forty de Ted Kotcheff (1979), Paramount Channel
Inédit. Les films de l’auteur nous ont souvent surpris, car, vus le plus souvent dans l’ordre, chacun nous surprenait, en tirant un bord vers des eaux différentes, Billy Two Hats (1974) après Outback (1971), Rambo (1982) après La Grande Cuisine (1978). Entre ces deux derniers titres, se glisse ce film inconnu, sur le football américain (est-il jamais sorti en France ?). On se réjouit de découvrir Nick Nolte, même si aucun film sur ce sport ne nous a jamais permis d’en comprendre le déroulement.

20.50 : Adults in the Room de Costa-Gavras (2019), Premier
Entre docu et fiction, Gavras prend à bras-le-corps la crise grecque et les négociations engagées entre l’UE et le gouvernement d’Alexis Tsipras pour la "sauvegarde" du pays - en réalité la volonté de l’Union de saigner au maximum ses finances, en lui imposant en outre des réformes éprouvantes. Plus que Tsipras c’est Yanis Varoufakis, ministre des Finances, le héros de l’histoire. Héros malheureux, mais combatif, et qui ne succombera pas sans batailler. Le film, très proche du réel, est forcément un peu pesant et technique, mais indispensable. Au moins Costa n’a pas changé de veste en cours de route, comme Mr. Cardinale.

20.50 : Proxima d’Alicia Winocour (2019), Émotion
Inédit. Les aventures spatiales fleurissent, même dans le cinéma français, cf. High Life de Claire Denis (2018). Et ce dernier film de la réalisatrice de Augustine (2012). Mais plus que les exploits en apesanteur, c’est ce qui se passe sur Terre, à savoir les rapports entre Eva Green, sur le point de partir pour un an dans l’espace et sa fille (Zélie Boulant-Lemesle, il faudra qu’elle trouve un pseudo si elle tient à faire carrière). Pas de pathos, peu de technologies, simplement un contexte et une émotion (la chaîne est bien choisie) bien amenée.

 

Vendredi 30 avril 2021

 

20.50 : Chamboultout d’Éric Lavaine (2019), Premier
Inédit. Comédie à la française calibrée comme il faut. On peut y trouver un certain plaisir, en fin de semaine, en se laissant un peu aller. Encore faut-il que l’on aime José Garcia (irrégulier) et Alexandra Lamy (pourquoi pas ?) et Michaël Youn (aïe, on a plus de 15 ans).

20.50 : L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux de Robert Redford (1998), Émotion
Inédit, comme une bonne partie des films réalisés par Redford. À quand Ordinary People (1980), Milagro (1988), Quiz Show (1994) ? Superbe film, un de plus, avec une brouette d’acteurs, aux côtés de RR : Kristin Scott Thomas, Scarlet Johansson (dont on eut l’impression de la découvrir, mais, à 13 ans, elle en était à son septième film), Sam Neill, Chris Cooper. Et Diane Wiest, la référente de la série In Treatment, autrement plus experte que Carole Bouquet dans En analyse.

20.50 : Les Fantômes de Goya de Milos Forman (2006), Club
Inédit. Ultime film vu, ici, du cinéaste - il en aurait tourné un autre en 2009, en République tchèque -, qui n’avait déjà plus la cote d’admiration obtenue du temps de Amadeus (1984) ou de Valmont (1989). Ce qui fait que son Goya n’a pas reçu un accueil à la hauteur de son ambition (scénario de Jean-Claude Carrière). Stellan Skarsgard compose un peintre étonnant, Javier Bardem et Natalie Portman sont aussi bons qu’à l’accoutumée, et Michael Lonsdale y joue un prêtre, ce qui est devenu sur le tard sa spécialité. Une nouvelle vision s’impose.

20.50 : Le Bon Plaisir de Francis Girod (1984), Classic
Inédit depuis le 4 avril 2015. Rien ne vieillit plus rapidement que les films politiques et presque quarante ans après, on peut se demander ce qu’il reste de cet état des lieux datant du premier septennat de Mitterrand. Il était si rare à l’époque de voir un président de la République devenir un héros de film - la tradition US n’était pas d’usage. Catherine Deneuve, Jean-Louis Trintignant, en président, Michel Serrault à l’Intérieur, une sombre histoire d’enfant caché (où Françoise Giroud allait-elle chercher tout ça ?). On y découvre la place (fictive) Jacques-Becker, un des plus beaux recoins du 14e arrondissement, à deux pas de ce qui est aujourd’hui la place Michel-Audiard.

20.50 : Le Retour de Billy Wyatt de Steven Kampmann & William Porter (1988), TCM
L’inconnu de la semaine. Aucun des deux signataires dans nos fichiers, aucun film de ce titre dans nos archives. Parmi les protagonistes, Mark Harmon, bien plus jeune que dans la série NCIS, Harold Ramis, alors comédien, et Jodie Foster (dans sa filmographie, ce film s’intitule La Mémoire brisée). Curieux, à vos cassettes !

22.30 : Premiers pas dans la Mafia d’Andrew Bergman (1990), TCM
Inédit. Plus qu’un réalisateur, Bergman étais un scénariste - et un écrivain de polars, dont deux ont été traduits dans la Série Noire, le meilleur étant Le Pendu d’Hollywood (écrit en 1975, mais publié en 1994). Les films que l’on connaît de lui ne sont pas géniaux, mais bien agencés, ce qui est naturel pour un scénariste. Matthew Broderick est un naïf parfait, Marlon Brando assure tranquillement en tant que parrain de la Mafia new-yorkaise et Maximilian Schell, qui passait par là, fait trois petits tours.

22.30 : Le Président au cinéma, un héros très discret de Lionel Lacour (2020), Classic
On évoquait justement cette longue absence du Président français à l’écran. Peut-être ce doc inconnu résoudra-t-il le mystère.



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