Semaine télé du 17 au 23 avril 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 17 avril 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

©bsaz - Black Lines

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 17 avril 2021

 

20.40 : Le Salaire du diable de Jack Arnold (1957), OCS Géants
Inédit. Arnold n’est pas seulement le réalisateur d’excellents films fantastiques, du Météore de la nuit (1953) à L’Homme qui rétrécit (1957), mais de quelques polars et westerns réussis, comme Une balle signée X (1959) et ce Salaire du diable qui donne l’occasion à Orson Welles de financer (un peu) La Soif du mal (1958). Jeff Chandler joue les bons, évidemment, avec en arrière-plan, quelques seconds couteaux de choix, Royal Dano, Jackie Gleason et Leo Gordon.

20.50 : Les Démons de l’esprit de Peter Sykes (1972), Classic
Seul inédit de la soirée sur le bouquet Ciné+. La chaîne a pris la bonne habitude de nous fournir chaque samedi un film produit par la Hammer et souvent peu connu (les deux derniers étaient dus à Roy Ward Baker). Ce soir, un réalisateur peu fréquenté au programme. Il a surtout tourné pour la TV mais a tout de même tourné un intéressant Une fille… pour le diable, en 1976. On ne se souvient pas d’une sortie après sa première exploitation en 1973.

22.15 : Gérard Blain : Adultes, je vous hais d’Olivier Payage & Jean-Baptiste Delplas (2019), Classic
Documentaire inconnu. Bonne idée que de jeter un coup de projecteur sur un acteur qui n’a pas eu la carrière qu’il aurait dû avoir et un réalisateur qui n’a pas toujours filmé à la hauteur de son ambition, mais dont la dizaine de titres forme une œuvre attachante et qu’on souhaiterait voir revenir à la lumière.

23.20 : Les Jeunes Maris de Mauro Bolognini (1958), Classic
Un Bolognini inédit, c’est la fête. D’autant qu’il appartient à la période pasolinienne, et sa belle trilogie, avec Les Garçons (1959) et Ça s’est passé à Rome (1960). Gérard Blain est un des cinq héritiers des vitelloni de FF. Comme d’habitude, ce que l’auteur met le mieux en valeur, ce sont les actrices, en l’occurrence Antonella Lualdi, Sylva Koscina et la bien trop rare Isabelle Corey, apparue en 1956, dans Bob le flambeur de Melville (1955), évaporée en 1961 avec le Vanina Vanini de Roberto Rossellini (1961).

00.00 : Napoléon de Sacha Guitry (1955), France 5
Patrick Brion a sorti du placard, bicentenaire oblige, la version du premier empereur, vu par Guitry. On peut s’interroger sur la fascination exercée chez les cinéastes (et les producteurs) par le Petit Tondu et sa sanglante épopée, dont la filmographie remplit des volumes, tous pays confondus. Nous avons heureusement échappé à la vision du Kubrick. Craignons l’arrivée de la version recomposée par la Cinémathèque, ultime avant la prochaine - alors que celle élaborée il y a quelques années par Kevin Brownlow (superbe édition BFI) est déjà largement suffisante. L’intérêt du film de ce soir, c’est que, comme dans la série des Si… m’était conté, tous les acteurs français (et internationaux, même Orson Welles, qui passait par là) sont sur le pont. Ce soir, la 1ère partie.

 

Dimanche 18 avril 2021

 

20.50 : Soirée Sidney Lumet, Classic
Même si on a vu chacun des deux films, difficile de résister à l’envie de les retrouver, tant l’efficacité de Lumet est ici brillante, qu’il s’agisse d’un film de procès, Le Verdict (1982), à 20.50, avec son numéro de Paul Newman en avocat déchu face à James Mason et son cabinet de choc, ou d’un film policier - ou plutôt d’un film avec des policiers -, The Offence (1972) à 22.50, dans lequel Sean Connery est éblouissant (mais Ian Bannen également).

21.00 : Mississippi Burning d’Alan Parker (1988), OCS Géants
Dernier passage le 17 mai 2015, en fin de soirée. Le reste de la programmation OCS ne consistant qu’en redites, on peut s’embarquer avec plaisir en compagnie de Gene Hackman et Willem Dafoe, à la recherche des assassins de trois militants des droits civiques dans le Sud des années 60. Ni schématique ni complaisant, c’est peut-être un des meilleurs films de Parker, avec Angel Heart (1987).

22.50 : Cloclo de Florent-Emilio Siri (2012), Émotion
La case "seconde partie de soirée" étant particulièrement creuse, les réfractaires à Lumet, si l’espèce existe, peuvent se reposer les yeux et l’esprit devant ce biopic à la hauteur de son modèle. Jérémie Renier semble un clone du chanteur, Benoît Magimel est un impresario requin fort crédible ; à noter trois comédiennes que l’on aime bien : Joséphine Japy, Ana Girardot et surtout Sabrina Seyvecou, dont on attend le rôle qui la fera décoller.

 

Lundi 19 avril 2021

 

20.50 : La Chute du président de Ric Roman Waigh (2019), Premier
Inédit. Et c’est à peu près son seul intérêt, avec celui de présenter un président noir (Morgan Freeman) et de gonfler d’un cran la filmographie exponentielle des aventures des présidents US. Gerard Butler, acteur principal et producteur, a ses fans - on a lu quelque part qu’il avait "le charisme d’un veau en sauce", on ne dira rien contre.

20.50 : Open Water. En eaux profondes de Chris Kentis (2003), Frisson
Inédit. Préfiguration de All Is Lost de J.C. Chandor (2013), avec la différence qu’il s’agit d’un couple perdu au large et non du seul Redford. Sinon, la ligne est semblable, observation des faits et gestes des acteurs (inconnus, Blanchard Ryan et Daniel Travis), dangers divers, requins, tempêtes, tout ce qu’on doit attendre une fois la situation posée. Le film ne dure que 80 mn, le temps d’explorer toutes les facettes et la fin est surprenante.

20.50 : A Perfect Family de Milou Reymann (2020), Club
Inédit. Premier film d’une cinéaste danoise, transposition de son histoire personnelle, celle de son père qui, lorsqu’elle a eu 12 ans, a choisi de se transformer en femme. On peut imaginer les problèmes psychologiques induits chez la gamine. Petit film à sujet, sorti en coup de vent en août 2020 et disparu ensuite (mais 11 000 spectateurs tout de même).

20.50 : Soirée Grande Guerre, Classic
Pour mémoire car les deux titres sont patrimoniaux en diable : Les Croix de bois de Raymond Bernard (1932) suivi, à 22.40, de La Grande Illusion de Jean Renoir (1937). On s’interroge sur les raisons mémorielles d’une telle soirée dédiée à la Grande Boucherie.

 

Mardi 20 avril 2021

 

20.40 : Enragé de Derrick Porte (2020), OCS Choc
Soirée spéciale "road rage", genre inauguré par Duel de Steven Spielberg (1971), il y aura bientôt cinquante ans. C’est Russell Crowe qui est au volant et poursuit Caren Pistorius. Les variations à l’intérieur du thème ne sont pas si nombreuses qu’elle ne finissent par lasser, mais durant une bonne longueur du film, on demeure accroché. Pour achever la soirée, à 22.10, Chute libre de Joel Schumacher, 1992), déjà passé en septembre 2018.

20.50 : Les Colts des sept mercenaires de Paul Wendkos (1969), Classic
Inédit. Troisième et pénultième film de la franchise inspirée par le succès du film de John Sturges, après Le Retour et avant La Chevauchée, tombant de Burt Kennedy en George McCowan - tous sont au programme du mois sur la chaîne. Yul Brynner a disparu, remplacé par George Kennedy, bon acteur mais pas forcément là (et dans le dernier, ce sera Lee Van Cleef, on conçoit la déperdition).

22.45 : Botero de Don Miller (2018), Club
Doc inconnu et qui, pour notre part, le restera, eu égard à notre faible attention pour le sculpteur, que l’on mettra dans la même brouette que Damien Hirst et Jeff Koons.

00.35 : Violette Nozière de Claude Chabrol (1977), Classic
L’aurait-on laissé passer sans le signaler ? Pas trace en archive d’une note sur un des grands titres de Chabrol - première rencontre avec Isabelle Huppert, remarquable dans le rôle de la parricide. Mais tous sont remarquables, Jean Carmet et Stéphane Audran. Bonne occasion pour (re)découvrir la plaquette de poèmes que publia le Groupe surréaliste en 1933, dans laquelle on trouve la phrase d’Éluard, "l’affreux nœud de serpent des liens du sang", qui donnera son titre au film que Chabrol tournera la même année.

 

Mercredi 21 avril 2021

 

20.40 : Soirée western italien, OCS Géants
Pour les amateurs, deux films dont on ne garde aucun souvenir, mais ça ne veut rien dire : Un homme, un cheval et un pistolet de Luigi Vanzi (1966) et à 22.15, Une longue file de croix de Sergio Garrone (1969).

20.50 : Steel Country de Simon Fellows (2018), Frisson.
Inédit et inconnu, sorti uniquement en VOD. On ne connaît rien d’autre de la part de Simon Fellows, son précédent Jusqu’à la mort (2007) ayant pour héros Jean-Claude Van Damme, motif suffisant pour l’éviter. Andrew Scott, l’acteur principal de celui-ci, nous étant lui aussi inconnu, c’est peut-être une découverte.

20.50 : Le Liseur de Stephen Daldry (2008), Émotion
Simple rappel, car le film est passé plusieurs fois, mais sous son titre original The Reader. On l’a signalé deux fois, le 13 avril 2016 et le 5 février 2018.

20.50 : The Murderer de Na Hong-jin (2010), Club
Dernier passage le 20 janvier 2015, à une heure plus tardive. Aussi étonnant que son précédent The Chaser (2008), qui fit une belle séance de minuit cannoise, et que son suivant, The Strangers (2016), également en Hors compétition à Cannes. Dans la catégorie thriller haletant, le réalisateur coréen ne déçoit jamais.

20.50 : Le Voyeur de Michael Powell (1960), Classic
Certes déjà programmé. Mais on ne se lassera jamais de ce chef-d’œuvre (annoncé en version restaurée). Contentons-nous de reprendre la note du 22 mars 2017 : "Quand on songe que le film fit scandale en G-B, fut quasiment interdit, ruina la carrière du cinéaste et ne sortit en France que dans le circuit réservé du Midi-Minuit… Superbe description clinique d’un psychopathe, illustration littérale de la métaphore classique du cinéma comme captation de la mort au travail, on n’en finirait pas d’épiloguer sur cet astre noir".

22.25 : Amitiés sincères de Stéphan Archinard & François Prévôt-Leygonie (2013), Premier
Pas inédit, mais son seul passage remontant au 12 avril 2015, un dimanche soir sur Ciné+Émotion, toute une époque, c’est presque comme si. Les deux films suivants du tandem, Tout schuss (2016) et Monsieur Je-sais-tout (2018) sont moins réussis (surtout le premier) que cette variation sensible sur l’amitié masculine, celle qui lie Gérard Lanvin et Jean-Hugues Anglade (avec le regretté Wladimir Yordanoff en prime).

23.20 : Le Vieil Homme et la mer de John Sturges (1958), TCM
Un Sturges inédit sur le câble, ce n’est pas fréquent. L’adaptation par un spécialiste du western du roman d’Ernest Hemingway, bel exemple de narration immobile, était une gageure. Pas sûr que Sturges l’ait réussie, mais n’ayant pas revu le film depuis des décennies, on s’avance peut-être. En tout cas, Spencer Tracy était impressionnant, il doit l’être encore.

 

Jeudi 22 avril 2021

 

20.40 : Benni de Nora Fingscheidt (2019), OCS City
Inédit. Premier long métrage, récompensé à la Berlinale (qui distribue tellement de prix que l’on s’y perd : le film a obtenu le prix Alfred-Bauer), portrait d’une enfant de 9 ans, transbahutée entre divers foyers d’accueil et qui semble détentrice d’une violence inépuisable. Contre les adultes, contre la société incapable de la prendre en charge, contre elle-même. Éprouvant, mais la jeune Helena Zengel porte un nom à retenir.

20.40 : American Psycho de Mary Harron (2000)
Inédit.
Lorsque le film est sorti en 2001, Mary Harron avait déjà tourné, en 1996, le curieux I Shot Andy Warhol. Il a alors évidemment déçu les lecteurs du roman de Bret Easton Ellis. Mais était-il possible de l’adapter, sous peine de demeurer, comme pour tous les grands romans, à la surface des choses. Si on ne l’a pas lu, on peut se satisfaire du produit, grâce à Christian Bale, Willem Dafoe, Reese Witherspoon, Jared Leto et Choé Sevigny.

20.40 : Mississippi-Express de Joseph Kane (1950), Paramount Channel
Puisque Paramount persiste à présenter les westerns de ce réalisateur-à-la-chaîne (une bonne poignée depuis trois ans), continuons à le signaler. C’était le genre de films qu’on ne voyait alors que dans des salles de troisième zone et en VF, toutes choses disparues. Aucun titre de Kane ne mérite d’être revu, mais à une première vision, on peut encore trouver du charme à ce cinéma naïf. Et accompagnant Forrest Tucker, il y a Adele Mara, qu’on n’a guère vue à l’écran.

20.50 : Five Minutes of Heaven d’Oliver Hirschbiegel (2008), Premier
Un cinéaste allemand allant tourner en Grande-Bretagne un film sur le conflit nord-irlandais, ce n’est pas banal. Il est vrai que Hirschbiegel avait déjà fait preuve de son sens politique et de sa maîtrise avec La Chute (2004). Liam Neeson ne s’était pas encore spécialisé dans les films d’action ou de revanche et on y croyait encore.

22.20 : Why Don’t You Just Die ! de Kirill Sokolov (2018), OCS Choc
Inconnu, sorti an VOD il y a un an. Nous n’avons ici qu’une faible connaissance du jeune cinéma russe, mal exporté en Occident hors des festivals. Comme il s’agit en outre d’un premier film, c’est l’aventure.

22.30 : Clérambard d’Yves Robert (1969), OCS Géants
Inédit. Le film date de l’époque où Robert n’était pas encore considéré comme un auteur : en tournant La Famille Fenouillard (1960), La Guerre des boutons (1961) ou Les Copains (1964), il avait rassemblé plusieurs millions de spectateurs, ce qui n’était pas signe d’exigence aux yeux de la critique, en cet âge d’or du cinéma des années 60. Le délicieux Alexandre le bienheureux (1967) n’avait pas eu le succès qu’il aurait mérité. Et Clérambard, malgré Noiret et le scénario de Dabadie (d’après la pièce de Marcel Aymé), pas beaucoup plus. Ce qui explique la faible notoriété du film, rarement repris et jamais sur le câble. On attend de revoir ses tout premiers titres, Les hommes ne pensent qu’à ça (1954) ou Ni vu, ni connu (1958).

 

Vendredi 23 avril 2021

 

20.40 : Le Bal des casse-pieds d’Yves Robert (1992), OCS Géants
Dans le cadre d’un hommage à Yves Robert (Clérambard hier, aujourd’hui, à 19.00, Les Copains et à 22.25, Courage fuyons (1979), la chaîne ressort ce film plus rare, programmé il y a plusieurs années sur le bouquet Ciné+. Robert et Dabadie ont écrit un scénario original, tout en se souvenant du film de Noël-Noël, Les Casse-pieds, immense succès de 1948 (+ de 4 millions d’entrées), dont ils ont repris la structure, les personnages fâcheux se succédant dans des sketchs parfois très drôles (en particulier, le numéro désopilant de Patrick Timsit en expert de l’aposiopèse).

20.50 : The Grandmaster de Wong Kar-wai (2013)
Cf. note du 6 janvier 2016.



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