À Notre-Dame-des-Landes, pour l’instant, en février 2016, de superbes et joyeuses barricades.

Il y a aussi des fleurs et de drôles de maisons pour barons perchés.

Il y a aussi de la méfiance, des poings sans armes, du citron et des bandanas contre les gaz.

Mais il y a aussi, loin du fracas de la guerre d’acier du capital, de l’espoir, des débats et du silence, des sourires, de la musique, de la non-violence.

Des utopies.

Les utopies, les vraies, les belles, il y en jamais eu beaucoup.
Mais elles ont toute leur place dans l’histoire des idées.
Il y en a de moins en moins, et le peu qui reste, on y croit de moins en moins.
Mais elles sont comme la beauté et la vérité : personne n’est jamais arrivé à les tuer, elles sont immortelles.

À Notre-Dame-des-Landes, au départ, il s’agissait d’une résistance politique et philosophique. C’était il y a cinquante ans, cette fausse bonne idée du Grand-Ouest.

C’est devenu, au long des années, aussi, un "grand chantier aléatoire et inventif" de modes de vie et d’habitat.
Des architectes du monde entier, des artistes, des intellectuels y viennent pour voir ce qui y est en germe, des fois que, cette fois, ça prenne, ça pousse, ailleurs, autrement, et cela, malgré et au-delà des terres stériles de la finance.

Jeune Cinéma en ligne directe (février 2016)

* Voir Le Dernier Continent de Vincent Lapize (2015).

** Cf. Jean de Leffe et Robert Leggen, Dégage ! On aménage (Le Cercle d’or, 1976).

*** Cf. Angela Bolis, "Notre-Dame des Landes, petite histoire de la plus vieille lutte de France", Le Monde du 18 février 2016.

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