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Nahid (2015)
de Ida Panahandeh
publié le mardi 23 février 2016

par René Neufville
Jeune Cinéma n° 366-367, été 2015

Sélection Un certain regard du festival de Cannes 2015

Sortie le mercredi 24 février 2016


 

Nahid, jeune femme divorcée, vit seule avec son fils adolescent dans un port au bord de la mer Caspienne.
Selon la tradition en Iran, la garde de l’enfant revient au père, mais ce dernier a accepté de la céder à son épouse à condition qu’elle ne se remarie pas. Nahid rencontre un nouvel homme qui l’aime et veut l’épouser. Ils recourent au mariage temporaire qui est autorisé par la loi de l’islam chiite, mais sa vie de femme et de mère va s’en trouver bouleversée un peu plus.


 

Nahid s’attache à décrire la condition d’une femme divorcée, dans une petite ville sous les regards des voisins et de la famille, en prise avec les frasques de son fils, son ex-mari qui n’accepte pas son remariage et son nouvel homme, le gérant d’un hôtel au bord de la plage, père d’une petite fille.

La cinéaste démêle avec rigueur la dureté des liens familiaux et sociaux, sans pathos. Les personnages sont décrits avec empathie, l’amant est un homme mûr, posé, amoureux et l’on sent le poids de la tradition pas très loin sous la surface ; l’ancien mari, ébouriffé, fantasque et drogué n’est pas antipathique ; et Nahid qui est de tous les plans et constamment revêtue du foulard, se bat dans ce drame tout en tumultes intérieurs avec une légèreté surprenante empreinte de gravité, assiégée et résistante.


 


 

L’atmosphère grise et nuageuse de la ville reflète bien l’état intérieur des protagonistes.
Nahid est un film en couleurs, mais dans les décors et les costumes ce sont les tons neutres qui dominent, beige, crème, gris, du bleu parfois mais délavé, et un canapé rouge, seule touche vive de violence latente.
Le plafond nuageux est bas et renforce le sentiment d’étouffement et d’enfermement qui imprègne ce film généreux.

Ida Panahandeh est une jeune cinéaste, née en 1979 à Téhéran. Diplômée en réalisation et photographie, elle a réalisé des courts métrages et des documentaires pour la télévision iranienne.
Nahid est son premier long métrage de fiction ; il a reçu le prix de l’avenir, décerné par le jury de la section.

René Neufville
Jeune Cinéma n° 366-367, été 2015

Nahid. Réal : Ida Panahandeh ; sc : I.P., Arsalan Amiri. Int : Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammad Zadeh (Iran, 2015, 105 mn).

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